Dans ce petit recueil, Delcourt nous permet de consulter six nouvelles de l'autrice Mari Okazaki parues à différents moments de sa jeune carrière. Le Cocon est d'ailleurs tout simplement le titre de la première nouvelle, qui nous présente une jeune femme victime de solitude extrême et qui passe le plus clair de son temps chez elle, dans un petit studio dont elle ne sort pratiquement jamais, alors que dehors l'Hiver fait rage.
Je pourrais vous résumer chacune de ces nouvelles comme je le fais d'habitude, mais je trouve qu'ici exceptionnellement ça ne servirait pas les intérêts du recueil. Cet article sera donc un peu plus court que d'ordinaire, et servira principalement d'idée-conseil de lecture à vous recommander. Comme vous le savez désormais, Mari Okazaki a un faible pour les histoires d'amour, en général à l'adolescence ou à l'époque des études supérieures, et pour le phénomène des kogaru, ces Lycéennes qui ne se laissent pas marcher sur les pieds mais qui cultivent aussi un côté très malicieux et faussement innocent.
On retrouve donc dans cinq de ces six nouvelles des personnages de cette catégorie, évoluant la plupart du temps dans un monde d'adultes où bien souvent elles subissent l'éloignement dans leur vie de couple ou bien recherchent ardemment la compagnie de quelqu'un sans oser l'aborder. On pourrait qualifier certains de ces petits récits de naïfs ou même niais, mais il n'en est rien en réalité. Ce sont à chaque fois des portraits assez saisissants d'une société japonaise où la jeunesse se sent mal dans sa peau, particulièrement quand on est une fille, et où elle ressent une grande pression pour sa vie future, le poids des traditions tout comme l'impératif de ne pas rester seule.
Cela donne des moments assez touchants je dois dire, des petits moments volés de vie quotidienne et de réactions spontanées de filles amoureuses déclarées ou transies. Lycée, fac, vie professionnelle, trois catégories de relations et d'évolutions de caractère pour de jeunes femmes dynamiques qui cherchent le réconfort ou tout bêtement de la compagnie dans une vie bien terne et solitaire.
La sixième nouvelle se déroule dans le passé, à l'époque Heian, et est assez unique par rapport aux précédentes. Il s'agit d'une princesse sauvée de justesse d'une attaque ennemie par un jeune seigneur et ses hommes, alors qu'elle effectuait un déplacement en campagne. Complètement subjuguée par la beauté de ce seigneur de guerre, la princesse va développer une véritable obsession pour lui, obsession qui ne s'arrêtera pas même après la mort dudit seigneur. C'est beau mais assez macabre aussi, une passion extrême qui confine à la folie et qui ne peut déboucher que sur le malheur.
Mari Okazaki nous montre ici l'étendue de son répertoire de prédilection et de son talent pour représenter les scènes quotidiennes, la facilité avec laquelle elle parvient à se mettre dans la peau de ses personnages et à mettre en scène leurs interactions et bouleversements sentimentaux, même dans l'extrême. Le plus souvent c'est joyeux, un rien trop sage, mais quelques fois ça peut finir par une catastrophe et un deuil, une autre forme d'amour d'ailleurs.
Je vous conseille cette lecture pour vous faire une idée du style de cette mangaka, c'est à mon sens l'idéal car en un seul petit tome vous avez un très bon aperçu de ce qu'elle a à offrir ! Pour ma part, je termine avec ce recueil ma redécouverte d'une autrice que j'ai mis du temps à apprécier, et dont j'attends maintenant avec grand intérêt les prochaines œuvres !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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