mardi 12 mai 2020

Batman Rebirth tome 9 - L'aile meurtrière (Urban Comics - Septembre 2019)


Après sa rupture avec Catwoman, Batman a grand besoin d’être un peu soutenu pour ne pas sombrer. C’est évidemment avec Alfred qu’il trouve au quotidien le réconfort et l’écoute, mais la venue de Nightwing à Gotham va lui permettre de partager les deux facettes de sa vie avec quelqu’un qui peut les endurer et les comprendre parce qu’il les vit également.

Mais cela aura néanmoins un prix. Nigthwing est abattu à distance sur le toit du commissariat de Gotham par un tueur à gage très précis et talentueux, nul autre que KGBeast qui exécute ainsi une mission qu’on lui a commandé, et également une revanche sur celui qui l’a vaincu. Batman ne se laisse cependant pas anéantir et pourchasse les contacts de KGBeast à travers le monde entier, jusqu’à finalement tomber sur celui qu’il cherchait. Le combat qui s’en suit est violent, brutal, presque animal. Pour finir, Batman abandonne son adversaire totalement brisé dans la neige de Sibérie et reprend le chemin de Gotham, avec cette fois-ci une conviction intime : quelqu’un s’arrange pour faire de sa vie un véritable enfer.

C’est là qu’intervient le Pingouin, qui vient tout récemment lui aussi de vivre un deuil très profond et intime. Enfermé à Arkham, accusé de crimes qu’il n’a peut-être pas commis, Oswald est mis en présence de Bane, qui dirige toute l’opération depuis un lieu tenu secret. La mission que Bane ordonne au Pingouin d’accomplir est simple : faire assassiner le majordome de Bruce Wayne ! Seulement, Bane a fait une erreur en s’en prenant à la seule personne que le Pingouin ait jamais aimé, et Oswald s’arrange pour que la mission échoue et que Batman soit mis au courant de toute la vérité concernant son terrible ennemi.

Bane contrôlerait toute la vie criminelle de Gotham depuis les souterrains d’Arkham, attendant son heure et sa vengeance sur Batman. Un scénario difficile à croire puisque toutes les preuves s’obstinent à montrer au plus grand détective du monde que Bane est dans un état catatonique dans sa cellule, sans avoir bougé d’un iota depuis des mois. Mais selon le Pingouin, ce ne serait qu’une façade, en tout cas lui-même en est suffisamment convaincu pour risquer la mort en désobéissant et en trahissant.

Mais la quête de réponse de Batman va se heurter à un obstacle de taille : le commissaire Gordon, qui ne peut décemment plus couvrir les agissements de la Chauve-Souris. Batman, poussé à bout comme jamais auparavant, passe Bane à tabac dans sa propre cellule, ainsi que chaque criminel sorti d’Arkham ces derniers temps et ayant repris ses activités. Pourtant à chaque fois c’est la même réponse qui lui revient : Bane ne peut plus rien, n’est plus rien. L’obstination du détective apparaît donc comme une crise de folie des plus graves, et Gordon va donc y remédier de la seule façon possible…

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Le moins que je puisse dire c’est que ce neuvième tome de Batman Rebirth par Tom King envoie du lourd dès le début ! Tout s’enchaîne à toute vitesse mais dans un ordre très bien calculé, pour que chaque nouvelle révélation produise un effet maximal à la fois sur Batman et sur le lecteur. Le duel dans la neige entre Batman et KGBeast, à grand renfort de grognements… le pugilat subit par Bane et tous les anciens d’Arkham… quelqu’un semble bien décidé à faire tourner Batman en bourrique et à le rendre totalement fou, ou du moins à faire croire à tous qu’il l’est devenu. Une stratégie très risquée mais qui semble bien en passe de donner des résultats, dont certains vraiment inattendus !

Les dessins sont à la hauteur du scénario, comme toujours depuis le début de ce run d’auteurs très talentueux qui se succèdent et se complètent tant à la narration qu’à la représentation. C’est vraiment intense, dès le début, et cette intensité ne diminue pas le moins du monde en avançant. Points forts cette fois-ci : les personnages du Pingouin et surtout d’Alfred qui sont extrêmement touchants à leur façon, avec des récits poignants qui font toute la lumière sur le fardeau qu’ils ont choisi de porter chacun à sa façon. J’ai beau y réfléchir, il n’y a vraiment rien que je n’aime pas dans cette série et j’espère que le grand final de ce run, prévu pour le tome 12 chez nous, sera à la hauteur. Tant que j’y suis, mention spéciale toute particulière pour le petit bout de chapitre dessiné par l’artiste derrière Fables, Mark Buckingham, un invité vedette de prestige !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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