Elle passe de fête en fête, inlassablement, chaque nuit et chaque jour qui vient. Elle laisse plus d'un souvenir, agréable ou non, à celles et ceux qui croisent son chemin et ont l'honneur de bavarder avec elle autour d'un verre. Elle parcourt la vie mondaine comme un royaume conquis, discrète et indiscrète à la fois, s'abandonnant au rythme effréné de la modernité en savourant un brin de nostalgie.
Elle, c'est Lady Kildare, une fée issue d'un monde dont les humains ont pratiquement oublié l'existence. Aujourd'hui, elle ne se prélasse plus autour des cours d'eau dans de magnifiques forêts, mais dans un grand loft en plein New York. Kildare fuit les devoirs que lui impose son statut de princesse dans son lointain domaine, mais son ancienne vie va soudainement la rattraper quand sa propre sœur, Ginny, débarque dans son jardin avec l'air perdu d'une personne ayant vu l'horreur en face.
Pour résoudre une sordide affaire de meurtres, Kildare va s'adjoindre les services de son bon compagnon le Pug et du sorcier Magus, afin d'enquêter ensemble avec toutes leurs compétences sur la tuerie à laquelle Ginny a échappé de justesse. Très vite, il apparaît qu'un mal très ancien est à l’œuvre, une créature issue des plus profondes noirceurs de l'ancien monde, et qui doit être stoppée à tout prix avant qu'elle ne réussisse à prendre pied dans le nôtre. Un grand drame se joue ici !
Le second récit est consacré à la rencontre entre Kildare et une créature des cieux, un être d'une beauté exquise que l'on appellera simplement l'Ange. Piégée dans une foire aux monstres par un esprit pervers et malfaisant, l'Ange attend le moment où ses pouvoirs lui seront rendus et où elle pourra prendre sa revanche. Et grâce à l'aide de Kildare et de son ami Lord Zephon, ce sera bientôt chose faite... mais à quel prix ?
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Je ne vous révélerai la nature du troisième et dernier récit présent dans ce premier tome de la série nouvellement nommée Lady Kildare chez Delcourt, mais c'est là encore un pur chef d’œuvre du genre, à découvrir absolument ! Je vous laisse regarder les nombreuses vidéos de la chaîne Original Comics consacrées à cette sortie du mois d'Avril pour vous faire une idée précise du pourquoi de ce changement de nom pour l'héroïne principale ainsi que pour sa rencontre avec ''L'Ange'', sachez que c'est essentiellement une histoire d'argent comme bien souvent.
Pour en venir enfin aux nombreuses qualités de cette histoire, je commencerai par vous donner le nom du dessinateur principal, nul autre que Jay Anacleto, officiant alors à la toute fin des années '90 pour le compte de Brian Haberlin et Brian Holguin, créateurs reconnus de très bonnes séries et franchises. Anacleto dessine comme personne, dans un style effrayant de détails et de réalisme même quand il s'agit de représenter des choses venues d'ailleurs. Je possède quelques illustrations en prints de cet artiste venant de l'éditeur indépendant Zenescope, mais je n'avais alors aucune idée d'à quel point il pouvait être un génie dans son domaine. Je suis bien content que ce soit cette histoire-ci qui m'y donne envie d'en apprendre davantage !
Et concernant l'histoire justement, eh bien c'est une excellente expérience de lecture comme j'en fais relativement peu souvent finalement. J'ai un peu buté au départ, n'ayant pas vraiment l'habitude de ce genre-ci dans les comics, mais avec l'aide de l'expérience acquise avec Fables tout devient vite plus clair et plus facile à comprendre sans trop se poser de questions. Une histoire en trois temps, chacun différent des autres, avec comme point central cette fameuse Lady Kildare, immortelle en mal de sensations, cherchant le danger et un défi à sa hauteur pour la maintenir éveillée. J'espère que Delcourt prévoit vraiment d'autres tomes par la suite parce que je veux en savoir bien plus maintenant !!
Les références à la culture classique sont nombreuses et souvent primordiales, comme pour ce sacré XIXème siècle qui décidément ne lâchera jamais l'imaginaire collectif, ou bien alors plus loin encore dans le Temps avec les œuvres de William Shakespeare traitant du domaine féérique et éthéré de notre réalité aux multiples couches. Je vous invite à consulter les travaux d’Édouard Brasey par exemple si vous avez envie de vous familiariser avec toute cette cosmogonie, le Traité de Faërie étant sûrement toujours disponible quelque part dans une bonne librairie. Pour l'heure, je vous invite très clairement et très vivement à franchir le cap, vieux lecteurs nostalgiques ou nouveaux venus dans la fleur de l'âge, Lady Kildare est un petit bijou que vous serez très heureux de posséder dans votre collection !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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