Batman, le Chevalier Noir est une série à part des autres concernant le protecteur de Gotham. Seule échappant au jour de Scott Snyder, elle fait son petit chemin dans son coin sans se préoccuper du reste, à part les grands événements. La qualité varie suivant les chapitres et les scénaristes, passant de Paul Jenkins pour le premier tome à Gregg Hurwitz depuis le second, qui fut un vrai chef-d'oeuvre au passage. Ce troisième tome, dessiné par Ethan Van Sciver, est un peu moins bon que le précédent mais tout aussi intéressant dans sa démarche, consistant à approfondir le passé d'un vilain de l'univers Batman et à le faire découvrir au public sous un nouveau jour.
Alors que la ville de Gotham est effrayée par une
nouvelle vague d'enlèvements, peu après les derniers agissements de
l'Epouvantail, Batman tente d'identifier son nouvel adversaire mais
également côté Bruce Wayne de maintenir à flot sa relation avec
la pianiste Ukrainienne Natalya Trusevich, qui commence à soupçonner
la double-vie de son mystérieux amant. Et tandis que la ville
s'affole, Jervis Tech, dit le Chapelier Fou, prépare une nouvelle
monstruosité en faisant enlever toujours plus de personnes
innocentes afin de lui construire un décor de rêve pour sa
psychose. L'occasion de l'accompagner dans ses délires vers les
confins de ses souvenirs, son enfance et son amour transit pour LA
fille, la belle Alice, et le moment fatidique où tout son univers
construit autour d'elle s'effondra en le laissant sans le moindre
espoir. Une enfance malheureuse, dont il est malgré tout le seul
responsable, et qui fera de lui le monstre que l'on connaît
aujourd'hui et qui s'apprête à perpétrer un nouveau massacre, à
moins que Batman n'arrive à temps pour l'en empêcher cette fois. Un
Batman qui devra lui aussi voyager dans la plus sombre noirceur de
son être, de sa personnalité, et explorer un chemin angoissant qui
le poussera à franchir la ligne, à peut-être devoir commettre
l'impardonnable pour stopper la folie de son ennemi... et, peut-être,
devenir comme lui.
Ce tome m'a moins plu et transporté que le précédent
sur l'Epouvantail, qui lui était véritablement magistral de bout en
bout. Ici le personnage principal est celui du Chapelier Fou, et le
lecteur découvrira les secrets de son enfance ainsi que de ses
traumatismes, lui faisant éprouver tantôt de la compassion tantôt
du dégoût pour cette infortunée créature. Grosso-modo la même
recette que pour l'Epouvantail du coup, et autant la première fois
c'était un coup de génie, autant la seconde fois ça sent un peu le
réchauffé de la part de Gregg Hurwitz, c'est un peu dommage je
trouve. La formule est bonne, elle fonctionne, mais risque de devenir
lassante si chaque arc de la série s'articule de cette façon.
Enfin, il n'en reste plus beaucoup à paraître chez nous puisque la
série a été arrêtée en V.O. au bout de 5 tomes à peu près.
Le dessin d'Ethan Van Sciver, accompagné pendant un ou
deux chapitres par Szymon Kudranski, est toujours aussi bon que
précédemment, aucun soucis à relever sur ce point. On regrette
simplement que certaines planches, travaillées pour plonger le
lecteur au sein du delirium du Chapelier et de Batman, perdent en
clarté par moments.
En
résumé un tome sympathique, efficace, qui nous permet de mieux
connaître le Chapelier Fou, mais qui s'égare quelques peu dans un
schéma de narration en boucle depuis le tome d'avant, et qui à trop
vouloir se détacher du reste de l'univers Batman perd l'essence de
son personnage à diverses reprises. Je vous en laisse seul juge,
pour ma part j'ai trouvé que certaines répliques ou certains actes
du Chevalier Noir ne lui correspondaient pas du tout, délire ou pas.
On sent une réelle maîtrise pour ce qui touche aux ennemis, à leur
genèse et à leurs motivations profondes, mais en revanche une
maladresse plutôt gênante concernant Batman lui-même. J'espère
que cela sera corrigé dans les derniers arcs de la série, à venir
chez Urban d'ici l'an prochain j'imagine. En tout cas Batman,
le Chevalier Noir
reste l'une de mes séries Gotham préférées du moment depuis ses
débuts.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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