vendredi 18 septembre 2020

La V.O. du vendredi n°158 : Red Sonja - Birth of the She-Devil (Dynamite - Juin 2020)


A tout juste 18 ans, celle que l’on nomme avec crainte Sonja la Rousse a déjà beaucoup fait parler d’elle à travers les royaumes. Plusieurs souverains ont de sérieux griefs à son encontre, et si sa tête est mise à prix elle se réjouit de cette réputation qui la sert admirablement. Nul ne peut la retenir, nul ne peut la maîtriser, elle fait ce qu’elle veut quand elle le veut. Telle est sa vie depuis que ses parents et tous ses proches furent assassinés par des pillards.

 

Laissée pour morte, elle fut recueillie par un brigand nommé Ozzyus, qui devint son mentor et l’entraîna au maniement des armes ainsi qu’à celui des hommes. Voleuse, buveuse, tueuse même à ses heures, Sonja se révéla être une élève très douée qui surpassa bien vite le maître et prit la route à la recherche de son propre but.

 

Mais la tragédie de sa vie n’était pas encore achevée. Il lui fallait encore s’attacher à une jeune personne qu’elle considéra comme une sœur à protéger, et qui lui fut arrachée de la pire des façons par des soudards aux ordres d’un maniaque nommé Raka. Privée de sa vengeance et de justice pendant des années, cette fois-ci Sonja entend bien réclamer son dû et faire payer à Raka ses exactions et sa trahison.

 

Pour cela, elle suit sa piste de ville en village, de royaume en royaume, négligeant sa propre vie au passage. Les ennemis commencent à devenir trop nombreux, et beaucoup trop de gens veulent sa tête pour une raison ou une autre. C’est finalement en acceptant l’aide d’Ozzyus qu’elle retrouvera la raison et qu’elle gardera les idées claires jusqu’à l’accomplissement de sa vengeance.

 

Pendant ce temps, Raka est devenu un fervent adepte du dieu du Chaos, Bel, et il entend bien répandre sa parole sur l’ensemble du continent. Ayant découvert le moyen de réveiller l’instinct primal chez les humains, il transforme ses victimes en machines à tuer dénuées de la moindre émotion hormis le goût du sang et de la violence, de véritables sauvages avides de tuerie et sans la moindre once de raison ou de conscience.

 

Raka est persuadé que la civilisation est une erreur monumentale et que l’humanité n’est pas destinée à s’élever ainsi, qu’elle doit au contraire rester sauvage et s’entretuer comme les dieux eux-mêmes le font depuis la nuit des temps. Lorsque tout ne sera plus qu’un immense tas de ruines et de cendres, alors il sera satisfait et aura servi son dieu de son mieux.

 

Pour espérer le vaincre et l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard, il faudrait un miracle. Et justement, celle que l’on appellera bientôt la Diablesse à l’épée est bénie des dieux et prête à tout sacrifier pour détruire tout ce que représente Raka ! Un conflit sanglant se prépare, et des deux ennemis jurés un seul pourra revoir la lumière du jour. Mais même si elle en sort victorieuse, Sonja sera-t-elle changée à jamais par cette confrontation avec le pire de ce que l’humanité peut produire ?

 

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C’est un récit que j’attendais beaucoup et dont j’attendais beaucoup également… et je suis un peu déçu, forcément, comme à chaque fois que l’on place beaucoup d’espoirs dans quelque chose de trop calibrée. Cette histoire ne raconte pas vraiment les origines de Red Sonja, du moins pas comme on a l’habitude de les entendre et de les lire depuis des années, et ce n’est certainement pas la naissance de sa légende comme le titre le laisse à penser.

 

En réalité c’est plutôt le récit de sa première vraie quête pour sauver quelqu’un et se sauver elle-même de la perdition. Le scénario de Luke Lieberman n’est pas mauvais, mais il est un peu trop décousu et les dialogues sont mal amenés, c’est une lecture plutôt inégale sur bien des points qui aurait bien mérité plus de clarté. Les dessins de Sergio Davila quant à eux sont dans la bonne moyenne de ce que Dynamite peut proposer, ni mauvais ni superbes, juste dans la moyenne. Je pense que Red Sonja méritait mieux au final.

 

Bien sûr le gros point fort de cette mini-série est comme d’habitude la présence des couvertures, principales et alternatives, qui sont toutes présentées en fin d’album pour notre plus grand plaisir. Qu’il s’agisse de la magnifique cosplayeuse Shannon Kingston prenant la pose dans le fameux bikini de mailles ou bien les somptueuses illustrations de Lucio Parrillo, on en a largement pour son argent. C’est juste dommage que ce soit pratiquement le seul vrai attrait de ce récit un rien trop surestimé avant même sa sortie.

 

Au final, Birth of the She-Devil ne parlera sans doute qu’à une minorité de lecteurs des aventures de Red Sonja, ceux qui connaissent les personnages secondaires sur le bout des doigts et sauront repérer les références multiples à d’autres récits. Mais pour le grand public, ce ne sera qu’une histoire par trop inégale et malheureusement pas suffisamment mise en valeur pour rester dans les mémoires. Je conseille plutôt vivement de vous faire les dents sur les cinq omnibus de la série Red Sonja - She-Devil with a sword qui reste selon moi la meilleure incarnation de cette héroïne chez Dynamite et la meilleure façon de raconter ses origines telles que voulues par les auteurs des années ’70. On ne se refait pas !

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