samedi 29 août 2020

Ultimate Spider-Man - La Mort de Spider-Man (Panini Comics - Août 2020)


Peter Parker traverse une mauvaise passe, comme un peu tous les jours dans son cas particulier. Un boulot chiant au possible, des criminels à arrêter en pagaille… heureusement il est aujourd’hui adulé par les habitants de New York, pourtant hostiles aux personnages à pouvoirs depuis le cataclysme planétaire déclenché par Magneto. Spider-Man jouit d’une réputation dorée, et ses proches sont soudés autour de lui et ne l’abandonnent jamais en cas de coup dur.

 

Mais cette vie idéale va éclater, au moins en partie, avec l’apparition d’un nouveau vilain bien décidé à faire main basse sur la ville et à triompher de notre héros à n’importe quel prix. Ce vilain, c’est Mysterio, et le moins que l’on puisse dire c’est que cette fois il ne plaisante pas du tout. Spider-Man sera dès le début une épine dans son flanc, et malgré plusieurs échecs à l’éliminer il va prendre son mal en patience et attendre le bon moment, collectant les informations au sujet de son adversaire.

 

Dans le même temps, Peter doit gérer une vie sentimentale des plus compliquées, entre sa relation avec Gwen Stacy qui vit sous le même toit que lui mais également les sentiments refoulés qu’il a encore à l’égard de Mary-Jane Watson malgré leur rupture… sans parler de Kitty Pryde, une autre ex, qui a le chic pour s’attirer des ennuis. Mais Peter va vite comprendre qu’il ne peut pas être sur tous les fronts et surtout qu’il ne peut pas sauver tout le monde.

 

Quand les Ultimates eux-mêmes décident de prendre en charge la formation de Spider-Man en tant que super-héros, à la suite d’une désastreuse affaire impliquant deux Caméléons, c’est presque comme si le ciel tombait sur la tête de Peter. Ses plus grandes idoles qui l’acceptent enfin parmi les leurs, sous certaines conditions évidemment… que rêver de mieux ? Que Jonah Jameson cesse de salir sa réputation et change brusquement d’avis à son sujet ? Mais oui, c’est possible ! Partant de là, la vie ne saurait être plus douce.

 

Et pourtant, tout ce bonheur chèrement payé et gagné doit bien s’arrêter à un moment. Peter va se retrouver attaqué par ses ennemis les plus intimes et les plus dangereux, jusque dans sa vie privée et au-delà du masque de Spider-Man. Pour protéger ses proches et toutes les personnes qui lui sont chères et qui gravitent avec amour autour de lui, il va devoir faire un choix déchirant et lutter jusqu’à la dernière étincelle de vie en lui, jusqu’à son tout dernier souffle. Le choix d’un véritable héros, prêt au sacrifice ultime pour préserver ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. Spider-Man… Peter Parker… est mort.

 

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Scénario en béton armé de la part de Brian M. Bendis, des dessins qui assurent un max signés Mark Bagley, David Lafuente et Sara Pichelli pour l’essentiel, mais aussi bien sûr les talents très méritoires de Takeshi Miyazawa, Joëlle Jones, Jamie McKelvie, Skottie Young, Lan Medina, Elena Casagrande et Chris Samnee. Des noms qui seront à jamais associés à un véritable chef-d’œuvre du genre super-héroïque adolescent, je n’ai pas peur de le dire !

 

Cet omnibus nouveau format de chez Panini rassemble les deux dernières grandes parties de la série Ultimate Spider-Man consacrée aux aventures de Peter Parker en tant que Tisseur de l’univers Ultimate. Comme vous le savez dès le début et grâce au titre sans équivoque, ce seront ses dernières aventures, et elles seront vraiment, vraiment, vraiment uniques. Grâce à des artistes de génie et à un travail d’édition presque impeccable de la part de Panini nous tenons enfin entre nos mains ces chapitres tant attendus et désirés dans un format optimal et tout à fait digne de la portée de cette fin avec un grand F.

 

Les dessins sont tous excellents, on passe d’un style assez manga et plein de jeunesse et d’énergie à ce qui est sans doute la plus belle performance visuelle sur un titre Spider-Man à l’époque de sa sortie, il y a plus de dix ans maintenant (on signalera la couverture de Frank Cho juste parfaite, la quatrième de couverture par Joe Quesada en personne très émouvante, et la petite illustration du dos qui donne tout de suite les larmes aux yeux). Tout est vibrant de vie, de chaleur et de force, et le lecteur plongera à corps perdu entre les cases et les dialogues ciselés avec brio pour assister au grand final tragique qui ne sera pas sans rappeler aux plus avisés ce qu’un certain boy-scout en bleu et rouge a traversé au début des années ’90 chez la Distinguée Concurrence. Oui, je n’ai pas non plus peur de faire ce rapprochement, vous le ferez vous-mêmes immanquablement en voyant la puissance brute qui se dégage de cet ultime combat, de ce dernier round et de tout l’amour qui est porté ici au personnage de Peter Parker par ses proches comme par ses auteurs.

 

Alors l’album n’est pas exempt de défauts bien sûr, à commencer par l’encart rouge ‘’Marvel Omnibus’’ qui dépasse largement de la limite définie précédemment, ce qui fait tâche dans une rangée bien alignée de ces beaux albums. Mais passé ce premier choc, force m’est d’avouer que je me retrouve comme un con à chercher de quoi redire alors que fondamentalement je suis ravi au plus profond de mon être par ce que je viens de lire et de refermer. C’était un véritable délice du début à la fin, un plaisir sincère à un prix très honnête et dans un format soigné au possible (merci Panini pour le retour de la jaquette !), bref un très très beau cadeau à faire à tout fan de Spider-Man qui se respecte. Le plus beau ? Vous n’avez même pas franchement besoin de connaitre toute la série Ultimate pour lire cet omnibus, tout le travail vous est mâché par Bendis et par le chic résumé éditorial. Vous avez simplement à vous détendre, vous installer confortablement et à profiter à fond de ces heures de lecture passionnantes.

 

J’ai lu beaucoup de choses sur Spider-Man, beaucoup de runs, beaucoup d’histoires différentes, et je n’attendais rien de spécial de la part de l’univers Ultimate… j’ai pourtant rarement été aussi ému et aussi impliqué dans une lecture et par un récit qu’avec celui-ci. Gwen Stacy est parfaite, Mary-Jane est parfaite, Tante May est parfaite… le traitement des personnages féminins à lui seul mérite d’être largement salué car sans elles cette histoire n’aurait pas autant de puissance et d’impact. C’est grâce à leur amour pour Peter mais aussi à leur force et à leur volonté que ces femmes magnifiques parviennent à nous arracher de véritables larmes de tristesse en assistant impuissants à leur deuil tragique.

 

Bref, vous l’aurez compris je pense, c’est non seulement une grande lecture mais également un franc coup-de-cœur pour moi, et je suis totalement prêt à fermer les yeux sur les quelques erreurs mineures de Panini au niveau du design. Parfois il faut savoir faire taire le collectionneur en soi et laisser parler l’émotif sincère, ne pas avoir honte de reconnaître qu’un récit fictif d’encre et de papier vous a touché droit au cœur. J’espère ne pas avoir gâché le plaisir de quiconque en vous résumant cette belle histoire, ce dernier chapitre, et également que vous saurez en profiter pleinement à votre tour et découvrir toutes les belles surprises qui s’y trouvent en pagaille. Longue vie à Spider-Man !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 


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