lundi 18 juillet 2016

La question du lundi n°3 : A quoi servent les suites et leurs différentes déclinaisons ?


Que ce soit en littérature, au cinéma, dans les jeux-vidéo, etc… vous avez forcément vu un titre du nom de ''xxx'' suivi d’un nombre plus ou moins élevé selon la longévité de la série (Star Wars VII, Hellraiser IX, Camping 3, etc.).
Les suites faisant parti d’une licence sont monnaie courante et peuvent s’inscrire dans une logique de continuité menant à la conclusion de l’aventure (Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter…) et d’autres motivées par un succès commercial conséquent et qui cherchent à tirer profit à fond d’un univers, une ambiance, un système (Assassin’s Creed) ou encore tout simplement à s’appuyer sur un nom mondialement connu pour s’accaparer une forte publicité (la série des Final Fantasy dont le XV doit sortir au mois de Septembre).
Les suites peuvent ainsi diviser : continuer à explorer un univers intéressant mais également prendre le risque de décevoir les fans et de ternir l’image de la saga.
Tel est le dilemme qui peut se poser face au succès de certaines œuvres.


I - Quand y'en a pour un, y'en a pour deux !!

Bon nombre de films ayant connu un succès plus ou moins attendu ont eu le droit à une suite. En réfléchissant bien il est facile de trouver dans les films que l’on a déjà vus de tels exemples. Une suite qui peut parfois radicalement trancher avec le 1er opus, c’est le cas notamment de Battle Royale qui, centré sur ce concept à la base, prend un chemin relativement différent dans sa suite, médiocre et très vite oubliée. Faire une suite qui est à la hauteur du 1er volet est un exercice périlleux et ne donne pas forcément de bons résultats comme je viens de l’illustrer !
La suite peut permettre de conclure la trame en achevant de manière définitive le méchant de l’histoire. Ce schéma est notamment employé dans les films d’action ou d’horreur. Par exemple, dans Halloween, Michael Myers était supposé mourir complètement carbonisé à la fin du 2… avant de revenir d’outre-tombe après l’échec commercial et critique du 3 qui était parti dans un cadre différent avec une histoire de masques maléfiques.
Certaines œuvres ont ainsi juste eu une suite et d’autres ont enchainé les suites avec des résultats variables (Vendredi 13, Leatherface, Rocky…) donnant parfois lieu à des relaunch ou des reboots.
Enfin, il reste un schéma connu et qui a fait ses preuves et est encore employé à l’heure actuelle : la Trilogie. 


II - La trilogie, une recette qui a fait ses preuves
 
Le modèle triptyque est l’un des plus usités et que l’on retrouve dans de nombreux domaines. La trilogie permet de se calquer sur la structure classique d’un récit en 3 temps :
1) Introduction : le décor, l’univers est planté et permet de découvrir différents protagonistes.
2) Développement : l’histoire prend son envol et l’aventure prend de l’ampleur.
3) Conclusion : le conflit est résolu et le récit s’achève.
La trilogie permet ainsi une exploitation efficace d’une œuvre longue en n’étant ni trop court, ni trop long afin de garder l’attention du public et de ne pas le lasser.
A noter que l’on peut distinguer 2 types de trilogie : la trilogie classique dite ''1,2,3'' et la trilogie préquelle, plus récente, de type ''0,1,2''.

*La trilogie préquelle

La trilogie préquelle, pour reprendre les termes employés par les Guignols : « Quand un film a bien marché, on fait la suite et après il y a Les Origines ! »
Ainsi après avoir réalisé les épisodes 1 et 2, on raconte les origines par le biais d’une préquelle qui est l’épisode 0. On peut ainsi citer les Cubes (Cube, Cube 2 : Hypercube et Cube Zero). J’avais également une trilogie de films d’horreur venant des pays nordiques avec d’excellents épisodes 1 et 2 et une préquelle moyenne mais malheureusement impossible de retrouver le nom du film !
On peut citer pour les mangas (à la base provenant de romans), la série des King’s Game avec King’s Game premier du nom suivi de King’s Game Extrem et de la préquelle King’s Game Origins.
Dans les jeux vidéo, on peut citer Bioshock, l’épisode Infinite se situant chronologiquement avant le 1 et le 2.
La préquelle permet ainsi de continuer à exploiter un univers en expliquant les motivations de certains des protagonistes, en faisant la lumière sur leur passé, ou tout simplement parce que comme le méchant est définitivement mort, impossible de faire une suite directe !

*La trilogie classique

Un grand nombre de trilogies sont devenues cultes au fil du temps : ainsi la trilogie du Parrain de Coppola reste une référence du genre. Dans le registre de l’héroïc-fantasy comment ne pas penser au Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi. N’oublions pas les aventures temporelles de Marty et du Doc dans Retour vers le Futur ou encore la triple trilogie de Star Wars (bon, les épisodes 8 et 9 sont pas encore sortis mais on les compte comme même !).
Les trilogies se retrouvent également dans les jeux-video comme les Mass Effect ou plus récemment la trilogie des ZERO ESCAPE ->999 : Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors suivis de Virtue’s Last Reward et se concluant avec Zero Time Dilemma (je ferai d'ailleurs un article concernant la série des Zero Escape, une fois que j’aurai terminé ZTD).
Bon nombre d’œuvres encore à l’heure actuelle suivent ce schéma mais celui-ci semble être mis à mal ces dernières années avec l'apparition de la tétralogie.


III - Tétralogie / Quadrilogie

Si la tétralogie (ou quadrilogie) devient plus présente, c’est principalement pour des raisons mercantiles. Ainsi des films récents ou à venir se retrouvent dotés d’une fin en 2 parties (Harry Potter et les Reliques de la Mort, Hunger Games : La révolte partie 1 et 2) ou encore dans un futur assez proche, la conclusion des Avengers qui se verra couper en 2 parties.
Certaines trilogies se sont également vus attribuer un 4ème opus par le biais d’un reboot ou d’un relaunch (Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal, Jurassic Park/World…) qui cherche à réveiller la fibre nostalgique chez le spectateur et à continuer d'exploiter le filon d’un univers ayant fait ses preuves avec aux alentours une vaste communauté de fans.
Une tétralogie a également conclu les aventures de Nathan Drake avec Uncharted 4 pour ce qui est des jeux-vidéo.


IV - Les longues -voir très longues- séries

En règle générale, les licences dépassant les 4 épisodes donnent des films n’ayant pas véritablement de connexion entre eux. Il est possible ainsi de retrouver des éléments emblématiques d’une saga (ex : les slimes dans Dragon Quest, les invocations, les chocobos dans Final Fantasy…) ou encore la présence d’un personnage-clé qui revient de manière systématique, c’est le cas notamment dans les sagas de films d’horreur avec  MichaelMyers dans Halloween, Leatherface dans les Texas Chainsaw, Jason, Freddy etc… à noter quelques exceptions où il y a une véritable continuité dans les suites, c’est le cas de l’heptalogie SAW, où les films se suivent de manière continue avec plus ou moins de cohérence, des retournements de situation finaux devenant de plus en plus capillotractés.

Conclusion

Pour conclure cet article : les suites peuvent permettre d’enrichir un univers et procurer un plaisir conséquent pour les passionnés. Cependant, une utilisation abusive des suites peut provoquer critique, lassitude, déception voir même des incohérences scénaristiques en cherchant à trop tirer sur la corde. Il est regrettable à l’heure actuelle que de plus en plus de suites ne soient motivées que par un but purement commercial pouvant ainsi traduire un manque d’originalité et de créativité. Si certains peuvent chercher un second souffle par le biais d’un reboot ou d’un relaunch, d’autres possèdent parfois la lucidité de stopper une série qui devient trop longue. Pour l’anecdote, la saga des SAW devait à la base prendre fin avec son 8ème opus mais les résultats décevants du 6 ont eu pour conséquence de faire fusionner les épisodes 7 et 8 en un seul film (SAW 3D).

Au final, le meilleur juge de la longévité des suites reste le public qui par son approbation ou son désaveu de la suite peut déterminer le destin d’une licence.
Selon mon humble avis, les suites sont une bonne chose à partir du moment où elles permettent de développer un univers et surtout de divertir et de conserver l’intérêt du public. Une exploitation soutenue ne peut malheureusement que nuire à une licence : répétitions, effet de découverte moindre, incohérences, comparaisons avec les épisodes précédents, manque d’originalité, etc.
Le modèle de la trilogie offre la meilleure garantie avec un cadre défini et abouti mais n’est pas synonyme de succès pour autant.
Pour finir, le client est son seul maître. A lui de décider s’il souhaite continuer l’aventure en regardant ce qui suit ou bien y mettre un terme.

Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !

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