Après avoir échappé à une mort certaine dans les entrailles du château du terrible Roi-Sorcier, en plein cœur du Plan-Maître des Ténèbres, Cellendhyll et ses Spectres sont parvenus à repousser leurs assaillants et à pénétrer dans un portail de téléportation vers un autre Plan, pensant pouvoir rejoindre plus tard celui du Chaos sans encombres. Hélas, ils viennent de pénétrer sur le Plan des terribles guerriers Arikaris, les Sang-Pitié, dont le chef devenu entre-temps nouveau Seigneur des Conquêtes pour le compte des Ténèbres possède la maîtrise parfaite.
En terrain plus qu'hostile, cernés de toutes parts de dangers mortels et traqués sans relâche par les hordes de Sang-Pitié qui répondent à l'appel de leur prince, les membres du commando d'élite du Chaos ne donnent pas cher de leur peaux si jamais la situation venait à s'éterniser. Plus vite ils auront rejoint un autre portail, plus loin au Nord, et plus vite ils pourront tous rentrer à la maison et ramener le sujet de leur mission d'extraction, Khémal, une autre des mystérieuses Ombres formées par Morion d'Eodh, le maître de Cellendhyll.
Mais alors qu'ils pensaient que leur situation était pire que jamais, voilà qu'un individu inconnu assassine sauvagement Khémal, en pleine rémission, laissant ainsi le commando en proie à un doute infâme sur l'identité du tueur. Mais maintenant, plus d'excuses pour ralentir la cadence, la mission d'extraction devient une mission de survie, une course-poursuite contre les hordes de la mort et le sanglant appétit des Arikaris.
Leur leader, Troghöl, prépare en effet un rituel impie que même les Ténèbres refusent de considérer, et ce dans le dos de son nouveau seigneur le Roi-Sorcier et son Légat qui l'accompagne sur le terrain avec ses propres troupes. Leprín n'en mène pas large non plus de son côté, devenant de plus en plus méfiant vis à vis de son allié de fortune dont il pressent qu'il prépare un très mauvais coup. Le Légat n'aura cependant pas l'occasion de sauver ses hommes, et devra fuir lui-même en très mauvaise posture dans la jungle étouffante afin de retrouver des forces et, surtout, une aide inespérée sur le si cruel Plan de Valkyr.
Au moment où tout semble se jouer et où la liberté apparaît enfin au bout de la route, une trahison infâme condamne les Spectres à une mort certaine, et Cellendhyll est laissé pour mort après un affrontement face à Troghöl en personne qui le surclasse nettement. Un seul membre du commando survivra à cette aventure, mais sera retenu prisonnier et drogué par un ennemi intime de Cellendhyll qui n'a pas encore fini de le torturer à petit feu. Pour l'heure, l'Adhan doit reprendre des forces lui aussi et fera alliance avec Leprín dans le but de conjuguer leurs efforts pour mettre un terme définitif à la folie des Arikaris avant qu'il ne soit bien trop tard pour l'ensemble des Plans.
Rentré au Chaos, Cellendhyll doit maintenant retrouver la trace de son dernier élève, et surtout celle du traître qui se cachait dans les rangs des Spectres depuis le début. Avec Estrée d'Eodh à ses côtés pour remonter la piste des ravisseurs, l'Ange du Chaos va se livrer à un déferlement de violence et de vengeance comme il en a rarement eu l'opportunité. Et tant pis si cela déplaît à son seigneur et maître Morion et qu'il faille nettoyer derrière !
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Je laisse volontairement sous silence plusieurs éléments-clés de l'intrigue principale, notamment la présence de tel ou tel personnage, parce que cela gâcherait une grande partie du plaisir de les revoir ou de les découvrir en action.
Pour ce quatrième tome, je dirai que le niveau moyen de Michel Robert est atteint, dans le sens où l'on reprend à la toute fin du précédent pour se retrouver ensuite avec une suite d'événements assez similaires à ce que l'on connaissait déjà dans les premiers temps de cette saga de dark-fantasy. La traque sur Valkyr occupe bien les deux tiers du livre, ce qui n'est pas rien et qui nous fait réaliser à quel point l'auteur a réussi à nous tenir en haleine avec une épopée qui aurait pu se terminer bien plus rapidement dans d'autres circonstances. La sauce est certes allongée, mais elle prend, c'est l'essentiel.
Pour le dernier tiers en revanche, je ne peux vraiment rien en dire parce que tout le sel de cette histoire, de ce tome, et de cette presque fin de premier cycle déjà, y réside presque entièrement. On regrettera un dénouement peut-être un rien trop rapide là pour le coup, alors qu'il aurait été assez agréable de faire durer certains passages.
A signaler toutefois dans ce dernier tiers une petite suite d'incohérences, je ne vois pas vraiment comment appeler ça autrement, dans le déroulé du récit et des différentes scènes. Je prends comme exemple le fait que Cellendhyll jette dans le vide un ennemi... et à la page suivante, sans avoir lui-même bougé de lieu, il examine ce même ennemi pour lui prélever des armes. Impossible, puisque l'ennemi en question est disparu corps et âme la page précédente ! Cette simple erreur de positionnement par rapport à l'ordre des actions m'a un peu sorti du récit je dois bien l'avouer, et ce n'était malheureusement pas la seule à ce stade. Peut-être trop d'empressement pour conclure ce tome, cette intrigue, et démarrer la suivante...
J'espère que le prochain tome, cinquième et dernier de ce cycle apparemment, sera bien plus réfléchi et que ces erreurs bêtes ne se reproduiront pas, ou en tout cas pas trop fréquemment si possible. Là encore, comme à mon habitude désormais, je ne peux que plaider en faveur d'une relecture sérieuse d'une œuvre avant de la faire publier/éditer/imprimer. Parfois ça aide vraiment, ce n'est pas juste un coût supplémentaire pour l'éditeur, c'est une valeur ajoutée et on évite ainsi les ennuis !
Autrement, le style est toujours aussi efficace, l'action est fluide et même si on ne connaît rien de rien aux arts martiaux ou au combat de façon générale, il est assez facile de suivre et de comprendre les mouvements des personnages lorsqu'ils sont en pleine joute. Pour ce qui est de leurs décisions en revanche, par moments ça m'échappe complètement et je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas une certaine part de malveillance pure et simple de l'auteur à l'égard de son héros principal, avec cet entêtement à lui faire refuser en bloc tout ce qui pourrait lui améliorer la vie, ou au contraire à ne pas lui faire se poser des questions essentielles quand il le faudrait vraiment !
La vraie grande surprise de ce quatrième tome c'est le revirement d'Estrée, la Fille du Chaos, toujours aussi amoureuse de Cellendhyll et qui cette fois-ci va enfin avoir l'occasion de le lui signifier, pour espérer peut-être entreprendre une liaison future ? Déjà au cœur de l'action et de l'intrigue un peu malgré elle, Estrée se révèle être un personnage bien moins froid et calculateur que ce que l'on connaissait d'elle au départ, surtout quand cela touche aux sentiments. Maintenant que l'emprise de la drogue de Leprín disparaît, il ne serait clairement pas étonnant de voir les deux rivaux s'affronter pour la belle, qui aura certainement plus que son mot à dire en pareille circonstance. Une héroïne forte et surtout insoupçonnée et ça fait du bien de réaliser son potentiel, même si là encore je commence à me douter que Michel Robert préférera arracher à ses protagoniste tout espoir de vie tranquille plutôt que de les laisser y goûter même un peu... dark-fantasy disais-je.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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