Une
chose que tout lecteur doit connaître, c'est la frustration. Plus
particulièrement celle causée par l'absence d'un livre convoité à
une date donnée. Les reports, souvent sans raison car les éditeurs
ne communiquent que rarement dessus, sont malheureusement nombreux et
réguliers dans le milieu tant VO que VF. Depuis combien de temps
déjà attendons-nous la sortie de Goddess Inc.
ou Coven chez
Zenescope, alors que ces albums devaient sortir début 2016 ?
Combien de temps attendrons-nous les sorties Graph Zeppelin ou Tabou
annoncées pour Septembre dernier, ou encore plus récemment
l'omnibus Sin City
chez Rackham prévu pour la mi-Octobre et repoussé désormais à
Novembre ? Rien n'est plus frustrant que d'attendre une chose et
de ne pas l'avoir au moment prévu, surtout quand on ne nous donne
aucune explication pour patienter. Il peut s'agir de plein de choses
bien sûr, les éditeurs ont forcément de bonnes raisons de retarder
une sortie que les gens attendent : peut-être qu'il n'y a tout
simplement pas assez de demande pour l'instant pour que la sortie de
l'album vaille le coup, ou bien peut-être qu'il n'y a pas assez de
commandes enregistrées pour amortir cette sortie, ou que sais-je
encore. Mais dans l'idéal, convenez qu'un petit mot, quelque chose,
deux ou trois phrases, pour expliquer aux lecteurs pourquoi ils
doivent encore souffrir un énième retard, ça n'est pas cher payé.
Je ne pense pas que le lectorat fidèle puisse se détourner
subitement si on lui donne une raison d'attendre un peu plus,
d'autant que c'est le cas pour tous les distributeurs jusqu'à preuve
du contraire. Un peu plus de communication, au sein des métiers de
l'édition qui sont issus on le rappelle de la filière générale
information et communication, ça ne ferait pas de mal je pense.
Panini a compris la leçon quand il fût temps de changer de
politique à ce niveau et a désormais une toute nouvelle estime de
la part du lectorat, en ayant simplement fait ce qu'il semblait
logique d'attendre de leur part.
Vous
me pardonnerez ces quelques lignes un rien pessimistes et gratuites
j'en conviens, mais il faut comprendre que de cette frustration
peuvent découler d'autres problèmes un rien plus conséquents :
les dépenses à prévoir sur le long terme quand on commande sur des
sites comme Amazon, où l'on est débité au moment de l'envoi... un
retard de sortie et c'est tout un budget qui est renvoyé à plus
tard dans l'année, à un moment où il n'aurait pas forcément été
bien accueilli au milieu du reste des dépenses à faire (taxe
d'habitation et redevance télévisuelle, par exemple, ou courses de
Noël déjà bien chargées avant la fin de l'année). Le budget bien
sûr change d'une personne à l'autre, d'un foyer à un autre, tout
le monde n'a pas les mêmes moyens et ne peut pas se permettre de
tout acheter. Mais pour les livres, moteurs d'évasion essentiels
dans notre société moderne, avouez que c'est quand même dommage de
devoir attendre et refaire tout ses calculs parce qu'un éditeur ne
donne pas d'information autre que ''date de sortie repoussée''. Ce
message et cette question du lundi est évidemment une conséquence
directe de mes propres frustrations quant à certaines sorties que
j'attends beaucoup et que j'ai cité plus haut, il faut me pardonner
encore une fois un ton un peu trop personnel ou alarmiste, qui n'est
du qu'à ma propre attente inassouvie.
Bien
sûr, si l'on sait relativiser et calmer ses ardeurs, la frustration
peut devenir légèrement plus agréable, supportable, dès l'instant
que l'on en connait la raison exacte. Une frustration amie peut aider
à mieux apprécier une chose que l'on a convoité pendant longtemps
et que l'on finit par obtenir avec un zeste de patience en plus. Tout
n'est pas mauvais dans cette légère critique de notre système
d'information éditoriale, et les éditeurs petits ou grands font de
gros efforts pour s'améliorer. Le moins que l'on puisse faire c'est
donc d'attendre et de garder confiance. Courage , parfois on y
est presque !
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