Autrefois humaine, piégée par les siens et envoyée au cœur des Enfers pour y souffrir pour l'éternité, Hope est devenue Lady Death, une incarnation de la Mort elle-même, capable de détruire même l'impensable et d'offrir l'Oubli éternel aux âmes damnées et aux déchus. Maudite par Lucifer en personne, qui craignait son pouvoir, Lady Death ne peut revenir sur Terre qu'à la condition que toute vie ne cesse.
Ayant bataillé durant près de quatre siècles contre les forces infernales et les hordes démoniaques, c'est au terme d'un duel épique contre le Prince des Mensonges lui-même que Lady Death parvint finalement à vaincre l'Adversaire... au prix de ses pouvoirs et de sa force vitale. Désormais, elle erre sans but dans le vaste cosmos, l'Inconnu, perdant à chaque instant qui passe un peu plus sa raison et ses espoirs. Sans plus aucun but pour exister, elle se laisse dériver jusqu'à l'Oubli...
Mais une voix lui apparaît alors, lui intimant de ne pas se laisser disparaître, car un dernier grand combat doit encore être mené et elle seule semble en mesure de faire face au terrible péril du Jugement Dernier. Tous les royaumes de la Création seront impactés, la disparition de Lucifer ayant entraîné une réaction en chaîne provoquant le déséquilibre complet des pouvoirs cosmiques. Selon la mystérieuse voix, Lady Death est véritablement la seule entité capable d'endosser la destinée de tous les univers. Problème : elle refuse catégoriquement, n'aspirant plus qu'à une paix sans fin.
Pour tâcher de l'endoctriner et de lui rendre sa superbe d'antan, la voix expédie Lady Death à travers différents royaumes, dominés par des Anges Déchus ayant suivi la rébellion de Lucifer mais l'ayant presque aussitôt amèrement regretté. A chaque nouvelle épreuve, à chaque nouvelle confrontation, Lady Death doit apprendre une valeur cardinale du peuple de ses ancêtres, pour retrouver enfin tous ses pouvoirs et sa puissance au faîte du divin comme du diabolique. Et malgré toutes ses réticences et sa mauvaise volonté, petit à petit la formule fonctionne.
Cependant, le temps presse ! Lâché à ses trousses par la disparition de Lucifer, le terrible Asteroth, Destructeur des Destructeurs, poursuit Lady Death à travers les différentes couches de la réalité pour l'éradiquer totalement et ainsi accomplir la juste vengeance de son maître honni. Nul ne saurait se dresser face à la fureur d'Asteroth, nul ne saurait lui dissimuler sa proie sans en payer le prix fort. Au terme d'une épopée dantesque, les deux entités ennemies mortelles vont fatalement se faire face, au sein d'un royaume en paix où Lady Death semblait enfin avoir trouvé, par erreur, le repos et la félicité.
Des deux formidables combattants, un seul et unique pourra en ressortir vivant et vainqueur. Mais cette victoire aura un prix elle aussi, celui que seul le Destin semble en mesure de fixer, et qu'il faudra accepter quoi qu'il en coûte.
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En ce mois d'Octobre et à l'approche de Halloween, je voulais revenir aux sources de ce qui me fascine tant dans la légende apparemment sans fin de Lady Death, création de Brian Pulido dont vous suivez avec moi les nouvelles aventures à notre époque grâce à la série éditée par Coffin Comics. Mais bien avant que Pulido ne retrouve enfin les droits de son œuvre, quand il ne les avait pas encore perdu d'ailleurs, existait un petit éditeur vraiment indépendant du nom de Chaos! Comics, où naquît ce personnage emblématique de toute la culture Metal et underground.
En Mars 1997 paraît alors cet album, The Odyssey, contant le terrible retour en grâce de la Sorcière Blanche après avoir enfin triomphé de son éternel Adversaire, Lucifer en personne. Tout comme Ulysse s'en revenant de la Guerre de Troie, Lady Death devra passer par maintes péripéties et souffrir d'infinis tourments avant de pouvoir réclamer sa juste récompense, sa place véritable au sein des panthéons cosmiques. Une aventure épique et bourrée de symbolisme et de poésie brute, avec une science du dessin et de l'encrage comme on n'en fait plus de nos jours ! Un vrai petit bijou que je suis très heureux de m'être procuré voilà déjà quelques années.
Petit souci cependant, certaines pages dans cet album, pour ne pas dire une sur trois environ, sont scannées vraiment à petit format ce qui rend l'écriture très difficile à discerner dans les phylactères, sans aucune raison apparente pour justifier ce choix matériel dans la composition du tome. Est-ce parce que les planches originales étaient trop grandes pour être correctement rendues au bon format ? Ou bien erreur d'impression à l'échelle de toute la production ? Quoi qu'il en soit, ça rend l'expérience de lecture un rien désagréable quand on doit lutter régulièrement contre la fatigue oculaire qui s'accumule.
Après, je chipote, c'est vraiment une très belle histoire et caractérisant parfaitement ses personnages, sans la sur-sexualisation que l'on trouve maintenant dans les créations de Pulido sous son nouveau label indépendant. Certes la tenue déjà très minime de l'héroïne disparaît de plus en plus à chaque combat, ne laissant pratiquement plus aucune place à l'imagination, mais au moins elle reste fière et ne cède jamais au voyeurisme du lectorat, ou au côté montreur de l'éditeur. Et elle sera magnifiée vers la fin, retrouvant véritablement toute sa superbe et sa prestance.
Est-ce pour autant un récit d'horreur ? Pas vraiment, il y a un symbolisme assez violent et sanglant je l'accorde volontiers mais c'est comme dans toute histoire épique de notre Antiquité au final, et sincèrement on a vu bien pire depuis. Toutefois, je trouvais qu'il était de bon ton de vous faire partager enfin cette histoire, cette ode à la liberté et à la paix jamais retrouvées, malgré une recherche désespérée. Difficile de vous faire votre propre avis, l'album n'étant pas vraiment disponible partout, mais en cherchant bien vous devriez pouvoir trouver votre bonheur. Comme Hope, n'abandonnez jamais et ne cédez pas au déterminisme et à la fatalité ! Qui sait au fond vers quels nouveaux horizons votre errance vous mènera ?
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