Nous débutons ce volume par une histoire mettant en scène
notre symbiote préféré, Venom, associé à Wolverine dans la traque d’un
dangereux mutant capable de changer d’apparence ! Le mutant en question ayant
grandement énervé nos deux affreux, il a peu de chances de s’en tirer, encore
faut-il que Venom comme Wolverine soient capables de modérer leur mauvais
caractère pour faire équipe suffisamment longtemps et survivre à une chasse à
travers le tissu extra-dimensionnel.
Juste après, Eddie Brock et son autre auront affaire à toute
une unité d’élite du SWAT qui le traque jusque dans les égouts pour le mettre
en état d’arrestation. Venom n’étant à ce moment pas au mieux de sa forme, il
finit par être capturé et trainé en justice pour le meurtre supposé d’un policier
durant ses premiers temps, ainsi que tout un tas d’autres charges. N’ayant pas
les moyens de s’offrir un avocat, Eddie risque la peine capitale… mais Matt
Murdock, alias Daredevil, compte bien s’interposer ! Le procès est
intense, avec l’intervention pour la partie civile de Carnage lui-même comme
témoin. Le psychotique a bien vite fait d’inventer une histoire sordide à
propos de son ancien colocataire de cellule, mais Murdock flaire aussitôt le
mensonge et le prouve dans la foulée. Carnage s’énerve alors suffisamment pour
que le bêtabloquant dans son organisme ne puisse plus faire effet et son
symbiote s’invite lui aussi à la partie ! Venom intervient à son tour, et
c’est une massive et musclée interruption du procès qui a lieu, avec l’arrivée
du SWAT à nouveau et deux super-héros en plus, puisque Spider-Man est lui-même
venu témoigner en faveur de la défense ! Sitôt le combat achevé et Carnage
replacé en détention d’où il n’aurait jamais dû sortir, la Cour se voit
notifier par le Gouvernement la suspension définitive des poursuites contre
Venom, s’il accepte de redevenir Eddie Brock devant tout le monde et s’il
accepte surtout de suivre un mystérieux agent de l’État qui semble avoir une
belle proposition à lui faire…
C’est désormais chose faite et actée : Venom devient un
agent secret au service des États-Unis ! Ses premières missions sont,
évidemment, des bains de sang monstrueux et cela donne matière à réfléchir au
commandement, qui décide de lui implanter une bombe dans la poitrine pour le
tenir en respect. La prochaine mission est en effet des plus délicates… il faut
qu’Eddie Brock aille livrer personnellement une rançon faramineuse à un
savant-fou de l’ex-Union Soviétique qui menace de répandre une toxine mortelle
dans l’atmosphère. Eddie parvient à s’introduire dans la base ennemie sans
grande difficulté mais sa couverture doit sauter très rapidement car le Dr. Yes
confirme les pires craintes des généraux. Le seul moyen de le vaincre est d’envoyer
une tête nucléaire droit sur sa base ! Venom a donc le droit de se lâcher
comme jamais et de se frayer un chemin vers la liberté juste avant l’explosion,
mais il vient de se créer un redoutable ennemi qui ne manquera pas le prochain
rendez-vous…
Dans un petit interlude nous suivons un Eddie Brock d’un
autre temps, un jeune journaliste idéaliste qui désire plus que tout montrer la
Vérité à ses lecteurs, dans un monde où celle-ci n’a que peu de valeur. Lorsqu’il
tombe sur une entité extraterrestre semant la désolation sur son passage, Eddie
n’attend pas un seul instant et fonce au-devant du scoop, mais ce sera une
douche bien froide qui le réveillera. L’humanité n’aime pas ce qui la dérange,
ce qui la choque, encore moins sur sa propre planète. Le scoop d’Eddie est
enterré, ainsi que son sens moral.
Nous retrouvons ensuite notre cher Venom pour une nouvelle
mission des plus délicates, confiée par les huiles du Gouvernement. Il doit
rester incognito et protéger de son mieux un dictateur Sud-Américain venu à New
York pour dévoiler au monde entier sa profession de foi et sa vertu. En effet,
l’homme clame avoir changé et être conscient des crimes qu’il a pu commettre,
et surtout qu’il a la volonté de changer tout cela. Bien vite cependant son
passé le rattrape et une bande de terroristes s’en prend à la foule rassemblée
dans l’église où se déroule son discours. Venom doit intervenir pour le sauver
avant que ça ne tourne mal… mais quand le Ghost Rider en personne s’en mêle, il
va forcément y avoir de la casse ! On découvre alors que les apparences
sont très souvent trompeuses et qu’il faut bien faire attention à la personne
en qui on place sa confiance…
Puis, une nouvelle mission est fixée à celui que l’on peut
appeler l’agent top-secret Venom : faire en sorte que Jonah Jameson ne
sorte pas un article très défavorable dans son journal, le Daily Bugle. Mais il
est possible que Venom ait mal interprété le jargon du monde de l’espionnage,
car sa solution est radicale : il va tuer Jameson ! Heureusement,
Spider-Man se trouvait au bon endroit et au bon moment… mais pas en grande
forme. Peter se remet tout juste d’une maladie, affaibli, et il doit non
seulement sauver la peau de Jameson mais aussi combattre Venom de toutes les
forces qu’il lui reste s’il veut empêcher un assassinat pur et simple. Devenant
lui-même la cible de Venom, Spidey pourrait bien ne jamais s’en sortir… jusqu’à
l’intervention de Mary-Jane qui détourne l’attention de Venom juste le temps qu’il
fallait pour que son mari reprenne des forces et ne se lance à fond dans la
bataille ! Pendant ce temps l’agent Smith, le superviseur de Venom, prend
Jameson en main et le met en sécurité. Venom sort de l’affrontement avec
difficulté, ayant bien failli y rester pour de bon face à un Spider-Man
déchaîné. Apparemment, le Gouvernement aurait tout intérêt à revoir le contrat
passé avec Eddie...
Enfin, dans les trois derniers chapitres de cette
compilation, nous assistons à l’affrontement final entre Venom et Spider-Man !
Alors que Venom allait être exécuté par ses anciens commanditaires, après le
fiasco de l’affaire Jameson, il parvient à s’échapper et remonte à la surface,
juste à temps pour tomber sur une parade dont il prend la tête pour dévoiler au
monde entier les secrets du Gouvernement en direct-live. Spider-Man arrive
quant à lui juste après l’armée et les forces spéciales, mais personne ne
semble en mesure d’arrêter Venom, ivre de rage comme jamais. Spidey se jette
alors dans la bataille, mano a mano, un face à face terrifiant avec l’un de ses
pires ennemis, qui ne pourra se solder que par la disparition totale de l’un d’eux.
Peter sait que c’est peut-être un aller simple, mais il n’a pas le choix et il
met toutes ses forces en jeu… pour réussir enfin à mettre Venom K.O. pour le
compte. Grâce à lui, le symbiote est totalement détruit et Eddie Brock emmené
en détention pour être jugé, cette fois, jusqu’au bout. Ainsi en a-t-on fini
avec le terrible Venom…
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Ou pas. En effet, même si le petit mot à la fin de l’album
nous laisse penser que c’était bien le chapitre final de l’épopée de Venom chez
Marvel, il y a toujours une petite note d’espoir pour les fans du personnage.
Le symbiote a déjà été déclaré mort par le passé et est pourtant toujours
revenu vers Eddie. Tant que celui-ci est en vie, quelque part, il existe un
risque que Venom ressurgisse. Et si ce n’est pas forcément aux commandes de sa
propre série comme auparavant, ce sera en tant qu’ennemi redoutable pour le
Tisseur !
Cette dernière compilation des aventures de Venom dans les
années ’90 (1997 pour être précis) nous entraîne donc dans différentes
directions. Au début je dois l’avouer j’ai encore eu beaucoup de mal avec le
style bien trop caricatural de Joe St. Pierre, que je trouve très laid et inharmonieux. Mais ensuite, les dessinateurs font des progrès pour rendre le
scrip de Larry Hama plus agréable à l’œil, ce qui n’est pas peu dire. Ma partie
préférée commence avec l’affaire Jameson, mais évidemment le plus beau morceau
revient sans aucun doute à l’affrontement final avec Spider-Man dans les rues de
New York scandalisées et effrayées. C’est vraiment l’un des meilleurs styles de
dessin que l’on peut trouver à cette période chez Marvel comme chez les
indépendants, ça frise le niveau de l’époque de Michael Turner. Grand merci à
Mark Pajarillo pour ces efforts qui rehaussent considérablement le niveau.
J’ai vraiment apprécié cette dernière partie, et même si
évidemment on connaît tous la suite des événements (évidemment que Venom n’allait
pas disparaître comme ça voyons…) c’est un bon point final à ses aventures en
solo. La période choisie est aussi très importante : en 1997, la plupart
des super-héros sont portés disparus, pour ne pas dire considérés comme morts,
après le désastre mondial de Onslaught.
Les mutants ne sont pas vraiment portés dans le cœur des gens normaux à ce
moment-là, donc il reste peu de vrais héros encore en fonction. C’est justement
le bon moment pour un vilain comme Venom pour passer du bon côté de la loi, ou
du moins essayer avec un peu de casse au passage. Heureusement, on finit par
voir clair dans cette histoire et le vrai héros apparaît pour mettre fin à
cette mascarade.
Mascarade qui, pourtant, était purement visionnaire déjà à l’époque.
Rendez-vous compte, en 1997 nous avons déjà eu un Agent Venom, bien avant que
Flash Thompson ne récupère le symbiote et ne serve les États-Unis à son tour
comme élément paramilitaire. Au final, rien de ce que nous avons pu lire ces
dernières années n’aurait été rendu possible sans cette petite aventure de
quelques chapitres l’espace d’une seule et même année fatidique. Comme quoi,
les auteurs même de nos jours trouvent toujours de l’inspiration dans le passé !
Rassurez-vous, nous retrouverons donc Venom très bientôt pour
son entrée en fanfare dans les années 2000, mais avant cela petite récréation
chez DC ! A la prochaine !
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