Transportés quelques années dans le futur par un sort ayant mal fonctionné, Alex et ses alliés font maintenant face à un monde où les démons sont légions et où les pratiquants des arts noirs sont tout aussi nombreux et dangereux. Pour stopper l'avancée de cet Enfer sur Terre qu'est devenue New York, d'anciennes figures d'autorité ont accepté malgré elles un rôle bien cruel pour tenter de rétablir l'ordre en bannissant toute forme de magie, ou en l'utilisant pour contrer celle des démons.
Mais tout cela ne concerne pas vraiment Alex, pour deux raisons. Primo, le Witchblade ne semble plus fonctionner dans ce monde du futur, la privant ainsi des pouvoirs qui pourraient lui permettre de combattre ou au moins de se défendre efficacement en cas d'attaque démoniaque. Secundo, le pire peut-être, c'est que ce futur est advenu sans qu'elle en fasse partie, ce qui signifie donc qu'elle a du mourir quelque part en chemin avant l'avènement de l'Enfer.
L'objectif principal est donc d'en apprendre le plus possible sur ce monde apocalyptique pour ensuite revenir dans le passé au moment de l'accident magique et tout faire pour empêcher ce futur de se réaliser. Plus facile à dire qu'à faire, quand il leur faut traverser un territoire devenu hostile et se frayer un chemin à travers les landes infestées de démons et de sorciers en herbe pour retrouver la seule personne capable de les faire voyager à rebours dans le Temps.
Cette personne, c'est Ash qui se charge de la trouver, en 2019, pour la prévenir qu'Alex et ses amis tenteront de la rejoindre et qu'elle devra alors leur laisser un message. La sorcière utilisera alors ses talents pour faire voyager deux autres personnes en plus d'elle-même dans le passé, mais cela signifie pour Alex d'abandonner l'un de ses deux alliés dans ce futur atroce... le choix sera douloureux, mais au final fort logique, et une fois les adieux réalisés il est temps de rentrer dans sa propre époque.
A partir de cet instant, ce sera une course contre la montre pour empêcher les tragiques événements déclencheurs de l'Apocalypse d'advenir, et pour cela il faudra à Alex toute la force de caractère qui est la sienne pour s'endurcir un maximum et tenter de recréer le lien qui l'unissait jusque-là au Witchblade, qui ne semble toujours pas vouloir fonctionner à son meilleur niveau. En fait, c'est presque comme si l'Artefact était coupé d'une partie de sa puissance, comme si celle-ci était drainée ailleurs par quelqu'un d'autre... et Alex sait parfaitement de qui il s'agit.
Le combat contre Haley s'annonce des plus rudes, car cette dernière possède toute une partie de l'énergie du Witchblade pour alimenter ses pouvoirs. C'est elle qui doit réaliser l'infâme rituel qui permettra à une antique divinité infernale, Moloch, de pénétrer dans notre monde et d'en faire un véritable Enfer. Pour cela Haley doit sacrifier certaines personnes dans un ordre précis, en terminant par Alex, celle qui incarne la Lumière. Sachant cela, Alex va tenter de voyager aux confins de son esprit et du lien qui la relie au Witchblade pour s'entretenir avec sa première hôte, d'un temps immémorial, afin d'apprendre d'elle la meilleure façon de vaincre Moloch.
Mais Alex repartira de cet échange mystique assez déçue, car sans l'aide et le soutien des douze autres Artefacts légendaires elle n'est que peu de choses face au démon majeur, d'autant moins avec le Witchblade ne fonctionnant qu'à moitié. La confrontation avec Haley est donc inévitable, et Alex va passer ses derniers jours, ses dernières heures, à faire ses adieux à toutes les personnes qu'elle a pu connaître et fréquenter ou entraîner dans ses aventures depuis l'apparition de l'Artefact dans sa vie déjà si mouvementée.
Quand vient enfin le moment du grand face à face, Haley pousse Alex à renier le Witchblade et à le lui céder entièrement, afin d'invoquer Moloch et de devenir la nouvelle détentrice de l'arme magique. Mais le démon a un tout autre plan en tête, il veut réunir les Artefacts pour lui-même et s'assurer qu'aucun d'entre eux ne sera plus jamais utilisé contre lui. Alex va le lui permettre, contre la promesse qu'il utilise ses pouvoirs sur le flux du Temps pour la renvoyer au moment où elle n'était pas encore l'hôte du Witchblade, avant que sa vie ne change du tout au tout et qu'elle ne fasse par erreur partie de ses plans infernaux.
Moloch accepte, provoquant la colère impuissante de Haley, mais Alex s'est jouée de lui car cette boucle temporelle annulera de fait la présence de Moloch dans ce monde et tous les événements qui se seront succédés pour en arriver là. Le démon n'a cependant plus le choix et doit accomplir la volonté d'Alex s'il veut obtenir le Witchblade... ce qui n'arrivera donc jamais. Alex se réveille au moment où Ash s'apprête à lui remettre l'Artefact, mais elle a conservé de ce paradoxe toute sa mémoire des événements futurs et sait exactement ce qu'elle doit faire pour les empêcher de se réaliser. Serait-ce suffisant pour vaincre un dieu infernal à son propre jeu ?
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Troisième et dernier tome pour la seconde série portant le titre de Witchblade chez Image/Top Cow, une série qui n'aura pas su séduire au-delà de ces dix-huit épisodes assez inégaux et je vais tâcher de comprendre exactement pourquoi en analysant mon propre ressenti si vous le permettez.
Je ne pense pas que ce soit un problème de caractérisation concernant les principaux personnages. Toutes et tous sont assez attachants, chacun à sa façon, et leur utilité dans le déroulé de l'histoire et auprès d'Alex n'est pas démentie. Mais ce qui pèche le plus, au fond et à mon sens, c'est le manque d'action par rapport à la toute première série historique.
Alex Underwood n'est clairement pas taillée du même bois que Sara Pezzini, elle n'est ni une combattante chevronnée, ni une femme d'action pure et dure qui se jetterait au beau milieu de la mêlée pour tenter de remporter une victoire physique. Alex est plus... intellectuelle, disons-le comme ça, et donc la représentation de ses combats et de ses victoires se fait davantage au sein des dialogues que des quelques trop rares scènes d'action de la série.
Or, et c'est tout de même important de le souligner, le charme physique de l'action est pour beaucoup dans le succès premier du titre Witchblade en son temps. Une héroïne héritée de la vague des bad-girls des années '90 en droite ligne, des combats impactants et un corps fait par et pour l'action, voilà ce qu'était la recette de départ. Dans la seconde série en revanche, Alex est dans la moyenne à peu près à tous les niveaux, sauf en ce qui concerne sa faculté de se représenter les choses. Elle a eu beaucoup moins de mal que Sara, par exemple, à comprendre comment fonctionnait le Witchblade et à s'en faire comprendre pour utiliser ses pouvoirs. Mais si on ne voit presque jamais les combats qui en résultent, à quoi bon ?
J'ajouterai, et là c'est entièrement personnel et d'avance j'en suis profondément navré... que toute cette histoire autour d'une boucle temporelle et d'un paradoxe final comme grande résolution de l'intrigue, c'était un peu trop alambiqué même pour une série classée ''fantastique'' (oui parce que ''horreur'' n'était clairement pas disponible pour ce titre malheureusement). L'héroïne a compris quelles étaient ses fautes et quels étaient ses défauts donc elle peut revenir dans le passé au tout début de sa série avec toute sa mémoire afin de reprendre tout de zéro et de mieux faire pour vaincre le grand méchant, celui-là même qui lui a permis ce retour en arrière... j'ai abandonné toute tentative de comprendre l'intérêt de tout ceci en refermant la dernière page de ce troisième et dernier tome.
L'univers de Witchblade, première ou seconde du nom, est déjà suffisamment vaste et complexe comme ça sans en plus y rajouter des trames temporelles en veux-tu en voilà, parfois sans queue ni tête, et j'ai la nette impression que les artistes se sont perdues en chemin et ne savaient plus trop comment mener leur barque à mesure qu'elle prenait l'eau de toute part. Car en définitive, et c'est bien ça le plus triste au fond, c'est le manque flagrant de succès qui aura eu raison de cette seconde série, alors qu'il aurait suffit de se laisser porter par la vague et la réputation de la première pour créer quelque chose d'à peu près ressemblant...
Vous ne me croyez pas ? Que dire alors de la nouvelle série, troisième du nom, qui revient justement à zéro avec une Sara Pezzini de retour aux affaires et une bonne vieille ambiance nineties ? Annoncée durant les campagnes Kickstarter des Witchblade Complete Collection, cette nouvelle série reviendra aux sources de ce qui faisait le succès de la première, en reprenant le personnage emblématique et iconique de Sara et en la transposant cette fois dans un monde bien différent de celui des années '90, à savoir le nôtre, sans pour autant lui faire perdre son mordant et tout ce qui faisait que le public l'aimait à la folie en son temps. Mais nous y reviendrons très prochainement soyez-en certaines et certains, car je ne compte bien évidemment pas rester sur un échec !
Witchblade seconde du nom c'était moyen, graphiquement pas super intéressant et scénaristiquement pas à la hauteur des promesses de renouveau, alors au final à quoi bon chercher ailleurs alors que la recette miracle est déjà connue et qu'elle peut tout à fait être remise au goût du jour pour s'actualiser et devenir une nouvelle version d'elle-même ? Rendez-vous prochainement pour savoir si cette troisième formule sera la bonne ! Je lui souhaite à tout le moins le même succès que sa grande sœur, mais ce sera à vous de juger sur pièce.
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