Les heures sombres commencent maintenant. Après avoir été réveillé de sa transe millénaire, Knull, le cruel dieu primordial du Vide et créateur des symbiotes, traverse l'univers à la tête d'une véritable armée de dragons-symbiotes direction la Terre, ravageant tous les mondes se trouvant sur son passage. Pas une seule fois il n'aura été ralenti, pas une seule fois les héros de ces autres mondes n'auront su faire le poids contre lui. A présent, le Roi en Noir est tout proche de la Terre, où Cletus Kassady l'a attiré par son rituel impie. Et il entend bien faire le ménage en grand en arrivant à destination !
Alertés depuis un bon moment par Eddie Brock en personne, les Avengers et toutes les autres équipes de super-héros terrestres et au-delà se sont entraînés et équipés en conséquence, sachant bien que rien n'empêcherait la confrontation. Tony Stark a utilisé ses énormes ressources et tout ce que l'on sait sur les faiblesses des symbiotes pour concevoir un système planétaire de défense, en orbite, des sortes de mines géantes explosant au moindre contact. Quand l'avant-garde de l'armée ennemie arrive à portée, l'explosion est en effet gigantesque, digne du génie de son inventeur... à ceci près qu'elle n'aura servi à rien.
A peine diminués, les dragons-symbiotes fondent sur la surface de la Terre et deviennent alors des légions inarrêtables de créatures sombres prenant possession d'absolument tout ce qu'elles trouvent devant elles, êtres vivants ou non. Une sorte de gelée noire recouvre absolument toute chose, des rues aux immeubles, et l'épicentre de l'invasion se situe en plein New York. Partout le spectacle est l même, désolation et débâcle s'enchaînent à une vitesse impressionnante, d'autant plus quand Knull en personne fait son apparition à bord de son propre transport, ordonnant à ses symbiotes restant en orbite de former une couche protectrice tout autour de la Terre pour condamner la lumière solaire à l'extérieur. Les ténèbres règnent à présent en maîtresses absolues sur la planète, et rien ne semble pouvoir contenir l'élan des symbiotes qui prennent aussi possession de tous les défenseurs qu'ils combattent. La partie vient à peine de démarrer... et tout est déjà perdu.
Évidemment il y aura de nombreux résistants, de nombreux actes de bravoures et tentatives plus ou moins réussies de donner un coup d'arrêt à l'ennemi, qui projette rien moins que l'extermination totale de toute forme de vie sur cette pitoyable planète bleue qui a osé le défier et détruire son enfant préféré. Wilson Fisk, par exemple, forme une toute nouvelle équipe de Thunderbolts à visages découverts pour tenter une mission de la dernière chance en plein centre de New York, à leurs risques et périls bien entendu.
Les héros s'organisent de leur mieux, mais il leur faut bien vite se rendre à l'évidence : ils ne gagneront pas ce combat. Pas sans des renforts urgents et immédiats de la part des puissances les plus sombres et parfois infernales que l'on trouve sur Terre. Ainsi, Blade va quérir l'aide des vampires de Dracula, tandis que Namor se rend au plus profond des océans pour libérer des tueurs impitoyables qui ne reculeront devant rien ni personne. Mephisto lui-même est entraîné dans la bataille, traçant son chemin aux côtés du Ghost Rider des origines, poursuivant son propre plan dans le plus grand secret.
Les rejetons de Venom, le plus célèbre des symbiotes, ne comptent pas non plus suivre la voie de Carnage ! Nombreux sont celles et ceux qui tentent de résister à leur façon ou carrément de fuir la bataille avant d'être absorbés dans la Ruche, l'esprit-même de Knull. Plusieurs autres dimensions se joignent aussi aux héros de la Terre-616, car chacun sait que le dieu des abysses ne s'arrêtera pas à un seul monde : toutes les versions de celui-ci sont menacées d'extinction pure et simple.
Face à Knull, personne ne peut rester en retrait, personne se sera jamais à l'abri, personne ne peut reculer. Tout le monde, héros comme vilains, mutants comme humains, est au pied du mur et doit combattre jusqu'au tout dernier souffle de vie pour défendre cette vie coûte que coûte, tandis que l'ennemi s'amuse de la souffrance et du chaos qu'il répand partout autour de lui. Pourtant, malgré les signes désastreux qui s'amoncellent, il reste bel et bien un espoir. Maigre, fin, fragile, mais un espoir tout de même... que le Roi en Noir véritable s'avance enfin et réclame son trône légitime, forgé par la peur et les morts de milliards d'êtres à travers l'univers ! Quoi qu'il puisse arriver, un seul dieu émergera pour de bon des cendres. Reste à savoir lequel...
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J'ai eu un peu de mal à lire cet imposant omnibus en V.O. jusqu'au bout, tout simplement parce qu'il est énorme justement et surtout parce que tous les récits présentés ici ne se valent pas, loin de là même. Certains sont vraiment excellents, mais dans une petite majorité ils servent surtout de remplissage aux auteurs des autres séries pour patienter le temps que l'event Marvel de cette année-là passe et que leurs intrigues puissent reprendre dans son sillage.
Alors, King in Black, ça vaut quoi finalement ? Un pétard mouillé ? Bien sûr que non.
Déjà, pour des personnages majeurs exploités par Donny Cates depuis un moment comme Venom, cette histoire va absolument tout changer de façon drastique et ouvrir en grand les portes de tous nouveaux horizons pour le personnage et ceux qui le côtoient, récemment ou depuis plus longtemps. Ryan Stegman fait un travail proprement formidable pour illustrer la série principale tandis que Iban Coello prend la relève sur Venom, toujours sur un scénario de Cates bien entendu.
Dans tout ce que j'ai pu lire à l'intérieur de ce massif album, je retiendrai surtout les récits des séries Venom, Thunderbolts, Black Cat, Spider-Gwen, Black Panther et Namor, et étonnamment pas Spider-Man ou Captain America qui forment la couche moyenne on va dire. Ensuite viennent les autres, le vrai ventre mou et pas terrible de l'omnibus, MAIS mais mais certaines valent quand même le coup et pour être tout à fait honnête j'en ai sauté deux ou trois pour pouvoir les lire en V.F. chez Panini tout prochainement et vous en faire un compte-rendu plus détaillé.
On notera aussi des efforts créatifs certains, comme pour le surprenant Iron Man/Doctor Doom qui envoie les deux chevaliers en armures high-tech combattre le Père Noël knullisé... vraiment un délire particulier mais qui en un seul chapitre vaut le coup d'être lu.
Comment relever encore davantage le niveau après un tel souffle épique ? Je n'en ai aucune idée, mais je compte bien le découvrir en commençant aussi la lecture des nouvelles séries Venom et Carnage déjà en cours de parution chez nous chez Panini, et en enchaînant bientôt avec le prochain cross-over qui mettra ce coup-ci Daredevil sous les projecteurs, faisant l'objet de toutes les attentions.
Enfin, pour conclure, un petit mot sur le choix de la couverture. Il y en avait deux de disponibles mais pas suivant le modèle habituel régulière versus collector ou marché de niche versus marché courant. Là, on avait de façon très égalitaire le choix entre une couverture The Fall (La Chute) ou Dawn of the King (L'Avènement du Roi). Pour éviter tout risque de spoilers, et aussi par goût personnel, j'ai choisi de prendre la première, La Chute, illustrant à merveille Knull se tenant au beau milieu de tous les héros majeurs de Marvel tombés au combat face à lui, sombrant dans les abysses du désespoir.
Lecture plutôt complète donc, sérieusement copieuse et parfois indigeste mais toujours avec une qualité certaine. Jetez-vous dedans les yeux fermés, que Knull puisse vous hanter à votre tour...
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