lundi 8 août 2022

Docteur Fatalis - Serment de loyauté (Panini Comics - Juin 2021)


Victor Von Fatalis n'est plus le souverain de Latvérie. En fait, ces derniers temps il n'est plus grand chose, à part un vagabond lancé sur les routes du Sud des États-Unis en compagnie d'un Kang le Conquérant plutôt taquin, à la recherche du moyen de regagner et son trône et son innocence. Pour ce faire, l'ancien tyran doit acquérir une arme tellement redoutable que personne n'osera le menacer par la suite, une arme cosmique pour laquelle rien n'est impossible. Une arme dont Kang lui-même aimerait bien s'emparer dès que possible dans le dos de son potentiel ancêtre...


Une fois cette étape achevée, Fatalis prend contact avec Reed Richards et lui expose sobrement un plan minutieusement pensé et calculé afin de résoudre pour de bon la crise lunaire et faire disparaître le trou noir qui menace la planète toute entière. Avant cela toutefois, le monarque déchu doit rentrer au pays et reprendre la place qui lui revient de droit, tout en se lançant dans une vaste campagne d'épuration au sein de son propre parti de fidèles et loyaux sujets. Car il en est certain à présent, la Symkarie n'a pas agit seule et quelqu'un parmi ses proches conseillers a trahi. Le coupable sera débusqué et puni à la hauteur de son crime, un châtiment exemplaire qui attend aussi les Symkariens qui subiront une guerre totale menée par Fatalis pour annexer le pays et soumettre sa population, avec la bénédiction du reste du monde.


Quand vient enfin le temps de l'apaisement et de mettre en application le plan de Victor pour résorber le trou noir lunaire, le Docteur Fatalis se lance seul en compagnie d'une cohorte de Fatalibots à l'assaut du problème, sûr de lui et de ses calculs. Cette fois, les choses ne peuvent que fonctionner à la perfection, tout a été vu et revu et rerevu des dizaines de fois si ce n'est davantage, aucun grain de sable ni aucune place au hasard même le plus ténu. Mais, sans le vouloir, Richards va instiller le doute dans l'esprit de son grand rival de toujours, qui commettra ainsi l'erreur fatidique tant redoutée et se retrouvera aspiré dans un monde alternatif où son alter-ego est devenu le garant suprême d'une paix universelle entre tous les peuples et tous les mondes.


Ayant du mal à en croire ses yeux, le Fatalis-616 est amené à visiter cette réalité parallèle, et surtout à prendre une leçon de vie et d'humilité de la part de son double local. Une leçon qui, malheureusement, ne portera pas vraiment ses fruits et causera plus de mal que de bien dans l'esprit du tyran, qui rejette finalement en bloc toutes les possibilités d'un tel avenir et le fait clairement savoir à son retour sur la Terre-616. Ainsi, Fatalis aurait pu devenir un être de bonté et un fervent défenseur de la paix, mais il a préféré sciemment se poser comme le champion du Mal et guerrier insatiable, tout cela à cause d'une trop vieille rancœur...


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Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mais j'adore le personnage du Docteur Fatalis chez Marvel, c'est un méchant tellement important et surtout avec une profondeur de caractère et de psychologie que j'ai rarement vue ailleurs. Ici, sous la plume de Christopher Cantwell, on découvre tout le potentiel inexploité du tyran de Latvérie, tout ce qu'il serait capable d'accomplir s'il s'en donnait vraiment les moyens et surtout s'il se faisait davantage confiance.


Car la grande tragédie de ce personnage torturé, c'est qu'il doute en permanence, de tout, y compris de lui-même ce qui est le plus grave et inadmissible à ses yeux. Il rejette d'ailleurs très souvent la faute sur les épaules de Reed Richards, en faisant ainsi l'incarnation de toutes ses rancunes et ses erreurs, refusant jusqu'au bout de reconnaître qu'il a peut-être lui-même eu tort en certaines occasions. Chose qui arrive ici d'ailleurs, une première à mon sens et c'était un vrai plaisir de le voir enfin admettre une réalité évidente qu'il s'efforçait de nier depuis trop longtemps. Mais bon, au final il redevient bien vite ce qu'il a toujours été, un être d'une telle insécurité pour lui-même qu'il en devient dangereux pour le reste du monde. Plutôt que de faire face à ses tourments ou, pire, de demander de l'aide, Victor Von Fatalis préfère sombrer avec dignité et emporter le reste de l'humanité avec lui s'il le faut, car il est le Docteur Fatalis.


La mini-série est donc achevée en ce qui concerne l'édition française de Panini, mais il me semble qu'en V.O. il y a encore quelques suppléments, je vous invite à vous renseigner là-dessus car peut-être pourrions-nous avoir un troisième tome un beau jour si l'on fait suffisamment attention à ce genre de choses. Le dessin de Salvador Larroca est brillant et totalement à la hauteur du scénario, j'ai envie de dire que les artistes se sont bien trouvés et c'est vraiment très agréable à constater au milieu d'une surproduction qui laisse trop souvent à désirer de nos jours. Des histoires comme celle-là, j'en veux à la pelle !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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