Vous
allez finir par penser que je ne lis que ça, des tomes de la
collection ''DC Nemesis'' d'Urban Comics, mais non c'est une simple
coïncidence ! Et puis vu les récits de qualité qui s'y
trouvent, j'aurais tort de me priver de vous en parler non ? On
est bien d'accord.
Sortie
en Juillet 2014 chez nous et scénarisée par Dan Slott (oui, le
monsieur très décrié aux commandes depuis très longtemps des
séries Amazing
Spider-man,
puis Superior
Spider-man
puis de nouveau Amazing
Spider-man
actuellement), cette mini-série intitulée Les
patients d'Arkham
nous plonge dans le quotidien terrifiant et angoissant du fameux
Asile d'Arkham, en périphérie de Gotham City, inquiétante bâtisse
ancienne abritant les pires psychopathes de l'univers DC et semblant
tout faire à part les soigner. Avec l'aide de Ryan Sook au dessin,
Dan Slott nous propose une virée saisissante et malsaine auprès des
plus grands criminels de la ville, et de ce qui fait sans doute de
l'Asile d'Arkham un endroit à éviter à tout prix.
Warren White est un homme tout ce qu'il y a de plus
ordinaire et normal. Pas de super-pouvoirs, pas d'origines
traumatisantes, pas d'accident, pas de mauvaise journée, rien. Si ce
n'est que Warren White est sans doute le trader le plus insensible
qui existe, et qu'il est jugé pour escroquerie à grande échelle,
ayant fait perdre à cause de ses manipulations boursières des
sommes considérables à de pauvres épargnants anonymes. Aussi riche
que Bruce Wayne, dit-on, il s'arrange pour éviter la prison à vie
en soudoyant ses avocats et en plaidant la folie passagère pour
expliquer ses actions. Ca marche, et le jury le considère comme
coupable mais non-responsable de ses actes. Warren est soulagé, il
évite donc la prison... mais pourquoi le juge semble-il si satisfait
malgré tout de ce verdict ? Après tout, ce n'est vraiment pas
si grave, on décide simplement de l'envoyer dans un genre de maison
de repos, un sanatorium ou quelque chose du même genre, où il
passera quelques mois voir juste quelques semaines à discuter avec
des gens avant de sortir comme si de rien n'était et de reprendre sa
vie de débauche. A l'aise donc. Oui mais pourtant, tout le monde
autour de lui, ses avocats comme ses proches, tous semblent paniqués
à la seule prononciation du nom de l'établissement : l'Asile
d'Arkham. Quoi, ce n'est pas grand chose enfin ! Rien qu'un
endroit où sont soignés en douceur les gens ayant un peu perdu le
sens des réalités... n'est-ce pas ?
Evidemment, nous lecteurs qui sommes aussi sains
d'esprit que Warren, nous savons déjà combien il se trompe et dans
quel enfer il vient de se condamner lui-même par ses manœuvres
juridiques. Ce n'est pas un hasard si ce bon plan paraissait un si
bon plan : personne, à Gotham, n'oserait plaider la folie pour
échapper à la prison. Car cela voudrait dire qu'on serait
immédiatement envoyé à Arkham, auprès de cinglés véritables
comme Double-Face, Killer Croc, le Chapelier Fou, Poison Ivy,
l'Epouvantail... le Joker. Tout cela, Warren l'ignorait ou ne s'en
rendait pas vraiment compte. Les choses vont bien changer lors de son
arrivée, obligé de passer la nuit dans la même cellule qu'un
dangereux gourou de secte persuadé de parler aux morts et vivant
avec les âmes de ses victimes. Qui occupent une bonne partie de la
pièce et des couchettes. La nuit promet d'être longue... d'autant
que tout le monde se réjouit de l'arrivée de ce nouveau patient,
les autres lui ont même tout de suite trouvé un surnom adéquat.
Dehors, Warren White l'insensible était le Grand Requin Blanc,
prédateur de la finance, impitoyable. Ici, dans les murs d'Arkham,
il est... Viande Fraîche. Et il n'aura jamais autant eu l'impression
d'être un bout de viande sur pattes, cible de toutes les attaques,
souffre-douleur de gens comme Killer Croc, esclave de Double-Face,
compagnon de douche du Joker... et si cet enfer finissait par faire
de lui, un homme sain et respectable, un véritable monstre à son
tour ? Car en plus des patients et de la violence ambiante,
Arkham dissimule bien des secrets atroces en son sein, de sombres
origines et une histoire des plus glauques, propre à instiller la
folie dans les cœurs les plus faibles...
Les
patients d'Arkham,
où une plongée effroyable du lecteur dans ce lieu que l'on a
toujours préféré éviter, surtout depuis le passage de Grant
Morrison. Dan Slott relève le défi de nous livrer un récit encore
plus sombre et malsain, avec succès, nous présentant avec force
détails la chute lente et inexorable d'un homme ''sain d'esprit''
qui deviendra un monstre semblable à ses nouveaux compagnons
d'infortune. Mais Warren n'est pas le seul personnage que le lecteur
suivra dans cette histoire, puisque l'Asile lui-même peut être
considéré comme un personnage à part entière. Une grande partie
de son passé sera reprise de ce que Grant Morrison avait déjà
établi, mais de nouveaux éléments vont entrer en jeu et notre
vision de l'endroit en sera à jamais changée. Pour les gamers, vous
apprécierez de retrouver dans ce récit les prémices du jeu-vidéo
Arkham
Asylum,
du moins les personnages clés de l'aventure qui vous serons ici
présentés pour la première fois.
Une petite histoire en six chapitres, sans grande
conséquence pour le reste de l'univers Batman, agréable à lire et
qui fait réfléchir sur le destin des criminels de Gotham lorsque le
Chevalier Noir n'est plus dans les parages pour les protéger. Oui,
les protéger.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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