vendredi 7 février 2025

La V.O. du vendredi n°279 : Wonder Woman by John Byrne tome 1 (DC Comics - Mai 2017)


Diana a été trahie par les siens, et aujourd'hui elle tente de remettre sa vie sur les bons rails et en partant sur de nouvelles bases, peut-être plus saines. Tout juste arrivée dans la ville de Gateway City, en Californie, Wonder Woman ne passe toutefois pas inaperçue et intervient aussitôt qu'un crime est commis, comme un braquage de banque par deux chars d'assaut blindés et des criminels dotés d'armes lourdes. D'où viennent ces technologies et qui les leur a fournies ? La question sera creusée et trouvera rapidement une réponse en la personne... de Darkseid !


Le maléfique seigneur d'Apokolips est sur Terre avec un réseau dormant de fournisseurs d'armes en tous genres auprès des malfrats qui font appel à ses services, mais son but principal était bien d'attirer l'attention de Wonder Woman dont il a besoin pour poursuivre l'une de ses petites expériences. Darkseid souhaite ardemment savoir où se trouvent les dieux de la Terre, plus particulièrement ceux dont Diana tient ses dons, afin sans doute de voler et d'absorber leur puissance, qu'il dit être sienne depuis toujours en tant que Néo-Dieu.


Ne croyant absolument pas en la seule parole du tyran cosmique, Wonder Woman parvient à se libérer et se rend sur Themyscira après un rapide passage par Apokolips, mais elle n'y trouve que cendres et ruines de toutes parts. Les troupes de Darkseid sont déjà sur place et assiègent les Amazones, qui cependant font soudain preuve d'un nouveau courage en apercevant leur princesse se porter à leur secours. Les pertes sont lourdes des deux côtés, mais si les Amazones survivantes ne peuvent que pleurer leurs nombreuses disparues lors de ce conflit sanglant, Darkseid lui est capable de ressusciter ses légions à volonté, disposant de leur vie et de leur trépas comme bon lui semble. Mais le dieu sombre est magnanime, et il accepte dans sa mansuétude de remettre le reste de cette guerre à une autre fois, laissant Diana impuissante face à tant de cruauté.


Après avoir réalisé le rituel du bûcher funéraire pour ses sœurs, Diana refuse de reprendre la couronne de Themyscira et la laisse à plus compétente qu'elle en la matière, préférant rejoindre son nouveau foyer à Gateway City. Engagée au Musée d'Archéologie en tant que spécialiste du monde Antique, la princesse des Amazones continue à combattre différentes menaces qui surviennent les unes après les autres, principalement suite à de nouvelles fouilles et découvertes arrivant au Musée. Mais quand Morgane Le Fay tente de drainer l'immortalité de plusieurs personnages-clés de cet univers pour raviver la sienne, Wonder Woman devra unir ses forces avec celles du Phantom Stranger et du démon Etrigan afin de vaincre la maudite sorcière en la prenant à son propre jeu.


Par la suite, alors que la situation semble s'être calmée sur les fronts récents, Diana est soudain confrontée à l'apparition de Flash dans sa ville d'adoption, causant de nombreux dégâts sur sa route. Puis, une fois attrapé par le Lasso de Vérité, le Bolide disparaît en myriades de lumières disparates. Même chose plus tard après une attaque de Sinestro, supposé mort depuis un moment, sur un hélicoptère de police, attirant ainsi Diana à sa poursuite pour un combat réglé d'avance. Il apparaît bien vite à l'héroïne que ses deux récents adversaires n'étaient en fait que des clones faits de lumière solide, comme un genre d'hologramme ayant pris forme et contenance et copiant les pouvoirs de ceux dont il possède l'apparence.


Dans un laboratoire non loin, le Dr. Lazarus ne peut que constater que ses efforts pour sauver la vie de son jeune fils sont vains et n'aboutiront jamais. Seul face au trépas de son enfant chéri et à la double culpabilité d'avoir causé sa mort et de n'avoir pas su l'en sauver, Lazarus a conçue une sorte de sauvegarde informatique consciente de son fils, à qui il a laissé ses appareils holographiques et toutes ses données afin de le distraire et de l'occuper le temps qu'il lui fabrique un corps adapté où le télécharger. Mais l'enfant, ou plutôt cette conscience virtuelle, s'est pris au jeu et a décidé d'explorer les fichiers des super-héros et de leurs combats, croyant avoir affaire à une nouvelle sorte de jeu-vidéo et ne parvenant pas à réaliser que ses constructions holographiques sont bien réelles et causent de vrais dégâts.


La dernière en date, cependant, devra faire réfléchir tout le monde sur les conséquences d'une telle folie. Ramenant un avatar de Doomsday dans le monde réel, l'adolescent livre un combat sauvage et acharné contre Wonder Woman et Champion, un nouveau héros apparu récemment. Rien ne semble en mesure d'arrêter cette reproduction de la créature ayant tué Superman lui-même il y a encore relativement peu de temps de cela, et pour la première fois Diana semble ne pas pouvoir livrer ce dur affrontement jusqu'au bout, abattue par le déchaînement de puissance brute ne faisant qu'augmenter avec le temps.


Grâce à l'aide de la mystérieuse Wonder Girl, une adolescente de sa connaissance que Diana a pris sous son aile pour la former aux arts de combat des Amazones, une diversion suffisante est créée pour que Wonder Woman parvienne à reprendre le dessus de justesse, au moment-même où le Dr. Lazarus met enfin un terme à l'existence de son programme-fils, horrifié par ses agissements et sa propre perte de repères, aveuglé qu'il était par son chagrin. Les choses auraient pu très mal tourner ce jour-là, mais fort heureusement il y a eu plus de dégâts matériels que de vies directement menacées en dehors des héros, et le moment est venu de célébrer la victoire.


Mais de son côté, un ancien ennemi acharné de Wonder Woman attend toujours son heure et tente une petite escapade loin de sa cellule capitonnée, afin de tourmenter l'esprit fragile de l'une de ses victimes et d'en tirer force et jouissance. Mal lui en prend, car la jeune femme dont il pourrit les nuits est capable de discerner le rêve de la réalité et elle parvient à en retirer suffisamment de puissance pour détruire le lien qui unissait son esprit à celui de son bourreau, dont le corps catatonique est retrouvé par ses gardiens non loin de la prison où il croupissait.


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En 1995, DC Comics demande à John Byrne, alors auréolé de toute sa gloire des années '80, de reprendre la série Wonder Woman au numéro 101 et de reproduire le miracle éditorial de son travail sur Superman quelques années plus tôt, donnant ainsi un tout nouveau souffle à la super-héroïne qui semblait en avoir grand besoin elle aussi.


Ce premier album rassemble les quatorze premiers chapitres du run de Byrne sur le personnage de la Princesse des Amazones, retravaillant son caractère et ses aptitudes pour en faire une digne adversaire des forces du Mal sous ses différents visages, de simples accidentés de la vie jusqu'à Morgane Le Fay ou même Darkseid en personne ! Et sans l'aide de Superman, avec qui elle semble légèrement en froid comme avec le reste de la Ligue d'ailleurs, Diana parviendra à avoir le dessus sur la redoutable créature sauvage qu'est Doomsday, ou plutôt une réinterprétation de celui-ci, toute aussi violente cependant que l'original.


Le dessin est bourré d'énergie, les couleurs de Patricia Mulvihill accompagnant à merveille le trait sûr et expérimenté de John Byrne, qui après avoir travaillé chez Marvel sur She-Hulk retrouve ici un personnage féminin on ne peut plus fort et emblématique chez la concurrence. De quoi lui donner des ailes et lui permettre d'explorer les différents mythes de l'univers DC à cette époque de refonte profonde et de recherche d'identité sortant du lot.


Il sera souvent fait mention de Superman, de sa mort ainsi que de sa collaboration dissimulée avec Wonder Woman pour tendre un piège à Darkseid précédemment, mais qu'on se le dise ici John Byrne ne s'intéresse presque exclusivement qu'à Diana et lui offre tout le loisir de démontrer ses immenses pouvoirs et connaissances, la confrontant à des ennemis dignes d'elle et de sa prestance autant que de son charme. L'auteur et artiste a les coudées franches pour refaire de Wonder Woman un personnage-clé de DC Comics, avec laquelle il faudra compter à l'avenir et dont les fans sauront suivre assidûment les nouvelles aventures. Pari gagné haut la main en ce qui concerne ce premier tome selon moi !


La collection au format deluxe de DC est la même que ce que l'on connaît récemment pour les séries Poison Ivy ou WildC.A.T.S. par exemple, ou même les beaux albums reliés des récits DC Pride depuis quelques années. Un ajout très intéressant à toute collection et toute bibliothèque, à l'instar de celle du Congrès Américain, et un run d'exception une fois encore pour Byrne dont il me tarde de découvrir la suite !


Ah oui, dernier point sur le confort de lecture : allez-y sans la moindre appréhension ça passe vraiment tout seul et l'histoire est très facile à suivre ! Si ça ce n'est pas du service client soucieux de bien faire... Diana méritait bien ces efforts !

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