Poussé dans ses retranchements comme rarement, Batman décide d'emporter le corps pratiquement sans vie du Joker et de le confier dans l'urgence et le plus grand secret au cabinet du Dr. Leslie Thompkins, l'une des rares personnes à connaître depuis toujours le secret de la double-identité du Chevalier Noir puisqu'elle a été le tout premier soutien dans son maigre entourage après le décès de ses parents.
Convaincu que toute vie mérite d'être sauvée, même celle du Joker, Batman demande l'impossible à son alliée de toujours, qui accepte de tout tenter pour sauver le clown dont l'état ne fait que s'aggraver avec le transport. Au terme d'une nuit harassante et difficile pour tout le monde, Leslie annonce à Bruce que son ennemi juré est sauvé, du moins pour l'instant, mais qu'il lui faut des soins plus poussés et un encadrement médical urgemment, deux choses qu'elle ne peut décemment plus offrir dans la situation présente, ayant déjà fait tout son possible et même plus.
Compréhensif mais néanmoins désorienté par ses propres choix, Batman emmène le Joker dans la Batcave pour y poursuivre les soins, et il profite d'ailleurs de cette occasion inattendue et inespérée pour tenter de comprendre plus en profondeur le fonctionnement chaotique de l'esprit du Clown Prince du Crime ainsi que sa biologie si particulière, source de nombreuses énigmes encore irrésolues.
Mais alors que la veillée se poursuit, Red Hood fait son apparition dans le repaire du Chevalier Noir et le menace directement avec son revolver, incapable de comprendre que Bruce ait fait le choix conscient de sauver la vie du Joker plutôt que de le laisser mourir là où Silence l'avait laissé pour lui. L'affrontement qui s'en suit se solde par la perte de conscience de Batman, qui à son réveil découvre que Jason a emporté le corps du Joker ! Concluant alors que son ancien protégé travaille désormais en cheville avec Silence, Batman commence l'enquête méticuleuse qui devra l'amener hors de ce piège tourmenteur dans lequel son ennemi le plus intime l'a plongé...
Et pendant ce temps, dans le repaire d'Oracle, Batgirl et Nightwing reçoivent la visite du Sphinx qui a percé à jour leurs identités et qui leur propose son aide pour tenter de comprendre le schéma de pensée de Silence, lui qui l'a côtoyé un bon moment et même encouragé dans sa folie meurtrière. Mais accepter l'aide d'un ennemi risque de leur coûter cher, surtout si leurs autres alliés, mentors et partenaires, en ont connaissance...
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On sort de ce second chapitre avec, pour ma part, une impression solide de déja-vu quant à cette intrigue mêlant un retour aux bases du personnage de Red Hood version Jason Todd comme on a pu le lire dans les années 2000, et également un tiraillement bien trop familier de Batman quant à sa relation plus qu’ambiguë avec le Joker. Deux thèmes qui étaient déjà abordés aussi dans la première saga Silence il y a plus de vingt ans... ce qui me conforte dans l'idée que cette seconde itération n'est qu'un immense hommage déguisé de Jeph Loeb et Jim Lee à leur propre réussite passée.
On notera aussi, pour le côté esthétique de la chose, que Jim Lee ne dessine plus vraiment le Joker de la même façon qu'en 2003. Souvenez-vous, à cette époque dans les pages de Silence première du nom, le Clown apparaissait très maigre, pour ne pas dire squelettique, comme une sorte de pantin désarticulé aux mouvements imprévisibles et au faciès assez dérangeant. Mais il me paraît bien plus dérangeant aujourd'hui de l'observer torse-nu dans le cabinet du Dr. Thompkins avec une musculature plutôt développée et une certaine harmonie des traits malgré la souffrance manifeste qui est la sienne sur l'instant. Les canons changent, même pour les super-vilains, et il faut s'y conformer...
Enfin, j'ai apprécié cette lecture comme celle du chapitre précédent, mais vous ne m’ôterez pas de l'idée qu'il s'agit avant tout d'une redite orchestrée de toute pièce par les auteurs et artistes aux commandes pour surfer sur la nostalgie d'une gloire passée et d'un succès qui ne se dément toujours pas à ce jour. Était-ce bien la peine, finalement ? Je ne demande qu'à être surpris, raison pour laquelle je poursuis la collection et la lecture de cette histoire, mais je ne m'attends sincèrement pas à grand chose... quoique, les nombreuses -et pas très subtiles- références au jeu des échecs peuvent nous amener dans une direction plus originale, même si ça reste éculé.
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