L'avalanche aurait pu lui coûter la vie, surtout dans son état de fatigue, mais Batman s'en sort à nouveau et parvient également à sauver le Sphinx pour le remettre en prison, non sans avoir au préalable tenté de lui extirper toutes les informations qu'il possède sur la machination qui se joue à Gotham. Pendant ce temps, les super-vilains les plus emblématiques de la ville obtiennent de nouveaux jouets dérobés à la Bat-family, et comptent bien s'en servir pour semer le chaos et la désolation !
On découvre à cet instant que le mystérieux nano-virus qui a infecté de nombreuses personnes à Gotham, principalement des enfants, est en réalité une nouvelle conception du Chapelier Fou pour maintenir ses victimes sous son contrôle mental. Tetch a construit un émetteur surpuissant pour diffuser ses ondes cérébrales dans toute la ville, mais sera arrêté juste à temps par les alliés de Batman. Une fois cette menace écartée, il en reste malheureusement des dizaines d'autres à gérer.
Mais Batman pourrait bien avoir enfin une piste sur l'identité de son bourreau, une piste qui le conduit tout droit au repaire de Ra's al Ghul ! L'immortel pourrait en effet bien être le véritable cerveau derrière toute cette sombre affaire, en tout cas Batman en est persuadé et entend bien mettre fin au jeu tout de suite. Sauf que... Ra's est innocent. Lui aussi victime désignée par le manipulateur en chef de cette histoire, la Tête du Démon admet avoir refusé de participer au saccage de Gotham malgré l'invitation qu'il a reçu, et il encourage le détective à redoubler d'efforts pour démasquer le responsable avant qu'il ne soit trop tard. Leur propre confrontation aura bien lieu, mais ailleurs, plus tard.
Pratiquement anéanti moralement par cette nouvelle révélation, Batman ne sait plus où donner de la tête et laisse la situation lui échapper, tandis que ses alliés luttent sans relâche dans une ville de plus en plus dangereuse. Ses vieux ennemis ont tous un plan en branle, les autorités sont dépassées, et pour couronner le tout une émeute éclate à la prison de Blackgate, où Jim Gordon est toujours incarcéré. La police envoie aussitôt des unités d'élite sur place pour calmer le jeu et sortir l'ex-commissaire de là, juste à temps car le Pingouin profite de l'esclandre pour se faire la belle et rejoindre le nouveau camp formé par Catwoman et ses alliés issus de toute la pègre survivante.
Presque dépassé lui-même, Batman parvient enfin à mettre bout à bout les différentes pièces du puzzle gigantesque qu'il a sous les yeux depuis le début ! Il tombe cependant dans un piège tendu exprès pour lui par l'instigateur du complot, qui révèle enfin son vrai visage. Mais alors qu'il est sur le point d'y rester, le Chevalier Noir est sauvé par un autre comploteur, Lincoln March, de retour et bien vivant, également bien décidé à faire s'éteindre le legs de Batman et de la famille Wayne à Gotham. L'affrontement sanglant qui s'en suit est l'occasion pour les habitants de la ville toute entière de se soulever enfin contre leurs oppresseurs et de rallier la cause des forces de l'ordre ainsi que des justiciers qui se battent pour eux sans répit. Tout Gotham rejette en bloc la doctrine de March, qui ne parvient donc pas à triompher une fois encore de son ennemi et s'enfuit avant d'être capturé par la police. Les recherches pour le retrouver ne donneront rien, puisque c'est la Cour des Hiboux qui exercera sa propre vengeance sur le traître dans leurs rangs, de quoi faire regretter à Lincoln son immortalité...
Tout se termine donc ainsi, et Gotham renaît une fois encore de ses cendres, littéralement. Jim Gordon n'est plus commissaire et de nombreuses ressources ont été dissipées pour la Bat-family dans cette guerre apparemment sans fin, mais le pire a une nouvelle fois été évité de justesse et ça vaut bien tous les sacrifices du monde. De nouveaux joueurs sont entrés dans la partie, comme Spoiler ou encore Selina Kyle et sa nouvelle organisation mafieuse qui règne jalousement sur les bas-fonds de la ville. Un nouvel ordre s'impose, et Batman devra apprendre à faire avec. Pour l'heure, de nouvelles affaires l'attendent, et la ville compte toujours sur lui une fois la nuit venue.
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Scott Snyder et James Tynion IV mettent donc enfin fin à leur grande saga Batman Eternal qui aura fait couler beaucoup d'encre décidément, du début jusqu'au point final qui n'en est pas vraiment un. L'histoire se termine bien certes, mais il reste quelques inconnues dans l'équation, qui ne seront pas résolues avant plusieurs années encore.
Dans l'article sur le troisième tome j'émettais mes craintes concernant le grand final et la nature de la menace qui pesait sur nos héros, à savoir s'il s'agissait de quelque chose de redondant avec ce que l'on peut lire dans les pages plus récentes de Joker War du même James Tynion IV, mais au bout du compte ce n'est pas le cas donc soulagement ! Certes il y a des ressemblances assez frappantes, marquantes, mais les deux sagas sont bien distinctes l'une de l'autre. Je ne révélerai pas l'identité du vilain qui avait tout orchestré avant de se faire évincer par Lincoln March, car c'est une surprise de taille qui pourtant pouvait être devinée depuis un bon moment ! Chapeau aux différents scénaristes pour avoir su maintenir le mystère si longtemps.
Les dessins, comme toujours, sont tous très bons et sous la supervision d'une équipe de choc rassemblant pas mal de stars de chez DC à l'époque. On sent que l'éditeur a confié à Snyder une bonne partie de son capital confiance, qui fut bien utilisé pour une fois. Je me souviens avoir dit et entendu aussi que Scott Snyder avait un gros problème avec l'écriture de ses fins, ses histoires se révélant souvent décevantes lors de la conclusion (relire les premiers temps des New52 pour se faire une meilleure idée). Mais dans Batman Eternal, ce défaut est corrigé grâce à la présence de son élève James Tynion IV et des nombreux autres scénaristes et artistes, on voit que tout le monde s'est vraiment dépassé pour l'occasion et ça fait du bien.
Est-ce que cette saga restera longtemps dans les annales des aventures de Batman ? Seul le temps nous le dira, pour ma part j'ai apprécié cette lecture sans pour autant la mettre au même plan que des classiques du genre comme les œuvres de Jeph Loeb ou Chuck Dixon. A vous de lire à votre tour Batman Eternal et de dire ce que vous en avez pensé, car c'est aussi et surtout par son public que l'on peut juger du succès d'une œuvre littéraire et graphique.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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