Soudainement harcelé par plusieurs groupes successifs de vilains de seconde zone, Venom enchaîne les combats et les meurtres, pour son plus grand plaisir. Mais il finit tout de même par trouver cela étrange que l'on s'intéresse autant à lui, et Eddie Brock va alors mener sa petite enquête. Il s'avère que sa tête a été mise à prix par un richissime mécène de super-vilains, ce qui pousse toute la racaille de New York à ses trousses pour obtenir le pactole !
Pourquoi est-il à ce point recherché, et qui a bien pu mettre ainsi sa vie en jeu, ces questions devront attendre avant de trouver une réponse. Pour l'heure, Eddie s'interroge surtout sur le lien sentimental qui le lie à son symbiote, un lien qui existe comme en réponse à la perte de celui qu'il avait avec son ex-épouse, Anne, qui aujourd'hui ne lui fait plus confiance le moins du monde et s'apprête même à se remarier avec un éminent psychiatre ayant pignon sur rue.
Le cœur déchiré, Eddie s'en remet à son enquête visant à remonter jusqu'à la tête du complot ourdit contre lui. En premier lieu, il lui faut se débarrasser d'une faiblesse devenue vraiment handicapante ces derniers temps, sa vulnérabilité aux sons poussés à l'extrême, comme l'attirail du Hanneton en fait la démonstration de façon assez brillante. Contacté par une entreprise privée qui dit pouvoir l'aider en ce sens, Eddie se rend dans leurs locaux et accepte de se faire inoculer une formule expérimentale qui fait des merveilles !
Petit hic cela dit : il y a des effets secondaires eux aussi plutôt dérangeants lors d'un combat ou lorsque l'on souhaite passer inaperçu. Heureusement que Venom s'en est rendu compte à temps et pas au beau milieu d'un nouveau combat ou même d'un affrontement contre son ennemi juré, Spider-Man ! Retournant au labo privé, Eddie exige qu'on lui donne un antidote avant de rompre tout lien avec cette société. Dommage, car la Fondation Life a encore pas mal de projets dans ses cartons en ce qui concerne le symbiote...
Revenu à la traque à proprement parler, Venom se rend sur une île des Caraïbes où il découvre que le commanditaire des assauts répétés contre sa nouvelle personne n'est autre que le milliardaire Justin Hammer, rival de longue date de Tony Stark ! Hammer s'est même entouré de toute une armée de super-vilains financés par ses soins et entraînés à la dure par le Maître de Corvée, mais cela suffira à peine à ralentir le Protecteur Létal armé de son juste courroux.
De toute cette histoire, Eddie en retient principalement que son trop grand attachement à l'amour le rend faible et peut être utilisé contre lui, il doit donc se renforcer le cœur et l'esprit autant que le corps pour prétendre être réellement infaillible et enfin avoir le dessus sur celui qu'il déteste tant. Si Venom n'a pas encore trouvé sa propre voie en ce bas monde, pour l'heure il est entièrement focalisé sur sa proie et n'attend que le moment propice pour lui faire vivre un véritable cauchemar !
---
Depuis quelques années maintenant, la Maison des Idées fait revenir certains de ses plus grands auteurs pour écrire de petites histoires à-côté des séries principales, comme Peter David pour Hulk ou encore ici David Michelinie pour Spider-Man. C'est en 2022 que Michelinie décide de raconter un passage totalement inédit de la vie de sa plus grande création, Venom, avec l'aide du talentueux et prometteur Ivan Fiorelli aux dessins.
Cela donne l'album que nous tenons entre nos mains actuellement, une sorte de préquelle succincte à la série Lethal Protector de 1993. Ici Venom est encore à New York, il n'a pas encore déménagé à San Francisco et n'est pas encore devenu le sauveur des petites gens face à de grosses corporations intraitables et inhumaines. La seule chose qui l'obsède vraiment est sa vengeance ourdie de longue date contre Peter Parker/Spider-Man, mais on le verra ici surtout aux prises avec d'autres menaces cachées de l'univers Marvel.
Évidemment il faut pour que tout cela fonctionne que l'enjeu de cette petite histoire en cinq chapitres ne soit pas trop élevé, afin de ne pas créer d'incohérences vis à vis des séries de l'époque éditoriale où se déroulent les faits. C'est une spécialité des comics d'ailleurs, la rétro-continuité, le fait de revenir sur des événements du passé et de leur rajouter un petit quelque chose que l'on ignorait jusque-là, parfois juste pour le plaisir comme c'est le cas ici.
Plaisir, c'en est un véritablement que de retrouver l'écriture si experte de David Michelinie après avoir dégusté les omnibus consacrés à son passage historique sur les séries du Tisseur, entre la fin des années '80 et le milieu des années '90. Le dessin de Fiorelli est très bon, même si je trouve personnellement que la tête de Venom est un peu bouffie par moments selon les angles de vue. Mais bon on parle d'un personnage dont l'hypertrophie musculaire est devenue légendaire avec le temps !
On passera rapidement sur les quelques petites incohérences effectives qui existent dans ce scénario, comme la présence des médias de l'ère Internet ou de technologies d'aujourd'hui dans un monde sensé être celui d'il y a plus de trente ans. Au final, ça passe sans réel problème et on suspendra bien volontiers son incrédulité le temps nécessaire pour parcourir ces pages bourrées d'action comme on en fait plus.
Petit mot enfin pour saluer la belle performance offerte ici par le personnage du Hanneton, bien trop longtemps et souvent laissé pour compte dans la galerie des vilains de dernier rang de Spider-Man, alors que Michelinie nous prouve que bien utilisées face à Venom ses capacités peuvent faire des ravages ! Comme quoi, ce n'est pas tant une histoire de force que d'expérience et d'idées, tout le monde ou presque peut tenter sa chance. Heureusement ça se termine bien pour lui, mais il est passé très près de la catastrophe !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire