Après les événements de la Terre Noyée, où la Légion Fatale de Lex Luthor a bien failli causer la perte du monde dans son entièreté, Aquaman a totalement disparu. Recueilli pratiquement à bout de force sur une petite île oubliée de tous, il cohabite désormais avec d'étranges personnages qui lui prodiguent soins et conseils, sans lui révéler pour autant sa véritable nature. Celui que l'on appelait autrefois Aquaman est à présent un amnésique ayant peur de l'eau, cherchant en vain une façon de se reconstruire loin de tout.
Et tandis que sur cette île maudite l'homme appelé Andy apprend à vivre une vie nouvelle, loin sous la surface c'est Mera qui attend son mari et souverain, en occupant le trône de l'Atlantide et en se préparant à recevoir la visite de nombreux prétendants. Sans aucune preuve de la survie d'Arthur, Mera est dans l'obligation de leur accorder une chance, même si au fond d'elle la reine demeure convaincue que son roi est toujours là quelque part et reviendra. Car il doit revenir, il le faut !
Entraîné malgré lui dans une bataille entre anciennes divinités des mers oubliées et la force primale qui engendra autrefois la vie sur Terre, Andy est devenu le champion de l'océan, celui qui combattra et vaincra si tout se passe bien, ramenant la paix dans des eaux troublées depuis bien longtemps par le chagrin et les griefs. Aidé par ses mentors, Andy redécouvre son pouvoir et son potentiel, sans toutefois le comprendre totalement, et parvient à arracher la victoire dans un moment décisif.
Mais à présent, il lui faut remonter le fil de la vérité et redécouvrir sa propre identité, avant qu'il ne soit trop tard pour l'équilibre du monde, avant que tous ne basculent dans l'oubli éternel. Aquaman n'est peut-être plus, mais l'homme demeure et il est en quête d'un sens à donner à son existence ! Puissent les dieux lui être favorables.
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C'est le premier tome de la nouvelle série Arthur Curry : Aquaman qui prend directement la suite de Aquaman Rebirth et New Justice tome 2, sorti chez nous durant l'Été 2019 et que je n'ai pas vraiment eu le cœur à suivre à l'époque, mais maintenant c'est chose faite l'erreur est réparée et, comme souvent chez DC/Urban, je ne regrette absolument pas le temps écoulé !
La scénariste Kelly Sue DeConnick s'associe au dessinateur Robson Rocha pour initier un run qui déconstruira le mythe d'Aquaman pour lui rendre un sens pertinent de nos jours, chose qui avait peut-être été un peu laissée de côté par l'éditeur depuis quelques temps. Prenant la suite des événements de New Justice tome 2 mais en centrant complètement l'intrigue sur un Arthur amnésique et inconscient de ses pouvoirs, DeConnick nous offre un magnifique hommage aux meilleures années du personnage et de sa légende éditoriale.
C'est aussi grâce au petit édito d'Urban en ouverture d'album que l'on comprend tout le travail titanesque qui a été accompli et qui reste encore à abattre pour rendre à Aquaman ses véritables lettres de noblesse. Loin des super-héros, loin des enjeux cosmiques dictés par Scott Snyder et sa clique, l'autrice nous ramène aux valeurs essentielles d'un personnage mésestimé qui en a pourtant sous le pied et nous le fait encore savoir de façon magistrale ici.
Il y a un léger sentiment de frustration quand on referme ce premier tome en se rendant compte que tout n'est pas résolu et qu'Andy n'a pas encore retrouvé toutes les pièces de son propre puzzle, mais ce serait du gâchis de tout éventer dès maintenant ! Nous sommes donc partis pour trois tomes à ma connaissance, et j'ai vraiment hâte de lire la suite au plus vite pour combler les vides et rattacher les wagons avec le reste de l'univers DC, à cheval entre la fin de l'ère Rebirth et le début de Infinite que nous vivons depuis une petite année déjà.
Dernier mot concernant le dessin, puisqu'un comic-book est avant tout une œuvre graphique. Je me rends bien compte que très souvent je ne vous parle que de l'intrigue et que je passe très rapidement sur le travail admirable des dessinateurs, sauf certains qui me semblent au-dessus de tout le reste et dont j'ai vraiment envie de vous partager les travaux. Cependant sachez que bien souvent c'est à cause d'une sorte de norme, il m'est vraiment difficile de vous trouver des adjectifs bien différents et normés pour cataloguer tous les styles de dessins que je rencontre dans mes lectures.
Sachez simplement que pour Robson Rocha, c'est un travail sans chichis ni fioritures, efficace et précis sans trop en faire, bref du bon boulot comme on est en droit de s'y attendre. Évidemment nous ne sommes pas en face d'un nouvel Ivan Reis, mais au final pourquoi ne pas lui laisser sa chance malgré tout et voir jusqu'où cela nous entraîne ? J'ai particulièrement apprécié le petit détour par l'Atlantide où nous avons pu retrouver Mera et admirer l'une de ses œuvres de patience, un vrai défi visuel dû à ses pouvoirs et que je ne pensais pas possible en dehors des quelques artistes ayant un lien de près comme de loin avec l'univers de Fathom, par exemple. Comme quoi, on en apprend tous les jours !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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