dimanche 29 septembre 2024

L'Âge des Cinq tome 3 - La Voix des Dieux (Bragelonne - Février 2011)


Désormais installée au sein du peuple Siyee, Auraya ne dispose plus de son statu de Blanche et son existence est vue d'un assez mauvais œil par plusieurs hauts dignitaires d'Ithanie du Nord. En effet, en tant que prêtresse renégate, elle ne devrait même plus disposer de ses pouvoirs faramineux que les dieux lui ont conféré, et pourtant... la puissance magique dont fait toujours preuve la jeune femme a de quoi inquiéter, même si elle l'utilise exclusivement pour soigner les maux qui affligent parfois les Siyee, qui eux l'ont adoptée sans la moindre réserve.


De son côté, Mirar tente de poursuivre sa quête d'un endroit où vivre, et décide de voyager en Ithanie du Sud pour constater de lui-même les conditions de vie des Tisse-Rêves sur place, que les rumeurs disent bien meilleures que dans le Nord. Malgré le risque d'être découvert par les Blancs et leurs dieux, Mirar entend bien révéler au final sa présence parmi les siens et peut-être redevenir le leader qu'il était censé être à l'origine pour son peuple, si celui-ci l'accueille favorablement.


Cependant, qu'il s'agisse d'Auraya comme de Mirar, ils n'auront pas longtemps l'occasion de rester isolés dans leur coin. La guerre couve en effet à nouveau entre le Nord et le Sud, les Blancs ne cessent de déjouer des complots des Pentadriens visant à convertir par la ruse la population du Nord tandis que les Pentadriens eux-mêmes sont chaque jour exposés au ressentiment généré par la dernière guerre et la défaite de leur Première Voix face à Auraya justement.


D'ailleurs, la nouvelle Première Voix, Nekaun, a des idées bien arrêtées sur la question et souhaiterait provoquer une nouvelle guerre ouverte avec les Blancs, sûr de son propre pouvoir et de celui de ses dieux. Mais il lui faut tout de même s'assurer d'avoir des alliés de confiance, et pour cela il envoie la Quatrième Voix sur les traces de Mirar pour le faire venir à la capitale et lui demander officiellement de protéger les Voix durant leur combat qui s'annonce de plus en plus inévitable. Mirar ayant fait vœu de non-violence, il n'acceptera jamais de se battre et de tuer pour eux, mais cantonné à un rôle de soutien et de défense il pourrait ainsi obtenir que les Tisse-Rêves du Sud comme ceux du Nord aient de bien meilleures conditions de vie au final, en remerciement de ses services.


Pour Auraya en revanche, la situation est un peu plus compliquée. En effet, à peine un nouvel apprentissage de ses dons terminé auprès d'une collègue de Mirar, elle découvre que les dieux du Nord ont décidé d'envoyer les Siyee dans le Sud pour une attaque furtive qui est vouée à l'échec dès le départ, et qu'elle devra les y accompagner en ayant interdiction d'intervenir ! Et tandis que les Siyee se font effectivement capturer et emprisonner dans les cachots de la capitale du Sud, sous le Sanctuaire des Voix, Nekaun profite de la présence d'Auraya pour lui proposer un marché : si elle consent à rester durant un mois en sa compagnie pour découvrir la civilisation de l'Ithanie du Sud, il fera relâcher un Siyee par jour. N'ayant pas vraiment d'autre choix, Auraya accepte et commence alors à se familiariser avec une culture qui était jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore celle de ses ennemis jurés.


Et avec l'approche d'une guerre qui se concrétise de plus en plus entre les Blancs au Nord et les Voix au Sud, chacun essayera par tous les moyens de s'assurer la victoire ou du moins une supériorité écrasante en faisant bénéficier son camp de la présence de Mirar et d'Auraya. Vont-ils devoir s'affronter sur le champ de bataille, ou bien à eux deux défendre une nation qu'ils combattaient auparavant ? Les dieux, eux, semblent tirer parti de cette situation intenable et mobilisent tous leurs adeptes pour ce conflit imminent qui marquera sans aucun doute la fin d'une ère...


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C'était un peu compliqué pour moi de reprendre la lecture de cette trilogie, car j'avais arrêté après la parution du second tome il y a plus de quinze ans ! J'ai fini par sauter le pas et me plonger dans le tome final avec intérêt mais en me sentant un rien perdu quand même parmi les personnages secondaires et les intrigues dont je n'avais pour certaines plus aucun souvenir.


Heureusement le style de Trudi Canavan, qui n'a plus besoin d'être présentée aujourd'hui tant elle incarne le renouveau de la belle fantasy littéraire, est assez clair et permet de s'immerger rapidement dans le récit et le quotidien de ses personnages, peut-être juste un peu trop par moments alors que j'aurais préféré moins de détails justement et davantage d'informations globales.


Quant au grand final, il faudra patienter jusqu'aux deux ultimes chapitres de ce livre de 526 pages pour enfin assister à la conclusion de toutes les intrigues entremêlées jusque là. C'est parfois déroutant de se dire que cette fin, cette résolution et les révélations qui y sont associées, ont mis tant de temps à se produire et à arriver alors qu'en fait le tout était devinable pratiquement dès le départ !


Chaque auteur a bien sûr sa propre façon de raconter ses histoires, d'orchestrer le destin de ses personnages et de leurs nations et religions, mais là j'ai trouvé que c'était relativement convenu et prévisible malheureusement, ce qui me déçoit un rien. Pour le reste en revanche on retrouve bien la marque de l'autrice Australienne, les personnages sont très vivants, concrets jusque dans les petits actes du quotidien, et ce double-continent qu'est l'Ithanie semble encore plein de promesses et de mystères même après la fin de cette trilogie. Étant donné que Trudi Canavan est déjà revenue avec plaisir dans l'univers de son Magicien Noir on peut peut-être espérer qu'un beau jour elle nous racontera cette nouvelle ère post-Âge des Cinq... moi ça m'intéresserait plutôt bien je pense, à condition que soient un peu plus mis en avant des éléments qui restent ici assez superficiels au demeurant.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 27 septembre 2024

La V.O. du vendredi n°260 : Hellwitch #3 - Sacrilegious (Coffin Comics - Décembre 2021)

Couverture régulière par Sun Khamunaki

Alors qu'elle survole les ruines de la cité maudite de Dis, au cœur des Enfers, Hellwitch est soudainement attaquée par un chasseur de prime lui aussi doté d'ailes, et ce n'est pas le moindre de ses talents. Hybride d'ange et de démon, Atrocitas s'est fait un véritable plaisir de traquer la sorcière infernale pour la battre comme plâtre avant de l'emmener là où le nouveau Conseil des Anciens la veut, en prison pour ses crimes et son impiété !


Condamnée sans autre forme de procès à moisir pour l'éternité dans les entrailles du vers géant Nidhogg, endormi depuis fort longtemps, Hellwitch est torturée presque jour et nuit par la gardienne en chef de cet antre du vice où pourrissent les démons comme les Natifs de l'Enfer, surveillés en permanence par des gardes Damnés qui profitent de la moindre occasion pour assouvir leurs fantasmes de violence. Exclusivement féminine, la population de cette prison d'un genre très spécial est aussi privée de toute forme de magie grâce à des colliers reliés à l'énergie du vers, une énergie qui file tout droit entre les mains des Anciens pour de sinistres usages.


Faisant rapidement connaissance tant avec ses geôliers qu'avec sa codétenue, la sorcière est prise pour cible par une démone particulièrement puissante et retorse qui entend bien la faire ployer sous son joug de terreur durant l'éternité qu'elles auront à passer ensemble, avec la permission des gardiens semble-t-il. Toutefois, même rossée de la pire manière, Hellwitch ne perd pas de vue son objectif premier, ni sa fierté, malgré toutes les humiliations qu'elle subira. Elle obtiendra vengeance !


Parvenant finalement à distraire l'un des matons pour lui dérober son arme en métal maudit, Hellwitch fomente ensuite une véritable émeute dans toute la prison, suffisamment de bruit et de désordre pour passer inaperçue et entreprendre la prochaine étape de son plan d'évasion : réveiller le grand vers. Un plan conçu par pure folie, qui ne pourrait faire aucune survivante parmi les détenues... sauf celle qui possède des ailes pour s'échapper juste à temps, une fois ses entraves retirées à l'aide du même métal maudit. Emportant Lilim, la favorite de la gardienne en chef, avec qui elle a développé une attirance très forte, Hellwitch triomphe de son premier tourmenteur Atrocitas et l'envoie pourrir dans la gueule de Nidhogg, qui savoure son énorme repas.


Mais là encore, l'évasion en elle-même n'était que l'avant-dernière partie d'un plan conçu bien à l'avance, destiné à permettre une seule et unique chose : l'ouverture d'un portail vers le monde des mortels, la Terre, portail à travers lequel Hellwitch a bien l'intention de passer pour poursuivre sa traque de sa pire ennemie, la seule à l'avoir jamais battu réellement sur son propre terrain : Lady Death ! Et pour permettre l'activation de ce portail, il faut du sang, le sang d'un membre de la caste des Anciens... dommage pour Lilim, qui ne servira que de canal en se vidant de toute sa substance, elle qui rêvait simplement de liberté. Désormais, grâce au savoir ancestral enseigné par Séance, Hellwitch est bel et bien de retour et elle compte s'en prendre à Lady Death le plus tôt possible !


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C'est le troisième chapitre des aventures en solo du personnage de Hellwitch, grande antagoniste de Lady Death sous le giron de l'éditeur Coffin Comics créé par Brian Pulido pour reprendre le contrôle de sa principale création artistique, laissant les autres à Dynamite par exemple. Toujours dessinée par Ed Benes et Diego Bernard, sur un scénario écris à quatre mains par Brian Pulido en personne et Mike MacLean, la série Hellwitch atteint des sommets dans les domaines de la violence, de l'horreur et du sexe, même si ça reste relativement sobre comparé aux œuvres totalement pornographiques que l'on peut trouver dans certains milieux indépendants ou underground.


C'est surtout très bien dessiné ET édité, une chose rare, mais pour le prix de 7,99$ l'édition standard on ne pouvait pas s'attendre à moins, et le fait est que le public est plutôt bien servi. Même si l'histoire en elle-même ne vole pas très haut, ça reste une bonne partie de plaisir, comme regarder un film d'horreur pour adultes alors que l'on n'a pas tout à fait le droit, un plaisir coupable en somme. Du reste, et je le répète encore et encore à chaque fois que je parle d'un comic-book venant de chez Coffin, ça me paraît assez important de montrer à Brian Pulido et son équipe favorite que le public est bien au rendez-vous de ses nouvelles histoires, et surtout que cela l'encourage à en écrire d'autres plus vite si possible !


Quand Lady Death a enfin pu être éditée de nouveau par son créateur, ça devait être un grand moment de joie et de retrouvailles, même si le casting était loin d'être complet. Heureusement que l'auteur est un esprit assez fertile et qu'il a su réadapter les concepts de ses anciens personnages pour se réapproprier leurs principales caractéristiques et en donner de nouvelles versions à combattre pour son héroïne mythique.


Hellwitch est aussi, et ça on le passe un peu trop souvent sous silence, une véritable nouvelle icône de la culture LGBTQIA+, même si sous un jour assez vil cela va de soi. Comme pouvait l'être son ''ancienne version'' Purgatori à l'époque, Hellwitch sert de pendant moral à Lady Death et aussi d'incarnation d'un esprit totalement libre, libéré de tous les jougs, de tous les codes, pour ne vivre que sa propre vie envers et contre tout, quitte à y sacrifier son âme, si tant est qu'elle en possède une. Un personnage féminin fort, emblématique de toute une culture tirant sur le Métal, et qui ne demande qu'à s'épanouir davantage auprès de son public. Et visiblement, ça prend plutôt bien !

jeudi 26 septembre 2024

Black Lagoon tome 13 (Crunchyroll - Août 2024)


La fusillade éclate et tourne rapidement au jeu de massacre le plus complet, alors que les membres du groupe des Cinq Doigts se retrouvent au beau milieu des tirs, cibles privilégiées des tueurs les plus impitoyables envoyés par l'Hôtel Moskva. Très vite, les jeux sont faits et il ne reste plus que deux survivantes, le Pouce et le Majeur, chacune ayant encore son rôle à jouer dans cette macabre comédie...


Une fois la poussière retombée, reste à savoir quoi faire du Majeur, maintenant qu'elle connaît les visages des grands caïds du crime de Roanapur. Certains voudraient qu'elle soit exécutée séance tenante pour avoir enfreint la paix fragile qui règne sur le milieu criminel, mais Mister Chang n'est pas de cet avis. Laissant le mot de la fin à Balalaïka, qui a perdu le plus d'hommes et investi le plus de matériel dans cette histoire, le chef de la pègre Chinoise attend que la roue tourne et que le sort lui réserve une nouvelle surprise dont cette ville a décidément le secret.


Balalaïka apprécie le tact et le tranchant du Majeur, et lui fait alors une proposition de la dernière chance : répondre présente quand l'Hôtel Moskva l'appellera pour un travail, quel qu'il soit, et rester en vie avec une certaine protection... ou bien refuser, et mourir immédiatement. Encouragée par Revy, le Majeur accepte le marché, mais doit maintenant trouver par elle-même un toit et un emploi pour survivre au jour le jour à Roanapur entre les missions que lui confiera sa nouvelle patronne occasionnellement.


Et c'est ainsi que Revy et Rock emmènent le Majeur faire le tour des boutiques inévitables de la ville, le nec plus ultra de la survie, de quoi l'approvisionner en faux papiers, en armes et également en deux ou trois petites choses qui serviront toujours au dernier moment. Et pour le boulot, le Black Lagoon accepte de l'employer de temps à autres pour aller récupérer des colis en mer, Dutch acceptant de passer l'éponge sur ce que tout le monde appelle désormais ''l'incident de la chasse au grand black''. Si on ajoute un job d'appoint au Yellow Flag, finalement le Majeur y gagne dans sa nouvelle vie !


Mais très vite sa première convocation officielle tombe : Balalaïka la veut en tenue et pile à l'heure pour l'ouverture de son nouvel établissement de luxe, destiné à accueillir la crème de la ville et à terme les touristes les plus fortunés, afin de redorer le blason de Roanapur et surtout ses finances. Tout le monde y sera gagnant, tant que les règles du milieu seront respectées. L'occasion pour Rock de faire une petite partie de roulette avec Mister Chang, et d'échanger avec lui sur son point de vue très particulier concernant l'avenir de cette ville et des misérables laissés-pour-compte qui y survivent. Chang semble tout d'abord réticent, mais la verve de Rock finit par le convaincre d'appuyer celui qui devient il faut bien le reconnaître son petit protégé idéologique. Attend-t-il simplement le moment fatidique où le bel oisillon égaré tombera de son nid douillet ?


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Ce treizième tome de Black Lagoon est le tout premier de la nouvelle ère éditoriale de cette série, désormais publiée en France par Crunchyroll qui a converti le label Kazé il y a deux ans il me semble. Les effets sont très minimes au final, très peu de changements au moins pour cette série-ci et la qualité est maintenue au même niveau que précédemment, le consommateur n'y perd donc pas au change et c'est agréable pour une fois.


Treizième tome, et fin de l'arc des Cinq Doigts, qui aura duré aussi peu longtemps qu'il était explosif ! Est-ce que nous en saurons un jour davantage sur le mystérieux passé de Dutch avec les agences de renseignements françaises ? Seul l'avenir nous le dira, mais pour ma part je peux m'en passer. Revy s'ouvre davantage au contact du Majeur, qu'elle materne un peu mais dans le style plutôt viril qui est sa marque de fabrique, ce que là aussi on ne peut que comprendre connaissant le personnage.


D'autant plus intéressante est la conclusion de ce tome, sur ce dialogue entre Rock et Mister Chang concernant l'avenir de la ville... un avenir sur lequel Rock est sur le point de parier gros, mais sa chance insolente lui réussit depuis un bon moment, peut-être un gage de confiance... mais allez savoir quand la chance finira par tourner ?


Rei Hiroe nous promet que les prochains chapitres nous feront entrer de plus en plus dans les coulisses de Roanapur et que ses différents protagonistes auront une importance capitale dans ce qui s'annonce comme le dénouement à venir d'une série dont l'auteur fatigue certes un peu mais en garde tout le monde sous le pied comme on le constate avec grand plaisir lors des phases d'explications et de présentations de ce petit monde auto-suffisant.


La couverture représente Mister Chang, la classe totale et la froideur d'un grand requin blanc. Qui semble tout bien réfléchi n'être qu'une surface lisse sous laquelle se dissimulent encore quelques relents d'espoir...


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 25 septembre 2024

X-Men - Hellfire Gala tome 1 (Panini Comics - Avril 2022)


Marauders : Le premier grand Gala des Damnés est officiellement ouvert ! Sur l'île de Mykines, protectorat Krakoan, Emma Frost et les autres membres du Comptoir accueillent le monde entier à bras ouverts pour une célébration de la culture mutante qui promet d'être mémorable à plus d'un titre. Tout le monde est le bienvenu, humains y compris, ambassadeurs et chefs d'état comme héros et même certains vilains reconnus... ce soir, pas de discrimination, amis comme ennemis sont cordialement invités à festoyer et à échanger, dans la garantie d'une paix durable entre toutes et tous. L'occasion inespérée pour certains de tisser des liens nouveaux, pour d'autres d'en renforcer qui s'étiolaient... et même si une grande méfiance règne de façon générale envers Krakoa et sa promesse idéologique, chacun profitera du spectacle et de la soirée pour étoffer ses contacts et ses informations sur la nation mutante. Le gala se clôturera avec un feu d'artifices qui restera dans les mémoires, et même dans l'Histoire avec un grand H... mais nous n'en sommes pas encore là.


X-Force : Comme pour toute fête qui rassemble du beau monde, il y a forcément des couacs. Le premier d'entre eux, le plus grave aussi peut-être, c'est le Fauve qui va le provoquer. Avec son idée fixe de contrôler la population de Terra Verde, via une bio-technologie ressemblant beaucoup à celle développée par Forge sur Krakoa, Hank McCoy veut forcer les choses plus que de raison et contraindre tout le monde à faire la paix, même quand il s'agit d'une nation qui il y a peu encore était une farouche opposante. Évidemment, quelque chose dans le processus de contrôle et d'espionnage va dérailler, et c'est malheureusement Sage qui va en faire les frais quand Emma lui tombera dessus pour que cesse immédiatement cette comédie. Trop tard cependant, les germes sont déjà en train de se répandre et on peut s'attendre à une grosse catastrophe si rien n'est fait pour enrayer l'épidémie qui touche des ambassadeurs à la politique très délicate envers les mutants...


Hellions : De leur côté, les Hellions de Monsieur Sinistre n'ont pas tous été conviés à la fête, ce en raison du comportement évidemment un peu trop violent et antipathique de ces mutants au caractère ambivalent. Si Havok et Psylocke sont cordialement invités par Sinistre à lui servir de garde d'honneur, les autres devront ronger leur frein en imaginant à l'écart tout ce qu'ils peuvent bien louper. Trop, c'est trop, décident-ils finalement, et ensemble le groupe débarque à la soirée pour y semer une petite pagaille, certains en étalant bien haut et fort des petits secrets de famille que Sinistre aurait vraiment préféré garder pour lui-même, surtout en face de super-héros confirmés. Tandis que les rivalités amoureuses éclatent d'un côté, de l'autre Alex fait tout son possible pour tenter de convaincre Xavier et Magneto de changer leur position quant à la possible résurrection de sa femme Madelyne Pryor, mais celle-ci étant un clone d'une autre mutante bien connue elle n'est pas prise en compte dans le protocole des Cinq de Krakoa, ce que Havok ne peut digérer. Globalement, beaucoup de ressentiment à la fois envers Sinistre et entre les membres du groupe directement, et aussi un peu envers le Conseil Secret qui ne se décide toujours pas à les réintégrer complètement en bonne société.


Excalibur : Autre grosse déception de la soirée, la rupture officielle des liens diplomatiques entre Krakoa et le Royaume-Uni, du fait de ce-dernier, via l'annonce de son nouvel ambassadeur qui fait justement partie du culte druidique farouchement opposé à la présence mutante dans l'Outremonde et sur le sol de Grande-Bretagne. Décision a donc été prise au plus haut sommet de cesser tout commerce avec les mutants, et de chasser ceux-ci du territoire britannique à la moindre petite incartade. Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle, comme on peut s'en douter, et certains membres d'Excalibur ne digèrent vraiment pas cet affront, au point que Rictor décide de séparer, avec ses pouvoirs, le bout de terre qui comporte le phare Braddock du reste du royaume, en faisant un nouveau protectorat Krakoan mais qui sera lui très disputé en revanche. L'ambassadeur a tôt fait de s'éclipser pour participer à une contre-soirée de son cru, en l'occurence le sacrifice d'un fervent serviteur de la Couronne ayant la malchance d'être aussi un mutant, dans le but de libérer Morgane La Fée de sa geôle et de la ramener sur Terre où elle exercera à n'en point douter une sévère vengeance sur l'espèce mutante qui l'a privé de son trône.


X-Men : Mais ce n'étaient que de menus incidents au final, et le cœur de cette grande soirée va bientôt commencer. En guise de plat de résistance, l'annonce officielle au monde tout entier de la nouvelle formation des X-Men, la toute première créée exclusivement grâce au vote de tous les mutants reliés psychiquement entre eux par Jean Grey pour l'occasion. Cyclope et Marvel Girl seront donc rejoints par Malicia, Sunfire, X-23 devenue Wolverine à part entière, Synch et enfin Polaris. Ces mutants choisis par leur propre peuple incarneront donc l'une des plus puissantes formation de la célèbre équipe, et cette fois-ci les X-Men auront un poids véritable et une reconnaissance internationale puisque le monde entier a été témoin de cette grande annonce et qu'ils officieront au nom de toute la population mutante, à Krakoa mais aussi bien au-delà.

Mais les festivités ne sont pas terminées, loin de là, il reste encore la pièce maîtresse, celle dont on se souviendra encore durant des générations et peut-être même bien plus loin ! Pendant que les invités sont orientés vers le clou du spectacle, en coulisses Xavier et Magneto tentent de convaincre Namor de rejoindre la cause mais c'est peine perdue, le souverain des sept mers ne veut pas d'un simple siège au sein du Conseil de Krakoa... il rêve du monde dans son ensemble le plus complet !


Planet-Size X-Men : Enfin, le grand moment tant attendu est arrivé. Emma Frost revêt pour l'occasion sa dernière tenue de la soirée, elle aussi mémorable à plus d'un titre, et invite alors tout le monde à regarder vers la voûte céleste, tandis que les télépathes connectent les esprits afin de faire partager le spectacle à chacun de la meilleure des façons, comme s'ils étaient aux premières loges.

Depuis son apparition sur Terre, l'île-sœur de Krakoa, Arakko, n'a causé que des problèmes car sa population a toujours été élevée et éduquée dans une conception très guerrière de la vie, sans chercher la moindre once de pacifisme alentour. De nombreuses plaintes se sont élevées d'un peu partout contre ces mutants violents et trop farouches, et il convenait donc de trouver une solution adaptée à cet épineux problème de voisinage. Eh bien désormais, ce ne sera plus du tout un problème !

Grâce à leurs pouvoirs prodigieux, des mutants triés sur le volet pour cette opération très spéciale se sont envolés dans l'espace lointain, afin de réunir divers ingrédients pour un vaste bond en avant technologique et sociétal. A eux tous, sous les yeux médusés du reste du monde, ils vont réussir l'impensable, l'impossible : terraformer Mars dans son entièreté, et l'offrir aux Arakkii comme nouveau monde à conquérir et à pacifier à leur façon. Ils y seront parfaitement libres, indépendants, ayant tout un écosystème tout neuf rien qu'à eux. Finie la guerre, finis les conflits, place à la grande paix globale et à l'existence d'une nouvelle planète peuplée dans le système solaire. Mars devient officiellement et pour toujours un havre de paix mutant, un fleuron véritable de cette civilisation renaissante, ambassade de tous les homo superior vis à vis du reste de l'univers ! Les troisième et quatrième planètes sont maintenant unies par la volonté mutante, par leurs pouvoirs et leur puissance, et rien ni personne ne manque à l'appel.

Que le reste de l'humanité se le tienne pour dit : la planète rouge inféconde n'est plus, Mars est devenue la jumelle de la Terre en l'espace d'une soirée, et elle appartient aux mutants !


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Gageons que tout ceci risque fort de contrarier certaines personnes, et évidemment on ne peut pas vous passer tout cela sous silence en espérant que le choc suffira à faire taire les mauvaises langues. Dès le prochain tome, la suite et fin du premier Gala des Damnés époque Krakoa vous présentera les autres X-séries de Marvel sous l'ère Jonathan Hickman, et sa vision toute personnelle mais terriblement grandiose des choses risque bien d'être confrontée à celle, bien plus étriquée, des contradicteurs humains les plus revêches.


On peut prendre toute cette débauche de puissance, cet étalage gratuit de la force krakoane, comme un pas de géant pour le progrès sur Terre et au-delà, mais aussi comme une véritable déclaration de guerre à l'égard de celles et ceux qui se risqueraient désormais à contester la suprématie mutante. Et ils seront nombreux, n'en doutez pas !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 24 septembre 2024

Batman Infinite tome 2 - État de Terreur, 1ère partie (Urban Comics - Mars 2022)


Simon Saint a relâché le Diable sur Gotham City... et à présent, il s'en mord les doigts ! Batman est parvenu à échapper aux tortures de l'Épouvantail, mais son esprit semble compromis en profondeur et il a besoin plus que jamais de ses alliés les plus fidèles pour l'aider à reconnaître le réel du cauchemar.


Pendant sa captivité, le Chevalier Noir a semble-t-il perdu totalement le contrôle de la situation ainsi que de sa ville. Le Magistrat, ce système de surveillance armée extrême créé par Saint, a été déployé dans tout Gotham pour arrêter les rebelles anti-sociaux du collectif Unsanity, dont fait partie Miracle Molly. Cette surdouée en protocoles informatiques de pointe s'échine à mettre à l'abri tous les membres restants de son collectif, et pour cela elle est allée quérir l'aide de Harley Quinn, qui elle-même a demandé asile auprès de son ancienne amante Poison Ivy... devenue maintenant Queen Ivy, et possédant suffisamment de puissance pour faire s'écrouler tout Gotham en un battement de cœur si l'envie lui en prenait.


Constamment sur le fil du rasoir, Batman parvient néanmoins à reprendre pied et rassemble ses troupes, alors que le Magistrat accroît sa pression sur les citoyens de Gotham et qu'un nouvel Oracle remplace celui incarné par Barbara Gordon, en délivrant à tout le monde un flot ininterrompu de fake news effrayantes pour que chacun finisse par céder à la paranoïa la plus complète. Dans cette véritable poudrière qu'est devenue Gotham City, il suffirait d'une toute petite étincelle pour que la situation ne devienne catastrophique et totalement hors de contrôle.


Et c'est justement là qu'intervient le second cobaye de l'Épouvantail, Sean Mahoney, alias Peacemaker-01, le premier super-flic du Magistrat qui a hélas été capturé lui aussi et exposé à une très forte dose de la toxine phobogène de Crane ainsi qu'à des procédés de manipulation mentale jusque-là inédits chez le super criminel. Sean se croit attaqué de toutes parts, il revit sans cesse dans sa mémoire les pires moments de sa vie, tous les rejets dont il a été victime, et son esprit est en train de vriller jusqu'au point de non retour. Se mettant à attaquer des civils, ceux-là même qu'il est censé protéger, Mahoney est un arsenal ambulant qu'il faut neutraliser au plus vite avant que la nouvelle de sa folie soudaine ne fasse les gros titres.


A la fois Batman et Simon Saint tenteront tout leur possible pour récupérer Peacemaker-01 avant qu'il ne soit trop tard, et pour Saint même en utilisant des méthodes carrément illégales dont le Maire Nakano n'a bien sûr aucunement connaissance. Tandis que la police légitime de Gotham fait tout son possible pour calmer les esprits et gérer les crises de panique, c'est la folie furieuse qui se déchaîne dans les rues du centre-ville, là où toutes les parties se retrouvent et se combattent les unes les autres, sous le regard admiratif de l'Épouvantail qui savoure le chaos ambiant.


Même épaulé par ses meilleurs équipiers, d'hier comme d'aujourd'hui, Batman n'est pas du tout en mesure de faire face à cette nouvelle forme de menace, et doit se contenter de parer au plus urgent en espérant changer la donne à sa façon. Mais Crane n'a pas encore avancé tous ses pions, et la prochaine phase de son plan démentiel pour l'avenir de Gotham est sur le point de s'enclencher...


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Eh bien ça y est, nous y sommes nous entrons en plein dans le dur de l'événement majeur orchestré de main de maître par James Tynion IV dans l'ère DC Infinite, centré bien évidemment sur Gotham et la Bat-family. Après l'explosion de violence brute qu'avait été Joker War, c'est maintenant au tour d'une violence bien plus insidieuse, bien plus sournoise aussi, d'être mise en scène par un psychiatre dément pour qui toute une ville devient un gigantesque laboratoire à sa merci.


Tout cela part de l'aperçu du futur que nous avions eu dans les albums Future State Batman précédemment, un avenir dystopique très sombre où Gotham était totalement sous le contrôle du Magistrat et où porter un masque peut vous envoyer directement en prison sans autre forme de procès. Dans ce futur, Batman avait disparu, probablement mort au cours d'une mission des plus risquées, et c'était à ses anciens équipiers que revenait la tâche ardue de calmer les ardeurs du Magistrat tout en protégeant au maximum les civils des retombées de l'affrontement idéologique qui se jouait alors.


Retour dans le présent donc avec ce second tome de Batman Infinite, où ça y est le Magistrat est officiellement implanté dans Gotham... mais les choses sont très loin de se passer comme prévu. L'Épouvantail n'entend pas céder son emprise sur les esprits des citoyens aussi facilement, et il a encore pas mal de traumatismes à faire subir à ses chers cobayes involontaires. Simon Saint apparaît comme le grand perdant de toute cette histoire, sa propre force de police ultime se retournant contre ses ambitions, tandis que les justiciers semblent être le dernier vrai rempart qui empêche Gotham de sombrer définitivement dans la folie la plus complète.


Quid de l'autre grande force en présence, Queen Ivy ? Elle semble ne fonctionner que sur le principe de la colère, sourde et froide, et n'attendre que le moment de basculement idéal pour imposer sa propre force sur l'échiquier. C'est une Poison Ivy impitoyable et plus détachée que jamais de son humanité, chose que Harley fera tout son possible pour régler au plus vite avant que la colère ne prenne vraiment le dessus dans l'esprit de Pamela. Il suffirait d'un rien, là aussi, pour que tout s'écroule, littéralement...


Les dessins de Jorge Jimenez sont vraiment magnifiques, terrifiants à souhait quand on assiste aux hallucinations phobiques des patients de Crane, terrifiants aussi mais d'une autre manière quand on constate l'étalage de puissance armée brute dans les rues de Gotham avec la mainmise du Magistrat et de ses drones. Ivy est plus sexy que jamais mais elle aussi absolument menaçante, tandis que de son côté Batman fait pâle figure et paraît amoindri comme rarement. Physiquement et mentalement à bout, le Chevalier Noir va pourtant devoir dépasser ses propres limites une fois de plus s'il compte sortir sa ville des ténèbres dans lesquelles elle s'enfonce.


On notera aussi la présence d'un prologue qui nous explique davantage les origines du personnage de Miracle Molly, qui devient de suite assez attachante il faut bien le reconnaître malgré son détachement matériel. Le style de dessin pour ce chapitre oscille entre du Frank Miller et du Tim Sale, et ce n'est franchement pas pour me déplaire ! On peut donc dire dans l'ensemble que le scénario de Tynion IV est superbement servi par des artistes au sommet de leur forme, et que les gros moyens ont été mis sur cette série pour garder l'accroche du public après un enchaînement intensif d'événements dramatiques ces dernières années. J'attends la suite avec impatience, rien que pour voir comment les héros vont bien pouvoir sauver la situation cette fois-ci alors que tout semble bel et bien irrémédiablement perdu et que personne ne dispose de super-pouvoirs à la Superman pour réaliser un miracle de dernière minute !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 23 septembre 2024

L'Agent des Ombres tome 3 - Sang-Pitié (Pocket - Mars 2009)


Cellendhyll de Cortavar a décidé de reprendre totalement sa vie en mains, après la récente perte de son grand amour la guerrière Devora alors qu'ils allaient enfin se retrouver et à deux se libérer des grandes forces qui présidaient à leur avenir. De retour sur le plan-maître du Chaos, l'Adhan décide de se faire enfin connaître de tous sous sa véritable identité, et qu'importe que cela ne plaise pas vraiment à Morion, son seigneur et maître. Désormais, Cellendhyll agira avant tout pour lui-même, et n'obéira aux ordres de Morion qu'à sa manière bien particulière. Du moins était-ce le plan...


Jusqu'à ce que Morion, en grand stratège, ne perçoive une façon plus douce de ramener son protégé sous sa coupe : lui confier un nouveau rang et un escadron entier à ses ordres, avec de nombreuses missions glorieuses à la clé ! Ne reste qu'à trouver les membres de cet escadron spécial et top-secret, ce qui sera la première tâche du tout nouveau commandant de Cortavar. Avec l'aide de son fidèle ami Loki Gheritarish, Cellendhyll a donc pour principale activité de surveiller, recruter, former et entraîner les meilleurs des meilleurs, les jeunes qui lui rendront enfin espoir et lui donneront un but à poursuivre et à atteindre.


Mais hélas, les obligations des Ombres se rappellent à lui bien trop vite à son goût. Morion l'envoie sur le plan-primaire, dans la cité indépendante de Gar-Vallon, où une série d'attentats vient de toucher durement la population et ses hauts dignitaires. Ayant bien entendu des intérêts à défendre dans cette ville, Morion ne peut laisser la terreur s'y installer, et Cellendhyll est tout simplement son meilleur agent disponible à cet instant. A contrecœur, l'Adhan doit donc déléguer la fin de l'entraînement des recrues les plus prometteuses à Gheritarish pour se rendre de toute urgence à Gar-Vallon et mener l'enquête.


Il se trouve alors au cœur d'une terrible machination ourdie par de vieux ennemis tentant une fois de plus de faire basculer le délicat équilibre entre Lumière et Ténèbres, une ville à la fois. Le cardinal de l'Orage, Hegel, a imaginé une stratégie impitoyable pour contraindre ceux qui n'ont pas encore choisi clairement leur camp à le faire au plus vite, sous peine de subir une dévastation hors du commun. Une seule personne a encore les tripes et le courage de résister, pour le bien de sa cité, à cet odieux chantage : Laurianne, magistrate principale de Gar-Vallon. C'est elle que Cellendhyll devra approcher et protéger de son mieux, au nom de l'une des identités civiles de son maître, tout en tâchant de dénicher les terroristes avant qu'ils ne frappent à nouveau durement la ville.


L'attirance réciproque qui se noue rapidement entre Cellendhyll et Laurianne n'a d'égale que la passion avec laquelle ils mettent en pratique leurs idéaux, parfois diamétralement opposés. D'autant plus quand il s'agit de politique, un sujet auquel Cellendhyll est tout sauf réceptif. A mesure que le temps passe et que l'enquête progresse, l'union entre les deux amants s'effrite et se fragilise, au point que l'Adhan décide sur un coup de tête de rentrer à la forteresse du Chaos et de faire son rapport final à Morion en plantant-là la mission. Mais à peine a-t-il fini son rapport qu'il apprend une terrible nouvelle : en son absence, Laurianne a été attaquée directement et a été enlevée, et Gar-Vallon est maintenant sur le point de céder aux exigences des terroristes, privée de sa bonne conscience et de son courage du même coup.


En faisant désormais une affaire personnelle, Cellendhyll repart illico pour Gar-Vallon mais pas seul cette fois-ci : il est accompagné des sept membres de son escadron spécial, les Spectres, qui lui vouent un respect et une adoration sans faille et qui sont maintenant prêts à démontrer sur le terrain toute l'étendue de leurs talents. Et l'action sera au rendez-vous, ainsi que des révélations qui risquent bien de choquer les hautes sphères d'influence sur le plan-primaire...


De son côté, Estrée d'Eodh la sœur de Morion poursuit sa lente descente aux Enfers à cause de son addiction à la drogue fournie sciemment par son amant le Leprìn, Légat des Ténèbres, en échange d'informations dérobées aux grandes maisons du Chaos. Ce petit jeu ne pourra plus durer bien longtemps et chacun en est parfaitement conscient maintenant, ne reste plus qu'à déterminer le point exact de rupture auquel s'attendre. Le Père de la Douleur exige des résultats probants pour échafauder ses plans de conquête du Chaos, et son Légat peine à les lui fournir devant la réticence d'Estrée quant à s'en prendre à sa propre maison.


Malheureusement la jeune femme ne pourra pas fuir éternellement les conséquences de ses actes, y compris au sein du Chaos, car même là il existe des témoins de certains de ses plus récents agissements, notamment concernant son obsession maladive pour Cellendhyll de Cortavar et ce qu'elle l'a poussé à lui faire. Tentant comme elle le peut de détourner les effets de la drogue sur son organisme, via un cocktail tout personnel d'autres drogues, Estrée sait qu'elle est bientôt condamnée si elle ne parvient pas à utiliser la magie de sa famille pour se soigner, ce qu'empêche justement la drogue qu'elle déteste autant qu'elle en a besoin.


De plus, Estrée n'est maintenant plus la seule à en souffrir : d'autres jeunes héritiers des maisons secondaires du Chaos sont peu à peu recrutés dans certains cercles de plaisirs, obtenant des produits très particuliers à consommer pour éveiller leurs sens en échange de quelques informations ou services qui ne feront sans doute de mal à personne... Rapidement, c'est tout le plan-maître du Chaos qui risque d'être noyauté par cette politique d'affaiblissement par la drogue, les grandes familles rendues dépendantes et en demande constante. Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard !


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Troisième tome de la saga de L'Agent des Ombres de Michel Robert, troisième aventure de son héros Cellendhyll de Cortavar au service du puissant Morion d'Eodh dont les véritables intentions sont toujours voilée de nombreux mystères.


On y retrouvera avec grand plaisir les principaux personnages que l'on suit depuis le premier tome, un peu moins de Gheritarish cependant car il semble appelé à ses propres aventures dans son coin. Cellendhyll sera aux prises avec une nouvelle forme d'attachement et aura également le droit à une vengeance bien méritée et retenue depuis un bon moment déjà, pour n'en sortir qu'avec davantage d'ennemis mortels à ses trousses comme à son habitude.


Quant à Estrée, contrairement à ce que laisse à penser mon résumé ainsi que celui de Pocket on la verra finalement assez peu, mais cela ne rendra les moments passés en sa compagnie que plus intenses à mesure que l'on assiste à sa déchéance morale et à ses vaines tentatives pour retrouver son indépendance pleine et entière.


Il y a cependant quelque chose qui me chiffonne... quid du peuple dont vient le titre de ce troisième tome, les fameux Sang-Pitié ? Oubliez-les pratiquement jusqu'à la toute fin, vous ne verrez qu'un seul d'entre eux agir véritablement et encore le temps d'une seule scène. Pour les autres, ce sera rendez-vous dans le prochain tome d'après ce que je comprends en l'état. Dommage d'avoir autant attiré l'attention sur eux si c'était pour les voir aussi peu, je pense que Michel Robert aurait pu se fendre d'un titre un peu plus accrocheur et surtout plus proche du corps de son roman, mais c'est un avis personnel et je respecte au final sa proposition.


Le grand changement c'est bien sûr l'arrivée de l'escadron des Spectres autour de Cellendhyll, qui y puise vraiment de nouvelles forces pour remonter la pente et se lancer dans un grand projet salvateur autant pour lui-même que pour ses rares proches encore en vie et soucieux de son état. On verra bien combien de temps cela durera, l'auteur ayant la fâcheuse manie d'arracher à son héros tout espoir d'un tome à l'autre et de façon assez sadique je trouve. Espérons tout de même qu'avec sept nouveaux personnages à gérer, les faire disparaître rapidement ne sera pas aussi aisé !


Mis à part les quelques défauts que j'ai relevé dans cet article, ce coup-ci je ressors assez satisfait de ma lecture. Les imperfections du style de Michel Robert sont peu à peu gommées, l'histoire se développe et prend de la hauteur, et même l'édition semble de meilleure qualité que précédemment. Je n'ai croisé que quelques rares coquilles indignes d'intérêt, pas de quoi fouetter un chat. Concrètement c'est toujours de la bonne fantasy à la française, on y mange on y boit et on y couche beaucoup, mais avec une application confinant presque à l'obsession ! Et bien sûr, on se bat, énormément, et c'est aussi et surtout pour cela que nous y retournons sans cesse.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 21 septembre 2024

Red Sonja - L'intégrale 1977-1978 par Frank Thorne tome 2 (Neofelis Éditions - Février 2023)


Orpheline à peine adolescente, Sonja a connu le pire de la nature humaine, et n'en a réchappé qu'avec l'aide de sa divinité protectrice, à qui elle a fait serment de toujours défendre chèrement sa peau, l'épée à la main. Celle qui devint rapidement renommée sous le nom de guerre de Red Sonja a parcouru l'immense territoire continental, allant même parfois au-delà, ne cherchant rien d'autre qu'une nouvelle aventure à vivre et de nouveaux combats à mener. En chemin elle s'est fait autant de compagnons d'armes que d'ennemis mortels, mais elle demeure toujours vaillante et brandit sa lame pour défendre les faibles dès que l'occasion se présente. Pas tout à fait justicière, et refusant de rejoindre quelque camp que ce soit durant les conflits incessants, Sonja la Rousse est une guerrière et une aventurière avant tout, le cœur aussi libre que le corps et l'esprit aussi acéré que son épée.


Dernièrement, Sonja a survécu aux terribles jeux de la non moins terrible reine Sortilej, et a même vaincu cette dernière après un combat dantesque. Désormais libre à nouveau, Sonja décide néanmoins de rester dans les environs de la cité fantastique d'Athos car il lui apparaît que de nouveaux mystères méritent d'être approfondis. Comme par exemple, ces étranges créatures humanoïdes sorties du lac voisin et qui se produisent au théâtre dans des combats sanguinaires pour un public avide de violence.


Ayant réussi à rejoindre leurs rangs, Sonja accompagne les créatures jusque dans leur repaire sous-marin, une magnifique cité de cristal, et apprend leur sinistre secret. Décidée à sauver leur meneur de son propre peuple assoiffé de sang, la belle guerrière ne parvient qu'à sauver sa propre vie et celle de son compagnon d'arme, jurant cependant de retrouver le chef tant vénéré de ce peuple pour qu'il ramène les siens à la raison. Sa quête la conduira dans une autre cité merveilleuse, aux immenses bâtiments et aux cloches titanesques qui semblent n'exister que pour la gloire de leur souverain.


De fil en aiguille, et au fur et à mesure de ses errances sur le territoire entourant Athos, Red Sonja va se retrouver confrontée à des mystères datant d'avant le temps des hommes, ou bien à des créatures incroyables issues des légendes les plus anciennes, quand elle ne fera pas face directement à de la pure sorcellerie. Son dernier périple la mettra sur le chemin du prince renégat Suumaro qui cherche à regagner son trône en l'arrachant par la force aux mains de son propre demi-frère usurpateur à la tête d'une armée de chevaucheurs de mammouths.


Trouvant grâce aux yeux du prince mais hélas pas à ceux de sa mère, sorcière de son état, Sonja devra encore relever maintes épreuves et défis avant de se montrer enfin digne de combattre aux côtés de Suumaro, qui de son côté ne cache aucunement sa féroce attirance pour la diablesse à l'épée. Et quand, rendue aveugle par un fourbe stratagème, Sonja ne peut plus compter que sur ses autres perceptions pour s'en sortir, le prince saura mettre sa libido de côté pour devenir un soutien fidèle jusqu'à la résolution de cette tragique histoire...


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Résolution que nous n'aurons malheureusement pas le plaisir de connaître, puisque l'artiste célébré dans cette collection de deux albums quittera le titre à ce moment précis. C'est donc une assez courte période que Neofelis nous invite à parcourir, une époque où Marvel ne reculait pas devant les récits fantastiques et épiques, avec un zeste d'érotisme savamment dosé pour éviter le courroux du Comic Code.


Frank Thorne est décédé en 2021, et sera resté jusqu'au bout le fidèle artisan des incroyables aventures de non moins incroyables personnages issus du passé très lointain de notre monde, venant d'un temps où les choses étaient peut-être plus simples mais aussi beaucoup plus chargées en signification. L'homme qui sera bien vite appelé The Wizard autant par ses nombreux fans que par lui-même aura officié seulement deux ans sur le destin de Red Sonja, mais ces deux années le virent tomber amoureux fou de ce personnage auquel il dédiera de nombreuses illustrations et quelques vers inspirés.


Ressentant toutefois le besoin viscéral de s'émanciper de sa maison d'édition par trop classique, Frank Thorne finira par publier les aventures d'une presque jumelle de Sonja, sur qui il reportera ses nombreux fantasmes tant créatifs que purement sexuels. En effet, le dessinateur devenu auteur ne s'est jamais caché d'être un érotomane convaincu, sans sombrer pour autant dans le libertinisme le plus désinhibé ou la vulgarité la plus complète.


Ce qui, si vous avez écouté ou lu mon article audio de la semaine dernière, me change très agréablement de cette horrible lecture sur la réunion des deux amantes les plus célèbres de Conan le Barbare, par des auteurs qui eux ne respectent aucunement ni les droits ni les principes fondateurs de ce genre de récits. Ici, Frank Thorne nous offre des images à couper le souffle, extrêmement détaillées, présentées en noir et blanc par Neofelis pour notre plus grand bonheur. Même à la fin, alors que son trait a tendance à se simplifier, le lecteur patient pourra chercher de nombreux petits détails architecturaux ou décoratifs qui donnent tout autant corps à l'Âge Hyborien que le déroulé du récit lui-même.


Bien sûr, Frank Thorne n'a pas œuvré tout seul sur cette série, il suivait en réalité le scénario écris à quatre mains par Roy Thomas et Clara Noto, mais il leur a fourni beaucoup de précisions graphiques et surtout il aura su développer tout son art pour servir au mieux la narration, faisant souvent bien plus que ce qui était attendu ou demandé par les auteurs, dans un pur souci d'efficacité et de la qualité de son travail. Ce qui lui vaudra toute la reconnaissance du public ainsi que de la profession, et lui permettra ensuite de se livrer à ses propres histoires et envies à loisir, loin du giron protecteur et un peu étouffant de la Maison des Idées.


Je sais que ces mêmes chapitres sont sortis chez Graph-Zeppelin en couleurs, Neofelis s'étant fait couper l'herbe sous le pied pour la parution de l'ère Frank Thorne en plein milieu. La sortie de ce second et dernier tome aura pris plus de temps que prévu, et je suis tout bonnement passé à côté début 2023 sans même savoir qu'il existait enfin. C'est avec plaisir que je rattrape cette bévue et que je vous présente donc cette conclusion qui n'en est pas vraiment une, en espérant que l'attente n'aura pas été trop longue pour vous cher public.


L'Âge Hyborien de Robert E. Howard est rempli de merveilles et de dangers, et il fallait bien le plus ténébreux des barbares du Nord et la plus indomptable guerrière des steppes pour les découvrir et les affronter au péril de leur vie, pour le bonheur et l'admiration de centaines de milliers de lecteurs à travers les décennies de notre propre époque. Aujourd'hui c'est Dynamite qui possède les droits de parution concernant Red Sonja en V.O., et je vous invite donc à surveiller les articles V.O. du vendredi sur le blog pour en découvrir davantage si ce n'était pas déjà dans votre habitude.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

samedi 14 septembre 2024

Bêlit & Valeria - Acier contre Magie (Graph Zeppelin - Juillet 2024)


Bon, aujourd'hui ça ne va pas être très agréable à suivre et à entendre pour certains, j'en suis franchement désolé d'ailleurs. Non, aujourd'hui je ne vais pas vous faire un article classique avec un résumé puis mon avis développé et une petite conclusion. Cette fois-ci, je prends mon clavier pour vous parler sans détours de mon impression à la sortie de l'extrêmement détestable lecture que voici, gracieusement éditée par Graph Zeppelin pour sa version française.


Entre Lovecraft et Howard, j'ai choisi mon camp il y a bien longtemps en collectionnant puis compilant les éditions fournies par Bragelonne des nombreux travaux et récits du Texan créateur entre autre de Conan le Barbare, le fameux. J'ai donc été, comme sans doute nombre d'entre vous, assez curieux de découvrir ce qui pouvait bien se cacher dans cet album-ci, promettant la réunion des deux plus célèbres amantes du Cimmérien, Bêlit la terrible reine pirate et Valeria l'indomptable exploratrice et conquérante. Eh bien mes amis, j'aurais mieux fait de passer à côté sans même un regard !


Je vous explique. J'ai découvert l'existence de cette histoire grâce à la vidéo de présentation d'un influenceur comics très connu dans le milieu et dont je tairai le nom. Faisant confiance à son avis d'ordinaire si éclairé et plutôt solide, je me suis procuré non sans mal ledit album et j'ai entamé ma lecture dans la foulée... et j'ai été sacrément déçu.


Déçu de la part de Graph Zeppelin, dont j'estimais énormément les parutions autour des séries Red Sonja, Vampirella ou encore Danger Girl pour ne citer que celles-ci. Déçu qu'un éditeur indépendant fasse le choix douteux de publier cette mini-série, ce vil torchon devrais-je plutôt dire, dont les auteurs se permettent sans la moindre difficulté de voler les noms des personnages originaux et de les coller par-dessus un festin sans fin de stupre et d'insultes grivoises, le tout illustré d'horrible manière par quelqu'un qui visiblement était davantage intéressé par la violence générale se dégageant de l'ensemble que par la beauté mystérieuse et envoûtante de l'Âge Hyborien et de ses nombreuses merveilles.


En un mot comme en cent, je suis déçu. Très déçu. Et, pour tout vous avouer, je n'ai même pas réussi à dépasser le second chapitre, atterré que j'étais par tout ce qui se présentait à mes pauvres yeux, entre des images d'une dégueulasserie imbuvable et un vocabulaire si pauvre et répétitif qu'il aurait sa place de choix dans les Perles du Bac. Mais tout de même, j'ai feuilleté par acquis de conscience le reste de l'album, juste pour voir si l'ensemble était bien du même tonneau, et oui je le dis clairement ici et maintenant : Bêlit & Valeria – Acier contre Magie ne vaut strictement rien, et encore moins le prix du papier et de l'encre qui ont été utilisés pour le faire paraître.


Robert E. Howard doit certainement se retourner dans sa tombe en constatant avec quelle légèreté et quelle suffisance les auteurs et artistes autoproclamés ont violé, je n'ai pas d'autre mot et j'en suis navré, violé donc l'esprit et le corps de ses personnages les plus emblématiques, de leurs aventures, pour créer une œuvre bâtarde à cheval entre deux époques qui n'ont absolument rien à faire l'une avec l'autre, insérant de force des expressions et des concepts de notre temps -et pas les meilleurs- dans une représentation grossière, injuste et sale de ce que les plus décérébrés des spectateurs de Conan le Destructeur ou du Conan de 2011 ont du retenir de leur séance.


Cependant ! A ma grande surprise, il existe deux qualités non négligeables figurant dans cet album. Premièrement, la galerie des couvertures, qui présente quelques beautés savamment réalisées et qui à elles-seules expliquent peut-être la compilation des divers chapitres en un seul et même album relié. L'autre, ma préférée je dois dire, c'est la petite vingtaine de pages accordée à un cours d'Histoire Hyborienne de la main de Robert E. Howard en personne si on en croit l'édito, un cours magistral qui retrace toute la série d'événements millénaires qui ont donné naissance aux mythes de nos propres civilisations, après moult transformations d'un peuple à un autre. C'était très intéressant, bien qu'un poil bâclé dans sa retranscription, comme l'aurait été un cours magistral en amphithéâtre par un étudiant peu attentif.


Mais faites le calcul : j'ai payé 17€ environ pour me procurer cet album, sans compter les frais de port parce que oui c'était uniquement disponible en ligne, et je sors de cette lecture avec l'impression d'un très très mauvais film porno-gore qui bafoue en droite ligne tout ce que j'ai appris à aimer durant des années dans la littérature fantastique Américaine. Je m'estime tellement spolié que je ne vais même pas le conserver dans ma collection, même en tenant compte des pages d'historique qui m'ont bien plu.


Au tout début de son apparition, Graph Zeppelin s'était lancé dans l'édition de certaines séries assez vulgaires, stupidement vulgaires même, mais je pensais que devant l'insuccès de celles-ci l'éditeur avait appris de ses erreurs passées et avait fait du chemin, cherchant davantage la qualité du récit et de l'image plutôt que l’œillade salace. Je me suis visiblement lourdement trompé, hélas.


Si je prends la peine de rédiger cet article et de vous faire cet audio, c'est uniquement pour vous prouver deux choses : de un, je sais aussi vous parler d’œuvres que je n'ai pas aimé, vraiment pas aimé dans le cas de celle-ci, et argumenter autant que faire se peut pour vous expliquer pourquoi ça n'a pas pris. De deux, enfin, j'espère intimement pouvoir convaincre certaines et certains d'entre vous de ne pas faire le choix d'acheter cette bouse infâme et de laisser les exemplaires en circulation revenir vers leur état naturel premier, à savoir le pilon.


De grâce, n'accordez aucune importance à des auteurs qui se fichent si ouvertement du matériel dont ils pillent l'héritage sous le couvert de la sacro-sainte liberté d'expression dévolue au domaine public, et qui crachent allègrement sur les souvenirs des générations précédentes qui se sont tuées à la tâche pour nous offrir le meilleur de leurs talents. Exigez mieux, exigez davantage de respect, de dignité et d'amour dans les adaptations graphiques de vos histoires préférées, et n'allez surtout pas mettre entre les mains de novices ce genre d'inepties qui font véritablement bien plus de mal que de bien à cette culture déjà bien fragile qu'est la vraie grande fantasy. Même bien emballé et servi avec des bonus attrayant, un tas d'étrons reste ce qu'il est. Quand ce n'est pas une franche déclaration de trahison et de guerre envers toute une communauté.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

jeudi 12 septembre 2024

Sakamoto Days tome 8 - La troisième épreuve (Glénat - Mai 2023)


La troisième épreuve de sélection avant l'entrée au sein de l'académie de la JCC va débuter ! Au programme cette fois-ci, une simple partie de tail tag par équipes. Mais attention, elle va durer près de deux jours et sera à sa manière elle aussi sans pitié ! Le principe : chaque participant possède désormais un ruban de couleur, qui lui donne son équipe. Le but des équipes adverses : s'emparer des rubans des autres couleurs. Simple, non ? Ah, on ajoutera tout de même qu'il s'agit aussi d'une sorte de test de survie en milieu hostile, sinon ce n'est pas aussi intéressant que ça en a l'air...


Et dès l'entrée de jeu, une grosse surprise attend les survivants des épreuves précédentes. En effet, trois nouveaux candidats chaudement recommandés par leurs patrons arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans avoir à se qualifier comme les autres ! Une injustice qui ne sera pas au goût de tout le monde... mais qui deviendra terriblement limpide quand le niveau exagérément élevé de ces trois candidats sera étalé au grand jour durant la troisième épreuve.


Entre une fan hardcore de Sakamoto, un mutique carabiné et un timide au bord de la crise émotionnelle, il y a de quoi faire et les combats seront acharnés pour récupérer les fameuses queues colorées. Shin décide toutefois de ne pas suivre les conseils de M'sieur Sakamoto et de faire cavalier seul, enfin avec sa propre équipe, afin de prouver à son mentor qu'il est désormais capable de s'en sortir sans lui et qu'il donnera le meilleur de lui-même pour franchir tous les obstacles sur sa route !


Une volonté admirable, certes, mais qui risque vite de faire défaut quand sonnera l'heure du vrai combat... l'un des trois nouveaux est en réalité une taupe de l'organisation de Slur, piloté à distance par Gaku, dont le but est à la fois d'éliminer le plus de candidats et de profs possible mais surtout de repérer celles et ceux qui pourraient potentiellement être recrutés plus tard par la mystérieuse organisation criminelle qui s'entête à rivaliser avec la JCC.


La différence de niveau est telle que, poussé dans ses retranchements, le grand timide finit par dévoiler certaines de ses capacités à un Shin ébahi, avec qui il formera un duo infernal pour tenter de venir à bout du danger immédiat. Mais face à l'impossible, Shin est bien forcé d'admettre qu'il est dépassé une fois encore... jusqu'à ce qu'intervienne Taro Sakamoto en personne !


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Je reste volontairement concentré sur les événements qui surviennent dans le giron de Shin et de sa petite équipe car il faut préserver un certain mystère autour des agissements de Sakamoto lui-même, qui vit sa propre épreuve dans son coin assez tranquillement il faut bien le dire.


Encore une fois un tome qui se lit d'une traite et à une vitesse folle, non pas qu'il y ait peu à lire au contraire mais c'est surtout que les phases d'action s'enchaînent très rapidement et qu'il n'y a quasiment pas de temps mort, à part quand il est question des dialogues permettant à chacun de se synchroniser avec les autres membres de son équipe.


Autrement, c'est toujours un vrai plaisir que de poursuivre l'aventure, qui se révèle vraiment pleine de surprises même dans un huitième tome qui pourtant se concentre exclusivement sur la troisième épreuve de qualification de la JCC. Que nous réserve la suite ? J'ai hâte de le découvrir, j'espère que vous aussi !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 11 septembre 2024

Reign of X tome 11 (Panini Comics - Avril 2022)


Way of X : Diablo prend contact assez brutalement avec l'esprit de David Haller, alias Légion, le propre fils de Charles Xavier, soupçonné par ce-dernier d'être le mystérieux Homme-Mosaïque qui hante les cauchemars et les inconscients de la population de Krakoa. Avec l'aide de David, Kurt va finalement réaliser qu'il n'en est rien et que Légion est tout aussi victime qu'un autre dans cette histoire. Après l'avoir aidé à échapper pour de bon aux sombres manipulations génétiques et psychiques de l'organisation Orchis, Kurt et tous les autres mutants de l'île retrouvent un David plus fringuant que jamais dans son nouveau corps, et une faveur en entraînant une autre, il révèle alors à l'elfe bleu la véritable identité de celui qu'il poursuit si ardemment...


Cable : Le jeune Cable parvient finalement à convaincre son entourage de lui laisser le bénéfice du doute et de ramener le vieux Cable à la vie grâce au pouvoir des Cinq de Krakoa. A deux, ils auront de meilleures chances pour retrouver Stryfe et combattre la petite armée de démons qu'il a assemblé pour envahir l'île mutante et se repaître du sang des innocents, un truc comme ça. A force on ne fait plus vraiment attention. Le fait est que l'ensemble de la famille Summers, et quelques invités de dernière minute, font route vers la dimension obscure où se cache Stryfe pour le massacrer en beauté et surtout lui reprendre les bébés mutants qu'il avait enlevé puis cloné afin d'en avoir suffisamment pour le grand sacrifice rituel qu'il préparait. Tout est bien qui finit bien, les deux Cable se lancent chacun de son côté dans la lutte contre Stryfe à travers la trame de l'espace-temps, tandis que le calme revient enfin et que l'Éclat de Galador retrouve sa légitime utilisation.


Children of the Atom : Nos cinq adolescents ayant pris le nom des Enfants de l'Atome et portant des costumes qui évoquent quelques uns des X-Men les plus connus ne font clairement pas le poids quand une escouade de U-Men leur tombe dessus, alors qu'ils tentaient de profiter du tout prochain Gala des Damnés pour mettre enfin le pied sur Krakoa via l'un des portails de New York. Jay-Jay, le plus jeune membre du groupe, parvient à s'échapper grâce à l'aide de son grand frère, mais il lui faut maintenant trouver des renforts pour éviter à ses coéquipiers d'être découpés et disséqués par des scientifiques peu enclins aux dilemmes éthiques... et c'est à l'ambassade de Krakoa que sa quête débouchera, permettant ainsi aux véritables héros de faire leur entrée et de sauver les plus jeunes d'un sort peu enviable. En remerciement de leur petite participation et en guise de solde de tout compte, les mutants acceptent que les jeunes humains rentrent chez eux avec un simple avertissement, et un discret encouragement tout de même. Mais quand Cérébro détecte que l'une des membres du groupe est bel et bien une mutante, les choses changent : Carmen est officiellement invitée au Gala des Damnés par Tornade en personne ! Est-ce que le reste du groupe sera aussi de la partie, ou bien est-ce déjà la fin des Enfants de l'Atome ?


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Les réponses à cette question seront à découvrir, peut-être, dans la toute prochaine parution annoncée à la toute fin de celle-ci : Le Gala des Damnés va enfin ouvrir grands ses portes et livrer bon nombre de révélations d'ampleur à un monde qui adore autant qu'il craint les mutants de Krakoa. Soyez au rendez-vous pour le prochain tournant majeur de l'Histoire Mutante !


Pour mon avis personnel, j'ai nettement préféré la lecture du second chapitre de Way of X cette fois-ci, surtout parce que David faisait un méchant un peu trop évident sur le coup et que l'identité de l'Homme-Mosaïque, si elle se vérifie, risque de tout changer dans un avenir tout proche là aussi...


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !