Lauren Thomas est maintenant, et sans doute pour la première fois de sa vie, en position d'influence. Elle qui a invoqué le droit sacré garanti par le Contrat d'Or, elle doit à présent décider avec quelle divinité du sexe elle voudra passer la période couverte par ledit contrat. Problème : elle a le choix entre deux excellents spécimens, qui sont à égalité dans tous les domaines. Un mâle, une femelle. Un incube, un succube. Et les deux ont vraiment des arguments très, très convaincants !
Une seule chose à faire dans cette situation, demander un arbitrage aux forces divines qui régissent les contrats. Mais un Contrat d'Or, ça ne s'obtient qu'une fois par siècle au maximum, et encore, quand les dieux sont généreux ! A problème exceptionnel, mesures exceptionnelles : Bauphette, divinité supérieure des Enfers, décrète sans vraiment pouvoir faire autrement que les deux parties devront se livrer à une compétition pour se départager aux yeux de leur contractante, et ce le plus vite et le plus efficacement possible !
Lauren se retrouve donc à expérimenter deux visions assez différentes du sexe, du romantismes et des formes qui l'accompagnent parfois, l'une après l'autre à tour de rôle. Mais ces pratiques avec des êtres d'essence divine ne vont pas rester sans conséquences pour la jeune femme, qui découvre également que les réactions de son propres corps deviennent hors de contrôle ! Les effets sont renversants et terriblement excitants bien sûr, mais pour combien de temps ? Et cela représente-t-il un danger quelconque à terme ?
Pendant que Leliah et Thadeus font de leur mieux pour séduire la principale intéressée, en coulisses les choses s'aggravent quand Lucifer apprend que la personne ayant vendu ce nouveau Contrat d'Or si peu de temps après celui qui a coûté sa place à son propre fils n'est autre que la fille de Bauphette, c'est-à-dire la même personne les deux fois ! En parangon du courroux, l'archange sombre veut obtenir des réponses et une juste vengeance, mais heureusement il en est dissuadé au dernier moment par les négociations menées par Bauphette elle-même pour tenter de rompre ledit contrat avant que cela ne tourne une fois de plus à la catastrophe.
Quant à nos deux esprits du sexe et du désir, ils commencent à faire quelques jaloux dans les rangs de leur profession, et il ne faudra pas bien longtemps avant que certains ne se laissent aller à des commentaires déplacés ou, pire, à carrément envier leur position au point de les court-circuiter ! Lauren elle est jusqu'à présent pleinement satisfaite de tout ce qu'elle découvre, l'intensité du phénomène mise à part, mais elle ne peut s'empêcher de revivre en songes sa relation perdue avec celui qu'elle considérait comme l'homme de sa vie peu de temps auparavant, et qui l'a laissé détruite et au fond de son gouffre émotionnel. Comment se reconstruire sereinement quand tout ce que l'on aime vous est arraché ?
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Peut-être bien en se confiant à des déités lubriques, mais je crois que même si le contrat est en or massif il se peut que cela ne suffise pas à guérir convenablement un cœur si romantique et si désespéré. Le plaisir physique et le désir illimité, ça sert bien pour palier un manque, mais si les sentiments ne sont pas vraiment là, au fond quel intérêt ?
C'est précisément la question et la thématique principale abordée dans ce second tome de cette nouvelle série signée Stjepan Sejic chez Top Cow, encore une série sur le sexe, encore une fois avec des dessins peints numériquement de façon somptueuse, et encore une fois avec un sens de la poésie qui frise le délire fiévreux.
Bien sûr on découvre soudain que l'intrigue se déroule sur plusieurs niveaux en parallèles les uns des autres, de nouveaux antagonistes font leur apparition, comme Lucifer par exemple ou même Bauphette elle-même qui n'est pas vraiment au clair avec ses propres intentions, et puis aussi les enfants de Bauphette qui veulent leur part du juteux gâteau que représente le Contrat d'Or. Avec une promesse d'ascension aussi fulgurante, chacun estime avoir voix au chapitre, mais dans les faits pour le moment rassurez-vous ça ne tourne pas du tout à l'orgie, notre héroïne-malgré-elle s'en tire à bon compte avec deux amants différents certes mais assez complémentaires au final, et c'est peut-être justement ça que l'on devra découvrir avec elle au fil de l'histoire, dans un possible troisième tome à paraître l'an prochain si tout va bien.
L'humour décalé de Sejic est toujours aussi omniprésent, que ce soit dans les détails des cases quand vous repérez un truc vraiment hilarant qui n'a rien à faire là, ou bien des situations qui ne se déroulent pas vraiment comme on pourrait s'y attendre, ou bien encore tout simplement les réactions physiques de Lauren aux effets du Contrat d'Or sur elle, comme par exemple se mettre à éructer des papillons ? Tout cela n'est au fond que métaphores illustrées, mais c'est très bien illustré, et ça fait même toute la différence entre des récits plus frontaux et moins poétiques comme on en voit souvent dans les milieux underground.
Le reste n'est que plaisir tant visuel que sensuel, et n'allez surtout pas croire que nos deux cubis sont uniquement là pour le boulot, ils ont aussi droit chacun son tour à un développement sentimental et intellectuel, relationnel, pour approfondir leur personnalités respectives de la plus belle des manières sans en faire des clichés érotiques sur pattes comme on aurait pu s'y attendre au départ en les voyant débarquer.
Bref, une histoire séduisante et assez tendre, avec un graphisme impressionnant comme toujours avec la famille Sejic, une bonne dose d'audace aussi et vous obtenez une série rafraîchissante et hilarante qu'il fait vraiment bon posséder dans sa collection privée. Ce second tome arrive ce mois-ci en Version Française d'ailleurs, donc aucune excuse pour ne pas sauter sur l'occasion !
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