vendredi 27 octobre 2023

La V.O. du vendredi n°246 : Vanish tome 2 (Image - Septembre 2023)


Oliver se réveille soudain dans une cellule capitonnée, quelque part dans un asile de fous où on le soigne pour schizophrénie avancée. Il apprend coup sur coup que tout ce qu'il a toujours cru était un mensonge fabriqué par son propre esprit pour lui éviter de faire face aux actes terribles de violence gratuite qu'il perpétrait durant ses crises de folie. Que tous ses récents combats n'étaient que des inventions, que son passé est ridiculement insignifiant, qu'il a choisi sciemment de quitter un cadre de soins adaptés pour se plonger dans la drogue, l'alcool et les médicaments et se laisser dériver. Qu'il est coupable de tout depuis le début. Et ça, il ne peut le supporter.


Ce n'est pas le monde qui doit être sauvé, réparé. C'est Oliver lui-même, perdu dans les méandres de son esprit malade. C'est du moins ce que lui disent ses docteurs, ses soignants, ainsi que sa propre femme quand elle lui rend visite. Mais c'est tellement plus simple, tellement plus facile, de se laisser replonger dans le délire et de reprendre cette vie fantastique de héros traqué par les forces du Mal entre deux mondes qui ont besoin de lui pour exister.


Mais même ce délire devient des plus désagréables, quand dans son rêve éveillé Oliver est poursuivi par la police pour avoir assassiné et massacré des héros adorés par toutes et tous. D'un côté il lutte pour sa survie, de l'autre il se bat pour rester conscient et sortir la tête de l'eau. Forcément, à un moment donné, ça finit par craquer et le sortilège dont il était victime s'efface, révélant la seule et unique vérité, la seule réalité : Oliver a bien fait tout ce qu'il pense avoir fait, et il est sur le point d'être arrêté pour cela. Laissant libre cours à ses nouveaux pouvoirs, Oliver parvient à s'échapper après un énième massacre et rejoint sa maison, où l'attend sa femme avec la ferme intention de le mettre en face de ses contradictions et de le sortir de sa rêverie coûte que coûte.


Seulement, Oliver a encore le plus grand mal à distinguer la réalité de la fiction, la vérité du mensonge. Ce n'est pas tout à fait vrai, en fait il préfère le mensonge à la réalité, c'est plus facile comme ça et ça lui évite de faire face justement. Chassé de chez lui, avec l'impossibilité de revenir, Oliver se retrouve traqué à nouveau par le groupe de héros qui n'en sont pas vraiment, et il faudra la perte douloureuse de ses mains pour qu'il comprenne qu'il est grand temps de se réveiller et de laisser la place à sa plus grande crainte, ainsi que celle de tout Everkeep. Vanish, en réalité, n'est pas mort : son esprit survit dans celui d'Oliver depuis le début, et se renforce à chaque fois qu'un de ses anciens adeptes meurt des mains de son réceptacle. Très bientôt, Vanish pourra lui aussi goûter à ce monde nouveau et reprendre sa longue quête...


Mais pour cela, il faut encore passer une ultime étape : vaincre Diabolus, le dernier de ses disciples, celui qui lui a jadis causé le plus grand mal et qui était son bourreau du temps de leurs études à l'académie. Vanish se rappelle, et partage ses souvenirs avec Oliver dans leur subconscient. Diabolus l'a un jour battu presque à mort, juste par plaisir, le laissant handicapé à vie, sans possibilité de remarcher un jour, même avec toute la magie disponible dans Everkeep. Vanish est devenu un exemple pour les autres élèves, un rappel constant qu'il faut toujours se montrer le plus fort possible pour éviter un tel sort. De son côté, Diabolus est devenu bien malgré lui la main exécutante du directeur, effectuant pour lui des missions dont on se refusera à parler à voix haute, et payant très cher le prix de ses échecs.


Devenu par la suite l'incarnation du Mal et entré en guerre contre Everkeep, Diabolus fut confronté par un Vanish miraculeusement revenu au top de sa forme... et fut défait aisément, acceptant le pacte qu'on lui proposait pour survivre, même misérablement. Mais il n'a jamais oublié, loin s'en faut, et aujourd'hui il peut se venger à loisir sur son ancien maître, ou plutôt sur le réceptacle de celui-lui étant donné que c'est Oliver qui encaisse tous les coups. Au bord du trépas, sans la moindre chance de l'emporter même par ruse, Oliver s'apprête à mourir... quand Elyn, sa femme, surgit armée d'une hache destructrice et abat froidement Diabolus, s'assurant qu'il ne nuira plus jamais à qui que ce soit.


Les retrouvailles sont chaleureuses, mais ce n'est que de courte durée : Diabolus mort, Vanish a récupéré l'ensemble de ses pouvoirs et peut maintenant renaître, enfin complet ! Mais pour cela, il faut qu'Oliver accepte de lui céder le pas, de s'effacer devant lui et de lui livrer le contrôle absolu. Elyn en est douloureusement consciente et s'efforce de maintenir son mari conscient, lui offrant même une porte de sortie en lui confiant un anneau magique capable de réaliser un dernier vœu qui pourrait tous les sauver... Que choisira Oliver : devenir l'égal d'un dieu à travers le retour de Vanish, ou bien accepter ses erreurs et faire face à leurs conséquences ?


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C'est le second tome de cette série brillante, géniale, incroyable, bref tous les meilleurs qualificatifs que vous pouvez imaginer, signée Donny Cates et Ryan Stegman avec toute une cohorte d'invités spéciaux pour l'occasion, comme V Ken Marion dont j'apprécie énormément le style, et bien d'autres encore !


Un second tome qui sonne plutôt comme un glas, une fin, du moins à ce qu'il semble. L'épilogue, je ne vous le dévoilerai pas car il contient un spoil majeur que je ne souhaite pas divulgâcher, mais sachez qu'à partir de là il y a selon moi deux possibilités : soit Donny Cates a terminé ce qu'il voulait raconter et ça s'arrête là... soit ce n'était encore qu'un prélude à quelque chose de beaucoup plus grand qui devrait arriver dans les mois à venir si tout se passe bien, du moins je l'espère de tout cœur !


Les plus érudits d'entre vous auront très certainement noté la forte ressemblance entre la saga Harry Potter et Vanish, ne serait-ce que dans l'utilisation des mêmes ressorts scénaristiques pour l'intrigue principale. Les Horcruxes de Lord Voldemort sont ici remplacés par les disciples malheureux de Baron Vanish, détenant chacun une part de leur maître en eux, de son pouvoir, et ne devant surtout pas être détruits sous peine de le voir revenir. Bon ça c'est le contraire de la magie employée par Voldemort, mais il faut bien qu'il y ait quelques différences subtiles n'est-ce pas ? Autrement on pourrait crier au plagiat !


En fait, la vraie grande différence entre les deux œuvres c'est que dans Vanish le héros est vraiment mis face aux terribles conséquences de ses actes passés et présents, et qu'il le vit très mal. Que se serait-il passé si Harry, après avoir vaincu Voldemort devant tout le monde dans son jeune temps, avait pu vivre une vie normale et bien rangée mais en étant tiraillé en permanence par la violence sourde tapie en lui, n'attendant que de pouvoir s'exprimer en grandissant ?


C'est un peu ça je pense qui a poussé Donny Cates à écrire cette série et à explorer ces chemins de traverse, l'envie de mettre Harry/Oliver en difficulté et face à ses propres erreurs et contradictions, faisant de son héros un lâche qui préfère s'enfuir tout au fond de son propre esprit plutôt que d'affronter la réalité telle qu'elle est. C'est pour ça que le titre de la série est le nom de son grand méchant, et pas celui du héros. Et c'est pour ça, bien sûr, que ce n'est qu'un début... il y a encore tellement à souffrir !

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