L'ancienne assassin connue sous le seul nom d'Aphrodite IX est désormais hors contrôle, déconnectée du système qui permettait de dicter ses faits et gestes à celles et ceux qui souhaitaient faire d'elle une arme absolue pour dominer le monde. A présent, elle tente de trouver un nouveau sens à sa vie et surtout d'en apprendre davantage sur elle et ses créateurs, en parcourant les zones dépeuplées du Nord, tandis que sur la ligne équatoriale la guerre fait rage entre les Cyborgs et les Gens.
La ville de Genesis, sous la gouverne de Marcus qui a trouvé sa nouvelle foi depuis le départ d'Aphrodite, attaque sans relâche les ressources de sa rivale Speros City qui n'a plus assez de moyens pour se défendre ou mener une contre-attaque. Le seul espoir des Cyborgs réside dans les mystérieuses bases d'opérations abandonnées découvertes sous terre, à proximité de la ville, et qui semblent regorger de secrets et de technologies d'un autre temps qui pourraient bien faire la différence dans cette guerre. Après tout, c'est dans l'une de ces caches que l'on a ranimé Aphrodite, avec le succès qu'on lui connaît...
De son côté, la belle meurtrière renoue avec ses propres pensées et commence à mieux se contrôler et se connaître, mais elle a encore beaucoup à apprendre. Sur son chemin elle va soudain rencontrer une version XV d'elle-même, un androïde destiné au combat et entièrement autonome, qui acceptera de lui montrer une autre base issue du passé où se trouvent peut-être quelques unes des réponses aux nombreuses questions d'Aphrodite neuvième du nom. Les deux femmes vont se retrouver nez à nez avec d'autres caissons de stase, plusieurs centaines si ce n'est davantage, tous remplis avec des modèles XV, et posant encore plus de questions sur la véritable nature de ce vaste programme.
Mais la priorité, pour le moment, c'est de retrouver et de neutraliser Burch, le seul homme encore capable de contrôler le système neural d'Aphrodite IX si jamais elle venait à se reconnecter au réseau qu'ils partagent. Avant que cela n'arrive, il faut impérativement que Burch soit hors d'état de nuire, sinon Aphrodite risque de perdre une fois de plus sa liberté d'action et ça il en est hors de question pour elle !
S'infiltrant avec l'aide de XV dans Speros City, la tueuse va causer bien des remous mais réussir néanmoins à remonter jusqu'aux plus hauts sommets du gouvernement en place, confrontant l'exécutrice Jezebel pour lui soutirer toutes les informations concernant Burch et sa localisation exacte. Ce-dernier est d'ailleurs en train, pour sa part, de faire une découverte étonnante dans l'une des bases souterraines : toute une armée de machines à tuer masculines, nom de code Arès XV.
Le temps est compté pour les survivants de la surface de la Terre. Un ancien complot vieux de plus de sept cents ans est en train de se réactiver et des êtres au-delà de la conception mortelle ordinaire se réveillent, destinés à prendre le contrôle de tout ce qui restera après la guerre suprême. Aphrodite sera amenée à prendre place autour de la table avec ces êtres d'exception dont elle commence également à se souvenir, ces entités créées par la main de l'homme mais appelées à devenir les nouvelles divinités d'un monde en ruines, vaincu et docile. Le voile est sur le point de se lever sur la véritable personnalité d'Aphrodite IX, mais pas sûr qu'elle accepte si facilement la vérité après avoir tant recherché sa propre indépendance. Son objectif principal reste inchangé en revanche : tuer Burch, coûte que coûte, même si pour cela elle doit de nouveau manipuler les deux camps en pleine guerre d'extermination.
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Contrairement à ce que pourrait laisser penser le résumé de la quatrième de couverture, ce second tome de la série Aphrodite IX Rebirth par Matt Hawkins et Stjepan Sejic n'est pas vraiment une fin en soi, c'est même plutôt un genre de commencement et d'introduction à quelque chose de bien plus grand encore qui ne demande qu'à être lancé sous les feux de la rampe... mais que l'on ne lira probablement jamais, en tout cas certainement pas dans l'immédiat, Top Cow et Image ayant bien d'autres priorités. Il va donc falloir nous contenter de cela et continuer d'espérer, contre toute logique, que cet univers fictif ne connaîtra pas une fin anticipée faute de lectorat dédié.
En attendant, que peut-on dire de ce second tome ? Je regrette toujours, pour commencer, la petite taille de l'album chez Réflexions, mais c'est devenu une habitude bien ancrée maintenant donc pourquoi changer ? Au moins le texte n'est pas difficile à lire, sauf quand quelqu'un a la bonne idée d'écrire en gris sur une zone de texte noire ou grise foncée, là c'est parfaitement inconfortable pour quelqu'un dont les yeux commencent sérieusement à faiblir ou qui n'a tout simplement pas la luminosité adéquate au moment de sa lecture. Autrement la confection de l'album sans ça passe sans problème, je n'ai même repéré qu'une seule petite coquille dans un dialogue, pas de quoi fouetter un chat on a vu bien pire.
Le scénario de Matt Hawkins est toujours aussi bon, nous entraîne même dans les coulisses de la toute première série dessinée par David Finch à l'époque, en nous promettant de grosses révélations... qui ne viendront jamais totalement en revanche, et c'est bien dommage. Mais comme le personnage d'Aphrodite elle-même semble complètement se ficher de sa vraie nature au moment où elle pourrait avoir toutes les révélations, le lecteur doit faire de même et suivre sans grand intérêt la traque de Burch jusqu'à sa résolution des plus prévisibles.
Le dessin, quant à lui, toujours signé Stjepan Sejic, oscille entre diverses références visuelles à des univers de science-fiction cybernétique ou au contraire biologiquement avancés. Là aussi petit regret de ma part, qu'il n'y ait pas davantage de diversité entre Genesis et Speros, mais c'est sans doute voulu par les auteurs afin d'accentuer les similitudes flagrantes de ces deux sociétés pourtant en guerre perpétuelle l'une contre l'autre. Avantage : c'est assez simple de se repérer, de savoir qui est qui, sauf quand les modèles IX se mélangent aux apparitions des modèles XV identiques physiquement. Heureusement il existe tout de même quelques subtiles différences qui permettent de garder tout ça au clair assez longtemps pour que le récit atteigne sa conclusion, ou devrais-je dire la fin de son introduction, c'est comme vous le sentez.
Aphrodite IX est une bonne série, pas forcément excellente non plus et peut-être encore un peu trop nébuleuse pour pouvoir plaire à un large public, et je reste pour ma part convaincu qu'il y a beaucoup d'autres intrigues à développer et à raconter pour qui voudrait s'y coller. Peut-être un jour futur, mais dans pas trop longtemps si possible sinon j'ai bien peur que la série et ses personnages ne tombent tout simplement dans l'oubli et l'indifférence au beau milieu du reste de la production comics US.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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