Désormais installée au sein du peuple Siyee, Auraya ne dispose plus de son statu de Blanche et son existence est vue d'un assez mauvais œil par plusieurs hauts dignitaires d'Ithanie du Nord. En effet, en tant que prêtresse renégate, elle ne devrait même plus disposer de ses pouvoirs faramineux que les dieux lui ont conféré, et pourtant... la puissance magique dont fait toujours preuve la jeune femme a de quoi inquiéter, même si elle l'utilise exclusivement pour soigner les maux qui affligent parfois les Siyee, qui eux l'ont adoptée sans la moindre réserve.
De son côté, Mirar tente de poursuivre sa quête d'un endroit où vivre, et décide de voyager en Ithanie du Sud pour constater de lui-même les conditions de vie des Tisse-Rêves sur place, que les rumeurs disent bien meilleures que dans le Nord. Malgré le risque d'être découvert par les Blancs et leurs dieux, Mirar entend bien révéler au final sa présence parmi les siens et peut-être redevenir le leader qu'il était censé être à l'origine pour son peuple, si celui-ci l'accueille favorablement.
Cependant, qu'il s'agisse d'Auraya comme de Mirar, ils n'auront pas longtemps l'occasion de rester isolés dans leur coin. La guerre couve en effet à nouveau entre le Nord et le Sud, les Blancs ne cessent de déjouer des complots des Pentadriens visant à convertir par la ruse la population du Nord tandis que les Pentadriens eux-mêmes sont chaque jour exposés au ressentiment généré par la dernière guerre et la défaite de leur Première Voix face à Auraya justement.
D'ailleurs, la nouvelle Première Voix, Nekaun, a des idées bien arrêtées sur la question et souhaiterait provoquer une nouvelle guerre ouverte avec les Blancs, sûr de son propre pouvoir et de celui de ses dieux. Mais il lui faut tout de même s'assurer d'avoir des alliés de confiance, et pour cela il envoie la Quatrième Voix sur les traces de Mirar pour le faire venir à la capitale et lui demander officiellement de protéger les Voix durant leur combat qui s'annonce de plus en plus inévitable. Mirar ayant fait vœu de non-violence, il n'acceptera jamais de se battre et de tuer pour eux, mais cantonné à un rôle de soutien et de défense il pourrait ainsi obtenir que les Tisse-Rêves du Sud comme ceux du Nord aient de bien meilleures conditions de vie au final, en remerciement de ses services.
Pour Auraya en revanche, la situation est un peu plus compliquée. En effet, à peine un nouvel apprentissage de ses dons terminé auprès d'une collègue de Mirar, elle découvre que les dieux du Nord ont décidé d'envoyer les Siyee dans le Sud pour une attaque furtive qui est vouée à l'échec dès le départ, et qu'elle devra les y accompagner en ayant interdiction d'intervenir ! Et tandis que les Siyee se font effectivement capturer et emprisonner dans les cachots de la capitale du Sud, sous le Sanctuaire des Voix, Nekaun profite de la présence d'Auraya pour lui proposer un marché : si elle consent à rester durant un mois en sa compagnie pour découvrir la civilisation de l'Ithanie du Sud, il fera relâcher un Siyee par jour. N'ayant pas vraiment d'autre choix, Auraya accepte et commence alors à se familiariser avec une culture qui était jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore celle de ses ennemis jurés.
Et avec l'approche d'une guerre qui se concrétise de plus en plus entre les Blancs au Nord et les Voix au Sud, chacun essayera par tous les moyens de s'assurer la victoire ou du moins une supériorité écrasante en faisant bénéficier son camp de la présence de Mirar et d'Auraya. Vont-ils devoir s'affronter sur le champ de bataille, ou bien à eux deux défendre une nation qu'ils combattaient auparavant ? Les dieux, eux, semblent tirer parti de cette situation intenable et mobilisent tous leurs adeptes pour ce conflit imminent qui marquera sans aucun doute la fin d'une ère...
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C'était un peu compliqué pour moi de reprendre la lecture de cette trilogie, car j'avais arrêté après la parution du second tome il y a plus de quinze ans ! J'ai fini par sauter le pas et me plonger dans le tome final avec intérêt mais en me sentant un rien perdu quand même parmi les personnages secondaires et les intrigues dont je n'avais pour certaines plus aucun souvenir.
Heureusement le style de Trudi Canavan, qui n'a plus besoin d'être présentée aujourd'hui tant elle incarne le renouveau de la belle fantasy littéraire, est assez clair et permet de s'immerger rapidement dans le récit et le quotidien de ses personnages, peut-être juste un peu trop par moments alors que j'aurais préféré moins de détails justement et davantage d'informations globales.
Quant au grand final, il faudra patienter jusqu'aux deux ultimes chapitres de ce livre de 526 pages pour enfin assister à la conclusion de toutes les intrigues entremêlées jusque là. C'est parfois déroutant de se dire que cette fin, cette résolution et les révélations qui y sont associées, ont mis tant de temps à se produire et à arriver alors qu'en fait le tout était devinable pratiquement dès le départ !
Chaque auteur a bien sûr sa propre façon de raconter ses histoires, d'orchestrer le destin de ses personnages et de leurs nations et religions, mais là j'ai trouvé que c'était relativement convenu et prévisible malheureusement, ce qui me déçoit un rien. Pour le reste en revanche on retrouve bien la marque de l'autrice Australienne, les personnages sont très vivants, concrets jusque dans les petits actes du quotidien, et ce double-continent qu'est l'Ithanie semble encore plein de promesses et de mystères même après la fin de cette trilogie. Étant donné que Trudi Canavan est déjà revenue avec plaisir dans l'univers de son Magicien Noir on peut peut-être espérer qu'un beau jour elle nous racontera cette nouvelle ère post-Âge des Cinq... moi ça m'intéresserait plutôt bien je pense, à condition que soient un peu plus mis en avant des éléments qui restent ici assez superficiels au demeurant.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !