vendredi 31 octobre 2025

La V.O. du vendredi n°349 : Lady Satanus #2 - Looks that kill (Coffin Comics - Octobre 2025)


En 1988, Sofia se fait appeler Lady S. et arpente les grands boulevards de Los Angeles à la recherche d'un endroit qu'elle pourrait s'approprier, pour organiser des fêtes grandioses où coulerait l'alcool à flots, la drogue à foison et le sexe tout à loisir, le tout sur du rock qui déchire !


Après avoir trouvé un club dont elle devient bien vite la patronne et propriétaire, Lady S. se complaît dans les soirées qui finissent très très tard, ou très tôt si l'on regarde autrement. Elle se déchaîne, elle danse, elle chante, elle couche avec qui lui plaît quand ça lui plaît, et ce genre de vie en vaut bien une autre parmi les mortels qui l'admirent et l'adulent pour tout ce dont elle leur permet de profiter pleinement. Et elle ne réclame même pas d'âme en paiement !


Malheureusement, certains démons engendrés sur Terre, n'ayant pas connu l'Enfer ni la sulfureuse réputation de la fille du grand patron, sont plutôt enclins à se livrer à des actes de vandalisme sur Sunset Strip, sous couvert d'être de bons manifestants Américains et croyants bien sûr. Sofia se charge de ces importuns à sa manière, mais si seulement ils étaient les seuls cherchant à lui nuire ! Un mystérieux et monstrueux tueur en série a décidé de sévir lui aussi près des propriétés de Lady S., laissant derrière lui un monceau de cadavres découpés à la hâte et maculés de sang et autres substances.


Sofia décide de faire sa propre enquête avant que ces meurtres ne finissent par réellement lui coûter son affaire, et la piste qu'elle va suivre l'amènera directement en face des manifestants croyants démoniaques, dont le tueur serait issu et qui semblent le protéger en faisant diversion à chaque fois qu'il sévit. Jouant le tout pour le tout, Lady S. se met en scène au sein d'un groupe de rock débridé pour attirer l'attention du tueur sur elle, qui ne risque normalement rien. Presque.


Le tueur s'en prend effectivement à son groupe, puis à elle après les avoir massacré, et il s'agit bien d'un démon de l'Enfer en effet, mais Sofia est persuadée que ce n'est pas le vrai tueur mais un simple imitateur ou nouvelle diversion. Après un rude combat qui la laisse exténuée mais revancharde, la fille de Satan tombe à nouveau dans un piège et se fait emprisonner dans une cage forgée rien que pour elle, entourée de tous les macabres trophées du véritable tueur, qui lui révèle alors son vrai visage.


Demi-frère de Sofia, engendré entre le Ciel et l'Enfer, il a tout fait pour suivre les traces de sa sœur et attirer son attention, éperdu d'amour qu'il était pour elle. Durant leur enfance commune, entraînés tous les deux par la secte des Démons Assassins du Neuvième Cercle, ils ne se sont jamais rapprochés, n'ont jamais échangé aucune parole ni aucun geste tendre... il n'existait pour ainsi dire pas à ses yeux, quand elle prenait toute la place pour lui. Un seul regard, un seul, c'est tout ce qu'il lui suffisait pour la faire sienne à jamais...


Et aujourd'hui, bien des époques après ces douloureuses enfances tourmentées, le tueur est enfin prêt à se révéler au grand jour et à réclamer ce qui lui est dû, l'admiration et l'amour de Sofia, pour l'éternité. Mais comme elle s'obstine à se refuser à lui, même dans un état de faiblesse extrême, son âme immortelle suffira. Sauf qu'au moment de la lui arracher, le meurtrier hybride a l'extrême déplaisir de goûter à la ruse de sa demi-sœur, qui ne fait qu'une bouchée de lui.


Au final, de toute cette histoire, rien ne sera à retenir. Ni grand enseignement, ni leçon de morale, rien qui vaille la peine que l'on s'y attarde. Il s'agissait de l'œuvre démente d'un démon paumé et obsédé à tort par une personne qui l'a un jour simplement regardé. Sofia s'en relèvera plus forte encore qu'auparavant, et déjà prête à se lancer à nouveau dans les affaires du monde de la nuit en créant un night-club encore plus branché et décalé pour assouvir toutes ses envies et tous ses désirs ! La fête ne fait alors que commencer...


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Seconde campagne de Brian Pulido et son équipe sur leur plate-forme de financement participatif privée Coffin Launch à laquelle j'ai pu participer, campagne financée avec succès même si c'était assez faiblard en comparaison des scores que peuvent atteindre certaines histoires de Lady Death. Je suis immensément fier de pouvoir dire que j'y ai contribué et de pouvoir savourer ce comic-book de qualité une fois livré avec tous les bonus qui l'accompagnaient !


C'est aussi le second chapitre des aventures en solo de Lady Satanus, la fille du Diable, et elle se déroule une fois encore dans le passé, en pleine fin des années '80 cette fois-ci et en plein essor du hard-rock avec toutes les dérives qu'il a pu entraîner.


On voit tout de suite que Brian Pulido et son co-scénariste Mike MacLean connaissent leur sujet sur le bout des doigts et ont vécu cette époque d'eux-mêmes, tellement les détails foisonnent et tissent une trame totalement réaliste et crédible. Bien sûr on ne demande pas à ce genre de série d'être historiquement fidèle, mais ça fait toujours du bien de se rendre compte que les auteurs savent de quoi ils parlent et sont encore capables de faire partager au lectorat d'une autre époque celle qu'ils ont traversé, presque comme si on y était également.


Quant aux dessins, il s'agit de la réalisation commune de Alisson Rodrigues et Pedro Estouco, dans un style assez proche du classique que les comics pouvaient avoir dans cette fin des années '80 justement, à la veille de la révolution technique et graphique que les artistes des années '90 allaient initier. On sent quelques bonnes vibrations de ce temps révolu où tout était encore à inventer et à installer, où les styles d'avant et d'après se mêlaient déjà un peu au sein d'un présent fugace mais terriblement séduisant et efficace. Rien que pour ça là aussi, c'est réussi !


Looks that kill... le regard qui tue, en Français. Un titre qui trouve toute sa signification dans les dernières pages quand se révèle enfin le vrai tueur et l'histoire assez tragique qu'il partage avec sa victime de prédilection. Histoire dont la victime en question se fiche éperdument, et c'est aussi une sorte de leçon à retenir dans le genre !


Bref, j'ai aimé, c'était une super campagne et un superbe comic-book lisible en peu de temps et qui vous ravira de par la qualité de sa réalisation et de son édition si vous avez la chance de vous le procurer par la suite sur le site officiel de l'éditeur, Coffin Comics. Leur plate-forme de financement participatif indépendante est toujours en ligne, connaît un succès assez propre et nous proposera de nouvelles histoires très bientôt si cela vous intéresse, en tout cas moi je suis totalement happé c'est sûr !

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