Eddie Brock a décidé de rester à New York pour garder un œil
protecteur sur son ex-femme, Ann, mais celle-ci est surveillée étroitement par
la police qui veut à tout prix mettre la main sur Venom avant qu’il ne fasse à
nouveau parler de lui. Une situation qui finit immanquablement par dégénérer
quand le symbiote s’en mêle et provoque l’intervention du nouveau
Spider-Man ! Prise entre deux feux, Ann se retrouve soudain en plein
milieu d’une intervention musclée de la brigade anti-drogue ce qui oblige nos
deux combattants à faire une pause pour la sauver de justesse d’une terrible
explosion. Le symbiote aura cependant eu le temps de goûter à un nouvel hôte
puisque Ann est devenue l’espace d’un moment She-Venom, une version féminine
mais toujours aussi sanguinaire et violente de son ex-mari. A l’issue de cette
aventure, Ann refuse catégoriquement de revoir Eddie, qui décide de se
recentrer sur son combat sans fin contre le crime pour décharger toute sa
frustration et sa colère.
Dans une seconde histoire assez touchante, nous suivons le
destin de quatre symbiotes rescapés des événements de La planète des symbiotes dans l’album précédent. Ces créatures sont
détenues sur Terre, dans une prison souterraine dernier-cri et subissent des
expériences inhumaines de la part de leurs geôliers. Scott Washington, l’un des
gardes de ce laboratoire-prison, décide de les laisser s’échapper après avoir
été témoin de trop d’horreurs similaires. Pour cela, il est viré aussitôt et
doit reprendre sa vie à zéro en retournant chez sa mère et son petit-frère et
en tâchant de les aider et de les protéger de son mieux des gangs qui infestent
leur quartier difficile. Mais un soir, la protection du grand frère sera
insuffisante et Scott ainsi que son petit frère Derek seront victimes d’une
agression armée. Derek n’y survivra pas, tandis que Scott en restera paralysé.
C’est le moment que choisissent les symbiotes pour fusionner avec lui et
devenir une toute nouvelle entité, Hybrid, résolue à se venger des membres de
ce gang et à pacifier de force le quartier. Mais comme il le découvrira bien
vite, la violence n’entraîne en général que plus de violence encore, et le
meilleur moyen pour changer les mentalités reste de montrer l’exemple et de
faire acte de foi. Hybrid, désormais justicier membre des New Warriors, va
devoir prouver à tous que le drame et la violence ne sont pas les seules
alternatives.
Nous retrouvons ensuite Venom pour un petit conte de Noël.
Eddie et son symbiote sont témoins d’une agression dans les rues à quelques
jours de la grande fête, et leur sang ne fait qu’un tour. Mais alors qu’ils
s’apprêtent à tuer les voyous, une bonne voix se fait entendre pour défendre
leur vie et les envoyer simplement en prison. Venom se laisse finalement
attendrir et livre les voyous à la justice… mais uniquement parce que c’est
Noël !
Dans l’histoire suivante, Venom est officiellement déclaré
ennemi public numéro un après que la police ait retrouvé plusieurs cadavres
déchiquetés avec la cervelle en moins. Une signature qu’ils attribuent aussitôt
au symbiote, et toutes les forces spéciales se déchaînent à sa poursuite. Bien
sûr, Eddie est innocent et même totalement inconscient de ce qui se trame,
mais les ordres sont de tirer à vue et personne ne lui fera de cadeau ! En
réalité, Venom est lui-même la proie d’un mangeur de symbiote venu du fin fond
de la galaxie pour le dévorer ainsi que tous les autres symbiotes qu’il pourra
trouver. Et sur notre pauvre planète bleue, il y en a déjà pas mal ! Mais
grâce à l’aide involontaire de la police et de jeunes skaters des rues, Eddie
va réussir à retourner la faim de son prédateur contre lui et lui tendre un
piège mortel. Désormais libre à nouveau, Venom s’échappe mais reste une cible
prioritaire pour les forces de l’ordre…
Dans un nouvel interlude, nous retrouvons Scott Washington
qui s’efforce de faire régner la justice dans son quartier grâce aux symbiotes
ayant fusionné avec lui pour devenir Hybrid. Malheureusement ses agissements ne
sont pas passés inaperçus et le Jury se rend sur place pour le capturer et le
faire comparaître dans un procès où le verdict ne fait aucun doute… parce qu’il
est lié à quatre symbiotes plus profondément qu’aucun autre être humain, Scott
risque de mourir pour eux s’ils sont séparés ! Heureusement, les New
Warriors menés par Justice arrivent à temps pour empêcher cela et libèrent leur
ami. Tout va bien et désormais chacun a appris une grande leçon sur la nature
du Mal et sur ce qu’il est parfois nécessaire d’oublier pour faire le Bien.
Hybrid reste en vie, et il a du pain sur la planche !
Enfin, dans la dernière aventure proposée dans cet album déjà
bien dense, Eddie et son symbiote se séparent ! Suite à une crise de folie
meurtrière le symbiote décide d’abandonner son hôte préféré et de se mettre à
chasser en solo, faisant beaucoup de victimes sur son passage. Pendant ce temps
c’est un Eddie Brock complètement perdu et en manque qui est interné de force
dans un sanatorium où un psychiatre dément va pratiquer sur lui d’horribles
expériences pour tester le lien qui l’unit encore au symbiote, quelque part là
dehors. Mais à toute chose malheur est bon : Eddie découvre que son
symbiote souffre ‘’simplement’’ d’un manque hormonal car, refusant de dévorer
son hôte comme le reste de son espèce le fait habituellement, il ne se nourrit
pas comme il le devrait. Après s’être évadé et avoir retrouvé son autre après
un combat très musclé dans les égouts, Eddie fait la paix avec sa moitié et
redevient enfin Venom… et il a encore beaucoup de justice à rendre sur son
chemin !
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Voilà qui termine cet album, pas plus massif que les
précédents de cette collection mais qui contient vraiment beaucoup de développement
pour les personnages principaux. Qu’il s’agisse d’Eddie ou de Scott Washington
(meilleur personnage secondaire ever) tout est vraiment très détaillé et l’accent
est mis un maximum sur l’historique et le vécu de chacun pour que le lecteur n’en
perde aucune miette.
Concernant le dessin c’est malheureusement très inégal :
le premier récit notamment est franchement moche il faut bien le dire, c’est le
syndrome classique de surcompensation que l’on a pu connaître durant les années
’90 et qui nous offrait des designs déformés par les muscles ou au contraire la
finesse de tel ou tel personnage, même de simples humains. Il en fallait
toujours plus, toujours plus gros, énormes et secs dirions-nous aujourd’hui.
Heureusement, cette période est passée assez rapidement. Quoi que…
Le reste de l’album est de bonne qualité cependant et on ne
regrette pas cette lecture et cette plongée de plus en plus profonde dans les
angoisses et la psychologie brisée et vacillante d’Eddie Brock. On découvre
ainsi, si on ne le savait pas encore, que son attachement à son symbiote est
vraiment bien plus fort qu’on ne le pensait, il s’agit véritablement d’une
relation entre deux êtres, l’un ayant besoin de l’autre et vice versa. C’est
assez beau, même si ça reste très sanglant et dérangé.
Bref, un album pas vraiment équilibré dans tous les sens du
terme, avec un dessin qui laisse à désirer pour la première histoire mais les
artistes suivants s’améliorent nettement ce qui donne le courage de poursuivre
la lecture jusqu’au bout. Bientôt nous ferons notre entrée dans les années
2000, mais avant cela il reste encore une dernière petite compilation à se
mettre sous la dent. Vous en reprendrez bien un peu n’est-ce pas ? A la
prochaine !
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