Couverture régulière par Sun Khamunaki |
Alors qu'elle survole les ruines de la cité maudite de Dis, au cœur des Enfers, Hellwitch est soudainement attaquée par un chasseur de prime lui aussi doté d'ailes, et ce n'est pas le moindre de ses talents. Hybride d'ange et de démon, Atrocitas s'est fait un véritable plaisir de traquer la sorcière infernale pour la battre comme plâtre avant de l'emmener là où le nouveau Conseil des Anciens la veut, en prison pour ses crimes et son impiété !
Condamnée sans autre forme de procès à moisir pour l'éternité dans les entrailles du vers géant Nidhogg, endormi depuis fort longtemps, Hellwitch est torturée presque jour et nuit par la gardienne en chef de cet antre du vice où pourrissent les démons comme les Natifs de l'Enfer, surveillés en permanence par des gardes Damnés qui profitent de la moindre occasion pour assouvir leurs fantasmes de violence. Exclusivement féminine, la population de cette prison d'un genre très spécial est aussi privée de toute forme de magie grâce à des colliers reliés à l'énergie du vers, une énergie qui file tout droit entre les mains des Anciens pour de sinistres usages.
Faisant rapidement connaissance tant avec ses geôliers qu'avec sa codétenue, la sorcière est prise pour cible par une démone particulièrement puissante et retorse qui entend bien la faire ployer sous son joug de terreur durant l'éternité qu'elles auront à passer ensemble, avec la permission des gardiens semble-t-il. Toutefois, même rossée de la pire manière, Hellwitch ne perd pas de vue son objectif premier, ni sa fierté, malgré toutes les humiliations qu'elle subira. Elle obtiendra vengeance !
Parvenant finalement à distraire l'un des matons pour lui dérober son arme en métal maudit, Hellwitch fomente ensuite une véritable émeute dans toute la prison, suffisamment de bruit et de désordre pour passer inaperçue et entreprendre la prochaine étape de son plan d'évasion : réveiller le grand vers. Un plan conçu par pure folie, qui ne pourrait faire aucune survivante parmi les détenues... sauf celle qui possède des ailes pour s'échapper juste à temps, une fois ses entraves retirées à l'aide du même métal maudit. Emportant Lilim, la favorite de la gardienne en chef, avec qui elle a développé une attirance très forte, Hellwitch triomphe de son premier tourmenteur Atrocitas et l'envoie pourrir dans la gueule de Nidhogg, qui savoure son énorme repas.
Mais là encore, l'évasion en elle-même n'était que l'avant-dernière partie d'un plan conçu bien à l'avance, destiné à permettre une seule et unique chose : l'ouverture d'un portail vers le monde des mortels, la Terre, portail à travers lequel Hellwitch a bien l'intention de passer pour poursuivre sa traque de sa pire ennemie, la seule à l'avoir jamais battu réellement sur son propre terrain : Lady Death ! Et pour permettre l'activation de ce portail, il faut du sang, le sang d'un membre de la caste des Anciens... dommage pour Lilim, qui ne servira que de canal en se vidant de toute sa substance, elle qui rêvait simplement de liberté. Désormais, grâce au savoir ancestral enseigné par Séance, Hellwitch est bel et bien de retour et elle compte s'en prendre à Lady Death le plus tôt possible !
---
C'est le troisième chapitre des aventures en solo du personnage de Hellwitch, grande antagoniste de Lady Death sous le giron de l'éditeur Coffin Comics créé par Brian Pulido pour reprendre le contrôle de sa principale création artistique, laissant les autres à Dynamite par exemple. Toujours dessinée par Ed Benes et Diego Bernard, sur un scénario écris à quatre mains par Brian Pulido en personne et Mike MacLean, la série Hellwitch atteint des sommets dans les domaines de la violence, de l'horreur et du sexe, même si ça reste relativement sobre comparé aux œuvres totalement pornographiques que l'on peut trouver dans certains milieux indépendants ou underground.
C'est surtout très bien dessiné ET édité, une chose rare, mais pour le prix de 7,99$ l'édition standard on ne pouvait pas s'attendre à moins, et le fait est que le public est plutôt bien servi. Même si l'histoire en elle-même ne vole pas très haut, ça reste une bonne partie de plaisir, comme regarder un film d'horreur pour adultes alors que l'on n'a pas tout à fait le droit, un plaisir coupable en somme. Du reste, et je le répète encore et encore à chaque fois que je parle d'un comic-book venant de chez Coffin, ça me paraît assez important de montrer à Brian Pulido et son équipe favorite que le public est bien au rendez-vous de ses nouvelles histoires, et surtout que cela l'encourage à en écrire d'autres plus vite si possible !
Quand Lady Death a enfin pu être éditée de nouveau par son créateur, ça devait être un grand moment de joie et de retrouvailles, même si le casting était loin d'être complet. Heureusement que l'auteur est un esprit assez fertile et qu'il a su réadapter les concepts de ses anciens personnages pour se réapproprier leurs principales caractéristiques et en donner de nouvelles versions à combattre pour son héroïne mythique.
Hellwitch est aussi, et ça on le passe un peu trop souvent sous silence, une véritable nouvelle icône de la culture LGBTQIA+, même si sous un jour assez vil cela va de soi. Comme pouvait l'être son ''ancienne version'' Purgatori à l'époque, Hellwitch sert de pendant moral à Lady Death et aussi d'incarnation d'un esprit totalement libre, libéré de tous les jougs, de tous les codes, pour ne vivre que sa propre vie envers et contre tout, quitte à y sacrifier son âme, si tant est qu'elle en possède une. Un personnage féminin fort, emblématique de toute une culture tirant sur le Métal, et qui ne demande qu'à s'épanouir davantage auprès de son public. Et visiblement, ça prend plutôt bien !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire