Sur
une Terre parallèle, au cœur du XXIIIème siècle, une société
profondément divisée survit comme elle peut sur les restes d'une
civilisation mixte autrefois brillante. Ce monde est séparé entre
hommes et femmes, les deux genres se livrant une guerre constante et
impitoyable pour la suprématie. C'est de cette civilisation que
provient le personnage de Thundra, la puissante guerrière qui
débarqua dans le passé pour faire la rencontre des plus grands
héros de la Terre et en choisir un dont elle pourrait porter
l'enfant.
C'est
maintenant chose faite. Lyra, la fille de Thundra et du non moins
puissant et toujours aussi incroyable Hulk, grandit dans son siècle
continuellement sous les brimades des autres filles, de part sa
nature double. En effet, étant la seule fille en quatre générations
ayant été conçue par un homme et une femme, elle est une sorte de
monstre aux yeux de ses semblables génétiquement parfaites et
créées en laboratoires spéciaux. Mais Lyra a de la ressource,
comme sa peau verte le suggère si bien. Bien entraînée et
instruite, elle est capable de ne faire qu'une avec les rayons gamma
qui parsèment l'atmosphère de la planète, comme si elle pouvait
percevoir leur rayonnement et leur présence comme une sorte de champ
des possibles qui devient alors un atout indéniable en situation de
combat.
Et
des combats, Lyra va en mener plus d'un au nom du monde féminin.
Jusqu'au moment où l'autorité suprême la convoque pour lui confier
une mission spéciale : pénétrer à la tête d'un commando
d'élite en plein territoire ennemi et voler une pièce électronique
indispensable au fonctionnement du laboratoire de procréation,
précédemment endommagé. Mais, une fois sur place, Lyra refuse de
condamner les hommes à l'extinction en dérobant leur matériel, ce
qui achève de faire d'elle une traîtresse aux yeux de ses
compagnonnes.
Reste
un ultime espoir de se racheter : voyager dans le passé, au
XXIème siècle, pour faire la rencontre du plus grand héros que la
Terre ait jamais porté et, si possible, ramener un échantillon de
son ADN pour assurer une nouvelle descendance parfaite à la
sororité. Exactement comme sa mère auparavant, Lyra va entamer ce
long voyage des plus perturbants, n'ayant qu'un temps limité pour
agir en fonction de sa biologie toute particulière. Pénétrant le
Présent Marvel alors en plein Dark Reign, son choix de partenaire se
porte sur... Norman Osborn.
Persuadé
quant à lui que la folle qui sème la pagaille en ville cherche à
l'assassiner, Osborn mandate ses précieux Avengers pour l'arrêter
et mener lui-même l'interrogatoire par la suite, mais c'était sans
compter sur la Miss Hulk originelle qui entend bien ne pas être
laissée de côté dans cette affaire ! Mandatée pour sa part
par une organisation rivale de celle de Norman, Jennifer Walters
parvient à comprendre le fin mot de la situation avant que le point
de non-retour soit franchi, et après une série de combats
éprouvants les deux guerrières font cause commune pour tenter
d'écrire une nouvelle page de l'avenir, si possible sans la
participation d'un Osborn dont Lyra découvre bien vite la vraie
nature profonde.
---
C'est
ainsi que le futur fut sauvé, grâce à l'intervention héroïque de
Miss Hulk auprès de la nouvelle membre de sa famille étendue, qui
de son côté cherchera à rester au XXIème siècle le plus
longtemps possible pour vivre de passionnantes aventures qui feront
date... ou pas, c'est comme vous voulez.
Cette
histoire n'est pas vraiment essentielle dans la continuité des
titres qui concernent Miss Hulk, mais je trouvais intéressant de
vous la partager pour que vous sachiez que ça a existé et qu'il y a
même tout un pendant de l'univers Marvel qui en découle !
Cette mini-série a eu le bénéfice de plusieurs dessinateurs et
scénaristes de renom à l'époque, en 2008-2009, ce qui croyez-le
bien ne témoigne pas vraiment de la qualité de l'histoire en
elle-même. Ça reste assez simpliste, on devine le pourquoi du
comment de l'intrigue assez rapidement pour peu que l'on dispose
d'une bonne culture en terme de science-fiction un brin genrée, et
les auteurs ne rivalisent pas vraiment d'originalité pour promouvoir
l'apparition de ce nouveau personnage.
C'est
tout de même assez sympathique à lire, même si ça ne révolutionne
rien, et j'espère que le destin de Lyra ne sera pas trop écourté
par les événements qui suivront car l'idée d'une descendante de
Thundra et de Hulk est assez séduisante en soi pour trouver son
public, tout comme pour Skaar en son temps. La famille Hulk
s'agrandit donc, et ce ne sera pas la dernière fois soyez-en sûrs !
Cette parenthèse dans la vie de Jennifer Walters, la seule Hulk
féminine qui nous intéresse vraiment depuis des mois sur le blog
parmi les V.O. du vendredi, était agréable sans plus. Ce sera aussi
certainement le cas pour les prochains titres, mais tenez bon on
reviendra assez vite sur du concret concernant la Géante de Jade !
Kaoru
et le Dr. Yagai poursuivent leur relation, la jeune femme
s'impliquant de plus en plus pour gérer le quotidien de son
compagnon qui n'a qu'à peine le temps de se reposer entre deux
appels d'urgence de l'hôpital. Difficile dans ces conditions de
prévoir à l'avance un petit rendez-vous romantique, mais Kaoru se
satisfait de la situation, tout plutôt que de prendre le risque de
passer moins de temps avec Yagai.
Quand
celui-ci finit par lui proposer d'aller manger à l'extérieur, il
fait découvrir à sa jeune compagne tout un univers dont elle
ignorait totalement l'existence et qui la ravit au plus haut point.
Ce partage, et cette nouvelle facette du médecin qu'elle découvre
également à cette occasion, la touche énormément et lui permet
d'envisager davantage leur relation comme quelque chose de sérieux,
bien qu'épuisant tant moralement que physiquement.
Tout
n'est pourtant pas rose. Invitée à un barbecue par les collègues
de travail de Shiro, Kaoru finit par être prise pour cible par Iku,
qui décide de régler ses comptes une bonne fois pour toutes avec
celle qui fait secrètement battre le cœur de son mec. Incapable de
les départager, Shiro est contraint de révéler son amour pour
Kaoru, en face même de celle dont il partage la vie. La scène est
si choquante que personne ne dit mot, chacun rentrant chez soi. Iku
et Shiro régleront leur différent de manière définitive et
irrémédiable, puis Shiro ira présenter des excuses méritées à
Kaoru pour lui avoir fait vivre ce moment déplaisant. Il ne souhaite
rien d'autre que lui faire plaisir, même en sachant qu'il ne sera
jamais la bonne personne pour elle. Leur relation peut bien rester au
stade où elle en est depuis tant d'années, ça ne le dérange plus.
Pourvu qu'elle reste.
A
peine sortie d'affaire, Kaoru doit enchaîner sur son travail dont le
service devient enfin officiel et donc nécessite encore plus
d'efforts que précédemment. Ayant réussi son examen et obtenu le
poste qu'elle convoitait, aux côtés de Mme Konno, la jeune
assistante médicale va faire de son mieux pour tempérer le
caractère de sa supérieure tout en fournissant le meilleur travail
possible, le tout en continuant d'animer son salon de manucure à
différentes heures de la journée pour se caler le plus possible sur
les horaires de pauses des femmes actives ayant besoin de ses
services. Cela la fatigue énormément mais c'est un maigre prix à
payer pour obtenir une certaine reconnaissance de la part de ses
clientes, toujours plus nombreuses. Des magazines spécialisés
s'intéressent même les uns après les autres à son petit salon,
qui devient assez réputé !
Mais
soudain, c'est le drame. Yagai offre à Kaoru un double de ses clés
d'appartement, chose qu'il n'avait jamais faite jusque là. Kaoru
voit ce geste comme une marque de confiance directe envers elle, et
elle promet de faire très attention à ce précieux cadeau. De fait,
Yagai lui-même n'a pas de clés pour accéder à son domicile, il
doit donc compter sur la présence de Kaoru chez lui, au moins le
soir quand ils peuvent enfin se retrouver. Alors que tout semblait
enfin lui sourire, Kaoru entend une clé tourner dans la serrure de
l'appartement tandis qu'elle s'y trouve. Une femme entre, détenant
l'autre jeu de clés. Quelques heures plus tard, c'est le Dr. Yagai
qui rentre à son tour chez lui, pour découvrir Kaoru en larmes et
la mystérieuse femme l'observant de son regard impénétrable. Que
s'est-il donc passé durant ce laps de temps ? Kaoru refuse tout
à coup d'être touchée par son amant, se pourrait-il que Yagai lui
ait caché une toute autre vie dans le plus grand secret ?
---
Et
on arrête là puisque c'est tout ce que ce septième tome de la
série nous apprendra ! Les choses sérieuses arrivent enfin, à
un tome de la fin de la série, c'est-y pas dommage !
Blague
à part, on l'aura attendu un bon moment cette révélation et ce
face à face entre Iku et Kaoru, mais au final c'est l'autre grande
confrontation qui éclipse le destin de Shiro, celle entre les deux
femmes partageant la vie du Dr. Yagai. Le prochain tome, le tout
dernier, risque fort d'être riche en révélations et en
bouleversements dans ces différentes vies parallèles qui se
croisent parfois quand on s'y attend le moins. Après autant
d'efforts pour suivre ces récits et aller jusqu'au bout, je ne vais
certainement pas abandonner maintenant si proche du but et de la
révélation finale !
Cela
dit, je ne vous mentirai pas en vous informant que dans les
prochaines semaines, And ne
sera pas ma préoccupation principale. Je compte vous offrir un mois
d'Octobre centré principalement sur des œuvres vampiriques, mangas
y compris, et donc la lecture du huitième et dernier tome de la
série toute en fraîcheur de Mari Okazaki devra certainement
attendre début Novembre, si je tiens mes délais et surtout si je
tiens jusque là. J'espère que vous saurez vous montrer patients
comme toujours si cette chronique vous intéresse, vous êtes assez
peu à la parcourir mais j'ai bon espoir que ce petit nombre ne soit
constitué que de passionnées du genre et donc je m'accroche !
Je
me rends compte que je n'ai pas parlé de Mme Konno dans cette
review, tout simplement parce que je suis bien entendu sous le coup
de l'excitation provoquée par les dernières pages. La supérieure
de Kaoru au service d'assistance médicale connaît elle aussi sa
propre évolution, révolution devrais-je plutôt dire, quand elle
parvient enfin à s'extirper du sentiment toxique qui la liait au
médecin qui l'avait séduite puis abandonnée sans mot dire en
changeant de lieu d'exercice. Cela fait vraiment du bien de voir une
femme aussi abîmée par la vie et partant d'aussi bas arriver à
s'émanciper et à enfin se libérer d'un tel poids, et j'espère
très fort les doigts croisés sur le cœur que rien de grave ne lui
arrivera d'ici le tout dernier chapitre de la série. Inquiétude qui
si ça se trouve n'est pas de mise puisque son intrigue est peut-être
déjà terminée...
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Après
les événements de la Terre Noyée, où la Légion Fatale de Lex
Luthor a bien failli causer la perte du monde dans son entièreté,
Aquaman a totalement disparu. Recueilli pratiquement à bout de force
sur une petite île oubliée de tous, il cohabite désormais avec
d'étranges personnages qui lui prodiguent soins et conseils, sans
lui révéler pour autant sa véritable nature. Celui que l'on
appelait autrefois Aquaman est à présent un amnésique ayant peur
de l'eau, cherchant en vain une façon de se reconstruire loin de
tout.
Et
tandis que sur cette île maudite l'homme appelé Andy apprend à
vivre une vie nouvelle, loin sous la surface c'est Mera qui attend
son mari et souverain, en occupant le trône de l'Atlantide et en se
préparant à recevoir la visite de nombreux prétendants. Sans
aucune preuve de la survie d'Arthur, Mera est dans l'obligation de
leur accorder une chance, même si au fond d'elle la reine demeure
convaincue que son roi est toujours là quelque part et reviendra.
Car il doit revenir, il le faut !
Entraîné
malgré lui dans une bataille entre anciennes divinités des mers
oubliées et la force primale qui engendra autrefois la vie sur
Terre, Andy est devenu le champion de l'océan, celui qui combattra
et vaincra si tout se passe bien, ramenant la paix dans des eaux
troublées depuis bien longtemps par le chagrin et les griefs. Aidé
par ses mentors, Andy redécouvre son pouvoir et son potentiel, sans
toutefois le comprendre totalement, et parvient à arracher la
victoire dans un moment décisif.
Mais
à présent, il lui faut remonter le fil de la vérité et
redécouvrir sa propre identité, avant qu'il ne soit trop tard pour
l'équilibre du monde, avant que tous ne basculent dans l'oubli
éternel. Aquaman n'est peut-être plus, mais l'homme demeure et il
est en quête d'un sens à donner à son existence ! Puissent
les dieux lui être favorables.
---
C'est
le premier tome de la nouvelle série Arthur Curry : Aquaman
qui prend directement la suite
de Aquaman Rebirth et
New Justice tome 2,
sorti chez nous durant l'Été 2019 et que je n'ai pas vraiment eu le
cœur à suivre à l'époque, mais maintenant c'est chose faite
l'erreur est réparée et, comme souvent chez DC/Urban, je ne
regrette absolument pas le temps écoulé !
La
scénariste Kelly Sue DeConnick s'associe au dessinateur Robson Rocha
pour initier un run qui déconstruira le mythe d'Aquaman pour lui
rendre un sens pertinent de nos jours, chose qui avait peut-être été
un peu laissée de côté par l'éditeur depuis quelques temps.
Prenant la suite des événements de New Justice tome
2 mais en centrant complètement l'intrigue sur un Arthur amnésique
et inconscient de ses pouvoirs, DeConnick nous offre un magnifique
hommage aux meilleures années du personnage et de sa légende
éditoriale.
C'est
aussi grâce au petit édito d'Urban en ouverture d'album que l'on
comprend tout le travail titanesque qui a été accompli et qui reste
encore à abattre pour rendre à Aquaman ses véritables lettres de
noblesse. Loin des super-héros, loin des enjeux cosmiques dictés
par Scott Snyder et sa clique, l'autrice nous ramène aux valeurs
essentielles d'un personnage mésestimé qui en a pourtant sous le
pied et nous le fait encore savoir de façon magistrale ici.
Il
y a un léger sentiment de frustration quand on referme ce premier
tome en se rendant compte que tout n'est pas résolu et qu'Andy n'a
pas encore retrouvé toutes les pièces de son propre puzzle, mais ce
serait du gâchis de tout éventer dès maintenant ! Nous sommes
donc partis pour trois tomes à ma connaissance, et j'ai vraiment
hâte de lire la suite au plus vite pour combler les vides et
rattacher les wagons avec le reste de l'univers DC, à cheval entre
la fin de l'ère Rebirth et le début de Infinite que nous vivons
depuis une petite année déjà.
Dernier
mot concernant le dessin, puisqu'un comic-book est avant tout une
œuvre graphique. Je me rends bien compte que très souvent je ne
vous parle que de l'intrigue et que je passe très rapidement sur le
travail admirable des dessinateurs, sauf certains qui me semblent
au-dessus de tout le reste et dont j'ai vraiment envie de vous
partager les travaux. Cependant sachez que bien souvent c'est à
cause d'une sorte de norme, il m'est vraiment difficile de vous
trouver des adjectifs bien différents et normés pour cataloguer
tous les styles de dessins que je rencontre dans mes lectures.
Sachez
simplement que pour Robson Rocha, c'est un travail sans chichis ni
fioritures, efficace et précis sans trop en faire, bref du bon
boulot comme on est en droit de s'y attendre. Évidemment nous ne
sommes pas en face d'un nouvel Ivan Reis, mais au final pourquoi ne
pas lui laisser sa chance malgré tout et voir jusqu'où cela nous
entraîne ? J'ai particulièrement apprécié le petit détour
par l'Atlantide où nous avons pu retrouver Mera et admirer l'une de
ses œuvres de patience, un vrai défi visuel dû à ses pouvoirs et
que je ne pensais pas possible en dehors des quelques artistes ayant
un lien de près comme de loin avec l'univers de Fathom,
par exemple. Comme quoi, on en apprend tous les jours !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Tony
Stark a tout ce qu'il lui faut pour réussir dans la vie, dans ses
deux vies devrait-on dire. En tant que l'un des plus influents
industriels des nouvelles technologies il brasse des centaines de
millions de dollars à chaque nouvelle invention, et en tant qu'Iron
Man il suscite l'admiration de tous pour son dévouement et son
sérieux à chaque mission. Dirigeant les Vengeurs comme Stark
International, Tony est un homme d'exception. Mais même lui peut
faire des erreurs.
Quand
une série de dysfonctionnements internes à sa célèbre armure
rouge et or commencent à sérieusement lui rendre la vie impossible,
Tony s'enferme dans son laboratoire pour tenter de trouver la source
du problème, mais tous ses diagnostics ne donnent rien et l'amure
semble en parfaite condition. Après quelques tests qui le rassurent,
Iron Man s'envole pour les Nations Unies où il doit apparaître aux
côtés de l'ambassadeur de Carnelie avant la signature d'un contrat
très juteux pour l'Occident et Stark International en particulier.
Mais, alors que tout semble se dérouler comme prévu, un répulseur
de l'armure s'active soudain et transperce d'une rafale l'ambassadeur
qui s'effondre, mort.
Accusé
de meurtre et devant des centaines de témoins, Iron Man est sommé
de remettre son armure à la Mairie de New York où elle sera
confinée le temps d'une enquête approfondie. Pendant ce temps, Tony
perd son garde du corps attitré et redevient un simple mortel comme
les autres. C'est à cet instant qu'il émet quelques doutes sur son
propre état et sur sa capacité à empêcher le S.H.I.E.L.D. de
mettre la main sur son entreprise. Rejoint par Rodhey, Tony s'envole
pour Monaco afin d'enquêter sur un nom arraché à l'un de ses
ennemis. Mais Stark va tomber dans un piège et se faire enlever par
les hommes de Justin Hammer, l'homme derrière tous les récents
malheurs du Vengeur Doré. Rival de longue date de Stark, Hammer a
réussi à financer une machine capable d'émettre sur le signal
crypté de l'armure et de la saboter à distance !
Hammer
parvient à s'échapper quand la bataille finale dérape, et Iron Man
se voit lavé des crimes dont on l'accusait. Pour autant, il n'a pas
l'esprit tranquille et quelque chose le ronge de l'intérieur, lui
interdisant tout satiété. Après avoir défait une armée entière,
après avoir regagné le contrôle de sa plus grande invention et
avoir été blanchi d'un assassinat, Tony Stark va maintenant
affronter son plus redoutable adversaire : nul autre que
lui-même, ou plutôt le Tony Stark qui résout tous ses problèmes
personnels par l'alcool.
En
effet, cela fait maintenant un petit moment que Tony boit plus que de
raison, finissant parfois dans des états lamentables et se mettant à
dos son personnel, comme Jarvis l'inestimable majordome des Vengeurs,
qui va jusqu'à remettre sa démission. Et plus les choses empirent,
plus Tony abuse de la bouteille, malgré les conseils judicieux de la
seule vraie amie qu'il lui reste. Au bout du rouleau, il parvient à
grand peine à demander de l'aide, une aide qu'on lui apportera avec
beaucoup d'amour mais aussi de fermeté. Mais quand une nouvelle
catastrophe s'abat sur le playboy millionnaire, c'est peut-être la
proverbiale goutte de trop, et Tony va devoir faire un choix
définitif : céder à sa pulsion destructrice, ou accepter son
imperfection et y travailler. Quoi qu'il advienne, Tony Stark sera
désormais un homme changé, mais pour combien de temps ?
---
David
Michelinie est un auteur génial qui a, passez moi l'expression, de
la bouteille. Chez Marvel il a notamment travaillé sur Spider-Man et
a co-créé le personnage emblématique et redoutable de Venom pour
mieux pourrir la vie du Tisseur. Michelinie s'ingénie d'ailleurs à
faire entrer le lecteur au cœur même des vies personnelles des
héros jusque là intouchables, en nous en montrant les failles et
les faiblesses du quotidien.
Pour
Iron Man, Michelinie le confronte à son démon le plus vicieux, plus
mortel encore que le Mandarin : son alcoolisme. Je ne sais pas
si vous réalisez bien, mais on parle d'un héros fondateur des
Vengeurs qui apparaît soudain au public et au lectorat de l'époque
comme un ivrogne violent et caractériel, incapable de se soigner ou
d'admettre ses défauts. C'est un tour de force que Marvel a autorisé
avec raison, et un véritable changement pour celui dont les
aventures commençaient à tourner en rond. Le Diable se cache au
fond de la bouteille, et Tony l'aura cherché longtemps avant qu'on
ne lui tende une main secourable. Les fans referment cette petite
saga des plus mémorables en espérant que leur héros ne cédera
plus à l'appel de l'alcool facile, sachant très bien pour certains
à quel point cela peut s'avérer difficile voir surhumain.
Concernant
le dessin, Bob Layton et John Romita Jr. se livrent à une série
d'exercices de haute voltige, représentant tantôt Iron Man sous son
meilleur jour, tantôt comme un maladroit rendu dangereux par son ego
et son goût pour la boisson. Au final, Justin Hammer n'aura pas eu
besoin de pousser bien loin le Vengeur Doré pour le faire déraper,
et les graphismes assez réalistes que l'on retrouve sur la toute
dernière couverture de cet album sont terriblement lourds de sens.
Rarement un héros moderne aura été si abîmé par un mal si
quotidien. Les soucis de Tony Stark ne sont pas encore derrière lui,
loin de là même, mais des jours meilleurs s'annoncent toutefois à
condition que sa discipline nouvelle ne s'effondre pas à la première
occasion. Tout est finalement question de self-control : Tony en
a-t-il gagné suffisamment pour ne plus faillir ? Je vous laisse
trouver la réponse vous-mêmes, si possible pas au fond d'un verre.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Bonjour
à toutes et à tous, aujourd'hui nous reprenons un peu des nouvelles
du côté des unboxings sur la chaîne YouTube de Radiophogeek,
avec une statuette en résine sortie il y a bien un an maintenant.
Un
personnage que j'aime tout particulièrement dans la galerie des
vilains de ce cher Spider-Man, nul autre que son grand ami le Dr.
Curt Connors alias le Lézard ! Dans cette représentation
sculptée par Alejandro Pereira pour la collection spéciale de
Diamond Select Toys, l'homme reptile est on ne peut plus effrayant et
on s'imagine avec peine un affrontement avec l'Araignée dont
ce-dernier pourrait sortir vainqueur.
Les
détails du socle ne sont pas très élaborés par rapport au
personnage qui lui en revanche a droit à énormément de précision,
un vrai souci de la perfection jusque dans l'apparence des textures
et la correction anatomique de quelques petites imperfections ici et
là. La blouse est magistrale et flotte telle une cape décharnée,
tandis que l'on peut s'amuser à compter les dents de notre ami
reptilien avant de se faire croquer.
Je
dis que le socle n'est pas très élaboré mais c'est faux, en
réalité si l'on observe bien il y a des tas de petits détails qui
font plaisir, je retiens par exemple le fait que la base représentant
le liquide des égouts soit en matière translucide permettant à un
éclairage de traverser par en-dessous et de donner à l'ensemble une
atmosphère radioactive des plus plaisantes.
N'hésitez
pas à laisser des commentaires, on se retrouve bientôt !
L'univers
Marvel tout entier a été réécrit à l'issue de Secret Wars,
et certains pouvoirs autrefois disparus ont depuis fait leur grand
retour au sein de l'existence. Ainsi en est-il des Joyaux de
l'Infini, devenus les Pierres de l'Infini désormais, et à nouveau
répartis à travers l'ensemble de l'univers connu comme inconnu. Et
comme toujours, dès que ces pierres aux capacités incroyables
refont surface, plusieurs êtres tout aussi incroyables se lancent à
leur poursuite, dans une quête effrénée dont l'aboutissement ne
saurait être qu'une guerre totale et sans merci.
Pour
éviter cette issue fatale, cette fois-ci, certains grands héros
unissent leurs forces pour retrouver les pierres avant les hérauts
du Mal. Les Gardiens de la Galaxie, alliés au Nova Corps, défendent
la Pierre du Pouvoir face aux assauts des Raptors et des Chitauris.
De leur côté, sur Terre, trois héros tentent de préserver le
secret de la présence de trois autres pierres sur la planète bleue.
Wolverine, Black Widow et le Docteur Strange choisissent en effet la
voie de la discrétion plutôt que de renouveler les erreurs du
passé, mais cela ne sera pas au goût de tout le monde.
En
outre, il n'y a pas que des âmes noble qui soient lancées dans
cette quête cosmique. Ultron, qui a à nouveau évolué, possède la
Pierre de l'Âme et compte bien s'en servir pour transformer toute
forme de vie à son image. Thanos, qui a conquis le vaste empire des
Chitauris par la force, veille toujours dans son coin et cherchera
très certainement à réunir pour lui-même les pierres une fois
qu'elles auront toutes été découvertes, il faudra donc l'empêcher
d'agir ou s'y préparer. Le Super-Skrull semble être entré en
possession de la Pierre du Temps, mais qu'en est-il réellement ?
Et pour finir, Loki est aussi de la partie ainsi que Kang le
Conquérant, chacun cherchant à obtenir l'avantage pour empêcher un
futur cataclysmique de se produire.
Il
reviendra en définitive à Adam Warlock, une nouvelle fois
ressuscité, de prendre les décisions cruciales pour éviter que cet
avenir n'advienne, mais sans plus d'indications même lui semble
perdu. Cette nouvelle quête de l'Infini revêt des atours familiers,
mais est étrangement différente de tout ce que l'on a connu
précédemment. Les Pierres elles-mêmes ont changé, sont devenues
autre chose d'insaisissable et d'incompréhensible pour le moment,
même pour les esprits les plus sages. En désespoir de cause,
Stephen Strange lance un appel à tous les détenteurs des Pierres de
l'Infini pour qu'ils se retrouvent et discutent de la meilleure façon
de les utiliser, pour le salut de l'univers tout entier. Combien
répondront à sa convocation ?
---
Je
préfère vous le signaler tout de suite, je suis plutôt fan du
travail de Jim Starlin concernant les différentes sagas de l'infini
chez Marvel, je suis vieille école, et la vision que nous offre en
2018 Gerry Duggan ne me convient pas pour plusieurs raisons,
peut-être principalement parce que je suis hermétique au changement
qui sait.
Au
final j'ai surtout l'impression que Marvel a profité de sa
refondation après Secret Wars dans
les comics pour coller le plus possible à l'univers
cinématographique de la Maison des Idées, quitte à modifier des
choses que l'on pensait totalement immuables comme les Joyaux de
l'Infini. Désormais Pierres de l'Infini, comme dans les films, elles
possèdent le code de couleurs et les capacités que l'on voit dans
ces mêmes films, pour plus de clarté sans doute pour les nouveaux
lecteurs appâtés par la version cinéma. Personnellement, ça ne me
convient pas trop...
Les
personnages aussi malheureusement ont subi le même traitement, ce
depuis une bonne grosse décennie au mois je dirai, toujours en
rapport aux films. Et c'est là que ça me dérange vraiment,
j'aimais bien que l'univers de papier soit différent de celui de la
pellicule, que les deux aient leurs propres particularités et
spécificités, les rendant uniques et complémentaires à la fois.
J'ai le sentiment qu'aujourd'hui l'éditeur est prêt à galvauder
son histoire mémorable pour se rapprocher d'une vision plus globale
et uniformisée pour le grand public, très peu souvent connaisseur
des anciennes sagas imprimées. C'est dommage, je trouve.
Après,
ce prélude n'est pas foncièrement mauvais je ne dis pas ça
attention, c'est juste qu'il vise peut-être un public plus récent
et moins attaché aux anciennes histoires et versions des notions et
personnages traités ici que je ne le suis. En lisant cet album, pas
bien épais par ailleurs malgré son prix et sa catégorisation dans
les Marvel Deluxe de Panini, j'ai surtout eu l'impression que l'on me
parlait d'autre chose que ce que je m'attendais à y trouver, ou
plutôt que l'on parlait à quelqu'un d'autre que moi, que je passais
à côté de beaucoup de détails qui seront sûrement importants
mais pour lesquels je n'avais pas les clés de compréhension
nécessaires, parce que je n'ai pas suivi l'évolution de toutes ces
séries et de tous ces personnages en parallèles les unes des
autres. Que voulez-vous, il faut faire des choix sinon ça devient
intenable !
Bref,
pas forcément un récit de qualité malgré les dessinateurs
vedettes mobilisés dessus, ce prélude à Infinity Wars
arrive un poil en retard par
rapport à l'actualité Marvel à laquelle j'avais fini par
m'habituer, mais ce n'est pas forcément mauvais non plus, chacun y
trouvera de quoi débattre. Pour le moment, j'ai quand même tendance
à privilégier les récits antérieurs, mais peut-être que l'event
en lui-même me séduira et me donnera tort ! Je ne demande que
ça, au fond, et ce n'est pas comme si l'histoire manquait d'enjeux !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
L'impensable
s'est produit. Après une campagne de terreur à l'échelle de tout
Gotham, l'impitoyable Bane est parvenu à accomplir ce que tant
d'autres avant lui ont essayé : il a vaincu le Batman. Battu,
blessé, brisé, en un mot comme en cent, pratiquement laissé pour
mort. Gotham City a désormais un nouveau maître en la personne de
ce génie du crime au physique aussi impressionnant que ses
ressources. Bane a gagné.
Tandis
qu'Alfred et Tim récupèrent le corps meurtri de Bruce Wayne et font
tout leur possible pour stabiliser son état, une évidence commence
à s'imposer à eux : Batman ne pourra plus jamais remarcher, en
tout cas pas en tant que Bruce Wayne, dont la colonne vertébrale a
été fracturée. Pour guérir complètement, il lui faudrait un
miracle, ou à défaut beaucoup de temps et de soins particuliers,
choses dont il ne dispose pas pour le moment. Se bornant à soigner
tout ce qu'ils peuvent et à sécuriser le manoir et la batcave
autant que possible, les alliés du Chevalier Noir prient pour qu'il
s'en sorte et surtout pour que son esprit trouve la paix au-delà de
sa défaite cuisante.
Quand
Bruce récupère enfin un peu de forces pour reprendre conscience, il
dicte ses volontés : quelqu'un doit reprendre la cape pour
terminer ce qu'il a commencé, quelqu'un doit reprendre le combat et
mettre hors d'état de nuire tous les voyous qui ont pris Gotham pour
cible en son absence. Nightwing serait le choix le plus évident,
mais il vole de ses propres ailes et le gouffre entre lui et Batman
est toujours aussi tortueux. Un autre candidat se présente alors, un
apprenti jusque là fidèle qui a non seulement de la ressource mais
aussi déjà reçu un entraînement complet pour devenir un ange de
la vengeance au sein d'un ordre aujourd'hui disparu. C'est décidé,
Jean-Paul Valley va devenir le nouveau Batman, celui dont la ville a
le plus désespérément besoin en ces temps troublés.
Avec
l'aide de Robin, Jean-Paul s'entraîne encore plus dur qu'avant et
enfile donc la cape légendaire du Chevalier Noir, donnant le change
et réussissant même à ramener un semble d'ordre dans les rues mal
famées de la cité qui ne dort jamais sereine. Mais il n'y a pas que
Bane et son gang qui menacent, d'autres vilains sont également dans
leur élément avec toute cette crise de panique, notamment
l'Épouvantail qui entend bien profiter du chaos pour émerger tel un
dieu de la terreur collective. Enlevant des étudiants qu'il manipule
pour qu'ils se fassent passer pour lui, Jonathan Crane met en place
son chef-d’œuvre. Puisque son association avec le Joker a tourné
court et n'a donné aucun fruit tangible, il passe à la vitesse
supérieure et dissimule son redoutable poison dans des endroits
stratégiques un peu partout en ville, avant de lancer la grande
opération. Si Gotham refuse de l'adorer et de le craindre comme un
véritable dieu de la peur, alors elle périra dans l'effroi et le
sang.
Grâce
à l'aide inattendue d'un autre justicier, Anarky, le nouveau Batman
met rapidement un terme aux manigances de l'Épouvantail qui reprend
le chemin d'Arkham aussitôt, échappant de peu à un sort peu
enviable. Il faut dire que malgré l'encadrement strict de Tim Drake,
Jean-Paul est à deux doigts de l'irréparable quand il est en
mission, la brutalité de son précédent conditionnement reprenant
peu à peu le dessus. Si rien n'est fait, il se pourrait fortement
qu'il franchisse la ligne rouge et ne cède à ses plus vils
instincts de tueur, entachant à tout jamais la réputation du
Batman. Mais plus le temps passe, et plus Tim est amené à se rendre
à l'évidence, il n'a aucune prise sur le Chevalier Noir qui décide
de se forger un nouveau costume pour affronter celui qu'on lui a
pourtant interdit d'approcher, Bane en personne !
Cet
affrontement est pour Jean-Paul l'occasion de prouver à tout le
monde qu'il est devenu encore meilleur que l'ancien Batman, plus
sombre, plus redoutable et surtout plus efficace, ne reculant devant
aucune sauvagerie pour arracher la victoire. Bane sera le premier à
s'en rendre compte et leur premier duel se soldera par un match nul,
le temps que chacun panse ses plaies et ne se prépare pour le second
round. Hors de lui, Bane commet l'erreur de se reposer plus que
jamais sur le venin, la drogue de synthèse qui lui confère une
force prodigieuse mais embrouille aussi son esprit. Lorsqu'ils
croisent à nouveau le fer, devant l'ensemble des forces de police de
Gotham, il est clair pour tout le monde qu'un seul des combattants
seulement pourra se relever à l'issue de ce match. Entraînés dans
un duel sans merci au milieu d'une rame de métro lancée à toute
vitesse, les deux prétendants au trône de la Nuit combattent comme
jamais, jusqu'au bout de leurs forces et de leur conviction, jusqu'à
ce que finalement un seul en émerge. La première décision du
nouveau Batman en tant que vainqueur sera capitale et marquera
durablement son nouveau règne sur Gotham City, et tous les
observateurs espèrent qu'il fera le bon choix. Sinon, le pire est à
craindre...
De
son côté, Bruce Wayne ne reste pas sans rien faire. Puisqu'il ne
peut plus être Batman, il va continuer à assurer la sécurité de
ses proches et de ses alliés en utilisant les différents moyens à
sa disposition, sa fortune et quelques gadgets bien choisis au
besoin. Sa mission, en plus d'accepter sa nouvelle condition
d'infirme, est de retrouver le père de Tim Drake, qui a été enlevé
par les hommes de Bane et conduit sur l'île de Santa Prisca, son
ancien domaine. Quelques héros triés sur le volet accompagneront
l'ancien Batman ainsi qu'Alfred dans cette opération de sauvetage
plus risquée qu'il n'y paraît, première étape sur le chemin de la
guérison.
---
Ce
second tome de la saga Knightfall nous
présente donc la grande revanche de Batman sur Bane, l'affrontement
titanesque entre le Chevalier déchu et la Bête, sauf que ce n'est
plus le même Batman que l'on observe, mais un Jean-Paul Valley
déchaîné et bien décidé à prouver qu'il mérite la cape de la
Chauve-souris et plus encore ! Dans la veine des autres titres
DC de cette première moitié des années '90, la violence est
omniprésente et d'une brutalité sans nom, rien ne sera épargné et
on ne peut que tourner chaque page et parcourir chaque case en
restant suspendu au rythme endiablé de ce qui s'annonce, avant
d'assister au match du siècle en sachant que celui qui remportera la
victoire ne sera pas un héros au sens traditionnel du terme. Un
nouvel âge s'ouvre pour Gotham City !
Si
la première partie de l'album est consacrée au plan de
l'Épouvantail, qui révèle d'ailleurs ici une facette inédite de
sa personnalité en concoctant une opération aussi colossale et
cruelle, ainsi qu'à des souvenirs de Tim et Bruce dans leur guerre
contre le crime, l'essentiel est bien entendu le match-retour avec un
Bane survolté qui ne se laissera pas démettre de ses nouvelles
fonctions sans se battre jusqu'au bout. Je ne peux m'empêcher de me
dire que j'aurais tellement aimé voir ça dans un film à gros
budget au cinéma, au lieu de ce que Nolan a retenu pour son Dark
Knight Rises il y a dix ans...
qu'on se console, les comics sont toujours disponibles sous
différents formats et redressent la barre sans problème !
La
narration s'émancipe peu à peu du classicisme pour entrer dans une
ère plus sombre, plus torturée et violente que jamais, que ne
renierait pas Frank Miller pour ne citer que lui. Chuck Dixon, Doug
Moench, Dennis O'Neil et Alan Grant (pas celui auquel vous pensez)
scénarisent chacun des épisodes de cette croisade sans pitié, la
genèse d'un nouveau Batman, sortant de l'ombre de l'ancien et
faisant planer sa sienne sur toute la ville. Sera-t-il meilleur que
l'original, ou fera-t-il une erreur impardonnable ? Réponse
dans l'un des prochains tomes, car la saga ne s'arrête pas avec le
sort de Bane loin de là même. La croisade de Jean-Paul et la quête
de Bruce se mêleront dans les prochains numéros pour nous offrir
une histoire de longue haleine, menée tambours battants par des
artistes bien décidés à secouer la cage comme jamais ! Soyez
prêts à être étonnés et peut-être choqués par le résultat !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Autrefois
avocate, puis assistante du procureur de New York, puis avocate de
nouveau, tout en maintenant une activité de super-héroïne auprès
des Avengers et des Quatre Fantastiques quand il le fallait...
Jennifer Walters est passée par toutes sortes d'évolutions de
carrière depuis qu'elle est devenue la mondialement célèbre Miss
Hulk. Et si sa courte période en tant qu'agent du S.H.I.E.L.D. de
Tony Stark s'est achevée sur des sentiments assez négatifs, sa
nouvelle vie risque fort de lui offrir matière à réflexion.
Lancée
sur les routes en compagnie de sa partenaire Jazinda, Jen est devenue
une chasseuse de prime, mandatée par un cabinet officiel pour
ramener par la peau des fesses s'il le faut les détenus qui tentent
d'échapper à leur peine ou aux poursuites contre eux. Moyennant un
style de vie assez spartiate et relativement peu d'exigence quant à
son futur, Jen se sent assez bien dans ce nouveau rôle, et Jazinda
lui offre une compagnie de qualité avec un léger saupoudrage
d'humour et d'ironie par moment.
Mais
tout bascule quand Miss Hulk, sur les traces d'un bandit de moindre
envergure, tombe nez à nez avec le duo fatal formé par l'Homme
Absorbant et sa femme Titania ! Les deux super-vilains vont s'en
donner à cœur joie pour faire souffrir leur ennemie, qui s'en
tirera malgré tout grâce à son astuce et à l'aide de sa
partenaire. Cependant, Jen est loin d'apprécier ce tournant épique
de sa vie, elle qui souhaite plus que tout s'éloigner des
projecteurs et des souffrances que connaissent trop souvent les
super-héros.
Quand,
au détour d'une soirée en solitaire dans un bar de New York, elle
fait la rencontre d'un client au charme celtique ravageur, Jen est
loin de se douter qu'elle s'apprête à assister à un attentat à la
bombe qui dévastera l'immeuble voisin. Sa conquête de la soirée se
faisant mystérieusement la belle sous ses yeux, Miss Hulk reste sur
place le temps d'aider les autorités et les secours comme elle peut,
en faisant de son mieux dans de pareilles circonstances. C'est le
cœur lourd et amer qu'elle reprend la route sur les traces du
criminel, avec cette fois-ci un intérêt personnel pour le mettre
hors d'état de nuire !
Tour
à tour entraînée dans diverses histoires sur son chemin, Miss Hulk
va se retrouver emprisonnée non pas une mais deux fois au moins,
pour des délits mineurs certes mais qui ternissent immédiatement
son image. Elle croisera aussi la route d'un autre chasseur de prime,
extraterrestre celui-ci, et comprendra alors qu'il y a parfois plus
important à chercher autour de soi que la vengeance pure et simple.
De même, le Mal se cache sous bien des formes, et il faut toujours
rester prudente et méfiante quand quelqu'un vous semble trop
parfait.
A
mesure que le temps passe, Jen et Jaz vont découvrir les racines
d'un vaste complot contre Miss Hulk, dans le but de ternir son image
et de la détruire psychologiquement parlant. Quelqu'un semble bien
décidé à la faire tomber de son piédestal, quelqu'un qui ne
rechigne pas à manipuler la loi et la vérité dans son sens et qui
a le bras très long. Si pendant un moment Jen semble prendre les
coups sans sourciller, au bout du compte elle en souffre et devra
faire une pause dans sa virée pour remettre les choses en ordre dans
sa vie d'errance.
Là-dessus
arrive la terrible et inévitable invasion des Skrulls sur Terre !
Certains hauts-placés parmi la communauté super-héroïque ont été
remplacés il y a un certain temps par des aliens métamorphes jouant
leur rôle, et aujourd'hui le grand signal est lancé pour démarrer
la grande invasion de la planète bleue. La situation est terrible,
plus personne ne peut se fier aux officiels ou aux porteurs
d'autorités, et l'on recherche désespérément des individus
capables de défendre le peuple contre cette catastrophe aux enjeux
cosmiques plus grands que tout ce que l'on peut imaginer.
La
résolution de ce conflit changera la face du monde, mais pas
foncièrement la vie de Jen qui continue d’œuvrer en presque
solitaire, n'acceptant que la compagnie de Jaz avec qui elle a
pourtant vécu de dures épreuves très récemment. Sa réputation en
souffre énormément, et il serait grand temps de ramener un peu de
glamour et de merveilleux dans cette morne existence. Quand un
dictateur génocidaire laisse son peuple mourir de tous les maux
après un tremblement de terre, le tout sous le regard de la
communauté internationale qui se refuse à agir, c'est la goutte de
trop. Jen fait appel à plusieurs autres héroïnes et ensemble elles
affrontent en toute illégalité les autorités locales ainsi que la
Garde Hivernale envoyée par la Russie pour soutenir son allié, le
tout uniquement pour sauver le plus de gens possible et rendre au
peuple l'aide dont il a cruellement besoin.
Un
tournant majeur cette fois-ci, puisque une fois rentrée en Amérique
Miss Hulk est d'abord arrêtée puis relâchée et enfin acclamée
par le public, qui veut la revoir sur le devant de la scène. Son
ancien cabinet d'avocats spécialistes des droits des surhumains lui
déroule pratiquement le tapis rouge, son ancienne vie va pouvoir
reprendre... mais pour cela, il lui faudrait abandonner Jazinda, avec
qui elle a noué un lien indéfectible durant leurs aventures, malgré
les trahisons et les secrets endurés en chemin. Tournant à nouveau
le dos à la providence, Jen choisit une fois de plus de défendre
les personnes qui lui sont chères, quitte à se mettre toutes les
agences gouvernementales à dos ! Dans un climat post-invasion
où la paranoïa est monnaie courante, il vaut mieux avoir des appuis
solides ou à défaut montrer patte blanche quand on veut vivre
tranquillement. Fort heureusement, Miss Hulk n'a pas dit son dernier
mot, et ses aventures ne s'arrêteront pas en si bon chemin ! A
moins que des forces cosmiques, ou pire encore, son éditeur, n'en
décident autrement...
---
Je
vais prendre un moment pour vous faire l'affront de vous présenter
Peter David, après tout je ne le connaissais pratiquement pas avant
de tomber par hasard sur des récits signés de sa main chez Marvel
tout récemment. Peter David, c'est un scénariste de génie qui a,
excusez du peu, eu le destin de l'Incroyable Hulk entre les mains
pendant près de douze ans de suite ! Il connaît donc
relativement bien son affaire quand il s'agit de personnalités
troublées irradiées aux rayons gamma.
Prendre
la suite de Dan Slott n'a pas été chose facile, il a fallu que la
série se maintienne à un niveau décent de ventes sans perdre de
lecteurs ou de fans de la première heure, et pour cela il a fallu
faire des compromis, chose que Peter David fait rarement. Dans le cas
de Miss Hulk, il a tout bonnement décidé de changer presque toute
la formule en cours de route... et il a eu bien raison à mon humble
avis !
Attention
ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, j'ai adoré le run de Dan Slott, j'ai adoré celui de John Byrne, mais il manquait encore
une autre dimension aux aventures en-solo-ou-presque de l'Amazone
d’Émeraude, un souffle vraiment épique et sérieux, et tant pis
s'il faut renoncer à briser le quatrième mur de temps en temps.
Croyez-moi l'auteur se rattrape de toute façon à la fin et sait
revenir aux sources du succès de son personnage, en rendant hommage
à ses meilleurs auteurs et à sa troisième décennie d'existence à
l'époque !
Aidé
par des artistes tous très doués et dotés chacun d'un style très
marqué et différent de ce que l'on peut trouver dans les séries
plus mainstream, David nous entraîne au fond du problème
existentiel de Miss Hulk, de ce qui fait d'elle une outsider qui ne
trouve jamais vraiment sa place où qu'elle aille. En en faisant une
héroïne presque solitaire, à l'image du Punisher et de sa croisade
contre le crime par exemple, mais sans oublier une bonne dose
d'humour et d'introspection, le scénariste nous propose une nouvelle
version de Jennifer Walters, toujours aussi sexy, pas forcément
meilleure que les anciennes, mais toujours aussi sincère et c'est
bien là le plus important.
On
croisera de nombreux invités de marque dans cet omnibus, des
personnages qui pour certains n'étaient pas réapparus depuis la
toute première série dans les années '80, et on traversera une
période assez compliquée de l'histoire Marvel avec Secret
Invasion
et les conséquences de la première Civil
War.
Les magnifiques, que dis-je, sublimes couvertures signées Mike
Deodato Jr. nous transporteront à chaque nouveau chapitre, idem pour
celles de Greg Land, deux styles qui mettent vraiment bien en valeur
la beauté sauvage du personnage.
Cet
omnibus n'est pas bien épais, mais ô combien important pour
comprendre la psychologie brisée de Jennifer Walters et de son
alter-ego trop souvent victime de ses propres clichés. En ce sens,
chapeau à Peter David qui réussit haut la main à récupérer les
miettes qu'on lui a laissé ! En conclusion, une écriture très
intimiste, des graphismes différents mais complémentaires, des
histoires originales, bref que du bon tout du long. Je regrette
simplement que la galerie complète des couvertures ne soit pas
présente à la fin de l'album, et qu'il n'y ait pas beaucoup de
bonus exploitables, mais autrement c'était très bien, presque rien
à redire si ce n'est que, comme d'habitude, je vous conseille cette
lecture, ne serait-ce que pour l'arc final des Lady
Liberators
qui vaut son pesant d'or. Tout est de qualité, j'espère que vous
aussi saurez l'apprécier.
La suite de la carrière éditoriale de Miss Hulk sera
moins volumineuse ou chronophage, il s'agit surtout de mini-séries
que je vous chroniquerai au fur et à mesure jusqu'à nos jours si
j'y arrive. L'omnibus par Peter David était le dernier qu'il me
restait à lire sur ce personnage que j'affectionne décidément
beaucoup plus que je ne le pensais, et j'ai déjà hâte de voir ce
que d'autres génies, comme Charles Soule, ont pu lui apporter. Soyez
au rendez-vous !
Dernière
petite précision : oui, découvrir l'écriture de Peter David
sur She-Hulk
m'a
donné envie de lire son long et prolifique run sur l'Incroyable
Hulk,
vous aurez donc de mes nouvelles en ce sens dès que possible.
Alors
que Kaoru se sent de plus en plus à l'aise à son nouveau poste au
sein du bureau d'assistance des médecins, toujours dans le même
hôpital que le docteur Yagai, quelque chose la turlupine
régulièrement. Elle observe toutes les personnes qu'elle trouve
autour d'elle, et elle se rend compte qu'elle n'a pas vraiment de
grand projet sur le long terme, pas de ligne toute tracée, hormis
obtenir son poste de façon permanente, mais même cela est
conditionné au retour que feront ses supérieurs après avoir jugé
son travail. Elle doit donc redoubler de concentration et fournir
toujours plus d'efforts pour se maintenir au bon niveau.
Mais
quand, alors qu'elle pratique sa seconde activité de nail-art, elle
reçoit la visite de la mystérieuse Shimizu, une femme plus âgée
qu'elle et qui semble connaître de près ou de loin le docteur
Yagai, fréquentant l'hôpital elle aussi. Shimizu a bien un lien
avec le médecin taciturne, mais pas celui que l'on croit, elle
semble en effet bien plus proche d'une ancienne compagne que d'une
simple patiente. Quelque chose chez elle éveille immédiatement la
méfiance chez Kaoru et réveille au passage son complexe lui
interdisant de toucher autrui, signe que son moral s'affaiblit...
En
plus des manigances de Shimizu pour lui faire perdre confiance en
elle, Kaoru doit aussi supporter le silence de Yagai, qui refuse de
parler de la mystérieuse nouvelle cliente de son assistante et
amante. Ils se connaissent, c'est une certitude, mais de quelle
façon ? Et pourquoi tous ces commentaires désobligeants à
l'encontre du second travail de Kaoru, source de sa passion et de son
bien-être autant que peut l'être Yagai lui-même ?
Et
en parallèle, Iku refait parler d'elle quand elle décrète
arbitrairement que l'étage au-dessus du salon de manucure de Kaoru,
c'est-à-dire le local où travaillent Shiro et son équipe, est son
territoire et que Kaoru n'a pas le droit d'y pénétrer. Iku se sent
menacée par la présence de sa rivale dans le cœur de Shiro, et
elle fait tout pour le faire ressentir autour d'elle, jusqu'à tenter
la même coupe de cheveux que Kaoru sans que personne ne s'en rende
vraiment compte. Au final, après une absence imprévue, Iku va
retrouver Shiro se faisant aider par Kaoru pour chercher un simple
accessoire dans son bureau, ce qui sera pour elle la goutte d'eau
proverbiale. Mettant ainsi le plus de distance possible entre elle et
les autres, Iku s'éloigne et éloigne tout le monde d'elle,
persuadée d'avoir perdu une partie qui n'avait commencé que dans
son esprit.
Shiro
d'ailleurs se rapproche en effet de Kaoru, mais pour l'aider à gérer
ses finances pour son salon de manucure, et avec aucune mauvaise
intention malgré ce qu'en pense Iku en les surprenant en secret un
soir. De son côté enfin, Mlle Konno se dévoile peu à peu à sa
jeune collègue, en prenant Kaoru à part pour l'endurcir et lui
révéler les secrets du bureau d'assistance des médecins. On
découvre alors que la supérieure de Kaoru connaît ses propres
déboires sentimentaux et supporte de très lourds problèmes dont
elle ne laisse rien paraître à l'extérieur, de peur qu'on la juge.
Quand l'un des docteurs, assez séduisant, l'invite à dîner, Konno
pense enfin connaître un petit bonheur, qui sera malheureusement de
courte durée quand l'intéressé révélera sa vraie nature...
---
Sixième
tome et les choses commencent à doucement rouler vers une conclusion
semblant inévitable pour le lecteur que je suis. Je me pose beaucoup
de questions, à ce stade, sur ce que cache réellement le docteur
Yagai et la raison pour laquelle il fait immédiatement taire Kaoru
d'une manière ou d'une autre dès qu'elle aborde le sujet de la
présence de Shimizu dans son cabinet ou au salon.
La
pauvre Kaoru subit beaucoup de pression dans ce tome, plus que
d'habitude, entre son nouveau travail qui exige beaucoup d'elle et
les remontrances totalement gratuites de Shimizu concernant son
activité de nail-art dont elle profite pourtant. J'espère que toute
la lumière sera faite sur ce nouveau personnage qui apparaît tout
de suite très antipathique mais qui a certainement ses propres
raisons de se comporter ainsi, le tout centré autour de l'éternel
mystère du docteur Yagai et de sa vie passée.
La
bonne surprise selon moi est l'approfondissement du personnage de
Mlle Konno, qui à contrario de Shimizu ou Iku devient un vrai
soutien pour Kaoru et valorise complètement son travail et ses
efforts, même si elle dénigre sa propre importance au passage. On
se retrouve ici devant un cas complexe de comportement
auto-destructeur, ce que l'on appelle je crois hikikomori
dans la société Japonaise depuis les années '60 et la
reconnaissance de ce mal-être profond. Le moins que l'on puisse dire
c'est que Konno est passée experte dans l'art de ne rien laisser
transparaître autour d'elle. Tout comme Kaoru, elle cherche une
certaine approbation dans son entourage immédiat et sentimental,
mais pas avec la même chance que sa jeune collègue... je croise les
doigts pour que tout finisse bien pour elle malgré les signaux
alarmants de cette fin de tome !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !