mardi 28 octobre 2025

Avengers tome 8 - Voici le Phénix (Panini Comics - Février 2023)


Il y a un million d'années, la Force Phénix était déjà présente sur Terre et a pris son premier hôte humain, parmi une population pré-mutante préhistorique. Aujourd'hui, le Phénix est de retour sur la planète bleue et tous les héros assemblés sur la Montagne des Avengers, face à son nid volcanique, se posent la même question : qui sera le prochain hôte ?


La Force Phénix se charge de répondre à cette question à sa façon, en prélevant tous les candidats potentiels partout dans le monde pour les faire s'affronter dans un grand tournoi qui devra déterminer lequel sera le plus digne de fusionner avec elle. Bien vite, il devient assez évident que le plus important n'est pas tant de savoir qui sera l'élu... mais plutôt qui ne doit surtout pas l'être !


Et alors que les duels s'intensifient et que plusieurs héros comme vilains sont déjà tombés, ramenés à leur point de départ, les derniers participants s'organisent pour tenter d'éviter le pire choix possible, sans savoir que la Force Phénix a déjà fait son choix justement... et contre toute attente, ce ne sera ni un mutant ni un surhumain qui remportera le droit de s'unir à cette entité cosmique primordiale.


Peu après que le choix ait été annoncé et concrétisé, c'est au tour de Dracula, souverain incontesté de la toute nouvelle Nation Vampire dans les ruines de Tchernobyl, de revendiquer son droit à l'existence et à être reconnu comme l'un des principaux vainqueurs et soutiens durant la guerre contre le terrible dieu Knull. Si les Nations Unies ont les mains liées par le serment qui a été prononcé pour obtenir l'aide des vampires, ce n'est pas tout à fait le cas des Avengers et de leur chef, la Panthère Noire, qui parvient à obtenir un amendement à cette reconnaissance internationale : que Blade devienne le nouveau shérif de la Nation Vampire, chargé d'y faire appliquer et respecter les lois des Nations Unies. Autant dire que ce choix est loin de ravir les prédateurs nocturnes !


Mais voilà que soudain, la Garde Hivernale s'infiltre à l'intérieur de la Montagne des Avengers pour y enlever Miss Hulk, qui sera conduite aussitôt en Russie pour y être soumise au sadisme sans pareil de Red Widow, experte en manipulation mentale et en tortures diverses pour briser ses sujets d'étude. Le but de cette manœuvre n'est rien moins que de faire de Miss Hulk une nouvelle arme toute puissante au service des intérêts de la Russie, qui s'apprête d'ailleurs à lancer une opération secrète sur Atlantis !


Accompagnée de troupes de choc et d'une bombe gamma de forte puissance, Jennifer est maintenant un outil du régime et sa présence explosive dans la capitale Atlante est supposée camoufler la véritable opération, à savoir le déclenchement et l'explosion de la bombe gamma modifiée pour détruire toute trace de la civilisation sous-marine, qui s'est une fois de trop opposée aux intérêts de la Russie et de nombreux autres pays développés.


Mais là encore, contre toute attente, Miss Hulk a savamment jouer ses propres cartes dans cette partie suicidaire et en réalité elle n'a pas été brisée par les tourments infligés par Red Widow. Agent dormante et infiltrée au sein de cette opération destructrice, Jen est maintenant en mesure d'avertir les Atlantes et, dans un ultime effort colossal, d'absorber la puissance radioactive de la bombe avant qu'elle ne touche le peuple des mers. Red Widow en sera quitte pour une nouvelle défaite, mais elle commence à en avoir l'habitude... Quant à Jen, elle relâchera toute cette puissance accumulée dans la Montagne des Avengers pour la purger du virus de la Garde Hivernale qui avait permis leur infiltration. Tout est rentré dans l'ordre.


Cependant, le plus grand danger encouru par la Terre n'est pas encore réglé, lui. Méphisto continue de comploter dans les ombres du Temps, recrutant ses agents parmi les plus terribles des malfaisants qui se puissent imaginer. Le Fatalis Suprême sera le commandant de cette nouvelle mouture des Maîtres du Mal, dont le but avoué est de détruire toutes les versions de la Terre au sein du Multivers, les unes après les autres, pour servir leur recherche de toute puissance et remplir leur part du marché les liant à tous les Méphisto unis au sein du Conseil Rouge, désireux de faire de toutes les réalités un même Enfer sans plus aucune limite. Une seule condition toutefois est posée par le Conseil Rouge : laisser la Terre-616 de côté pour s'en prendre à elle en tout dernier recours, comme point final de cette infernale vague de conquêtes et de destructions. Une requête... que les Maîtres du Mal ne vont certainement pas se gêner pour ignorer, alors qu'ils convoitent désormais cette même Terre-616 et s'apprêtent à y fondre comme des prédateurs sans pitié !


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Vous commencez à connaître ma position maintenant concernant le run de Jason Aaron sur la série Avengers depuis 2018, elle n'a pas beaucoup changé avec la lecture de ce huitième tome gonflé par Panini pour rattraper son retard éditorial par rapport à la Version Originale. En gros, ce n'est pas mon auteur favori chez Marvel à cette époque, et récemment j'ai pu constater qu'il avait une bien meilleure écriture chez les indépendants, peut-être avec moins de pression surtout.


Ce gros tome nous offre surtout deux arcs principaux, celui de la Force Phénix et celui de Miss Hulk, entrecoupés de passages qui nous permettent de mieux mesurer les conséquences immédiates de la guerre contre Knull d'un côté et de ce qui ne va pas tarder à tomber sur la tête des héros dans un futur très proche de l'autre.


Il me semble avoir détecté quelques incohérences par-ci par-là, mais rien de très grave cependant et surtout rien qui n'empêche de profiter de cette lecture si le style vous plaît évidemment. Petit à petit Aaron met en place ses pions pour la grande bataille finale qui fera sans nul doute écho au lointain passé de la Terre-616 et des tous premiers Avengers de notre Histoire, non sans quelques fatidiques redondances cependant je le crains.


En tout cas, maintenant je comprends bien mieux la façon dont Jennifer Walters est passée de sauvage à sensationnelle de nouveau pour atteindre le stade où commence sa nouvelle série entre les mains de Rainbow Rowell à peu près à la même époque. Il fallait au moins en passer par-là pour avoir connaissance de tous les éléments importants de cette transition, c'est chose faite.


Mais alors me direz-vous, est-ce que je vais continuer à lire la série Avengers de Jason Aaron jusqu'à la fin ? Eh bien oui, puisque ce qui éveille vraiment le plus ma curiosité à l'issue de cette lecture c'est bien le tout dernier chapitre avec les Maîtres du Mal du Multivers qui se rassemblent et contemplent la Montagne des Avengers avec appétit ! De quoi nous offrir du grand spectacle dès le prochain tome à n'en point douter, et je serai au rendez-vous, ne serait-ce que pour le plaisir de suivre cette version de Fatalis qui nous rappelle immédiatement le récit de Mark Waid et Mike Wieringo, totalement culte, du début des années 2000. Comme quoi Aaron, tout comme Spencer de son côté avec Amazing Spider-Man, sait piocher de surprenantes références dans les meilleurs récits !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 27 octobre 2025

L'Assassin Royal tome 3 - La Nef du Crépuscule (Éditions J'ai Lu - Janvier 2002)


Une année s'achève, une autre commence tout juste. Et avec le nouveau cycle des saisons, les attaques des Pirates rouge se font plus pressantes, plus intenses sur les côtes du royaume des Six-Duchés. Mais cette fois-ci pourtant, un espoir se fait lui aussi chaque jour plus pressant : les navires de guerre du roi-servant Vérité sont presque tous achevés, certains sont déjà sortis en mer et protègent le littoral du royaume, et lors des quelques escarmouches en mer avec l'ennemi ce sont des victoires rassurantes qui sont présentées au peuple reconnaissant.


Mais bien vite, cela ne suffit plus. On murmure que les Pirates ont pris pied sur les Îles Proches, au Nord, et que le duc de Béarns leur fait bon accueil en échange de l'immunité lors de leurs attaques. Des rumeurs infondées mais qui courent bien vite parmi la populace et, surtout, qui sont largement répandues par les fidèles du prince Royal, toujours en quête quant à lui d'un nouveau moyen de s'emparer du pouvoir.


Alors que les Six-Duchés se déchirent autour de la question des dépenses à fournir pour poursuivre la protection des côtes et la fabrication des coûteux navires de guerre, le roi-servant Vérité ne peut que constater l'inefficacité de sa méthode et doit faire un choix douloureux et très risqué : s'en aller tel le légendaire roi Sagesse il y a bien longtemps, quérir l'aide des Anciens, ces divinités résidant au-delà des Montagnes et du Désert des Pluies. Un voyage dont fort peu sont revenus, un voyage qui pourrait bien tout bouleverser pour le royaume.


Vérité s'engage donc auprès de son père le roi Subtil à ramener l'aide des Anciens selon l'antique promesse jadis échangée, et part pour son périple avec une maigre escorte, espérant revenir à temps avec de bonnes nouvelles. Royal s'empresse de revendiquer le pouvoir laissé vacant par son aîné, ce que son père a le plus grand mal à lui refuser étant donné son propre état de santé, qui ne fait que se détériorer. Subtil n'est plus que l'ombre de lui-même, une ombre de roi qui a cessé de régner dans les faits depuis un certain temps, mais à qui Fitz reste lié malgré tout par son engagement et son honneur.


Et tandis que Vérité est parti au loin à l'Ouest, à Castelcerf le prince Royal organise de sublimes festivités pour ses proches et fidèles, alors que les cordons de la bourse sont selon lui bien trop serrés pour se permettre de financer de nouveaux navires. Les Duchés de l'Intérieur, qui sont toujours restés loyaux à la branche maternelle de Royal, profitent de ses largesses tandis que les côtes sont ravagées par les Pirates et que la reine-servante Kettricken elle-même doit se lancer à l'assaut avec ses gardes pour rallier le peuple et lui inspirer de nouveau espoir.


Quant à Fitz, il est partagé entre son serment de loyauté envers le vieux roi et les observations qu'il ne peut s'empêcher de faire quant au relâchement général de cette loyauté chez d'autres puissants du royaume. Tenu par sa promesse de ne jamais s'en prendre à la personne de Royal, Fitz est bien obligé de ronger son frein en attendant que le mécréant se trahisse tout seul, mais le prince est fourbe et ses propres services de renseignements sont d'une efficacité à toute épreuve. Bientôt, il sera temps de remplacer le roi mourant, et de faire taire pour de bon celles et ceux qui espèrent encore le retour de Vérité sur le trône. Même Umbre se révèle impuissant contre tant de duplicité, et l'assassin du roi ne peut que tenter de réparer de son mieux avec l'aide de Kettricken les liens distendus entre les Duchés.


Soudain, tout se précipite : Burrich, qui escortait Vérité durant son voyage, revient sévèrement blessé au château et demande à voir le roi aussitôt. Vérité serait tombé dans une embuscade dont il se serait apparemment tiré de justesse, là-bas dans les Duchés Intérieurs. Sans doute des brigands lui répond-on... et c'est cet instant de faiblesse que choisit le prince Royal pour frapper un grand coup. Castelcerf resté sans nouvelles de son roi-servant légitime, Royal annonce le trépas de son aîné et sa volonté de prendre sa suite en tant que souverain. Fitz et Umbre, aux abois, mettent alors un plan de la dernière chance en action avec l'aide de Kettricken : faire sortir le roi et la reine-servante du château en toute discrétion durant la cérémonie de couronnement de Royal, et s'enfuir au loin en espérant soit rejoindre Vérité soit trouver refuge dans les Montagnes en l'attendant.


Mais là encore, Royal semble avoir plusieurs coups d'avance et n'hésite désormais plus à tourmenter son pauvre père pour obtenir les réponses qu'il lui faut afin de dénoncer un complot contre sa personne et faire arrêter et destituer tous les traîtres potentiels ! Un traitement dont le roi Subtil ne se relèvera malheureusement pas. Libéré de son serment, Fitz est approché par certains ducs pour prendre le contrôle de Castelcerf en l'absence de Royal quand ce-dernier décidera de déporter son règne vers l'Intérieur, mais c'est encore un échec cuisant et le nouveau roi-servant a tôt fait de désarmer toute velléité de s'en prendre à lui.


Désormais considéré comme traître, Fitz est emprisonné tandis que Kettricken parvient à prendre la fuite avec l'aide d'Umbre et de Burrich. Le Vif, cette magie animale qui coule dans ses veines, condamne Fitz à la pendaison malgré son statut de bâtard de sang royal, et l'assassin n'a que peu de chances d'échapper à sa peine. Alors, perdu pour perdu, Fitz décide de tout faire pour emporter le plus de conjurés avec lui, afin de venger le roi Subtil et la mémoire de Vérité, toujours vivant malgré les bruits rapportés par les fidèles de Royal. Si rien n'est fait, ce pourrait bien être la fin des Six-Duchés tels qu'on les connaît...


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Et la fameuse Nef du Crépuscule dans tout ça me direz-vous ? Si c'est bien du mystérieux navire blanc apparaissant dans les brumes dont il s'agit, on ne le voit que deux fois en tout dans ce roman, troisième tome de la saga, et le peu que l'on sait sur sa légende ne permet pas de confirmer qu'il s'agit d'une réelle menace ou bien d'une vision d'Art ou du Vif de Fitz lors des assauts contre les Pirates.


Le cœur de ce tome c'est bel et bien l'accession au pouvoir du prince Royal, profitant de l'absence de son aîné pour le faire déclarer mort et de la maladie de leur père pour s'emparer de la couronne. Fitz y perdra beaucoup, à commencer par l'amour de sa jeune vie, Molly, qui se détourne de lui pour suivre l'exode ordonné par Royal vers l'Intérieur. Castelcerf et les duchés de la côte sont délaissés et livrés à eux-mêmes face aux Pirates qui ne tarderont pas à revenir après ce fatidique nouvel Hiver.


Robin Hobb nous dépeint ici une situation vraiment désespérée où les chances jouent toutes contre notre héros et ses alliés, les soutiens officiels se retournant comme des gants et les vilains secrets de chacun dévoilés au grand jour par un manipulateur expert dans son domaine. Rien ne semble pouvoir être épargné à notre jeune assassin royal, qui va devoir endurer lui aussi bien des tourments avant de connaître la libération de l'âme, si on la lui accorde jamais.


Aussitôt après la fin de cette lecture j'ai foncé chez mon libraire me procurer les tomes suivants pour tenter d'étancher ma curiosité mais d'après les résumés il semble que ce nouveau statu-quo va durer encore un bon moment, je me demande bien par quelle magie mais je le découvrirai en lisant bien évidemment ! L'autrice sait exactement ce qu'elle fait, et partout on peut constater si l'on est bien attentif de petits signes qui placés çà et là permettent de faire avancer l'intrigue à pas de géant ou au contraire de ralentir les événements juste ce qu'il faut pour obtenir le résultat parfait auprès du lectorat.


Le suspens est à son comble et je vois mal comment les choses pourraient empirer, mais Robin Hobb est une narratrice avisée qui saura toujours nous démontrer avec quel talent elle parvient à tourmenter ses personnages principaux tout en leur offrant un léger espoir de s'en sortir au bout du compte. J'ai particulièrement apprécié et adoré le passage sur la cérémonie de couronnement de Royal et les différents mauvais augures qui s'y sont rapportés grâce à Umbre et aussi au Fou, chacun orchestrant à sa manière une petite débâcle pour l'ego du nouveau souverain histoire de dire qu'il remporte peut-être le prix mais que la victoire morale lui échappera toujours.


Quant au désormais roi Royal, je n'attends que de le voir chuter de son piédestal usurpé, même si cela devait encore prendre trois autres tomes pour y parvenir ! Rarement j'ai autant détesté un personnage d'antagoniste dans une saga de fantasy, d'ordinaire je les apprécie ou je me prends même d'affection pour certains qui savent révéler un genre de noblesse intérieure, mais là rien ne sauve cet affreux et malsain comploteur à mes yeux. Le simple désarroi de feu le roi Subtil en réalisant jusqu'où est prêt à aller son fils préféré pour s'emparer de son trône me suffit à espérer que Royal obtiendra un jour la monnaie de sa pièce, avec les intérêts si possible !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 17 octobre 2025

La V.O. du vendredi n°348 : Captain Planet and the Planeteers #2 (Dynamite - Juin 2025)

Variant cover by Ben Oliver

Partis chacun de son côté pour un voyage jusqu'à New York, en quête de réponses suite à l'apparition des étranges bagues de pouvoir élémentaires et du message de la haute-prêtresse Gaïa, les cinq jeunes élus se retrouvent confrontés à une ville qu'ils connaissent finalement assez peu, et embarqués presque immédiatement dans de nouvelles péripéties.


Pour commencer, Wheeler et Linka vont s'affronter sur fond de manifestation anti-capitalisme et anti-pollution, l'un parce qu'il s'est juste retrouvé secoué par la foule, l'autre parce qu'elle est intimement convaincue que ce combat est le bon et mérite une bonne dose d'exposition médiatique pacifique.


Mais évidemment, quand deux forces élémentaires s'affrontent ainsi, ça génère toujours davantage de problèmes au bout du compte. Heureusement, Kwame et Gi étaient à proximité et avaient déjà fait connaissance eux aussi de leur côté, et ils interviennent suffisamment tôt dans l'échauffourée pour empêcher toute escalade malheureuse. Mais hélas, les jeunes ont déjà été repérés par les forces armées au service de Lucian Plunder, l'ignoble magnat industriel qui retient Gaïa prisonnière dans un complexe top-secret et désire plus que tout le pouvoir des Anneaux.


Comprenant que séparément ils n'ont aucune chance de s'en tirer face aux troupes sur-équipées de Plunder, et guidés par la voix mentale de Mati qui perçoit une conscience émergeant des Anneaux pour les protéger, les cinq Planétaires combinent leurs pouvoirs et font ainsi appel au génie élémentaire prénommé Captain Planet, défenseur de la Terre et des innocents face à la corruption et au mal qui sévissent dans le cœur de certains hommes. Le combat pour la liberté est lancé !


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On apprend relativement peu de nouvelles choses dans ce second chapitre, si ce n'est que Linka est apparemment fille de riche, ce que laissait déjà deviner son caractère très rebelle, et que Plunder semble bien connaître les légendes entourant l'île-sanctuaire de Gaïa et son culte. Assez pour vouloir posséder tous les pouvoirs et se poser ainsi en dieu vivant pour le reste de l'humanité...


Mais avant d'en arriver là, il faudra passer sur le corps du Captain Planet en personne, pleinement régénéré et plus que prêt à en découdre avec les mercenaires du complexe industriel de pointe ! Quelque chose me dit que contrairement au dessin-animé de mon enfance, le bon Captain ne va pas vraiment retenir ses coups cette fois-ci, et que les prochains chapitres seront bourrés d'action à n'en pas douter.


Attention toutefois, car on nous annonce déjà du un peu plus lourd au menu pour le troisième épisode avec l'arrivée de Duke Nukem, un autre adversaire emblématique des Planétaires, détenant en plus de sa mauvaise conscience un savoir technique qui pourrait bien affaiblir Captain Planet lui-même comme on a pu le constater précédemment...


La série poursuit gentiment son chemin sans trop faire de vagues apparemment, du moins de ce que je puis en juger, mais elle me plaît terriblement et j'ai vraiment hâte de dévorer chaque nouveau chapitre jusqu'à l'inévitable combat final tant redouté pour libérer Gaïa et sauver le monde de l'ambition dévorante de Plunder ! Si l'innocence et la pureté de la série animée ne sont pas vraiment au programme de ce comics, en revanche nous avons droit à pas mal d'introspection et de thèmes assez sombres et actuels traités de façon suffisamment intelligente pour ne pas non plus devenir lourdingues ou naïfs.


Ne reste donc plus qu'à espérer que les prochains chapitres suivront la même voie, sans tomber dans les clichés trop classiques des autres séries super-héroïques sur le marché.

La V.O. du vendredi n°347 : Doom Academy #5 (Marvel - Juin 2025)


Dernier chapitre de la série.


Greta et Zoé sont revenues dans le monde réel, mais elles ont rapporté avec elles tous les monstres des contes emprisonnés dans le recueil Latvérien magique !


Comme tout problème a toujours une solution, même avec la magie, les étudiants du petit groupe commencent aussitôt la double-tâche de combattre ces apparitions tout en réfléchissant à comment les renvoyer d'où elles viennent. Mais le livre ne semble plus actif... il faut donc trouver une autre dimension, un autre espace, où balancer tous ces monstres avant qu'ils ne fassent des victimes innocentes et davantage de ravages.


C'est Doyle qui trouve l'idée presque tout seul : pourquoi ne pas invoquer un portail vers la Dimension Noire et les y expédier ? Son père n'y verrait sans doute qu'un inconvénient tout à fait mineur... non ?


Décision est prise dans le feu de l'action, le portail invoqué, les monstres renvoyés sans espoir de retour, situation réglée de justesse. Nouveau problème, cependant : comment ranger la bibliothèque avant que les adultes ne se rendent compte des dégâts ?


Trop tard pour trouver une solution à cela malheureusement. Le Docteur Vaudou rapplique aussitôt pour constater la situation, mais il a à peine le temps de réfléchir à une punition que Fatalis en personne apparaît à son tour, observant d'un œil critique ce qui se passe autour de lui, puis reportant son attention sur chacun des étudiants impliqués dans cette catastrophe.


Et contre toute attente, Fatalis décide au contraire de les récompenser par une admission pleine et entière dans son Académie, pour le mérite d'avoir réussi à gérer une potentielle invasion magique là où les professeurs n'en semblaient même pas au courant. Bien sûr, ils seront désormais sous surveillance, juste au cas où, mais ils ont su attirer le respect du Sorcier Suprême, et ce n'est pas rien finalement !


Mais, et cette leçon sera sans doute le passage le plus dur à digérer, la magie ne peut pas résoudre tous les problèmes. Comme contrepoids de ce respect, Fatalis exige que les étudiants remettent la bibliothèque en état par eux-mêmes, à la force des bras uniquement, peu importe le temps que cela leur prendra. Au bout du compte, ce n'est pas cher payé pour une aventure qui aurait pu bien mal se terminer...


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Voilà comment se conclue cette mini-série prenant place dans le déroulé des événements de l'event One World Under Doom chez Marvel, une mini-série que je trouvais dès le départ assez innocente et éloignée des vrais enjeux de l'intrigue principale, mais suffisamment intéressante et innovante pour valoir la peine d'être lue par un public curieux et volontaire.


J'ignore toujours totalement ce que ça vaut en revanche par rapport aux aventures précédentes de ces mêmes jeunes personnages dans la série Strange Academy, ne l'ayant pas lue celle-là, mais je laisse les éventuels connaisseurs parmi vous me donner leur avis sur la question.


Toujours est-il que Doom Academy nous aura apporté un peu de joie et de réconfort, mine de, au milieu de la tourmente générale qu'est devenu le reste du monde Marvel pendant ce même temps. Et c'est encore loin d'être fini !


Je salue donc l'initiative, tout en reconnaissant tout de même, pour la nuance de la chose, que ça n'a concrètement rien apporté de significativement moteur pour le reste de l'univers. C'était sympa, sans plus, pas prise de tête, relativement simple à suivre, et suffisamment rempli de gags ou de petits détails qui font mouche pour nous divertir et nous distraire tandis que les adultes gèrent la crise du moment. Nous verrons prochainement ce que les autres mini-séries feront quant à elles !

La V.O. du vendredi n°346 : Krypto, the last dog of Krypton #1 - Krypton (DC Comics - Juin 2025)


Qui ne connaît pas le chien le plus célèbre et le plus adorable de tout l'univers ? Krypto peut largement prétendre à ce titre, lui qui sert fidèlement la famille El sur la planète Krypton, en excellent animal de compagnie et parfois cobaye de certaines expériences sans gravité.


Son quotidien n'est fait que de promenades au grand air, d'exercices stimulants et de roupillons revigorants avec son jeune maître Kal-El sur qui il veille d'ailleurs jalousement.


Autant dire que les problèmes que la planète Krypton affronte à cette période lui passent tous bien au-dessus de la tête. Entre les éternels débats sur la véritable nature de ces catastrophes tout sauf naturelles qui frappent ce monde mourant et l'ignorance de la plus grande partie de sa population, il y aurait pourtant tout loisir de s'inquiéter.


S'inquiéter, c'est justement ce que font les parents El, Jor-El et Lara, qui doivent endurer le supplice d'avoir raison mais de n'être jamais pris au sérieux. Dans le plus grand secret et dans le dos du Conseil, Jor-El conçoit les plans d'un prototype de vaisseau qui devra à terme former une flotte entière pour un exode massif des Kryptoniens vers d'autres mondes plus accueillants et moins endommagés que le leur. Et comme ces recherches sont strictement prohibées, il ne peut compter que sur son propre entourage pour mener les expériences préliminaires.


C'est donc ainsi que le brave Krypto est choisi pour intégrer la toute première navette de ce type, avec pour mission de simplement sortir de l'atmosphère lourde de Krypton et de revenir. Mais en cours de route, les instruments s'emballent et la navette échappe à tout contrôle, fonçant droit vers un trou-de-vers situé non loin qui l'avale sans possibilité de retour... et la recrache un peu plus loin dans le vaste univers, sur une planète située en troisième position autour d'un soleil jaune.


Une planète que nous connaissons bien, nous les Terriens, puisque nous y vivons depuis toujours. Krypto y découvre, après le crash de sa navette dans des landes désertes, une civilisation bien moins avancée que celle de ses maîtres mais surtout un panel impressionnant de nouvelles odeurs et de nouvelles stimulations pour un chien aussi curieux que lui, qui s'empresse alors d'explorer son nouveau territoire sans plus se soucier de rien d'autre.


Mais, chassé par les rares humains qu'il croise durant son périple entre nature sauvage et cités tentaculaires, il finit par tomber sur un jeune garçon à l'allure débraillée qui lui semble amical et qui se présente tout naturellement à lui pour faire connaissance : un certain Lex...


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Oui, vous ne rêvez pas, il s'agit bien d'une série en comics sur le chien de Superman, nul autre que ce brave et bon Krypto ! Écrite par Ryan North, qui nous a pourtant habitué tout récemment encore à des récits bien plus épiques et emportés chez la concurrence notamment, la mini-série va bénéficier de l'aura nouvelle autour de cette créature adorable et unique au monde depuis la sortie du film de James Gunn l'Été dernier. D'ailleurs c'est bien simple, elle fait partie de ce que l'on appelle déjà le Summer of Superman, opération destinée à mettre en lumière l'univers de l'Homme d'Acier auprès d'un public toujours plus demandant et, espérons-le, reconnaissant.


Voici donc le récit de l'arrivée sur Terre de ce gentil Krypto qui n'en attendait pas tant et qui, livré désormais à lui-même, va devoir trouver ses marques et apprendre à qui faire confiance et de quoi se méfier sur ce nouveau monde. J'imagine sans peine que ses repères vont être assez chamboulés au final, surtout quand apparaîtront ses pouvoirs...


Mais pour l'heure, ce qui étonne le plus c'est l'apparition de nul autre que Lex Luthor à la toute dernière page. Un jeune Lex qui semble pauvre si on en juge par sa mise assez misérable, ce qui nous amène à une seconde hypothèse : la série nous racontera aussi possiblement la jeunesse de l'impitoyable ennemi de Superman et le moment de bascule fatidique dans sa vie. Je place les paris !


Autre qualité et non des moindres, les couvertures seront apparemment toutes signées par Jae Lee, au moins les principales, et ce dans un style assez épuré comme d'habitude mais toujours terriblement soigné et plein de couleurs. En somme, une odyssée cosmique à petite échelle qui se lit très rapidement et ne demande que peu d'efforts pour être comprise et appréciée, du tout bon pour tout public. Merci DC !

La V.O. du vendredi n°345 : Supergirl #2 - Misadventures in Midvale, part 2 (DC Comics - Juin 2025)

Variant cover by Artgerm

Bien décidée à ne pas se laisser faire sur son propre terrain, Kara entreprend de mener l'enquête sur cette nouvelle Supergirl faisant la pluie et le beau temps à Midvale et lui ayant volé ses propres parents adoptifs ainsi que le reste de la petite ville !


En réalité, il s'avère que cette intruse connaît pour sa part assez bien Kara Zor-El, et pour cause : elle l'admire secrètement depuis toujours, pour son héroïsme, son physique et son ascendance scientifique reconnue dans tout Kandor. Lesla-Lar, puisque tel est son véritable nom, a littéralement grandit dans l'ombre de Supergirl, adulée par la seule cité rescapée de Krypton, et également dans l'ombre de ses propres parents dont la carrière a éclipsé tout le reste la concernant.


Scientifique de génie elle-même, Lesla-Lar a décidé que cette fois, c'en était trop. Parvenue à créer un moyen de téléportation hors de Kandor pour elle et son animal de compagnie, elle a sciemment choisi Midvale comme terrain idéal pour démarrer sa nouvelle vie sur Terre. Les rayons du soleil jaune lui ont aussitôt conféré d'étonnants pouvoirs, en plus de modifier sa morphologie de façon flatteuse, et avec un peu d'aide de certains gadgets de son invention elle était parée à se faire passer pour la seule et unique Supergirl auprès des habitants crédules et facilement impressionnables.


Du moins, c'était le plan jusqu'à ce que Kara ne décide de revenir elle aussi sur la terre de ses jeunes années. Confrontée au fait qu'elle n'est qu'une imposture flagrante et aigrie, Lesla provoque la libération de Titano et une série de destructions gratuites en ville pour pouvoir prouver à tout le monde que l'autre Supergirl n'est rien en comparaison. Mais rattrapée une fois encore par son besoin maladif de se mettre en scène et de flatter son ego, Lesla finira encore plus aigrie par la victoire légitime de Kara dans cet affrontement.


Tandis que Kara cherche de son côté un moyen de contrer l'hypnose massive dont souffrent les habitants de Midvale et ses parents adoptifs par la même occasion, en allant quérir l'avis de la fille de Lex Luthor par exemple... chez les Danvers, Lesla se prépare elle aussi à la prochaine et inévitable confrontation avec son modèle devenue sa hantise. Et pour cela, elle a conçu l'arme parfaite pour retourner absolument tout ce qui fait de Supergirl... eh bien, Supergirl. Mais osera-t-elle vraiment s'en servir ?


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Vous remarquerez qu'une fois encore je mets en avant les couvertures alternatives sur ce second chapitre de la nouvelle série Supergirl, Artgerm en pole position, car je trouve franchement celle de Sophie Campbell assez vilaine.


Attention ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis ni pensé, le dessin à l'intérieur du fascicule est assez simpliste toujours mais étrangement il fonctionne plutôt bien dans l'atmosphère générale de cette nouvelle itération des aventures de la cousine de Superman, une volonté de rendre tout cela moins prise de tête, plus girly et surtout de rendre hommage aux vertes années de l'Âge d'Argent de DC, souvent fantasmé mais jamais égalé pour l'instant.


Et ça marche je suis bien obligé de le reconnaître, Kara est une véritable déesse aux yeux de personnes de moindre stature comme Lesla-Lar justement, c'en est d'ailleurs à se demander si le point de vue graphique adopté pour la série n'est pas fait exprès de cette manière pour nous rapprocher nous lecteurs de l'antagoniste et de sa vision tronquée de Supergirl, tout comme certaines histoires de Superman peuvent nous donner le point de vue de Luthor (assez effrayant par ailleurs). Ce n'est que mon impression, mais je pose la théorie tout de même pour plus tard, on ne sait jamais.


Variant cover by Homare

 

L'autre grande nouveauté c'est l'apparition de la fille de Lex Luthor, Lena, une scientifique gothique richissime enrichie aux cellules de Brainiac, de quoi largement relever le niveau face à la débauche de gadgets de Lesla-Lar. On comprend aussitôt la dynamique qui rassemble Kara et Lena, et ce duo sera très probablement amené à faire des étincelles dans les prochains chapitres, pour notre plus grand plaisir ! L'occasion est également trop belle pour ne pas montrer la galerie des super-animaux issus de Krypton, dont Titano n'est que le plus grand spécimen. Krypto et Streaky ainsi que le lapin Kandy seront de la partie, d'un côté comme de l'autre de l'équation, et là aussi les petits détails simplistes mais amusants seront à rechercher.


Pour finir, je voudrais attirer votre attention sur un point qui m'intrigue fortement, toujours lié au graphisme si l'on veut. A cette heure précise je n'ai pas encore lu le brillant Supergirl – Woman of Tomorrow de Tom King et Bilquis Evely, je ne sais donc pas ce qu'il s'y déroule ni raconte, donc je ne connais pas non plus l'évolution à ce stade du personnage de Supergirl. Mais dans cette série-ci, qui semble prendre la suite après une interruption de parution, elle me semble, je ne sais pas... comme rajeunie ? Les visuels d'Artgerm sont assez trompeurs là-dessus, il a designé le nouveau costume et l'apparence générale d'une jeune femme forte et indépendante, imbattable, là où le trait de Sophie Campbell nous présente davantage une version plus jeune de quelques années et plus maladroite peut-être aussi... en tout cas moins à l'aise que ce dont j'avais l'habitude ou l'impression générale ces dernières années, notamment avec les récits prenant place dans les fameux Future State Superman si vous vous en souvenez.


Donc là aussi, à voir avec le temps et les prochains chapitres si cette impression étrange se confirme ou s'il ne s'agit que de ma perception tronquée et de mon manque d'informations sur le devenir récent du personnage. Toujours est-il que ça se lit très bien, et que j'ai passé comme je l'escomptais un excellent moment en parcourant ces quelques pages. C'est tout ce que je demandais !

samedi 11 octobre 2025

X-Men - L'intégrale 1988 tome 2 (Panini Comics - Mai 2024)


Désormais installés dans un village abandonné au cœur du désert Australien, les membres des X-Men vivent en totale liberté et sans la moindre pression à présent que le reste du monde les croit morts à la suite des événements de Dallas. Dans l'ancien repaire des Reavers, les héros menés par Tornade ayant retrouvé ses pouvoirs font le point sur leur situation et exploitent les étonnantes ressources informatiques présentes sur les lieux pour mieux connaître la situation globale qui ne cesse d'évoluer en leur absence.


Pour le moment ils ne se livrent qu'à de petites interventions anonymes par-ci par-là pour s'assurer que les mutants et les innocents auront toujours droit à une justice dans ce monde, mais leur vie passée commence sérieusement à manquer à certains. Colossus, par exemple, ne peut dissimuler bien longtemps la mélancolie qui est la sienne quand il songe à sa petite sœur Illyana et aux promesses qu'ils s'étaient faites tous les deux.


Mais bien vite, une nouvelle crise va poindre et obliger les X-Men à resserrer les rangs pour combattre ! En effet, les terribles aliens Brood sont de retour et après le crash d'un de leurs vaisseaux-vivants sur Terre, ils tentent d'assimiler la population en commençant par tous les mutants qu'ils peuvent croiser ! S'appropriant ainsi les connaissances et les pouvoirs de leurs victimes, les Brood sont sur le point de menacer l'ensemble des espèces vivantes sur la planète, c'est donc une mission prioritaire pour l'équipe de Tornade qui, grâce aux talents de Wolverine entre autres, saura remporter une belle victoire sur ces envahisseurs sanguinaires. Mais à quel prix ?


Durant les affrontements, une congrégation religieuse a été témoin de l'intervention héroïque des X-Men et s'interroge désormais sur la véritable nature de la mutanité et de la haine qu'éprouve l'humanité pour cette branche amenée à la suppléer. Sans le savoir, les héros viennent de gagner un précieux allié pendant cette sombre affaire, et nul doute que l'ascenseur sera bientôt renvoyé.


Mais sitôt les Brood défaits et exterminés sur Terre, voilà qu'une autre menace arrive ! Des mutants fugitifs sont traqués sur le sol Australien par des membres de la force armée de la nation souveraine insulaire de Genosha, un havre de paix technologique en plein Océan Indien qui prospère vers un âge d'or ininterrompu... sur le dos des millions de mutants qui peuplent l'île et sont réduits en esclavage par une caste de scientifiques manipulant leurs gênes pour en faire des outils parfaits.


Quand ils découvrent la vérité sur Genosha et le fonctionnement de sa société, notamment après la capture de Malicia et Wolverine par les Magisters, les X-Men se précipitent sur l'île-nation pour tenter de libérer les leurs sans trop faire de vagues, mais c'était sans compter sur l'attitude revancharde du Canadien et une nouvelle tragédie personnelle qui se joue parmi la classe dirigeante humaine. Quittant finalement Genosha après bien des dégâts causés et surtout une vilaine promesse de revenir mettre de l'ordre dans toute cette histoire, les héros ne savourent qu'une demi-victoire en cette occasion, bien conscients de ne pas pouvoir changer le monde à eux seuls. Au moins ont-ils apporté un peu d'espoir à une population d'opprimés génétiques, le mot est passé et c'est à eux de faire le reste à présent.


Enfin, les prémices du grand plan d'ensemble de Mister Sinistre se concrétisent alors que ses différents pions sont en position et qu'il compile toujours les informations recueillies après le massacre des Morlocks par ses Maraudeurs. D'une façon étrange, Sinistre semble également lié à Madelyne Pryor, qui pour sa part durant toutes ces aventures est restée en retrait pour le support logistique de l'équipe et subissait en secret les assauts de visions terrifiantes et infernales, lui dévoilant une facette d'elle-même dont elle ignorait tout et qui va rapidement prendre le dessus.


Madelyne se rapproche ainsi d'Alex Summers, Havok, quand elle découvre via les médias qu'elle observe que Scott est de nouveau en compagnie de Jean Grey, censée être morte il y a longtemps déjà ! Comprenant que son mari l'a quitté non pas par lâcheté vis à vis d'elle mais plutôt parce qu'il était toujours épris de son premier amour, pourtant si ressemblante, Madelyne commence à nourrir de sombres sentiments à leur égard, et les visions qui l'assaillent ne font rien pour décourager cette personnalité d'émerger, bien au contraire...


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Cette seconde moitié de l'année 1988 aura été bien mouvementée pour les X-Men version road-trip en Australie : entre les Brood, les forces armées de Genosha et les visions de Madelyne ainsi que le voyage de Colossus dans les Limbes, nos héros n'ont clairement pas une minute à eux pour réellement savourer le fait d'être toujours en vie.


La seule qui semble avoir un tant soit peu de bonheur tout au long de cet album c'est bien Ororo, Tornade, ayant retrouvé ses pouvoirs et en faisant usage sans discontinuer et avec grand plaisir. C'est toujours elle la capitaine de l'équipe, mais dans les faits celui qui brillera le plus durant ces quelques aventures c'est bien Wolverine. Logan nous dévoile davantage d'humanité dans son comportement ainsi que dans ses relations aux autres membres de l'équipe, et il semble avoir pris Malicia sous son aile tout comme il l'avait fait précédemment avec Kitty Pryde.


Leur voyage ensemble contraints et forcés jusqu'à Genosha va les rapprocher encore davantage et permettre au mutant griffu de se confronter à tout un système à combattre de l'intérieur ! Genosha est ici un personnage à part entière, un pays tout entier fondé sur l'exploitation des pouvoirs des mutants qui le peuplent en majorité pour le profit et le confort d'une minorité humaine bien installée au pouvoir. Si la vraie nature de ce régime demeure un secret pour le reste du monde, l'île-nation fera encore longtemps parler d'elle après cette première rencontre musclée. Mais ce sera pour dans près de dix ans, alors patience...


On peut enfin noter que cet album est majoritairement dessiné par Marc Silvestri, alors tout jeune et en grande forme malgré les quelques retards par-ci ou les quelques erreurs d'encrage par-là, totalement indépendants de sa volonté. Il sera épaulé d'ailleurs par Rick Leonardi, un vétéran solide qui saura appuyer et encourager le style graphique naissant et si reconnaissable de Silvestri. Chris Claremont quant à lui est à fond également, la création de Genosha lui offrant toute la possibilité de traiter de ses thèmes de prédilection, à savoir l'esclavage, le racisme, l'eugénisme et la détermination sociale, ainsi que de placer des femmes fortes aux postes-clés de ses intrigues évidemment.


Je suis passé sans m'arrêter vraiment sur le douzième Annual présenté dans cet album, qui voit la Terre Sauvage disparaître subitement suite à un cataclysme et être recrée de toute pièce par le Maître de l'Évolution, avec l'aide des X-Men bien entendu. Là encore le monde n'en saura rien, mais une fois de plus une extinction massive aura été évitée de justesse par les mutants, eux-mêmes toujours aussi menacés. Il y a aussi un court récit prenant place dans le Mojovers, où l'infâme dictateur des ondes cherche tant bien que mal des remplaçants pour son équipe vedette dont le manque d'aventures à savourer commence à réveiller les masses endormies. Pas de quoi fouetter un chat, comme à chaque fois avec Mojo d'ailleurs selon moi, mais c'était tout de même assez sympathique donc voilà je vous le signale sans plus m'y attarder.


Vous l'aurez compris, avec le dernier chapitre consacré à Sinistre et à Madelyne nous entrerons bientôt dans l'event qui ouvrira l'année 1989, intitulé Inferno et d'ores et déjà placé sous de bien terribles augures. Mais avant cela nous ferons une dernière halte en 1988 pour découvrir ce que font les membres de X-Factor pendant ce temps, car eux aussi seront durement impactés par les prochains événements !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article.

 

vendredi 10 octobre 2025

La V.O. du vendredi n°344 : Fathom - Blue (Aspen Comics - Janvier 2017)


S'il y a bien un être humain qui n'a jamais caché sa profonde méfiance, voire aversion, envers les Bleus dès les premières découvertes prouvant leur existence, c'est bien l'amiral Maylander ! Il a failli déclencher une guerre totale entre les mondes de la surface et d'en-dessous, et même si en cela il était en partie manipulé par Killian et ses Dissidents, ce n'était qu'en partie seulement. Maylander a toujours eu cette aversion, cette haine de la différence et de tout ce qui peut venir remettre en question le pouvoir des États-Unis sur le monde.


Mais les choses ont très vite dérapé, et l'amiral est maintenant cantonné à une base militaire au large, sans activités réelles sur le terrain. Ou du moins, pas officiellement... car évidemment, un homme comme lui n'allait pas rester les bras croisés sans rien faire tandis que le reste du monde découvrait à son tour l'existence des Bleus et de leur merveilleuse civilisation. Dans le plus grand secret, l'amiral a fait enlever par ses équipes de pros sur-entraînés certains spécimens Bleus s'étant mêlés d'une façon ou d'une autre à la population de la surface, afin de les ramener dans son laboratoire clandestin et de les étudier de plus près.


Bien sûr, maintenant que la coopération est sur toutes les lèvres à la surface comme en-dessous, hors de question de recourir à de la torture ou à des méthodes barbares comme dans les premiers temps. Ce coup-ci, c'est plutôt avec un chantage bien solide que Maylander va tenir ses nouvelles recrues involontaires : ils acceptent de recueillir pour lui certains individus qu'il leur désignera, en usant de leurs connaissances et de leurs capacités surhumaines, et en échange lui ne leur injectera pas une forte dose de Matière Grise, cette substance dérivée du Soleil Bleu qui semble être des plus toxiques pour le peuple sous-marin et que Maylander a fait savamment extraire et étudier.


La première vraie cible de choix n'est autre qu'une membre de l'Élite Bleue, une jeune femme dotée d'immenses pouvoirs sur l'eau et son contrôle sous diverses formes, de quoi doter le groupe de renégats de Maylander d'une forte puissance de frappe lors des prochaines interventions. Car l'amiral ne se le cache aucunement, son grand projet est bien de pouvoir répondre présent lorsque la prochaine guerre inter-espèces se déclenchera, et il est persuadé que c'est pour bientôt, ce malgré tous les accords qui unissent aujourd'hui les deux mondes.


Pendant ce temps, du côté des Bleus justement et du Conseil des Élites, les disparitions inquiétantes et les récentes provocations des groupes menés par Maylander ne doivent certainement pas rester impunies. La base de l'amiral est localisée avec précision et une opération top-secrète est montée en urgence afin d'en extraire tous les ressortissants Bleus, y compris et surtout Elia, la jeune Élite aussi puissante que discrète quant à son passé chez les siens.


Alors que la confrontation est inévitable et que même Siphon prend part à l'attaque de la base de Maylander en tant que Grand Conseiller pour mener ses troupes, il apparaît évident que l'amiral de la surface gardait encore une carte en réserve dans sa manche... Grâce à la Matière Grise et à son étude poussée, il a pu faire concevoir par ses scientifiques un système de contrôle mental plaçant ses nombreux cobayes Bleus sous son emprise pleine et entière. Fuyant les lieux de la bataille ainsi que sa base découverte, Maylander assure à Siphon que toute cette histoire n'est que le commencement de quelque chose de bien plus grand à venir...


Quant à l'Équipe Bleue rescapée de justesse et emmenée dans la capitale des profondeurs, le peu qu'ils savent des véritables agissements de Maylander n'aidera pas vraiment à anticiper ses prochains coups. Mais Siphon veut se préparer à toute éventualité, surtout les pires, et il va demander la pleine et entière coopération de tous les éléments impliqués dans cette histoire. En secret, le Conseil a prévu son propre plan pour contrer les hommes comme Maylander : un exode massif de la population Bleue vers des terres encore inconnues. Faudra-t-il vraiment aller jusque-là ? Il semble bien que le choix ne soit plus vraiment entre leurs mains désormais...


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J'ai bien aimé cette mini-série qui sert à mon avis de jonction entre une première grande phase de l'histoire de Fathom et la prochaine où tous les coups sembleront permis ou presque.


L'influence de Michael Turner et de son héritage est toujours bien présente oui, mais on sent aussi que la nouvelle génération veut à son tour s'emparer de ces codes visuels et de ces récits impactant pour raconter leurs propres visions du conflit éternel entre les Bleus et les hommes de la surface. En près de vingt années d'existence, le monde de Fathom a beaucoup évolué et ses fans avec, il faut maintenant répondre à de nouveaux besoins narratifs et explorer de nouveaux horizons, sans perdre de vue toutefois là d'où l'on vient.


Le retour sur le devant de la scène d'un vieux briscard comme l'amiral Maylander prouve que cette nouvelle génération d'artistes va aller creuser et piocher dans le passé glorieux et peut-être aussi idéalisé de la série, de ses fondements et fondations, pour nous en représenter un avenir à la hauteur des attentes et des espérances de chacun. A quand l'implication d'Aspen Matthews et de Kiani ? Les deux héroïnes historiques nous manquent déjà mais la relève semble pourtant bien en place avec Elia et son équipe, plus qu'à attendre la rencontre de toutes ces destinées sur le terrain...


En revanche, une chose que je n'ai pas vraiment apprécié dans ce récit, c'est le style graphique. C'est vraiment bof, passable au mieux, et certaines cases auraient vraiment mérité d'être plus travaillées que ça quant aux expressions corporelles et faciales des personnages, on sent un vrai manque d'esthétisme et c'est vraiment dommage pour une écurie aussi méritante sur le sujet que celle d'Aspen Comics. Je préfère me dire que ce n'était qu'un galop d'essai pour de nouveaux talents et qu'ils sauront se perfectionner par la suite, du moins je n'attends que cela. J'espère ne pas être déçu...


En tout cas vous me retrouverez fidèle au poste pour vous chroniquer les séries estampillées Fathom dans les prochaines semaines et prochains articles, qu'elles soient principales ou secondaires. J'espère que ça vous plaira à vous aussi, vous qui semblez jusque-là faire bon accueil à cet univers en V.O. du moins. Restez branchés !

La V.O. du vendredi n°343 : Runaways #1 (Marvel - Juin 2025)

Variant cover by Ejikure

Ils sont passés par de bien dures épreuves, encore tout récemment d'ailleurs... mais les enfants de super-vilains rassemblés au sein du groupe des Fugitifs ne reculent devant aucun danger ni aucun malheur et restent soudés quoi qu'il puisse arriver !


Enfin ça c'est la théorie, parce que dans la pratique, la confiance n'est plus vraiment de mise entre les différents membres restants du groupe. Et il paraît même que le Docteur Fatalis serait devenu l'empereur mondial ! Dans cette nouvelle ère qui s'annonce, où se placer quand on fait partie des Fugitifs et que l'on ne désire prendre aucune position dans aucun conflit que ce soit ?


De toute façon, le conflit va comme bien souvent venir directement à eux quand Fatalibot est soudain réclamé par trois autres robots de son créateur venus le chercher en un seul morceau ou en pièces détachées s'il le faut pour répondre à l'appel de Fatalis. Fatalibot ne sait plus trop vers qui se tourner, son programme de base lui fait répondre automatiquement à la volonté de son créateur exprimée à travers ses émissaires, mais en même temps il a appris à savourer une certaine indépendance au sein des Fugitifs et il rechigne un peu à abandonner tout ça...


Qu'à cela ne tienne, ce sera l'option pièces détachées alors. Mais juste au moment où le combat s'apprête à démarrer, voilà qu'un ancien membre du groupe fait sa réapparition à travers une faille dans l'Espace-Temps, ce qui risque de clairement rééquilibrer les forces en présence s'il est revenu avec de bonnes intentions !


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Je ne connais pas très bien les différents membres de l'équipe des Fugitifs, juste leur histoire de départ en tant que groupe : enfants de super-vilains désireux d'échapper à leurs parents et à leurs noirs desseins, ces jeunes à pouvoirs ont décidé de faire bande à part et de s'unir pour rester libres quoi qu'il leur en coûte. Quelques unes de leurs précédentes péripéties sont résumées au début de ce nouveau premier chapitre, mais je pense que je vais aussi faire mes propres recherches en complément pour en apprendre et saisir davantage à leur sujet.


En tout cas pour ce qui est de Fatalibot, c'est un personnage touchant et assez attachant qui va se retrouver confronté à la volonté toute-puissante de son créateur et devra s'en défaire s'il veut conserver cette indépendance qui est la sienne. Et même si le combat paraît perdu d'avance, ses amis semblent prêts à tout risquer pour le garder auprès d'eux... est-ce par pure amitié ou bien parce qu'il connaît des secrets les concernant qui pourraient les trahir auprès de ceux qui les recherchent encore ?


Cette nouvelle série est signée Rainbow Rowell, oui l'autrice de la dernière série She-Hulk en date vous avez bien suivi. Cette scénariste s'est vraiment spécialisée dans les histoires au second voire au troisième plan de l'univers Marvel régulier et s'amuse apparemment toujours autant à nous mettre en scène des situations et dialogues du quotidien au sein de petits groupes de personnages méconnus, alors que tout autour d'eux le reste du monde s'agite et que de bien plus gros événements prennent toute l'attention du public.


Est-ce que ce sera une série aussi bonne que She-Hulk ? Je ne le pense pas, en tout cas pas de mon propre point de vue, mais ça restera un petit voyage agréable dans les recoins les moins connus de l'univers Marvel, et puis ça ne devrait durer que cinq numéros, le temps de nous emmener vers la fin de l'event One World Under Doom. Accompagnez-moi dans cette aventure si vous le souhaitez, vous êtes les bienvenus et ça fait de toute façon toujours plaisir de lire du Rainbow Rowell par les temps actuels !

La V.O. du vendredi n°342 : One World Under Doom #5 - One World Under Doom (Marvel - Juin 2025)


Les os brisés, l'armure en charpie, privé de ses nouveaux pouvoirs... mais toujours déterminé à remporter la victoire coûte que coûte. Fatalis se dresse face à Dormammu malgré ses multiples blessures, et derrière lui se tiennent désormais les plus grands héros de la Terre, unis sous sa bannière et prêts à soutenir son combat sous les yeux du monde entier !


Inévitablement, Dormammu se retrouve en très nette infériorité face à tous les héros rassemblés qui ne cessent de l'assaillir de toutes parts, tandis que de son côté Fatalis récupère enfin l'Oeil d'Agamotto et regagne la totalité de ses pouvoirs, régénérant son corps au passage. Usant d'une combinaison de sortilèges très puissants, le Sorcier Suprême parvient à couper Dormammu de l'énergie qui l'alimente depuis sa noire dimension, lui laissant le temps de goûter à sa totale défaite avant de le bannir dans son royaume parallèle sans vie et sans pouvoirs.


Toutefois, il y a des conditions pour que le sort de bannissement se maintienne de façon autonome. Et si Fatalis a le cœur noble, il n'en reste pas moins un fin tacticien qui prend toujours soin d'assurer ses arrières. La condition principale pour que le sortilège contenant Dormammu loin de la Terre tienne ? Que Fatalis demeure au pouvoir, sur Terre, et que rien ne vienne le défier.


Évidemment, c'est mettre sa propre vie en danger puisque le démon a aussi des partisans qui tenteront à tous les coups de s'en prendre au Sorcier Suprême, mais Fatalis semble en mesure de pouvoir gérer cela facilement désormais. En revanche, tous les héros ne sont pas du même avis concernant son acte de sacrifice si généreux pour préserver toutes les victimes potentielles du démon lors de son attaque massive, et rapidement quelques voix s'élèvent pour crier au complot !


Parmi elles, Tony Stark qui se refuse catégoriquement à envisager sérieusement que Fatalis puisse n'agir que par bonté d'âme sans aucun coup fourré à redouter de sa part. Incapable de lui faire la moindre confiance, Tony va même jusqu'à théoriser que Fatalis s'est laissé dominer et briser le corps par Dormammu uniquement pour susciter ce vent de sympathie à son égard que beaucoup commencent à ressentir, dont d'anciens membres des Quatre Fantastiques ou même Thor en personne qui compare Fatalis à Odin lui-même régnant en paix sur les Dix Royaumes !


Les esprits s'échauffent, et comme d'habitude le principal intéressé a prix soin de s'esquiver vers des tâches plus urgentes tandis que les héros sont mobilisés pour nettoyer les lieux de la bataille sanglante qui vient juste de prendre fin. En plein durant ce moment de tension entre deux camps qui s'opposent sur la façon de considérer Fatalis, Maria Hill réapparaît soudain et fait une révélation : elle serait en mesure de dévoiler un sombre secret sur Fatalis et son accession au pouvoir mondial, mais il faut faire vite et que tout le monde s'unisse pour la suivre et la protéger, car le temps presse et ce secret pourrait bien être des plus dévastateurs !


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Qui choisira de croire Maria Hill à présent, alors que Fatalis est de nouveau le héros martyr aux yeux du plus grand nombre ? Se serait-il vraiment volontairement laissé briser de part en part pour éveiller la sympathie des héros autrefois ses plus grands adversaires ? Ou bien n'est-ce qu'un accès de paranoïa de la part de ceux qui, frustrés d'être ramenés à un niveau intermédiaire, ne digèrent pas l'ascension de l'ancien super-vilain ?


Ces questions trouveront vraisemblablement leurs réponses dans le prochain chapitre de cette mini-série épique, et personnellement j'ai déjà ma petite idée mais allez savoir ! Avec un personnage comme Fatalis, possédant tellement d'ego et autant de facettes, tout devient possible surtout à un tel niveau de pouvoir sur le monde. Peut-être est-il bien un héros finalement... reste malgré tout qu'il a lié sa position de pouvoir à l'enfermement de Dormammu et sans doute d'autres menaces du même genre, ce qui ressemble davantage à une espèce de chantage je crois. Ou du moins, un mouvement incertain de la part de quelqu'un qui tenterait d'assurer sa prise contre vents et marées.


Ryan North et R. B. Silva nous prouvent en tout cas avec brio qu'ils ont parfaitement compris le personnage et toute sa complexité... alors qu'en revanche d'autres personnages plus connus ou iconiques de la Maison des Idées nous dévoilent sous leur plume des aspects bien peu reluisants de leurs personnalités. Jalousie, ego, orgueil, paranoïa... et même un soupçon de peur si on regarde bien. Mais comment leur en vouloir, eux qui tenaient le monde entre leurs mains et n'en ont rien fait, alors que Fatalis se dresse maintenant au sommet et est plus que prêt à guider la Terre vers un nouvel âge d'or ?


L'Enfer est pavé de bonnes intentions, selon le proverbe... Patience et méfiance donc.

La V.O. du vendredi n°341 : Magik #6 - The road back home (Marvel - Juin 2025)


A peine remise de ses récentes péripéties en compagnie de Dani et Cal, et pas toujours certaine d'avoir correctement agi vis à vis de ce-dernier ni de bénéficier de la confiance de Dani, Illyana poursuit néanmoins sa traque des démons larbins de Liminal de part le monde, jusqu'à ce qu'elle reçoive une alerte en provenance de New York : l'ambassade des Limbes a été victime d'une attaque à la bombe !


Sur place, heureusement, aucune victime n'est à déplorer parmi le personnel mais il y a plusieurs blessés, pris en charge par les secours. Madelyne Pryor, l'actuelle souveraine des Limbes, était sans aucun doute possible visée par cet attentat, elle dont le pouvoir est de plus en plus décrié au sein des castes de démons les plus conservatrices de cette dimension infernale. Beaucoup songent même à proclamer leur indépendance par la force s'il le faut...


Une situation que Magie ne peut laisser impunie, et que Madelyne veuille ou non faire appel à elle ne regarde qu'elle finalement. Yana s'invite dans les pourparlers au cœur des Limbes et impose sa présence, une façon comme une autre d'asseoir devant tout le monde la légitimité de Madelyne sur le trône car c'est bien Illyana qui la lui a conférée en lui cédant ses droits par contrat. Une chose que beaucoup de démons ne sont toujours pas prêts à admettre, eux qui restaient fidèles à Belasco ou à son héritage.


D'ailleurs, loin dans les régions les plus désertiques des Limbes, une assemblée de démons rebelles est en train de procéder à un rituel leur permettant de se forger eux aussi une lame spirituelle puisant dans l'énergie vitale de ses hôtes, à l'instar de l'épée de l'âme de Magie ou de la faux de Madelyne. Une fois cette menace localisée, les combats s'engagent et les deux mutantes ont tôt fait de venir à bout de leurs ennemis du jour, mais la menace que cette nouvelle lame fait peser sur le trône nécessite que quelqu'un s'en empare pour éviter qu'elle ne soit manier à mauvais escient. C'est donc Illyana qui récupère cette Lame Spectrale, lui donne son nom et lui confère ainsi son réel pouvoir.


Mais la rébellion n'est pas encore terminée, il va falloir faire le ménage dans les Limbes pour éviter que d'autres attentats ne soient commis et surtout que d'autres démons n'aient la même idée. Et tandis que Magie et Madelyne Pryor s'attellent à la tâche, dans le monde réel c'est au sein de l'organisation magique rejointe par Dani que les choses s'apprêtent à bouger, alors que la nouvelle que Cal sert de nouveau sceau de contention à Liminal fait son chemin parmi les hauts gradés...


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Un nouvel arc se dessine peu à peu dans ce sixième chapitre de la série Magik, et s'il n'y a pas forcément rupture nette avec le précédent on sent toutefois des changements quant à l'entourage de la série, comme par exemple la fin des couvertures régulières par J. Scott Campbell. C'est Pablo Villalobos qui prend la relève, dans un style assez réaliste en ce qui concerne cette première couverture, et on est en droit d'espérer que les choses restent sur cette lancée.


Concernant maintenant l'histoire en elle-même, les auteurs et artistes sont toujours en phase et nous proposent de revisiter toujours plus loin le passé d'Illyana dans les Limbes et on traite maintenant la passation de pouvoir entre elle et Madelyne, ayant eu lieu durant la seconde partie de l'ère Krakoa dans New Mutants, c'est d'ailleurs exactement là où j'en suis présentement dans mon rattrapage des séries mutantes Marvel chez Panini de cette époque. Quelle coïncidence tout de même !


Ayant donc justement du retard à rattraper je pense que je passe peut-être à côté de certains détails clés de cette affaire de transmission de pouvoir, mais l'essentiel est résumé en quelques mots ou quelques cases si vous préférez, vous ne devriez donc pas avoir trop de mal à recoller les morceaux de cette longue intrigue si vous venez tout juste d'arriver sur le titre.


Le plus difficile pour Illyana sera sans doute de regagner la confiance de Dani tout en empêchant que du mal soit fait au jeune Cal, cible désormais de toutes les convoitises en ce qui concerne Liminal et sa détention. Espérons que tout se passera pour le mieux... même si j'en doute fortement.