vendredi 16 février 2024

La V.O. du vendredi n°250 : Absolute Carnage omnibus (Marvel - Septembre 2020)


Cletus Kasady est revenu d'entre les morts, grâce à un rituel mené à bien par une secte de fanatiques du tueur en série au symbiote écarlate. Mais comme si cela ne suffisait pas, Cletus est maintenant investi d'une mission, d'une raison de vivre qui le dévore littéralement : faire tout son possible pour permettre le réveil du Dieu du Néant, Knull, créateur des symbiotes, emprisonné en stase par ses propres créations pour la sauvegarde de l'univers lui-même. Et lorsque cette divinité primordiale et impitoyable sera enfin réveillée de son si long sommeil, son regard se tournera alors immanquablement vers ses ouailles qui lui sont restées fidèles... Oh, comme Cletus attend ce moment avec impatience !


Se lançant dans une véritable chasse à l'homme à travers toute la planète et principalement le continent Américain, Kasady traque les uns après les autres tous ceux qui ont un jour ou l'autre porté un symbiote en eux, quel qu'il soit. Car l'on a découvert tout récemment que les symbiotes laissent toujours une petite part d'eux-mêmes dans leur hôte, même après leur départ, et que cette part dormante sert à recueillir des informations collectées ensuite par l'esprit de ruche qui sert, entre autre, Knull en personne. Esprit de ruche à travers lequel Cletus communique désormais avec tous ses rejetons, ses minions dispersés aux quatre vents pour lui ramener les anciens hôtes afin qu'il puisse leur extirper le codex symbiotique à l'intérieur de la colonne vertébrale.


Plus Cletus réunira de ces codices, et plus proche il sera de l'accomplissement de son grand dessein, le réveil de Knull et sa venue prochaine sur Terre pour faire de lui son héraut sanguinolent et tout puissant. Dès lors, la mission première de Venom, alias Eddie Brock, est de tout faire pour que son antithèse ne puisse réaliser ses projets, quel que soit le prix à payer. Même si cela veut dire faire appel à Spider-Man et mettre de côté les rancœurs du passé, eh bien soit. Il est même prêt à se livrer aux Avengers s'il le faut et à payer son passif criminel, tant qu'on lui fournit toute l'aide dont il a besoin pour vaincre Cletus et sa secte de malades avant qu'il ne soit définitivement trop tard.


Évidemment, la volonté de Knull ne saurait être contrée si facilement, et le dieu endormi a tout de même veillé à ce que son exécutant sur Terre puisse bénéficier de sa bénédiction. Si le symbiote d'origine de Cletus est introuvable, toujours terré quelque part dans le corps et surtout l'esprit tortueux de Norman Osborn, le tueur en série est maintenant doté de toute la puissance du Grendel, le symbiote-dragon que Venom a eu tant de mal à vaincre il y a relativement peu de temps déjà. C'est donc un tout nouveau Carnage qui se manifeste, avec une folie décuplée et une force incommensurable, et il prend tout de suite l'initiative !


Se servant de ses dons de métamorphe, Carnage nouvelle version s'infiltre dans l'Institut Ravencroft pour psychotiques et déverrouille toutes les cellules après avoir infecté chaque occupant avec un symbiote totalement soumis et dévoué à la cause. Puis vient le tour de Norman Osborn, persuadé quant à lui d'être le seul et véritable Cletus Kasady. Enfermé dans sa propre psychose, Norman sera un allié de choix pour Carnage qui l'autorise à garder son nom et son symbiote, à condition qu'il fasse sa part et s'attaque aux mets de choix que représentent Spider-Man et Venom, venus en tandem à Ravencroft justement pour en tirer Norman avant qu'il ne soit tué par Carnage et que son codex ne lui soit arraché. Peine perdue donc...


Après avoir échappé de justesse à l'embuscade mortelle, nos héros finissent par comprendre qu'ils sont désavantagés depuis le départ et que Carnage a pris une énorme avance sur eux. Doverton, la petite bourgade qu'il avait jadis contaminé, est désormais une ville fantôme dont tous les habitants ont été soigneusement massacrés pour en extirper les codices. De même pour les anciens porteurs actifs de symbiotes, déterrés s'il le faut et leurs cadavres profanés d'horrible manière. Dans cette course contre la montre, Carnage est loin devant !


Ne reste plus qu'une tentative désespérée pour l'emporter malgré tout : une machine conçue par le Faiseur, le Reed Richards de l'ancien univers Ultimate, capable de séparer le codex de son porteur sans recourir à une mort atroce au passage. En rassemblant suffisamment d'anciens hôtes, Venom et Spider-Man espèrent qu'ils réuniront assez de codices dans la machine pour faire pencher la balance en leur faveur, le but étant de détruire ces résidus le plus tôt possible pour que Carnage ne mette jamais la main dessus. Mais même là, l'ennemi devance les prévisions les plus pessimistes.


En effet, Cletus a savamment orchestré son plan, son opération, avec un soin tout particulier apporté aux détails, une application qu'on ne lui connaissait pas et qui en surprendra malheureusement plus d'un. Peut-être que, touché par la conscience divine, Kasady s'est lui-même éveillé au pire de ce qu'il pouvait y avoir en lui... toujours est-il qu'il s'est assuré de remporter la bataille quoi qu'il arrive. Provoquant les héros et les assaillant sans relâche, Carnage pousse un Eddie Brock désespéré à fusionner avec les codices présents dans la machine du Faiseur, devenant une nouvelle version de Venom, tandis que le Venom originel lui est absorbé par Carnage pour faire de ce-dernier un véritable monstre inarrêtable.


Et alors qu'on pensait le pire déjà arrivé, voici que la terrible vérité se révèle : à travers Eddie ou à travers Cletus, la conscience collective des symbiotes est déjà restaurée, suffisamment de codices ayant été rassemblés au sein d'un seul et même porteur. Carnage ne pouvait que gagner, même en perdant face à Venom durant leur petit affrontement personnel. Knull est à présent réveillé, sa prison cosmique brisée, et comme prévu son regard affamé se tourne vers la Terre, encore lointaine certes... mais ce n'est qu'une question de temps pour celui qui était là avant le Temps lui-même.


Cletus Kasady est mis hors d'état de nuire, certes, mais la menace de Knull, bien plus terrible encore, devient une priorité pour tout le monde. Le dieu sombre arrive, entouré d'une armée de symbiotes voraces, prêt à répandre les ténèbres absolues sur ce petit monde qui l'a défié par-delà le cosmos. Tous les héros sont appelés à se tenir prêts à combattre non seulement pour leur vie, mais aussi et surtout pour l'existence de leur planète, et à terme du reste de l'univers également. La situation paraît pourtant sans espoir...


Dylan Brock, le propre fils d'Eddie, pourrait cependant réserver des surprises car il semble détenir une sorte de contrôle inné des symbiotes autour de lui, soumis à sa volonté sans que l'on puisse expliquer pourquoi exactement. Serait-ce une sorte de codex incarné ? Après tout, son père et sa mère ont porté le même symbiote à différents moments, et sa mère lui a peut-être transmis son propre codex durant sa gestation, faisant du fils un être potentiellement aussi puissant que Knull mais manquant de volonté. Pour le moment du moins ! Encore faudrait-il que l'enfant accepte de parler à son père de ces dons hors du commun, mais pour l'instant Dylan est encore sous le choc de la révélation concernant Eddie, qu'il pensait être son grand-frère lointain. Si les deux Brocks ne parviennent pas à surmonter cette crise existentielle, ce pourrait bien être la fin de tout ce qui vit à la lumière des étoiles !


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Voilà pour mon résumé de cet événement Marvel principalement centré, pour le moment en tout cas, sur le volet Spider-Man étendu de l'éditeur. Dans cet omnibus de taille moyenne, on retrouvera ainsi la saga principale et toutes les séries impactées, de même que tous les petits à-côtés par-ci par-là qui permettent d'étoffer un peu le récit de base, même si parfois c'est surtout du remplissage avouons-le.


Par exemple, il n'y avait selon moi pas grand intérêt à faire un chapitre tout entier de Immortal Hulk consacré à cet event, d'autant que concernant ce personnage tout est déjà expliqué en détail lors de son apparition dans la série principale. Pareil pour Deadpool, il faut reconnaître que c'était amusant oui mais vraiment utile au développement du récit ? Je ne pense pas.


En revanche d'autres ajouts apportent effectivement un point de vue très intéressant et complet sur le scénario central, chaque auteur tâchant de faire au mieux pour respecter les grandes lignes de l'événement dicté par Donny Cates mais en y ajoutant un petit quelque chose de leurs propres intrigues, pour que tout s'entremêle de façon fluide et que chacun y trouve son compte au final. Parfois c'est maladroit, on dirait même que c'est forcé, mais le plus souvent ça reste lisible et compréhensible par le plus grand nombre, même les lecteurs qui n'auraient pas pu tout suivre au départ ou pas eu envie.


De ce point de vue, le format Marvel Omnibus est encore le meilleur qui soit pour pouvoir tout lire et tout compiler sans risquer de se perdre en route entre plusieurs albums sur plusieurs séries. Pour la Version Française, je crois que c'est le format Absolute de Panini qui a été privilégié pour Absolute Carnage et sa suite encore plus ambitieuse, à venir tout prochainement ici soyez-en assurés !


Que dire de plus à part qu'une fois l'album refermé, la seule envie qui taraude le lecteur est celle de saisir l'omnibus suivant pour dévorer d'une traite King in Black  sans en rater une miette ? Là encore, Donny Cates nous prouve qu'il sait parfaitement comment orchestrer ses intrigues et que Marvel a eu raison de lui confier, temporairement, les rennes de son univers. De Venom à Absolute Carnage tout nous mène tout droit à King in Black, qui sera le point final d'un scénario développé sur plusieurs années et qui nous aura occupé de très longues heures durant. Rien que pour ça, merci beaucoup !


Quant au dessin, signé Ryan Stegman pour la série principale et Iban Coello pour Venom, c'est du grand art, tout simplement. Certaines séries sont légèrement en dessous de la moyenne concernant la qualité graphique, mais les plus importantes font largement le travail nécessaire et c'est tout ce qu'on leur demande ! Mention spéciale pour le chapitre de Captain Marvel présent à la fin du recueil.


D'ailleurs, puisque je parle maintenant de la fin de l'album, laissez-moi conclure en ajoutant qu'il dispose d'une impressionnante galerie de bonus. Jugez plutôt : dessins préparatoires, même pour des personnages n'apparaissant que très peu ; galerie de couvertures principales et alternatives pour l'ensemble des chapitres de toutes les séries présentes dans l'omnibus ; et même de faux dossiers d'enregistrements psychiatriques de Ravencroft pour les patients comme Cletus Kasady ou Norman Osborn, de quoi frissonner un bon moment. Ça m'a fait un peu penser aux enregistrements que l'on pouvait retrouver à différents endroits dans le jeu-vidéo Batman – Arkham Asylum, nul doute que c'est l'une des inspirations les plus évidentes à mon sens. Ce genre de bonus fait toujours plaisir, comme un dessert après le dessert, un petit plus tout léger que l'on emportera coquettement avec soi plus tard.


Je reviendrai plus en détail sur certaines séries quand je traiterai leurs albums en V.F., prochainement là aussi, je vous demanderai donc un peu de patience pour ça. Quant à la suite... rendez-vous dans quelques semaines si tout va bien pour assister à la bataille du millénaire, en direct depuis la Terre !

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