vendredi 10 janvier 2025

La V.O. du vendredi n°272 : Hercules #1 - A Beauty of a Beast (Dynamite - Avril 2024)


Il a vécu en héros et combattu vaillamment tous les dangers sur sa route. Il a protégé les plus faibles, il a affronté les dieux eux-mêmes et est allé jusqu'à sacrifier sa propre vie pour sauver celle de la femme qu'il aime. Oui, Hercules est bel et bien fait de l'étoffe des véritables héros, et aucun parent ne saurait être plus fier de son enfant que les siens.


Sauf que monsieur a rejeté sa nature divine et a décidé de rester mortel, alors même que les portes de l'Olympe s'ouvraient en grand devant lui ! Bon, qu'à cela ne tienne, sans doute une phase se dirent les divins géniteurs, laissant là leur progéniture vivre sa petite vie jusqu'au moment où l'envie de devenir un vrai dieu se ferait ressentir.


Mais Hercules passe beaucoup de bon temps sur la Terre des mortels, il vit sa meilleure vie en compagnie de Phil et de Meg, et il poursuit son activité de chasseur de monstres pour les braves gens qui n'en finissent plus de l'acclamer. Même quand son divin paternel lui rappelle que de plus hautes obligations l'attendent toujours, le héros têtu refuse et réitère son serment de défendre ardemment chaque adorateur des dieux de l'Olympe contre leurs plus mauvaises créations. Soit.


Mais quand la déesse Aphrodite en personne s'incarne dans son temple pour demander à Hercules de l'aider avec une vulgaire petite méprise dont elle ne sait comment se dépêtrer, les choses deviennent assez étranges. Plus que d'ordinaire, s'entend ! Car par mégarde, la déesse de l'Amour a accordé la vie à une création artistique en pierre signée Pygmalion, qui a depuis tracé son chemin à travers la cambrousse et effrayé bon nombre de citoyens.


Mission est donc confiée au grand héros de retrouver la créature de roche et de la détruire avant qu'elle ne blesse gravement, voire pire, un innocent sur son chemin ! Mais quand Hercules et sa fine équipe finissent par tomber nez à nez avec le monstre du jour... il s'avère qu'elle n'a rien de monstrueux, hormis une tendance assez nette à câliner tout ce qui l'entoure. Galatea, la statue faite femme, dispose d'une force peu commune et a bien du mal à la contrôler, mais en-dehors de ça elle ne semble pas méchante pour deux sous et elle mérite bien, selon Hercules, de continuer à vivre sa vie elle aussi tant qu'elle promet de faire bien attention aux gens plus fragiles qu'elle.


Prêt à plaider sa cause devant Aphrodite directement, Hercules se rend au temple de la déesse... pour ne recevoir qu'un vent magistral. Vexé, le héros s'apprête à partir, quand Eros arrive en trombe et supplie le fils de Zeus de lui venir en aide. Eros en est persuadé : sa divine mère a été enlevée !


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Voilà qui pose les bases d'une petite série indépendante signée Dynamite en V.O. pour les studios Disney se lançant dans les comics. Hercules promet peu, mais donne beaucoup ! A vrai dire je ne m'attendais pas du tout au départ à ce qu'une suite du célèbre film d'animation des années '90 voit le jour, et voilà que c'est chose faite, sous la forme d'une mini-série en comics donc, chez un éditeur indépendant qui plus est ! Chose étonnante s'il en est, Disney possédant Marvel et aurait donc très bien pu faire appel à ses propres talents, mais ça aurait peut-être entraîné une certaine confusion avec l'autre Hercules des studios Marvel justement... Oui, mieux valait faire avec un autre éditeur.


Le gros point fort de cette série ce n'est pas vraiment son graphisme, qui essaie de reproduire à minima la qualité visuelle du long-métrage éponyme sans toutefois parvenir à rendre correctement la majesté des ombres, des nuances et des textures. On va le dire tout de suite pour passer à autre chose très vite : la série ne fait, visuellement parlant, clairement pas partie du haut du panier chez Dynamite ou même dans le secteur indépendant en général. Oui mais alors, quel est l'intérêt ?


Tout simplement le sens de l'humour, qui s'il n'est pas directement signé de la main des auteurs du film leur doit beaucoup et sait se montrer à la hauteur, avec pas mal de jeux-de-mots parfois coquins qu'il faut savoir interpréter ou bien des petites piques ici et là, une irrévérence que l'on avait déjà l'habitude de savourer dans le film justement. Et si ce comics n'a de suite que le titre et non l'âme, autant faire les choses à fond et doser cet humour provocateur pour créer une satyre légère mais affirmée des récits héroïques de l'Antiquité, ici avec le pauvre Pygmalion comme bouc émissaire.


Ne vous y trompez pas il risque d'y avoir du sérieux dès les prochains numéros, mais je l'espère toujours mâtiné avec ce sens de l'humour absurde ou sarcastique qui me plaisait déjà tant enfant et que je retrouve ici à l'âge adulte avec un regard à la fois amusé et bienveillant. Ces petites blagues ne sont pas bien méchantes et feront sourire à plusieurs reprises, à défaut d'être vraiment originales sur le fond.


Quant à Galatea, nouvelle arrivée dans l'équipe, eh bien elle sait se faire sa place on dirait et elle n'est apparemment pas prête de partir puisque sa créatrice n'est plus disponible pour une raison très mystérieuse sur laquelle il va d'ailleurs falloir enquêter au plus vite ! Il ne faudrait pas que d'autres dieux se mettent à disparaître comme ça soudainement sans régler tous les problèmes qu'ils causent...

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