Voilà
bien longtemps que nous n’avions pas abordé l’actualité du DC
extended Universe de Warner Bros. Cela tombe bien : l’actualité
autour des films DC, à l’approche de Justice League, est
plutôt florissante.
Nos
fidèles lecteurs le savent, nous scrutons les annonces des films DC
avec autant d’excitation que d’appréhension. Si nous étions
plutôt pessimistes face à la communication autour des nombreux
projets d’adaptations passés et présents chez la Warner, notre
article en date du 19 Juin dernier s’achevait sur une note d’espoir
quant au futur du DCEU en souhaitant un univers plus flexible
constitué de films se suffisant en eux-mêmes et pouvant
s’interconnecter au besoin.
Les
récentes déclarations de la présidente de DC Entertainment, Diane
Nelson, et du grand manitou de la branche cinéma, Geoff Johns,
abondent dans ce sens : les prochaines productions du studios
qui adapteront des comics ne seront pas forcément rattachées
ensemble dans un grand tout.
Est-ce
à dire que la Warner fait volte-face sur son choix de copier la
formule bien huilée de Marvel Studios ? Éléments de réponse.
Après
les déboires de Batman V Superman et Suicide Squad en
2016 et le renouveau salvateur suscité par Wonder Woman en
Juin dernier, de nombreux changements ont eu lieu en interne chez
DC/Warner et ce que l’on pourrait qualifier de vision ou de ligne
éditoriale pour leur univers cinématographique s’en est retrouvée
chamboulée.
Indéniablement
le studio a appris de ses erreurs. L’on se questionnait dans nos
précédents articles sur le fait que les dirigeants ne semblaient
pas avoir tiré les bonnes leçons, il semblerait que nous avions
tort.
Ainsi
les dernières déclarations de Diane Nelson et Geoff Johns vont dans
le sens de la création d’un label à part où des histoires de DC
seraient adaptées sans soucis de cohérence avec le canon des films
actuels. C’est une méthode que l’on retrouve déjà dans les
versions papiers de nos héros : des récits auto-suffisants
sans lien direct de chronologie, des histoires intemporelles que l’on
nomme fréquemment elseworld (littéralement :
autre monde pour montrer qu’aucune attache ne lie le comics aux
autres séries feuilletonnantes). L’on peut citer dans cette
catégorie Batman Année Un,
Killing Joke, The
Dark Night Returns, Batman
Arkam Asylum, Superman
Red Son, Kingdom Come
ou encore le récent label Terre Un
revisitant les origines des plus célèbres héros de l’écurie DC.
Le
premier film qui devrait ouvrir cette voie serait centré sur le
Joker et pourrait explorer un autre style comparé aux autres films
de la boîte. D’aucun se plaisent à imaginer un film sombre et
violent pour adultes, suite aux cartons chez la Fox de Deadpool
et Logan. On aurait enfin droit à des histoires s’adressant
aux plus grands et non pas au sempiternel public de masse de ce type
de fiction.
Mais
les dirigeants de DC/Warner vont plus loin : à l’instar de
Wonder Woman, d’autres films sont voués à garder une
certaine indépendance, ce sera par exemple le cas pour Aquaman
de James Wan. Au vu du personnage qui est habituellement relativement
à part du reste de la Justice League dans les comics, cela n’a
rien d’étonnant.
Et
pour la suite me direz-vous ? Et bien pour le moment c’est
encore le grand flou artistique : Flash semble se diriger
vers une adaptation de Flashpoint. Dans ce récit du bolide
écarlate, l’univers DC se trouve entièrement modifié avec une
remise à plat des différents statu quo des personnages, ce qui a
donné lieu à l’ère éditoriale des New 52, largement publiée en
France avec l’arrivée de Urban Comics.
Si
cette rumeur s’avérait exacte, ce film Flashpoint pourrait
donc servir de justification pour la création d’un multivers DC ou
différents univers pourraient cohabiter en parallèle.
Cela
expliquerait les théories à propos du départ de Ben Affleck de son
rôle de Batman : un autre acteur, plus jeune, pourrait ainsi
être retenu pour des aventures solo (Matt Reeves ayant signifié
qu’il souhaitait revenir aux origines de détective du personnage)
tandis que Affleck resterait présent pour les gros films comme
Justice League.
Il
est en tout cas rassurant de voir la Warner déclarer qu’elle
souhaite laisser plus de liberté à ses réalisateurs et qu’il
leur incombera de relier ou non leur film à ceux de leurs
prédécesseurs. On voit donc que l’idée d’un univers partagé
n’est pas non plus abandonnée totalement, juste qu’il ne s’agira
pas de la norme imposée par le studio. Il est bien sûr trop tôt
pour voir qu’elle forme cela prendra, le risque est en effet grand
que des doublons existent (exemple : plusieurs réalisateurs
souhaitant proposer leur vision de Batman) et il y a donc de grande
chance de déstabiliser un public encore habitué à la formule
Marvel, qui ne comprendra peut être pas pourquoi Batman a autant de
visages différents d’un film à l’autre.
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