mardi 20 février 2024

Future State Superman - 2050-3000 (Urban Comics - Septembre 2021)


La victoire inespérée mais tant méritée de la Ligue de Justice sur les forces combinées et rivales de Perpétua et du Batman Qui Rit a permis à tous les multivers de connaître un avenir potentiel, une promesse de longévité qui sans cela n'aurait jamais vu le jour. Plongeons-nous une dernière fois dans cet arbre des possibles...


En l'an 2030, beaucoup de choses se produisent sur Terre et au-delà. Tout d'abord, la ville de Métropolis a été infectée par une technologie bio-mécanique dérivée de celle de Brainiac, et de très nombreux habitants font désormais partie d'une sorte de ruche que l'armée Américaine tente de contenir en vain. L'armée souhaite surtout s'emparer de cette technologie à ses propres fins, ce qui serait un usage tout aussi peu éthique. Et cela, le jeune Jonathan Kent l'a bien compris, en s'interposant entre les deux camps et en faisant de son mieux pour stopper la révolte qui gronde. Extirpant la matrice de Brainiac de la ville, Jon voit rouge lorsqu'un enfant est directement menacé sous ses yeux, et décide que pour le bien de tous Métropolis doit désormais être confinée, comme Kandor avant elle, en étant rapetissée et enfermée dans un dôme de protection qu'il installera par la suite dans la Forteresse de Solitude, en attendant de trouver une autre solution.


Mais ce n'est pas du tout au goût des autorités, qui poursuivent le jeune homme jusque dans son repaire et l'assaillent de toutes parts pour récupérer à la fois la matrice Brainiac et leur ville disparue. Le danger le plus redoutable toutefois viendra de Kara Zor-El, Supergirl, qui débarque elle aussi en trombes et s'en prend à son successeur, comme possédée. Il s'avère que la technologie Brainiac a été capable de s'infiltrer dans son esprit et de la corrompre, la faisant affronter Jon pendant que l'ordinateur vivant s'empare de Métropolis à bord de son vaisseau pour sa propre collection, dans un but de préservation dit-il.


Quand Jon et Kara cessent enfin de se battre et que Supergirl retrouve la raison, il faut partir à la poursuite du vaisseau de Brainiac avant qu'il ne quitte le système solaire, pour récupérer au plus vite Métropolis et corriger l'erreur de Jon avant qu'il ne soit trop tard. Grâce à leurs efforts combinés, les deux super-héros parviennent à s'acquitter de cette mission avec succès, rendant même sa taille et son emplacement à la ville au globe doré. Mais Jon doit désormais faire amende honorable et se racheter auprès de ses citoyens, qui estiment qu'ils ont été trahis par leur protecteur. Pendant que les combats faisaient rage à l'extérieur, à l'intérieur du dôme miniature la ville était en proie à la panique et certains ont tenté d'en profiter pour servir leurs propres intérêts sous couvert d'agitation sociale salvatrice. Ces affaires très humaines sont réglées, grâce notamment à Jimmy Olsen et au Gardien, mais la confiance sera plus difficile à restaurer que la ville elle-même. Jon, toutefois, en accomplissant cet acte de foi et en rendant à sa ville son autonomie et sa liberté, a fait un premier pas qui le conduira peu à peu à devenir dans le cœur de toutes et tous le nouveau Superman en titre.


Et justement, qu'advient-il du premier Superman pendant toute cette histoire ? Prisonnier sur le Warworld, Kal-El est privé de ses pouvoirs et contraint par la force de combattre dans une arène impitoyable pour le seul amusement du tyrannique Mongul, sous les yeux d'un peuple terrifié et d'esclaves eux aussi privés de tout libre-arbitre. Mais même en position de faiblesse, le dernier fils de Krypton ne renonce jamais à ses idéaux et se refuse à faire le moindre mal à ses adversaires, quitte à en périr ensuite de la main de Mongul lui-même en punition. Ramené à la vie sans cesse par la technologie du Warworld, Superman est piégé dans ce cycle apparemment sans fin, mais refuse d'abandonner tant qu'il restera un seul esclave encore enchaîné sur la planète artificielle. Mongul peut bien faire ce qu'il veut de lui, tenter de le briser de maintes façons, mais jamais il ne parviendra à briser la volonté de liberté de tout un peuple qui, petit à petit grâce à ce héros martyr que personne n'attendait, commence à retrouver espoir.


Pendant que Kal-El combat et meurt à répétition, d'autres héros de la Terre tenteront de s'infiltrer à bord du Warworld pour le sauver, comme Mister Miracle ou encore Midnighter. Chacun a son propre objectif personnel en tête, sauver sa peau ou détruire une menace potentielle pour l'ensemble de l'univers, mais même si ces missions secondaires seront couronnées de succès le sauvetage de Superman semble, lui, bel et bien impossible en l'état.


En l'an 2050, vivant recluse sur la Lune, Kara a fondé une nouvelle société sur le satellite naturel de sa planète d'adoption, accueillant les réfugiés et les malchanceux de la galaxie et leur offrant un havre de paix et de sérénité où s'épanouir. Mais elle se sent encore profondément meurtrie par le rejet dont elle a toujours été victime de la part des peuples de la Terre, qui n'ont jamais vraiment vu en elle une protectrice ou une héroïne, tout juste une pâle copie de leur véritable idole. Il faudra l'arrivée d'une nouvelle réfugiée dans son sanctuaire pour que Kara accepte de remettre en question ce passif qui la tourmente encore, et d'ouvrir son cœur en accomplissant à son tour le fameux acte de foi si cher à son cousin disparu, sans rien espérer en retour. Et cela fonctionne, puisque doucement mais sûrement la population de cette Forteresse de Paix reconnaît les efforts de celle que l'on appelle désormais Superwoman, et apprend à l'aimer pour ce qu'elle est et non pour ce qu'elle aurait du être.


De son côté, Superman n'en a pas tout à fait terminé avec son ennemi de toujours, l'infâme Lex Luthor, qui a été forcé à l'exil loin de la Terre voilà bien des années. S'étant trouvé une nouvelle planète loin de tout et un tout nouveau peuple à subjuguer et sur lequel régner en bienfaiteur idolâtré, Luthor est davantage un dictateur qu'un altruiste. La prospérité de Lexor n'est en réalité possible que grâce à ses légions de robots collecteurs de ressources qu'il envoie piller les autres planètes du cadran encore et encore, jusqu'à la ruine. Les Planètes Unies décident que c'en est assez et qu'il faut intervenir, quand l'assemblée reçoit justement une nouvelle inattendue : Lexor a candidaté pour intégrer l'union galactique ! Personne n'y comprend quoi que ce soit, jusqu'à l'intervention de Superman qui raconte aux délégués des Planètes Unies la façon dont Luthor règne sur son monde au détriment de nombreux autres, et dont lui mène un combat apparemment sans fin contre les robots de son ennemi d'antan. Combat qui porte toutefois ses fruits puisque l'économie de Lexor se retrouve aux abois, au point de devoir demander la protection galactique.


C'est la représentante de la Terre, Loïs Lane, qui est chargée d'une mission d'expertise sur Lexor pour déterminer quelles sont ses besoins et quelles sont en échange les ressources qu'elle pourrait partager avec le reste du collectif. Luthor accepte de mauvaise grâce, jusqu'au moment où cette mission découvre un gisement immense de cristaux de deutérium, juste sous la roche de Lexor, dont son propre dirigeant n'avait absolument aucune connaissance. Le deutérium, lui explique Loïs, pourrait résoudre à lui seul tous les problèmes d'apport en énergie que connaissent les Planètes Unies alors en pleine transition vers des modes de consommation et de production plus propres et durables. Se voyant soudain béni, Luthor déchire sa propre candidature auprès de l'union et s'imagine déjà faisant la pluie et le beau temps dans l'ensemble de l'univers connu en exportant à un prix indécent et immoral sa ressource la plus précieuse.


Mais là encore, grâce à Superman, tout tombe à l'eau d'un seul coup. Le deutérium peut être synthétisé et distribué gratuitement via la technologie de la Forteresse de Solitude, rendant tout le plan de Luthor caduque et le condamnant une nouvelle fois à la ruine totale. Poussé dans ses retranchements, Lex décide de s'en prendre à Loïs elle-même et à son mari pour en finir avec eux une bonne fois pour toutes, sur ses terres, en rendant seule responsable la fédération des Planètes Unies pour la récession inimaginable que connaît son peuple asservi. Cette fois c'en est vraiment trop pour tout le monde, et au terme d'un combat plié d'avance c'est un Lex Luthor défait et désavoué par toute une planète, à nouveau, qui est reconduit sur Terre pour être jugé et incarcéré. Les habitants de Lexor, eux, se voient offrir la possibilité de quitter leur monde pour intégrer ceux des Planètes Unies et connaître un nouvel âge d'or tous ensemble.


En l'an 2070, Jon Kent et la nouvelle Wonder Woman issue des traditions ancestrales de l'Amazonie unissent leurs forces pour venir à bout de Solaris, le soleil artificiel dont le seul et unique but semble être de tourmenter sans relâche le porteur du titre de Superman, mettant en danger de nombreux systèmes pour s'accaparer leur énergie solaire et vaincre son ennemi juré. Grâce à l'action combinée des deux héros d'une nouvelle génération, Solaris est vaincu et pris à son propre piège, condamné à errer dans le cosmos en fuyant sa propre fin. Mais il reste un autre adversaire à calmer : le dieu-soleil de la Terre en personne, ou plutôt l'une de ces divinités, qui a un peu trop pris la grosse tête et a défié Wonder Woman pour accroître sa propre réputation au sein de son panthéon. Là encore, en additionnant leurs forces et leur intelligence rusée, Superman et Wonder Woman mettent fin à cette crise existentielle divine, et se rapprochent amicalement l'un de l'autre à cette occasion.


Mais le bonheur à ses limites, et même son point final. En l'an 3000, la défunte Légion des Super-Héros renaît de ses cendres pour tenter de poursuivre et de châtier le pire criminel de l'univers, responsable d'une infâme trahison qui coûta toute son intégrité à l'ancienne fédération des Planètes Unies, aujourd'hui l'ombre de ce qu'elle était à son apogée. Mais les jeunes héros vont finalement se rendre compte que la trahison véritable ne vient pas réellement de là où on le pensait, et que des puissances plus pernicieuses et retorses encore se dissimulent derrière ce complot d'ampleur galactique.


Et tandis que l'univers s'accorde sur ses désaccords, les descendants du premier Superman forment la grande et puissante Maison El, qui rayonne à travers l'ensemble des mondes et se charge d'apporter l'espoir et la liberté partout où c'est nécessaire. Bercés par les histoires et exploits légendaires du mythique Kal-El de Krypton, ses lointains successeurs font de leur mieux pour contrer une invasion massive de leur propre monde par des forces démoniaques issues de la fusion de plusieurs civilisations infernales, dans le seul et unique but de corrompre et de détruire l'héritage des El. Affrontant sans relâche les forces apparemment infinies du terrible Roi Rouge, les membres de la Maison El tombent les uns après les autres, et ce n'est plus qu'une question d'heures avant que leur dernier bastion ne soit rasé et sa population exterminée par un escadron de Doomsday. Pourtant, ils espèrent encore que la chance sera de leur côté, au dernier moment, et que leur glorieux ancêtre saura les inspirer jusqu'à la toute fin.


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Voilà, ça y est c'est enfin terminé je suis venu à bout de l'ensemble des parutions Future State chez Urban ! Cinq albums, pas tous prenants je dois bien l'avouer, qui regroupent toutes les séries publiées par DC début 2021 dans le cadre de cet événement éditorial fantoche dont le seul but était d'explorer quelques pistes de réflexion pour les auteurs et artistes prenant la suite de Scott Snyder après la fin de sa crise multiverselle dans Death Metal.


C'est donc le moment de refermer cette parenthèse, qui n'a duré que deux mois dans les faits à l'époque mais qui ici sur Radiophogeek m'a pris bien trop de temps ! Cependant je ne suis pas amer, ni totalement déçu pour tout vous dire, parce que ce dernier album consacré aux différentes séries de la Superfamily était assez surprenant en fait.


Certes, toutes ces histoires sont loin d'être parfaites, elles sont même très inégales entre elles et j'ai réussi à relever quelques incohérences internes ici et là à une ou deux reprises, mais les meilleures valent vraiment le coup et sortent nettement du lot c'est clair et net ! Vous connaissez je pense mon amour profond pour le personnage de Supergirl, eh bien son apparition ici en tant que mentor de Jon Kent puis en tant que Superwoman est parmi mes titres préférés de l'album. Le tandem Marguerite Bennett et Marguerite Sauvage nous offre un récit d'une beauté à couper le souffle, tout en rondeurs et couleurs pastels, d'une douceur incroyable et pourtant d'une portée elle aussi difficile à croire pour le développement personnel et psychologique de ce personnage traditionnellement encore trop mal-aimé. Un vrai bonheur, même si je ne suis pas tout à fait certain d'avoir bien tout compris.


Au casting de cet album épais vous retrouvez notamment Brian Michael Bendis, scénariste emblématique chez Marvel autrefois et ayant œuvré dans les pages de Clark Kent : Superman pour la Distinguée Concurrence après la fin de son contrat historique. Cependant, c'est loin d'être lui le meilleur dans tout ce qui est raconté ici ! Non, ce titre honorifique revient selon moi à quelqu'un dont je connaissais très peu les travaux en réalité, l'autre scénariste Phillip Kennedy Johnson, qui parvient en à peine quelques chapitres à cerner à merveille toute la difficulté qu'il y a à écrire de bonnes histoires pour Superman et son entourage.


C'est le premier des super-héros, le meilleur d'entre tous... et pourtant ses aventures sont loin de rencontrer le succès qu'il mérite. Que ce soit aux USA comme en Europe, Superman connaît bien des déboires éditoriaux et peine à convaincre le grand public au-delà de ses propres amateurs, et c'est bien dommage. Si bien que l'on a coutume de dire que les meilleures histoires de Superman, celles qui marchent presque à tous les coups, sont celles que l'on connait maintenant par cœur, à savoir celles qui racontent et re-racontent et re-re-racontent encore et encore ses origines, quel que soit le point de vue adopté par les auteurs et artistes. Pourtant, ici, Phillip Kennedy Johnson réussi haut la main à nous intéresser à tout l'inverse, non pas les origines archiconnues mais plutôt les chapitres finaux de la première des légendes modernes, et ça marche bon sang ! Pour le coup, j'en redemanderai presque.


Enfin, comme je le disais plus haut, il est grand temps à présent de refermer cette parenthèse éditoriale qui n'a que trop duré à mon goût, malgré quelques idées de qualité qui se détachent nettement du lot. J'ignore si le public en gardera un souvenir impérissable ou nostalgique dans les années à venir, ce ne sera pas mon cas en tout cas, mais je pense que je me laisserai tenter par un petit retour dans quelques unes de ces pages, de temps en temps, juste histoire de. Tout n'est pas à jeter ni à blâmer, et j'espère que les scénaristes qui prendront la suite sur les séries DC sauront s'inspirer du meilleur et éviter le pire. Je crois savoir que pour Superman en tout cas, c'est pratiquement chose faite, mais j'attends de découvrir cela par moi-même dans les pages de la série Superman Infinite, à venir prochainement sur le blog !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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