mardi 4 novembre 2025

Spawn The Undead - Intégrale (Delcourt - Août 2021)


Al Simmons n'a jamais été aussi occupé que depuis son décès et sa résurrection par un démon malfaisant en Hellspawn, une créature issue des Enfers et devant commander à la grande armée qui s'élancera bientôt vers les Cieux en apothéose d'une guerre ancestrale. Mais, décidant d'aller contre la volonté de son créateur, celui que l'on nomme Spawn prend le parti de créer un troisième front dans cette guerre, celui des innocents, celui des simples mortels trop souvent et trop longtemps abusés par les Anges comme les Démons.


Dans cette optique, le rejeton infernal rend visite à toutes celles et ceux qui, alentours, ont une conscience assaillie par le doute, ou plus simplement des choses à se reprocher. Bien souvent, les Démons comme les Anges sont déjà passés par-là et ont pactisé d'une façon ou d'une autre avec ces humains si facilement corruptibles, dans le seul but d'emmagasiner le plus d'âmes possible avant la fin de la grande guerre cosmique. Spawn se propose simplement de rétablir l'équilibre des forces en présence, en dissolvant les pactes si nécessaire, ou en en accompagnant la finalité, précipitant les choses ou au contraire retardant l'inévitable ne serait-ce qu'un peu.


Tantôt pris de révulsion envers les personnes qu'il sauve ainsi d'elles-mêmes, tantôt d'affection, Spawn effectue sa sinistre besogne sans faillir, partout à la fois, toujours sur le front, déjouant les complots des forces supérieures et ramenant les humains mortels à leur propre condition et surtout à ce qui fait toute leur valeur : leur libre-arbitre. A chacun il laisse le choix de terminer sa vie comme il l'entend, mais en l'ayant averti de toutes les voies possibles et de leurs conséquences. Spawn ne trompe pas, ne dupe pas, il ne fait qu'éveiller les consciences et rendre une certaine forme de justice là où d'autres ne s'embarrassent pas de tant de soins.


Parfois c'est aussi simple que de tendre la main à une personne suicidaire, ou d'accorder la paix et le repos à une âme tourmentée... d'autres fois c'est un travail harassant demandant de lutter contre le Temps lui-même ou contre la mauvaise partie de la nature humaine, cet attrait du pouvoir, de la richesse à tout prix... Bien des fois, Spawn songe à abandonner cette mission qu'il s'est lui-même fixée, mais jamais il ne le fera car cela le priverait alors de tout ce qui fait de lui un être unique en son genre : ses restes d'humanité, justement.


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Dans cette intégrale, Delcourt nous propose de revisiter les quelques chapitres composant cette mini-série autour de Spawn, création à succès de Todd McFarlane chez Image depuis plus de trente ans déjà. Spawn The Undead, c'est pas moins de neuf chapitres, neuf histoires qui se tiennent à elles seules et s'articulent autour du même thème commun, l'envie d'Al Simmons de simplement faire pencher la balance cosmique dans le bon sens, de rétablir l'équilibre en faveur des mortels, même s'ils ne le méritent pas toujours.


Tour à tour justicier ou vengeur, défenseur comme bourreau, Spawn va alterner les rôles et les situations, se prêtant parfois au jeu de la tentation pour parvenir à ses fins, mais toujours se dit-il dans le seul intérêt de cet équilibre qu'il recherche tant et qui est trop souvent menacé par les autres forces en présence.


On notera le soin particulier apporté à cette mini-série, avec au scénario le vétéran et vénérable Paul Jenkins et aux dessins Dwayne Turner dans un style assez sombre et en même temps très parlant, où les phylactères sont plutôt des allusions de pensées qu'un véritable moyen d'expression des personnages. C'est plutôt bien travaillé et orchestré du début à la fin, chaque chapitre racontant sa propre histoire, revenant sur ses propres protagonistes, sans jamais entraver en aucune façon le cours de la série principale du personnage fétiche de McFarlane à côté.


Je donne tout de même un mauvais point à Delcourt, pour une fois, à cause de la piètre qualité de cette édition intégrale. Jugez plutôt : des fautes de frappe ou d'orthographe parfois jusque dans les présentations des auteurs, une couleur de police qui parfois devient illisible par-dessus celle d'une case... Mais le plus grave : la quatrième de couverture nous annonce bien neuf chapitres au total. Et nous n'en avons en réalité que huit ! J'ignore totalement ce qu'il est advenu du chapitre manquant, mais aucune mention de retrait n'est faite nulle part dans l'album, je suis donc obligé de conclure à un manque flagrant d'attention lors de la conception-même du bouquin. Promettre neuf chapitres en les numérotant clairement et n'en livrer que huit au final sans même le début d'une explication... pas très malin si on souhaite fidéliser la clientèle.


Concernant les autres séries et albums de la collection Spawn je ne me prononcerai pas, ayant arrêté la lecture de la série principale après la troisième intégrale et n'ayant pas cherché à approfondir en lisant autre chose à côté à part cet album-ci que je vous présente aujourd'hui et qui dans l'ensemble m'a satisfait mais me laisse aussi un goût d'inachevé assez amer. J'espère qu'une réédition sera au programme dans les années à venir, avec enfin espérons-le le fameux chapitre manquant qui sait ?


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 3 novembre 2025

Venom tome 1 - Récurrence (Panini Comics - Juillet 2022)


Eddie Brock est devenu un dieu, le dieu des symbiotes, la clé de voûte de leur esprit de ruche. Capable d'accéder à chacun des membres de cette espèce extraterrestre partout dans l'univers, Eddie développe ses nouveaux pouvoirs en faisant en sorte que les symbiotes cherchent désormais à protéger les innocents partout dans le cosmos. Il a laissé des consignes très claires pour être averti dès qu'une situation de danger se présente, afin de pouvoir se manifester lui-même sur place au travers du corps d'un symbiote et prendre les choses en mains.


Mais Eddie est aussi devenu un père, depuis que son chemin a croisé celui de son fils Dylan dont il ignorait l'existence avant les événements avec Knull, l'ancien dieu des symbiotes. Et Dylan a besoin de son père, même s'il a aussi l'habitude de vivre de façon totalement indépendante dans un bazar constant. Sa vie est finalement aussi chaotique que pouvait l'être celle de son père quand il en était encore à affronter Spider-Man régulièrement, mais Dylan sait une chose qui lui permet de rester serein : son père ne l'abandonnera jamais. Même si Eddie part des semaines dans l'espace en laissant son corps mortel sans conscience à bord, même s'il disparaît pendant des jours et des jours pour une mission lointaine... il revient toujours pour lui, pour son fils.


Mais ce lien va être tranché net quand Eddie est pris dans un piège cosmique et temporel d'où il semble bien être incapable de s'enfuir. Convaincu que quelque chose dans le Temps futur va chercher à s'en prendre à Dylan et à lui, Eddie fait en sorte de laisser suffisamment de messages et d'indices derrière lui pour conduire son fils en sécurité en attendant de pouvoir le rejoindre. Accompagné de Sleeper et du symbiote de son père, Dylan se rend jusqu'en Californie pour tenter de se mettre à l'abri, mais la Fondation Life ainsi que les laboratoires Alchemax sont sur ses traces et celles des deux symbiotes !


Ces multinationales tentaculaires sont persuadées qu'un conflit couve et que pour s'y préparer il faudra en passer par la conception et l'évolution d'armes symbiotiques, de quoi motiver leurs recherches sur le terrain pour retrouver et étudier le plus de symbiotes possible. Utilisant de nouvelles armes soniques, des tactiques de guerre et des appareils de plus en plus sophistiqués et dangereux, les deux entreprises rivales finissent par acculer Dylan et par le capturer pour le soumettre à leurs expériences. Mais grâce au symbiote originel, Dylan parvient à s'enfuir une fois encore et fini par devenir le nouveau Venom en fusionnant avec l'entité qui partageait la vie de son père auparavant.


De son côté, Eddie est arrivé à un point du Temps très loin dans le futur, à la veille de la fin de tout ce qui est et sera, et il fait la rencontre d'un certain Meridius qui l'accueille dans son jardin planétaire constitué à partir des symbiotes existants encore à cette époque. Meridius se présente comme le Roi en Noir de cette lointaine époque, et il semble accueillir fréquemment d'autres Rois en Noir d'autres instants de l'existence pour leur apprendre à voyager dans les méandres du Temps au travers des symbiotes justement, connectant les esprits non seulement entre eux mais aussi par-delà les limites temporelles.


Alors qu'Eddie commence à se poser des questions, surtout en constatant que les Rois en Noir après lui sont assez méfiants de nature, Meridius étend sa conscience dans le passé et installe les pièces de son propre échiquier, qui devront l'amener à manipuler à la fois les entreprises Terriennes et Eddie comme son fils pour obtenir ce qu'il veut réellement au bout du compte : le symbiote Venom !


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Dans quel but et pour quel usage et avec quelles conséquences ? Pour le moment nous n'en savons rien nous lecteurs à ce stade, mais ça ne devrait pas tarder à s'éclairer un peu je pense. Al Ewing, auréolé de son succès sur Immortal Hulk, reprend du service en scénarisant les nouvelles aventures de Dylan et Eddie Brock, avec l'aide de Ram V pour tout ce qui concerne Dylan justement.


Une écriture à quatre mains qui semble effectivement assez logique dans la méthode au moins, puisque nous suivrons non pas un mais deux voire trois personnages principaux et qu'il faudra jongler de l'un à l'autre au travers des chapitres pour tenter de comprendre où va ce récit et quelles sont les nouvelles ambitions de Marvel pour les symbiotes après King in Black.


Le dessin est signé Bryan Hitch, et c'est bien la seule chose que je n'apprécie pas franchement sur cette nouvelle série. Honnêtement à chaque page j'ai l'impression que Hitch dessine à main levée sans vraiment faire attention aux détails, lui dont le style était pourtant justement loué pour son souci pointu du détail sur chaque planche et chaque case par le passé. Peut-être n'est-il pas si inspiré que cela par l'univers de Venom, c'est dommage et je regrette d'autant plus Ryan Stegman maintenant.


Mais bon, faisons un effort et contre mauvaise fortune bon cœur et tâchons d'apprécier ce qui nous est proposé, même s'il y a des redondances assez fortes avec le passif éditorial du personnage de Venom. Redondances... récurrences... est-ce fait exprès ? Nous verrons bien !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 31 octobre 2025

La V.O. du vendredi n°352 : Purgatori - The Vampires Myth (Chaos! Comics - Octobre 1996)


Du fin fond de l'Enfer elle s'élève à nouveau dans les cieux mortels, bannie de chez elle par l'avatar démoniaque de Lady Death. Eh bien soit, Purgatori est donc de retour parmi les vivants, sur Terre, et elle se lance aussitôt dans une quête de ses pouvoirs perdus. Une assemblée de vampires sera son dîner du moment, le temps de regagner quelques forces... mais presque immédiatement après le massacre sanglant, elle est assaillie par les pensées de deux de ses anciennes victimes, les vampires Kabala de Tanzanie et Jade de Shanghai, qui désirent plus que tout obtenir vengeance pour les 4000 ans qu'elles ont vécu sous cette forme impie par sa faute.


Traquée dans le monde entier par leurs hordes, Purgatori pense pouvoir trouver refuge dans son ancien pays natal, l'Égypte, mais les choses ont bien changé là-bas aussi. Alors qu'elle se remémore les débuts de son histoire, elle est soudain attaquée par Jade qui la neutralise en profitant de son état de faiblesse et pénètre alors ses pensées les plus profondes pour découvrir le secret de sa propre création. Ce qu'elle y trouvera la laissera sans voix...


Il y a 4000 ans, la jeune Sakkara était une simple esclave trimant tout le jour durant dans le désert pour aider à bâtir la tombe de Pharaonne, la reine Ostraca, obsédée par sa prochaine vie immortelle et désireuse de laisser derrière elle un tombeau à nul autre pareil qui traversera les siècles avec fierté, porteur de son image terrestre. Pour cela, Ostraca fait travailler ses esclaves jusqu'à l'épuisement et plus encore, jamais satisfaite de la tournure des travaux malgré ses nombreuses consignes.


Tout aurait pu s'arrêter là, mais Sakkara eut le malheur d'attirer le regard de Pharaonne lors d'une inspection du chantier, et la reine tomba folle amoureuse de son esclave, la prenant alors au sein de son harem comme sa favorite et la couvrant d'or et de soieries précieuses, œuvrant toute la nuit durant à satisfaire ses nombreux plaisirs. Désormais mariée à Pharaonne, Sakkara pense être sauvée de la misère... mais le général Ramsès annonce qu'une révolte couve parmi les esclaves et que la population les soutient ! Pour endiguer cela, il faudra à la reine toute la force de son armée, et pour se la garantir elle doit donc répudier toutes ses épouses et prendre Ramsès comme seul roi et amant devant les dieux. Seule cette solution pourra sauver son projet de tombeau grandiose et assurer son règne.


Pliant devant les exigences de Ramsès, Ostraca assiste impuissante au massacre de son harem, mais Sakkara parvient à s'enfuir de justesse et rejoint le campement des esclaves dans le désert. Là, un vieil homme du Nord, battu à mort par les gardes, lui indique la direction à suivre pour découvrir le secret de la véritable immortalité, celle qui la rendra, si elle en est digne, aussi fière et éternelle que les dieux eux-mêmes. Sakkara se lance donc dans cette quête mystique, toujours poursuivie par les gardes de Ramsès, et découvre alors un pic montagneux sinistre où se terre une ancienne divinité celte du nom de Rath. Ce dieu-vampire accepte de passer un marché avec la jeune esclave en fuite, et la transforme alors à son image par un rituel de partage du sang.


Mais ce qui naquît ce jour-là était bien plus terrible encore que tout ce que Rath pouvait imaginer. Dans les veines de Sakkara coulait déjà le sang des Anges Déchus, et mêlé désormais au sien ce sang si particulier donna naissance à Purgatori, une déesse-vampire unique en son genre, que Rath entreprit aussitôt de former et de nourrir durant ses premières journées d'éternité. Cependant, l'esprit de Purgatori est libre et continue de rêver de vengeance à présent qu'elle en possède largement le pouvoir. Refusant de prêter serment à son créateur, elle se rebelle et se rend au mariage nocturne de Pharaonne avec le général Ramsès pour les confronter et détruire toute une civilisation à elle seule.


Sur place, les invités d'autres nations assistent impuissants à l'arrivée du fléau fait femme, la peau écarlate et dégoulinant déjà du sang de ses premières et nombreuses victimes. Le sort qu'elle réserve à Ostraca et Ramsès est à peine mieux : les saignant totalement et les abandonnant au fond de leur propre sarcophage, Purgatori savoure à présent la rébellion des esclaves lancés sur ses traces et encouragés par la débâcle des puissants. Alors que la grande cité d'Alexandrie ploie sous les flammes et la fureur populaire, Purgatori profite de chaque instant jusqu'à ce que Rath ne se rappelle à elle et ne l'enjoigne à le suivre pour parfaire son éducation.


Dans son sillage, Purgatori laisse deux femmes en pleine transformation cette nuit-là : la reine Kabala de Tanzanie et l'héritière Jade du clan-maître de Shanghai, toutes deux mordues et saignées par la déesse-vampire et toutes deux laissées pour mortes ensuite. Regagnant chacune son foyer et achevant leur propre transformation en vampires, les deux femmes se jurèrent alors de retrouver leur créatrice pour exiger d'elle la réponse à tous leurs tourments, la raison qui l'a poussée à les faire ainsi et à les abandonner ensuite durant 4000 ans.


Et aujourd'hui, à l'aube du troisième millénaire après le Sauveur des Hommes, elles sont sur le point d'obtenir cette réponse à leurs prières. Mais que ce Kabala et Jade vont découvrir... c'est qu'elles ne sont que le fruit d'un malheureux hasard, totalement indéterminé et involontaire de la part de leur créatrice, une simple erreur. N'ayant pas été achevées après leur morsure, elles se sont transformées en vampires elles-mêmes mais cela n'aurait tout aussi bien pu ne jamais arriver. Purgatori, elle, se rengorge devant la mine déconfite de ses descendantes, et grâce à l'apparition de Rath pour la libérer de ses liens elle parvient à reprendre le dessus et à combattre les hordes de Kabala avant d'acculer cette dernière et de la saigner à nouveau, laissant cette fois-ci son corps exsangue à la lumière du soleil naissant pour que la sorcière disparaisse en cendres pour toujours. Jade, elle, aura été plus maline et se sera téléportée loin de là bien avant que les premiers rayons ne paraissent ou que la fureur de Purgatori ne se dirige contre elle.


A présent libérée, lâchée sur un tout nouveau monde doté de nombreuses ressources qu'elle compte bien découvrir et maîtriser, déterminée à goûter à une liberté totale et immodérée, Purgatori renie une fois de plus son engagement vis à vis de Rath et s'envole au loin, pressée de fondre sur ses nouvelles proies. Le vieux dieu-vampire le sait, le sang de beaucoup des siens coulera encore entre les crocs de sa création si unique, renforçant son pouvoir et faisant d'elle une véritable terreur parmi les êtres surnaturels. Ainsi soit-il !


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Qu'est-ce que c'était bon !! En 1996, Brian Pulido est alors le jeune auteur maître d'un label bien particulier dans le domaine des indépendants, loin des comics de super-héros même s'il leur emprunte beaucoup en vérité. Chaos! Comics ouvre en grand le bal des nouvelles héroïnes que tout le monde s'arrache dans les années '90, ces fameuses bad-girls que rien n'arrête et qui en remontrent complètement à la concurrence vieillissante, tant en termes de story-telling que de graphisme.


C'est bien simple, à l'époque le public underground comme commun ne jure plus que par ces femmes fatales souvent peu vêtues et extrêmement puissantes, déjouant les mauvais tours du Destin et les machinations des hommes pour se dresser fières et indépendantes au-dessus de la masse et réclamer leur juste liberté quoi qu'il advienne. On pourrait citer de nombreux exemples, mais la plus pertinente reste évidemment l'autre création phare de Pulido, Lady Death elle-même, dont vous pouvez d'ailleurs toujours suivre les aventures au sein du label Coffin Comics du même auteur.


L'une des ennemies les plus acharnées de Lady Death à la grande époque de Chaos! était bien entendu la terrifiante Purgatori, déesse-vampire capable de maîtriser la magie du sang, de s'emparer des pouvoirs des dieux eux-mêmes en les saignant à mort et de combattre face à une armée entière de leurs fidèles. La sorcière blanche et la guerrière rouge se sont souvent opposées, jusqu'à ce qu'en 1996 donc, Brian Pulido et consorts ne décident d'envoyer Purgatori faire un tour dans le monde réel, quittant ainsi les intrigues infernales avec ce personnage pour la plonger dans une toute autre forme d'horreur, celle des simples mortels du quotidien, faisant d'elle une véritable légende urbaine de notre époque.


Dans ce récit de trois chapitres rassemblés ici en un seul album avec les couvertures d'origine et un prologue rappelant l'essentiel des histoires précédentes, nous découvrons donc les fondements-mêmes de l'histoire de Purgatori, quand elle n'était encore qu'une mortelle, une esclave parmi d'autres des caprices des puissants de son temps, et qu'elle s'appelait simplement Sakkara, du nom d'une nécropole antique. Les dessins ainsi que les couvertures sont l'œuvre de Jim Balent, un talent certain et un coup de crayon très détaillé qui nous offre presque à chaque page un véritable tableau à savourer, les événements et les éléments graphiques se mêlant les uns avec les autres, les souvenirs du lointain passé à l'expérience de la modernité, le tout au service d'une quête de vengeance qui restera, tout comme la soif de sang des immortels, inassouvie.


A signaler également qu'à l'époque un CD audio a été réalisé avec toute une bande-originale musicale pour accompagner les chapitres et les différentes étapes du récit, des thèmes vraiment profonds et magistraux orchestrés de main de maître par Scott Vladimir Licina, véritable orfèvre du macabre. Je vous invite fortement à chercher certains de ces thèmes sur YouTube ou une autre plate-forme d'écoute légale si vous en avez l'occasion, de quoi faire monter la tension durant votre belle soirée du 31 Octobre !


Et d'ailleurs, je referme cette journée consacrée à la V.O. en vous souhaitant un Joyeux Halloween 2025 et en espérant vous avoir suffisamment diverti et offert de quoi réfléchir et satisfaire votre appétit d'horreurs ! Je pense qu'ouvrir la journée avec Lady Satanus et la refermer avec Purgatori, somme toute c'était plutôt agréable non ? Profitez bien toutes et tous de vos sucreries et films d'épouvante, et à très bientôt pour de nouveaux récits et frissons, car je n'abandonne pas ni Chaos! ni Coffin en chemin croyez-le bien !

 

La V.O. du vendredi n°351 : DC's Kal-El-Fornia Love (DC Comics - Juillet 2025)

Variant cover by Marcio Takara

Au tour de la Distinguée Concurrence à présent de nous offrir un petit divertissement d'Été que je vous traite évidemment seulement maintenant avec le retard de lecture qui est le mien, navré.


Mais ne passez pas votre chemin pour autant, parce que DC a décidé de déroger à la tradition des éternels et habituels Swimsuit Editions pour nous offrir à la place un album assez fin regorgeant en réalité non pas de pin-up, mais de petits récits sur les personnages faisant partie de la Super-famille !


Ainsi, vous retrouverez Superman, son fils, son clone, ses amis et celles et ceux qu'il a inspiré, sa femme, sa cousine, et même Bizarro, au travers de quelques petites histoires fort sympathiques.


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Dans See spot fly, Superman est aux prises avec une créature gigantesque tombée de la Lune sur Terre et faisant des ravages sur son passage, ayant notamment avalé tout rond Loïs Lane et deux enfants innocents. Combattant le géant pour éviter que d'autres victimes ne soient à déplorer, puis le traquant avec l'aide de ses super-sens, l'Homme d'Acier parvient finalement à repérer sa proie dans les profondeurs océaniques, et réussit sans peine à le ramener à la surface pour lui faire recracher les trois victimes bien vivantes et reconnaissantes de ce sauvetage brillant. Ensuite, Superman ira conduire le géant loin dans l'espace pour qu'il ne fasse plus de victimes et qu'il puisse retrouver le chemin de son propre habitat, avec un peu d'aide.


Dans The Gorilla ex-wife of Jimmy Olsen, le meilleur ami de Superman et photographe pour le Daily Planet doit absolument prendre un cliché d'une nouvelle artiste en vogue mais se rend soudain compte qu'il s'agit non pas d'une humaine, mais d'une femme-gorille ! Et pas n'importe laquelle : celle à qui il était marié auparavant, et qui apparaît maintenant au bras de Grodd, l'ennemi bien connu de Flash ! Grodd qui d'ailleurs prend aussitôt Jimmy en grippe et lui interdit formellement d'importuner son artiste, dont il est l'agent et le manager. Mais évidemment, vous connaissez la suite... Jimmy ne va pas pouvoir s'empêcher de transgresser l'interdit et devra disputer une série d'épreuves à la mode gorilles pour avoir le droit de parler seul à seul quelques instants avec Bruna, et enfin obtenir la fameuse photo tant désirée. Avec un peu d'aide de Superman pour se tirer de là sans mal et à toute vitesse, Jimmy sauve ainsi à la fois sa carrière et sa peau !


Dans Before sunrise, la jeune Ice, super-héroïne faisant partie d'un duo élémentaire mais ayant rarement l'occasion d'être seule, profite d'un match de basket-ball pour décompresser un peu, mais des terroristes surgissent soudain et l'obligent à intervenir. A l'issue des combats, elle constate qu'elle a été aidée par nulle autre que Power Girl, littéralement son idole ! Modèle de femme forte et libre, Karen est cependant elle aussi tiraillée par quelques problèmes personnels dont elle n'arrive pas à se défaire, comme celui du regard que les autres portent toujours sur elle par exemple... Ice et Power Girl vont donc faire un petit bout de chemin côte à côte sur la plage, pour échanger sur leur vision du monde et les tracas qu'elles affrontent chaque jour, pour au bout du compte s'inspirer l'une de l'autre et vice versa et tenter d'aller de l'avant, y compris dans leurs relations personnelles.


Dans Against the wind, c'est au tour de Bizarro de briller, enfin, sous le feu des projecteurs ! Alors que le pauvre clone raté de Superman tente tout son possible pour être un bon Superman, il ne reçoit que moqueries et mésentente après ses interventions, assez maladroites il faut bien le reconnaître. Décidant alors de prendre des cours d'acting pour incarner une meilleure version du super-héros, Bizarro va même jusqu'à postuler pour le rôle principal dans la prochaine grosse production Warner Bros. autour des aventures de l'Homme d'Acier, mais c'est un nouvel échec. Heureusement, à la fin de cette journée, il aura réalisé qu'un simple petit acte de charité et d'entraide vaut toute la satisfaction et la reconnaissance du monde.


Dans Bite of the apple, c'est cette fois-ci Loïs Lane qui est sur le devant de la scène. Invitée dans un podcast sulfureux dont le sujet traitera d'une affaire criminelle durant laquelle Loïs a vertement critiqué le sensationnalisme de la tenante de l'émission, la journaliste vedette du Daily Planet ne se laisse pas démonter pour autant devant la foule en colère et démontre alors point par point via une enquête rigoureuse sur le terrain que l'affaire aurait pu et du être mieux traitée, et que la seule responsable du meurtre comme de tout ce battage médiatique autour n'est autre que son hôtesse, la déesse de la discorde en personne, Éris ! Avec un peu d'aide de la part de Wonder Woman, Loïs parvient donc à redorer son blason tout comme celui de la presse écrite, et peut rentrer pleinement satisfaite de sa victoire à la loyale face aux sirènes du mercantilisme.


Dans Across the room, John Irons et sa nièce Natasha sont en vacances dans un hôtel paradisiaque, et la jeune femme a même droit à une petite romance de passage... en tout cas si son cher oncle voulait bien arrêter de la héler toutes les deux minutes pour intervenir sur une catastrophe alentours ! En effet, un convoi de prisonniers galactique s'est écrasé sur Terre non loin de là et trois évadés sont activement recherchés par le Green Lantern John Stewart, l'occasion donc pour Steel et son acolyte de faire une nouvelle bonne action en prenant de leur précieux temps de repos pour retrouver ces criminels et les livrer à la justice cosmique. Fort heureusement tout se terminera au mieux pour tout le monde, et Natasha obtiendra même enfin son rendez-vous tant attendu et redouté avec la belle qui attirait son regard... Ne leur reste plus qu'à vraiment profiter des vacances !


Dans Who do you belong to, c'est Jon Kent, le propre fils de Superman et futur porteur de la cape quand il reprendra le flambeau familial pour de bon, qui est à l'honneur. Faisant la rencontre du clone de son père et de Lex Luthor, Conner, lors d'une patrouille, Jon accepte de l'aider à retrouver la trace d'un animal mutant issu du même laboratoire secret que lui, CADMUS, et que des gardes armés traquent sans relâche dans la forêt environnante. C'est l'occasion pour les deux jeunes héros relativement du même âge de faire plus ample connaissance et de surmonter leurs complexes l'un par rapport à l'autre et inversement. Au terme de cette petite aventure, Conner et Jon auront appris bien plus l'un de l'autre que ce qu'ils pensaient, et s'étant entraidés pour aller au bout de leur recherche ils auront même obtenu la promesse des forces gouvernementales de tenir Conner informé de tout ce qui touchera à son presque animal de compagnie dès qu'il sera bien arrivé dans son nouvel habitat top-secret. Encore une fois, les liens de la Super-famille ne font que se resserrer grâce au bon vieux travail d'équipe !


Enfin, dans Something in the water, Kara Zor-El compte bien profiter du magnifique soleil qui brille sur la plage de Californie où elle a trouvé refuge pour déguster une glace et déambuler au calme en observant le décor paradisiaque. Évidemment, ce ne sera pas du tout au programme et une monstrueuse créature tentaculaire surgit soudain de la mer pour attaquer les passants, forçant ainsi Supergirl à se dévoiler et à intervenir aussitôt ! Mais la créature semble beaucoup plus forte que prévue, et Kara aura bien besoin de l'aide de quelqu'un qui s'y connaît en divinités mystiques oubliées... quelqu'un comme John Constantine, justement présent sur place et qui semble ravi d'attendre qu'on lui demande de faire équipe sur cette affaire ? A présent mieux renseignée sur son ennemi du jour, Kara parvient à l'immobiliser suffisamment longtemps pour que Constantine ouvre un passage vers une autre dimension et qu'ils puissent ensuite l'y balancer pour de bon. Leurs échanges ce jour-là auront une signification toute singulière pour Kara, qui apprend toujours à lâcher du lest et à être elle-même sans subir le regard des autres, et pour Constantine qui de son côté profite simplement du moment présent tout en s'intéressant à autrui, une fois n'est pas coutume.


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Le point commun principal de toutes ces histoires c'est qu'elles se déroulent toutes en Californie il me semble, d'où le titre alambiqué de l'album et l'origine du jeu-de-mots avec la Super-famille. L'autre point commun c'est que chacun des scénarios traités et illustrés ici parle de l'Amour avec un grand A, de l'amour que peuvent se porter des amis, des partenaires ou même des membres d'une même famille.


Et finalement, je préfère ça plutôt qu'une énième succession de pin-up sans fil conducteur. Certes les graphismes ne sont clairement pas tous à la hauteur, mais dans le lot il y en a certains qui valent largement le détour je pense, et j'ai apprécié ce moment de lecture sans grandes conséquences pour les héros et héroïnes dont on suit les aventures estivales avec grand plaisir ! Merci DC !

La V.O. du vendredi n°350 : Marvel Swimsuit Special - Friends, Foes & Rivals (Marvel - Juillet 2025)

Variant cover by Terry Dodson

Horreur et consternation soudain au cœur du QG des célèbres Avengers ! La ROXXON, compagnie pétrolière ultra-problématique qui s'est lancée sur le marché des nouvelles technologies, vient de publier un catalogue de super-héros et super-héroïnes en maillots de bain... sauf que ce ne sont que des images générées par intelligence artificielle, rien n'est vrai !


Captain America est sous le choc, tandis que le Soldat de l'Hiver et Black Widow voudraient bien en découdre directement avec les responsables... mais que tout le monde garde son calme, la solution viendra de la Guêpe avec une idée toute simple : puisque la ROXXON veut jouer à ce petit jeu, les héros vont contre-attaquer avec un catalogue authentique cette fois-ci !


Faisant alors le tour du pays pour recruter d'autres modèles à photographier, les Avengers feront ainsi participer Spider-Man, les X-Men, les Quatre Fantastiques, Wolverine, Deadpool et même le Punisher à leur petit projet si particulier, en les aidant auparavant à résoudre quelques problèmes sur lesquels ils sont coincés.


Mais quand le catalogue officiel des héros sort enfin... personne ne s'y intéresse déjà plus, tout bêtement parce qu'avec Internet les gens ont déjà accès à ce genre de contenu sans aucune forme de limitation. Beaucoup de bruit pour rien... mais au moins nous cher public avons eu droit à plusieurs illustrations magnifiques ET rigoureusement officielles de nos héros et héroïnes favoris, pour un prix modique, avec en prime des couvertures variantes par les plus grands artistes voulant bien se prêter au jeu !


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La mode des Swimsuit Special touchait surtout son lectorat durant les mois estivaux et les années '90 étaient championnes en la matière. La tradition s'est attardée un peu sur les années 2000 mais avec moins de succès chez les deux principales maisons d'édition de comics de super-héros, alors que chez les indépendants comme Image, Aspen ou Zenescope elle perdure encore parfois.


C'est donc très gentil de la part de Marvel de nous proposer ce catalogue pour l'Été 2025, une petite bouffée d'air frais au beau milieu de la chaleur étouffante et de la cadence infernale des grosses productions qui prennent toute la place. J'ai ainsi pu découvrir quelques illustrations qui en valaient vraiment la peine, par des artistes confirmés ou en devenir, quand d'autres auraient mieux fait de s'abstenir... (je regrette d'avoir vu le Punisher en slip de bain à tête de mort... c'est mal je regrette !!).


Est-ce que ce catalogue de 2025 va donner envie ensuite à Marvel d'en publier d'autres les années prochaines ? Peut-être bien, en tout cas chez nous Panini Comics a déjà sorti l'adaptation française il me semble, et Marvel nous a annoncé pour cet Hiver un autre numéro du même genre mais avec une thématique beaucoup plus appropriée aux fêtes de fin d'année. Ça promet ! Même si je ne pense pas aller jusque-là, je suis certain que ces petites attentions trouveront toujours leur public au bout du compte.


En bonus d'ailleurs, vous avez une petite vignette détachable dans le fascicule qui vous permettra de télécharger des skins exclusifs pour le jeu-vidéo à grand succès Marvel Rivals, de quoi s'habiller à la dernière mode de la plage pour combattre dans des décors de rêve !

La V.O. du vendredi n°349 : Lady Satanus #2 - Looks that kill (Coffin Comics - Octobre 2025)


En 1988, Sofia se fait appeler Lady S. et arpente les grands boulevards de Los Angeles à la recherche d'un endroit qu'elle pourrait s'approprier, pour organiser des fêtes grandioses où coulerait l'alcool à flots, la drogue à foison et le sexe tout à loisir, le tout sur du rock qui déchire !


Après avoir trouvé un club dont elle devient bien vite la patronne et propriétaire, Lady S. se complaît dans les soirées qui finissent très très tard, ou très tôt si l'on regarde autrement. Elle se déchaîne, elle danse, elle chante, elle couche avec qui lui plaît quand ça lui plaît, et ce genre de vie en vaut bien une autre parmi les mortels qui l'admirent et l'adulent pour tout ce dont elle leur permet de profiter pleinement. Et elle ne réclame même pas d'âme en paiement !


Malheureusement, certains démons engendrés sur Terre, n'ayant pas connu l'Enfer ni la sulfureuse réputation de la fille du grand patron, sont plutôt enclins à se livrer à des actes de vandalisme sur Sunset Strip, sous couvert d'être de bons manifestants Américains et croyants bien sûr. Sofia se charge de ces importuns à sa manière, mais si seulement ils étaient les seuls cherchant à lui nuire ! Un mystérieux et monstrueux tueur en série a décidé de sévir lui aussi près des propriétés de Lady S., laissant derrière lui un monceau de cadavres découpés à la hâte et maculés de sang et autres substances.


Sofia décide de faire sa propre enquête avant que ces meurtres ne finissent par réellement lui coûter son affaire, et la piste qu'elle va suivre l'amènera directement en face des manifestants croyants démoniaques, dont le tueur serait issu et qui semblent le protéger en faisant diversion à chaque fois qu'il sévit. Jouant le tout pour le tout, Lady S. se met en scène au sein d'un groupe de rock débridé pour attirer l'attention du tueur sur elle, qui ne risque normalement rien. Presque.


Le tueur s'en prend effectivement à son groupe, puis à elle après les avoir massacré, et il s'agit bien d'un démon de l'Enfer en effet, mais Sofia est persuadée que ce n'est pas le vrai tueur mais un simple imitateur ou nouvelle diversion. Après un rude combat qui la laisse exténuée mais revancharde, la fille de Satan tombe à nouveau dans un piège et se fait emprisonner dans une cage forgée rien que pour elle, entourée de tous les macabres trophées du véritable tueur, qui lui révèle alors son vrai visage.


Demi-frère de Sofia, engendré entre le Ciel et l'Enfer, il a tout fait pour suivre les traces de sa sœur et attirer son attention, éperdu d'amour qu'il était pour elle. Durant leur enfance commune, entraînés tous les deux par la secte des Démons Assassins du Neuvième Cercle, ils ne se sont jamais rapprochés, n'ont jamais échangé aucune parole ni aucun geste tendre... il n'existait pour ainsi dire pas à ses yeux, quand elle prenait toute la place pour lui. Un seul regard, un seul, c'est tout ce qu'il lui suffisait pour la faire sienne à jamais...


Et aujourd'hui, bien des époques après ces douloureuses enfances tourmentées, le tueur est enfin prêt à se révéler au grand jour et à réclamer ce qui lui est dû, l'admiration et l'amour de Sofia, pour l'éternité. Mais comme elle s'obstine à se refuser à lui, même dans un état de faiblesse extrême, son âme immortelle suffira. Sauf qu'au moment de la lui arracher, le meurtrier hybride a l'extrême déplaisir de goûter à la ruse de sa demi-sœur, qui ne fait qu'une bouchée de lui.


Au final, de toute cette histoire, rien ne sera à retenir. Ni grand enseignement, ni leçon de morale, rien qui vaille la peine que l'on s'y attarde. Il s'agissait de l'œuvre démente d'un démon paumé et obsédé à tort par une personne qui l'a un jour simplement regardé. Sofia s'en relèvera plus forte encore qu'auparavant, et déjà prête à se lancer à nouveau dans les affaires du monde de la nuit en créant un night-club encore plus branché et décalé pour assouvir toutes ses envies et tous ses désirs ! La fête ne fait alors que commencer...


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Seconde campagne de Brian Pulido et son équipe sur leur plate-forme de financement participatif privée Coffin Launch à laquelle j'ai pu participer, campagne financée avec succès même si c'était assez faiblard en comparaison des scores que peuvent atteindre certaines histoires de Lady Death. Je suis immensément fier de pouvoir dire que j'y ai contribué et de pouvoir savourer ce comic-book de qualité une fois livré avec tous les bonus qui l'accompagnaient !


C'est aussi le second chapitre des aventures en solo de Lady Satanus, la fille du Diable, et elle se déroule une fois encore dans le passé, en pleine fin des années '80 cette fois-ci et en plein essor du hard-rock avec toutes les dérives qu'il a pu entraîner.


On voit tout de suite que Brian Pulido et son co-scénariste Mike MacLean connaissent leur sujet sur le bout des doigts et ont vécu cette époque d'eux-mêmes, tellement les détails foisonnent et tissent une trame totalement réaliste et crédible. Bien sûr on ne demande pas à ce genre de série d'être historiquement fidèle, mais ça fait toujours du bien de se rendre compte que les auteurs savent de quoi ils parlent et sont encore capables de faire partager au lectorat d'une autre époque celle qu'ils ont traversé, presque comme si on y était également.


Quant aux dessins, il s'agit de la réalisation commune de Alisson Rodrigues et Pedro Estouco, dans un style assez proche du classique que les comics pouvaient avoir dans cette fin des années '80 justement, à la veille de la révolution technique et graphique que les artistes des années '90 allaient initier. On sent quelques bonnes vibrations de ce temps révolu où tout était encore à inventer et à installer, où les styles d'avant et d'après se mêlaient déjà un peu au sein d'un présent fugace mais terriblement séduisant et efficace. Rien que pour ça là aussi, c'est réussi !


Looks that kill... le regard qui tue, en Français. Un titre qui trouve toute sa signification dans les dernières pages quand se révèle enfin le vrai tueur et l'histoire assez tragique qu'il partage avec sa victime de prédilection. Histoire dont la victime en question se fiche éperdument, et c'est aussi une sorte de leçon à retenir dans le genre !


Bref, j'ai aimé, c'était une super campagne et un superbe comic-book lisible en peu de temps et qui vous ravira de par la qualité de sa réalisation et de son édition si vous avez la chance de vous le procurer par la suite sur le site officiel de l'éditeur, Coffin Comics. Leur plate-forme de financement participatif indépendante est toujours en ligne, connaît un succès assez propre et nous proposera de nouvelles histoires très bientôt si cela vous intéresse, en tout cas moi je suis totalement happé c'est sûr !

jeudi 30 octobre 2025

#DRCL - Midnight Children tome 5 (Ki-Oon - Août 2025)


Le récit de Jonathan Harker s'achève alors que le jeune homme est entré en contact avec Mina via ce qu'elle appelle alors le ''Trans'', une méthode de communication spirituelle directe entre deux êtres, rendue possible via la magie noire déployée dans le sillage du Comte. Alors que Mina accède ainsi aux précieux souvenirs des derniers jours de Jonathan dans le château du vampire, elle a également un aperçu de la psyché interne de son ami et de tous les tiraillements qui étaient les siens... puis, brusquement, la communication se coupe. Mina ne le sait pas encore à ce moment-là, mais Jonathan vient de plonger dans le fleuve qui serpente aux alentours du château, dernier échappatoire des plus risqués pour lui à une vie de servitude dans les ténèbres.


Tentant alors d'utiliser le Trans pour entrer en contact avec Lucy, Mina se retrouve une fois de plus au beau milieu d'un paysage de non-sens, composé de tout ce qui tourmentait et animait son ami à la double identité. Là, se livre un combat sans merci entre Luke et Lucy, les deux faces d'une même personne, deux esprits s'opposant presque en tout ce qui concerne la bonne morale telle qu'établie par la société de leur époque. L'un veut vivre une vie rangée dans le calme, l'autre veut embrasser la lumière comme l'obscurité et jouir de tous les plaisirs.


Et tandis que Mina et Luke font front commun pour vaincre Lucy, de leur côté les membres masculins de la toute jeune société secrète de Whitby affrontent le corps de leur défunte amie métamorphosée en monstre dévoreur de chair et de sang par la magie du Comte. Arthur finira par lui porter le coup fatal avec énormément de courage, avant d'en finir une bonne fois pour toutes avec cette abomination portant le visage de Lucy. Au jour suivant, les garçons font ouvertement passer un message à Mina qui pensait être délaissée dans le feu de l'action : réunion stratégique du club le soir-même, pour traquer et détruire le Comte pour de bon !


C'est à Londres que l'entité néfaste se trouve apparemment, et c'est donc à Londres que leurs investigations les mèneront. Mais seul Jo Suwa pourra s'y rendre en personne, participant à un coloc sur la médecine et ses progrès dans la capitale industrielle. Il emporte avec lui une étrange mallette dotée d'un mécanisme très sensible, censé détecter la présence du Comte et permettre de remonter sa piste.


A peine arrivé, Jo se retrouve baigné jusqu'au cou dans l'atmosphère lourde de Londres, et les récents meurtres de ce que l'on appelle déjà ''Le retour de Jack l'Éventreur'' en ville incitent à la plus grande prudence durant les recherches nocturnes. Jo fera la rencontre de plusieurs personnages du quartier mal-famé de Whitechapel, jusqu'à tomber sur un étrange aristocrate ensanglanté qui attire inexorablement la mallette dans sa direction jusqu'à une nouvelle scène de crime.


Parvenant à fuir les agents de la police, Jo et l'homme couvert de sang se retrouvent dans l'atelier de ce-dernier, où il pratique la peinture de façon extrêmement passionnée et réaliste. Voulant rendre témoignage visuellement de tous les crimes de l'Éventreur, le peintre fou représente chacune de ses victimes, présumées ou concrètes, dans le but de faire connaître leur vie tourmentée à travers l'image de leur mort brutale.


Sortant de cet entretien avec davantage de questions qu'à son arrivée, Jo erre dans le quartier en pleine nuit et ne détecte rien de plus avec son étrange dispositif mécanique. Mais soudain, il réaliste que les caisses de terre livrées dans toute la ville pour le Comte depuis son pays natal ont été utilisées pour des rénovations un peu partout alentours, faisant ainsi de l'entièreté de Londres un véritable cimetière à ciel ouvert, réservoir de nourriture presque illimité pour le vampire lorsqu'il fondra sur les habitants !


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J'ai été très surpris que le mangaka, Shin'ichi Sakamoto, se soit à ce point renseigné sur les victimes historiques et canoniques de Jack l'Éventreur pour son manga, mais je suppose qu'il fallait bien s'attendre à un haut niveau de détail et de réalisme pour une œuvre qui cherche à nous ancrer le plus possible dans l'atmosphère si particulière de son époque narrative.


Ou alors ces nouvelles informations sont totalement inventées pour le bien de l'intrigue et de sa thématique principale qui veut s'affranchir des codes moraux et sociétaux de toutes les époques, auquel cas je dis bien joué car j'ai marché dedans les yeux fermés une fois de plus !


Surprise aussi que de découvrir enfin la véritable nature de Renfield, le garçonnet déguisé en nonne qui suivait Jo partout et lui était aussi enchaîné physiquement que lié mentalement au Comte. Je ne dévoilerai pas le pot aux roses concernant la curieuse mallette de Jo, mais ses mécanismes si délicats n'ont rien à envier dans l'horreur aux méthodes de chasse du vampire, au contraire elles y ajoutent même une touche de pur effroi que l'on ne peut s'empêcher d'apprécier, surtout en faisant référence à un autre manga assez connu dans le genre. Mais chut, je ne dis plus rien !


Ne me reste qu'à vous souhaiter un Joyeux Halloween 2025 et à espérer que vous ne finirez pas entre les crocs d'un féroce prédateur nocturne... Cependant si cette expérience vous tente, je ne peux que vous conseiller vivement de lire, si ce n'est pas déjà fait, ce manga d'excellence qui nous re-raconte l'histoire si connue du Dracula de Bram Stoker mais en modernisant le propos et en ajoutant ci et là quelques références culturelles que l'on ne saurait ignorer. Ne trouvez-vous pas, par exemple, que sur cette illustration de couverture le fameux Comte ressemble comme deux gouttes d'eau à feu Michael Jackson ? Coïncidence, ou inspiration populaire ? A vous de trancher.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 29 octobre 2025

Destiny of X tome 6 (Panini Comics - Mars 2023)


X-Men Red #4 : Tornade doit se rendre de toute urgence à une convocation du Conseil Galactique, une réunion au sommet entre les différents dirigeants des grands empires cosmiques, durant laquelle une annonce très spéciale sera faite : Xandra, impératrix Shi'ar et fille du Professeur Xavier, a été assassinée brutalement par des traîtres au sein de l'empire ! Si certains autour de la table veulent que les Shi'ars règlent leurs problèmes de succession entre eux quitte à plonger dans une guerre civile meurtrière, d'autres en revanche suggèrent que les mutants pourraient apporter une solution plus stable, à savoir la résurrection de Xandra via les protocoles de Krakoa. Après tout, elle est mutante elle-même et fille du leader de la nation, ne peut-être avoir droit au même traitement que les autres homo superior ? Bien entendu, Ororo avait déjà eu connaissance de son trépas et elle annonce aux autres dignitaires que la résurrection de Xandra a d'ores et déjà été enclenchée. Ce qui pose maintenant la question de se soumettre ou non à un dirigeant potentiellement immortel...

Pendant ce temps, Magneto siège au Grand Cercle d'Arakko, et il doit notamment expliquer aux autres Sièges comment des Krakoans désormais affranchis de la mortalité pourraient diriger un peuple de guerriers farouchement déterminés à prouver leur valeur dans la mort justement ? A cette question, Magneto apporte une réponse drastique : il détruit devant les autres Sièges le mini-Cérébro qui devait contenir sa sauvegarde mentale et celle de Tornade. Dès à présent, sur Arakko et peu importe d'où ils viennent à l'origine, tous les citoyens et dirigeants seront mortels, et aucune vie ne prévaudra jamais sur une autre.


Wolverine #23 : Logan et Deadpool pénètrent dans les ruines de l'ancien Institut Xavier, à Westchester, pour y affronter l'androïde Danger qui les attendait fermement. Passant par tout un tas d'épreuves sanglantes avant d'arriver au but, les deux mutants immortels de par leur facteur guérisseur respectif parviennent à atteindre le cœur du complexe souterrain, où Danger a reconstitué une pseudo famille avec des copies bioniques des X-Men de toutes les époques. Logan comprend et entend que Danger souffre d'avoir été abandonnée à la fondation de Krakoa et considère ne plus servir à rien ni personne, mais il la met en garde contre toute action contraire aux lois de l'île-nation envers les mutants, avant de lui remettre la version miniature d'elle-même comme gage de paix. Repartant avec Deadpool, Wolverine décide d'accéder à sa demande de soins pour l'une de ses grandes amies, les accueillant officiellement sur Krakoa comme invités. Wade en profitera toutefois pour tenter de caser ses services auprès de X-Force, avec plus ou moins de succès...


X-Force #29 : Cérébrax est en fuite après avoir terrassé Logan et Domino, et se dirige à présent vers le prochain esprit mutant qu'elle souhaite dévorer pour s'en approprier les pouvoirs ! La cible est Black Tom, dont les capacités à se connecter à la flore environnante permettront à Cérébrax de communiquer avec Krakoa toute entière et peut-être même de s'emparer de ses pouvoirs également au passage. Une situation à hauts risques que ne doivent surtout pas laisser advenir les membres de X-Force, même avec un Wolverine en mauvais état. Sage fait appel à Oméga Red pour prêter main forte à l'équipe et injecter un virus dans les circuits de Cérébrax tandis que les autres l'occupent de leur mieux sur le terrain. C'est finalement par son sacrifice, une nouvelle fois, que Kid Oméga sauvera la situation et tous les habitants de l'île. Problème : les sauvegardes Cérébro corrompues n'indiquent aucune présence de Quentin nulle part, impossible donc de le ressusciter !


New Mutants #27 : Toujours piégées dans les Limbes et passant d'une époque à une autre de façon totalement aléatoire, les mutantes Magie, Dani Moonstar, Félina et Madelyne Pryor progressent vers une nouvelle aventure pour tenter de rendre à Illyana la capacité de contrôler cette dimension infernale et ses habitants, capacité brisée en même temps que son Épée de l'Âme par le démon S'ym, son éternel tourmenteur. Cette fois, ce sera au travers d'un récit d'enfance créé par Illyana petite quand elle était captive de Belasco que les héroïnes vont devoir combattre et survivre de leur mieux, le temps que la version enfantine de Yana parvienne à invoquer un preux chevalier pour les sauver du méchant roi. Ce sera Colossus en personne, et malgré les reproches que peuvent se faire le frère et la sœur adultes, la petite Illyana n'a d'yeux que pour son aîné et celui-ci ne peut leur refuser son aide, même s'il doit en souffrir. Avec toutes les bonnes volontés mises en action, aucun mauvais esprit ne saurait leur résister ! Les mutantes réussissent à se sortir de cette histoire sans trop de mal, et se dirigent à présent vers une autre étape de leur voyage, tandis que la jeune Illyana couche sur le papier ce récit encourageant pour son avenir.


Marauders #4 : La Lignée Pourpre a assassiné l'impératrix Xandra sous les yeux des membres d'équipage du Maraudeur, et ceux-ci sont déterminés à la venger sur le champ ! Aucun adversaire ne fait le poids face à eux, surtout avec le net avantage que leur confèrent les pouvoirs de Tempo. Apprenant enfin la vérité sur le fameux premier péché des Shi'ars envers les mutants, trop longtemps resté un secret inviolable et à un prix atroce, nos héros perdent leur capitaine dans le feu de l'action mais parviennent toutefois à emporter une victoire certaine. Désireux de corriger le passé, ils font appel aux pouvoirs de Tempo pour tenter de changer le cours des événements pour les Premiers Mutants de la Terre, au risque de devoir gérer tout un tas d'effets ricochets par la suite. D'ailleurs, ils se retrouvent maintenant à bord d'Avalon, la station-spatiale de Magneto il y a bien des années, au moment de sa chute sur Terre depuis l'orbite de la planète... et sont accueillis par Némésis, un bien terrible souvenir qui se rappelle à eux tous dans toute sa gloire en cueillant au passage Cassandra Nova comme un rien.


X-Men #12 : Les X-Women se rendent maîtresses de la situation assez rapidement sur le Gameworld de Cordiceps Jones, le faisant prisonnier malgré ses spores disséminés un peu partout dans la station. Grâce aux pouvoirs combinés de Jean, Malicia et Polaris, le vilain est incarcéré pour toujours dans une coque de métal inviolable et étanche, tandis que les participants aux jeux proposés dans ce casino cosmique sont priés de déguerpir ou d'affronter eux aussi la colère des mutants de la Terre.

Pendant ce temps, sur Terre justement, Cyclope fait face au véritable visage du Dr. Stasis, en réalité une version de Monsieur Sinistre qui jure être le véritable Nathaniel Essex, se désolidarisant ainsi de tous les actes et projets de son double sur Krakoa. Essex considère que Sinistre a dénaturé son œuvre en s'associant avec les mutants, tandis que lui les hait à un point tel qu'il a tout sacrifié pour provoquer leur chute un jour prochain, rejoignant ainsi les meneurs du collectif ORCHIS. Parvenant à s'échapper, Essex détruit toutes les preuves menant à lui dans son laboratoire et trouve refuge dans le complexe scientifique sur Phobos, où l'attendent les autres membres majeurs du collectif pour démarrer les véritables hostilités envers les mutants.

Fatigué de devoir toujours dissimuler la vérité, Scott et Synch décident de révéler au journaliste Ben Urich l'existence des protocoles de résurrection des mutants sur Krakoa, sans lui en dévoiler la nature cependant. Le journaliste publie donc l'article qu'il était censé écrire depuis le début sur cette histoire avant que Synch ne décide de lui altérer la mémoire, et le monde entier est à présent au courant que les mutants ont vaincu la Mort. Comment l'humanité va-t-elle réagir face à une telle différence entre les deux espèces cohabitant sur la même planète ?


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Voilà en substance ce que l'on peut retenir de ce sixième numéro de la revue Destiny of X de Panini. De manière générale, on peut d'ores et déjà s'attendre à ce que le prochain numéro, consacré au second Gala des Damnés, soit parsemé de changements majeurs à venir tout bientôt ! Les révélations faites ici auront certainement de graves conséquences qu'il faudra gérer aussi bien que les urgences ponctuelles, et une nouvelle mouture des X-Men est aussi à prévoir !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 28 octobre 2025

Avengers tome 8 - Voici le Phénix (Panini Comics - Février 2023)


Il y a un million d'années, la Force Phénix était déjà présente sur Terre et a pris son premier hôte humain, parmi une population pré-mutante préhistorique. Aujourd'hui, le Phénix est de retour sur la planète bleue et tous les héros assemblés sur la Montagne des Avengers, face à son nid volcanique, se posent la même question : qui sera le prochain hôte ?


La Force Phénix se charge de répondre à cette question à sa façon, en prélevant tous les candidats potentiels partout dans le monde pour les faire s'affronter dans un grand tournoi qui devra déterminer lequel sera le plus digne de fusionner avec elle. Bien vite, il devient assez évident que le plus important n'est pas tant de savoir qui sera l'élu... mais plutôt qui ne doit surtout pas l'être !


Et alors que les duels s'intensifient et que plusieurs héros comme vilains sont déjà tombés, ramenés à leur point de départ, les derniers participants s'organisent pour tenter d'éviter le pire choix possible, sans savoir que la Force Phénix a déjà fait son choix justement... et contre toute attente, ce ne sera ni un mutant ni un surhumain qui remportera le droit de s'unir à cette entité cosmique primordiale.


Peu après que le choix ait été annoncé et concrétisé, c'est au tour de Dracula, souverain incontesté de la toute nouvelle Nation Vampire dans les ruines de Tchernobyl, de revendiquer son droit à l'existence et à être reconnu comme l'un des principaux vainqueurs et soutiens durant la guerre contre le terrible dieu Knull. Si les Nations Unies ont les mains liées par le serment qui a été prononcé pour obtenir l'aide des vampires, ce n'est pas tout à fait le cas des Avengers et de leur chef, la Panthère Noire, qui parvient à obtenir un amendement à cette reconnaissance internationale : que Blade devienne le nouveau shérif de la Nation Vampire, chargé d'y faire appliquer et respecter les lois des Nations Unies. Autant dire que ce choix est loin de ravir les prédateurs nocturnes !


Mais voilà que soudain, la Garde Hivernale s'infiltre à l'intérieur de la Montagne des Avengers pour y enlever Miss Hulk, qui sera conduite aussitôt en Russie pour y être soumise au sadisme sans pareil de Red Widow, experte en manipulation mentale et en tortures diverses pour briser ses sujets d'étude. Le but de cette manœuvre n'est rien moins que de faire de Miss Hulk une nouvelle arme toute puissante au service des intérêts de la Russie, qui s'apprête d'ailleurs à lancer une opération secrète sur Atlantis !


Accompagnée de troupes de choc et d'une bombe gamma de forte puissance, Jennifer est maintenant un outil du régime et sa présence explosive dans la capitale Atlante est supposée camoufler la véritable opération, à savoir le déclenchement et l'explosion de la bombe gamma modifiée pour détruire toute trace de la civilisation sous-marine, qui s'est une fois de trop opposée aux intérêts de la Russie et de nombreux autres pays développés.


Mais là encore, contre toute attente, Miss Hulk a savamment jouer ses propres cartes dans cette partie suicidaire et en réalité elle n'a pas été brisée par les tourments infligés par Red Widow. Agent dormante et infiltrée au sein de cette opération destructrice, Jen est maintenant en mesure d'avertir les Atlantes et, dans un ultime effort colossal, d'absorber la puissance radioactive de la bombe avant qu'elle ne touche le peuple des mers. Red Widow en sera quitte pour une nouvelle défaite, mais elle commence à en avoir l'habitude... Quant à Jen, elle relâchera toute cette puissance accumulée dans la Montagne des Avengers pour la purger du virus de la Garde Hivernale qui avait permis leur infiltration. Tout est rentré dans l'ordre.


Cependant, le plus grand danger encouru par la Terre n'est pas encore réglé, lui. Méphisto continue de comploter dans les ombres du Temps, recrutant ses agents parmi les plus terribles des malfaisants qui se puissent imaginer. Le Fatalis Suprême sera le commandant de cette nouvelle mouture des Maîtres du Mal, dont le but avoué est de détruire toutes les versions de la Terre au sein du Multivers, les unes après les autres, pour servir leur recherche de toute puissance et remplir leur part du marché les liant à tous les Méphisto unis au sein du Conseil Rouge, désireux de faire de toutes les réalités un même Enfer sans plus aucune limite. Une seule condition toutefois est posée par le Conseil Rouge : laisser la Terre-616 de côté pour s'en prendre à elle en tout dernier recours, comme point final de cette infernale vague de conquêtes et de destructions. Une requête... que les Maîtres du Mal ne vont certainement pas se gêner pour ignorer, alors qu'ils convoitent désormais cette même Terre-616 et s'apprêtent à y fondre comme des prédateurs sans pitié !


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Vous commencez à connaître ma position maintenant concernant le run de Jason Aaron sur la série Avengers depuis 2018, elle n'a pas beaucoup changé avec la lecture de ce huitième tome gonflé par Panini pour rattraper son retard éditorial par rapport à la Version Originale. En gros, ce n'est pas mon auteur favori chez Marvel à cette époque, et récemment j'ai pu constater qu'il avait une bien meilleure écriture chez les indépendants, peut-être avec moins de pression surtout.


Ce gros tome nous offre surtout deux arcs principaux, celui de la Force Phénix et celui de Miss Hulk, entrecoupés de passages qui nous permettent de mieux mesurer les conséquences immédiates de la guerre contre Knull d'un côté et de ce qui ne va pas tarder à tomber sur la tête des héros dans un futur très proche de l'autre.


Il me semble avoir détecté quelques incohérences par-ci par-là, mais rien de très grave cependant et surtout rien qui n'empêche de profiter de cette lecture si le style vous plaît évidemment. Petit à petit Aaron met en place ses pions pour la grande bataille finale qui fera sans nul doute écho au lointain passé de la Terre-616 et des tous premiers Avengers de notre Histoire, non sans quelques fatidiques redondances cependant je le crains.


En tout cas, maintenant je comprends bien mieux la façon dont Jennifer Walters est passée de sauvage à sensationnelle de nouveau pour atteindre le stade où commence sa nouvelle série entre les mains de Rainbow Rowell à peu près à la même époque. Il fallait au moins en passer par-là pour avoir connaissance de tous les éléments importants de cette transition, c'est chose faite.


Mais alors me direz-vous, est-ce que je vais continuer à lire la série Avengers de Jason Aaron jusqu'à la fin ? Eh bien oui, puisque ce qui éveille vraiment le plus ma curiosité à l'issue de cette lecture c'est bien le tout dernier chapitre avec les Maîtres du Mal du Multivers qui se rassemblent et contemplent la Montagne des Avengers avec appétit ! De quoi nous offrir du grand spectacle dès le prochain tome à n'en point douter, et je serai au rendez-vous, ne serait-ce que pour le plaisir de suivre cette version de Fatalis qui nous rappelle immédiatement le récit de Mark Waid et Mike Wieringo, totalement culte, du début des années 2000. Comme quoi Aaron, tout comme Spencer de son côté avec Amazing Spider-Man, sait piocher de surprenantes références dans les meilleurs récits !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !