mardi 24 septembre 2024

Batman Infinite tome 2 - État de Terreur, 1ère partie (Urban Comics - Mars 2022)


Simon Saint a relâché le Diable sur Gotham City... et à présent, il s'en mord les doigts ! Batman est parvenu à échapper aux tortures de l'Épouvantail, mais son esprit semble compromis en profondeur et il a besoin plus que jamais de ses alliés les plus fidèles pour l'aider à reconnaître le réel du cauchemar.


Pendant sa captivité, le Chevalier Noir a semble-t-il perdu totalement le contrôle de la situation ainsi que de sa ville. Le Magistrat, ce système de surveillance armée extrême créé par Saint, a été déployé dans tout Gotham pour arrêter les rebelles anti-sociaux du collectif Unsanity, dont fait partie Miracle Molly. Cette surdouée en protocoles informatiques de pointe s'échine à mettre à l'abri tous les membres restants de son collectif, et pour cela elle est allée quérir l'aide de Harley Quinn, qui elle-même a demandé asile auprès de son ancienne amante Poison Ivy... devenue maintenant Queen Ivy, et possédant suffisamment de puissance pour faire s'écrouler tout Gotham en un battement de cœur si l'envie lui en prenait.


Constamment sur le fil du rasoir, Batman parvient néanmoins à reprendre pied et rassemble ses troupes, alors que le Magistrat accroît sa pression sur les citoyens de Gotham et qu'un nouvel Oracle remplace celui incarné par Barbara Gordon, en délivrant à tout le monde un flot ininterrompu de fake news effrayantes pour que chacun finisse par céder à la paranoïa la plus complète. Dans cette véritable poudrière qu'est devenue Gotham City, il suffirait d'une toute petite étincelle pour que la situation ne devienne catastrophique et totalement hors de contrôle.


Et c'est justement là qu'intervient le second cobaye de l'Épouvantail, Sean Mahoney, alias Peacemaker-01, le premier super-flic du Magistrat qui a hélas été capturé lui aussi et exposé à une très forte dose de la toxine phobogène de Crane ainsi qu'à des procédés de manipulation mentale jusque-là inédits chez le super criminel. Sean se croit attaqué de toutes parts, il revit sans cesse dans sa mémoire les pires moments de sa vie, tous les rejets dont il a été victime, et son esprit est en train de vriller jusqu'au point de non retour. Se mettant à attaquer des civils, ceux-là même qu'il est censé protéger, Mahoney est un arsenal ambulant qu'il faut neutraliser au plus vite avant que la nouvelle de sa folie soudaine ne fasse les gros titres.


A la fois Batman et Simon Saint tenteront tout leur possible pour récupérer Peacemaker-01 avant qu'il ne soit trop tard, et pour Saint même en utilisant des méthodes carrément illégales dont le Maire Nakano n'a bien sûr aucunement connaissance. Tandis que la police légitime de Gotham fait tout son possible pour calmer les esprits et gérer les crises de panique, c'est la folie furieuse qui se déchaîne dans les rues du centre-ville, là où toutes les parties se retrouvent et se combattent les unes les autres, sous le regard admiratif de l'Épouvantail qui savoure le chaos ambiant.


Même épaulé par ses meilleurs équipiers, d'hier comme d'aujourd'hui, Batman n'est pas du tout en mesure de faire face à cette nouvelle forme de menace, et doit se contenter de parer au plus urgent en espérant changer la donne à sa façon. Mais Crane n'a pas encore avancé tous ses pions, et la prochaine phase de son plan démentiel pour l'avenir de Gotham est sur le point de s'enclencher...


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Eh bien ça y est, nous y sommes nous entrons en plein dans le dur de l'événement majeur orchestré de main de maître par James Tynion IV dans l'ère DC Infinite, centré bien évidemment sur Gotham et la Bat-family. Après l'explosion de violence brute qu'avait été Joker War, c'est maintenant au tour d'une violence bien plus insidieuse, bien plus sournoise aussi, d'être mise en scène par un psychiatre dément pour qui toute une ville devient un gigantesque laboratoire à sa merci.


Tout cela part de l'aperçu du futur que nous avions eu dans les albums Future State Batman précédemment, un avenir dystopique très sombre où Gotham était totalement sous le contrôle du Magistrat et où porter un masque peut vous envoyer directement en prison sans autre forme de procès. Dans ce futur, Batman avait disparu, probablement mort au cours d'une mission des plus risquées, et c'était à ses anciens équipiers que revenait la tâche ardue de calmer les ardeurs du Magistrat tout en protégeant au maximum les civils des retombées de l'affrontement idéologique qui se jouait alors.


Retour dans le présent donc avec ce second tome de Batman Infinite, où ça y est le Magistrat est officiellement implanté dans Gotham... mais les choses sont très loin de se passer comme prévu. L'Épouvantail n'entend pas céder son emprise sur les esprits des citoyens aussi facilement, et il a encore pas mal de traumatismes à faire subir à ses chers cobayes involontaires. Simon Saint apparaît comme le grand perdant de toute cette histoire, sa propre force de police ultime se retournant contre ses ambitions, tandis que les justiciers semblent être le dernier vrai rempart qui empêche Gotham de sombrer définitivement dans la folie la plus complète.


Quid de l'autre grande force en présence, Queen Ivy ? Elle semble ne fonctionner que sur le principe de la colère, sourde et froide, et n'attendre que le moment de basculement idéal pour imposer sa propre force sur l'échiquier. C'est une Poison Ivy impitoyable et plus détachée que jamais de son humanité, chose que Harley fera tout son possible pour régler au plus vite avant que la colère ne prenne vraiment le dessus dans l'esprit de Pamela. Il suffirait d'un rien, là aussi, pour que tout s'écroule, littéralement...


Les dessins de Jorge Jimenez sont vraiment magnifiques, terrifiants à souhait quand on assiste aux hallucinations phobiques des patients de Crane, terrifiants aussi mais d'une autre manière quand on constate l'étalage de puissance armée brute dans les rues de Gotham avec la mainmise du Magistrat et de ses drones. Ivy est plus sexy que jamais mais elle aussi absolument menaçante, tandis que de son côté Batman fait pâle figure et paraît amoindri comme rarement. Physiquement et mentalement à bout, le Chevalier Noir va pourtant devoir dépasser ses propres limites une fois de plus s'il compte sortir sa ville des ténèbres dans lesquelles elle s'enfonce.


On notera aussi la présence d'un prologue qui nous explique davantage les origines du personnage de Miracle Molly, qui devient de suite assez attachante il faut bien le reconnaître malgré son détachement matériel. Le style de dessin pour ce chapitre oscille entre du Frank Miller et du Tim Sale, et ce n'est franchement pas pour me déplaire ! On peut donc dire dans l'ensemble que le scénario de Tynion IV est superbement servi par des artistes au sommet de leur forme, et que les gros moyens ont été mis sur cette série pour garder l'accroche du public après un enchaînement intensif d'événements dramatiques ces dernières années. J'attends la suite avec impatience, rien que pour voir comment les héros vont bien pouvoir sauver la situation cette fois-ci alors que tout semble bel et bien irrémédiablement perdu et que personne ne dispose de super-pouvoirs à la Superman pour réaliser un miracle de dernière minute !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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