Étudiant fauché avec un petit boulot en prime, Hideki rêve de se procurer un jour un PC, un ordinateur personnel à forme humaine, genre qui fait fureur à cette époque. Comme ça, il pourrait accéder à Internet et découvrir tout un monde passionnant en ligne, de quoi étancher sa soif d'expériences parfois interdites... mais surtout lui faciliter le quotidien on ne va pas se mentir. Avoir un PC c'est la garantie de ne plus être totalement seul chez soi et de pouvoir se reposer sur lui pour effectuer des tâches simples et répétitives. Mais sans argent, pas de PC.
C'est en rentrant du boulot un soir que Hideki va tomber parfaitement par hasard sur une jeune fille emmaillotée dans de simples rubans, dans les poubelles à même la rue. Craignant qu'il ne s'agisse d'une scène de crime sordide, Hideki s'approche tout de même pour voir s'il peut apporter une aide quelconque... et découvre alors que la jeune fille en question est en réalité un PC ! Quelle chance : si elle était avec les poubelles, c'est sûrement que personne n'en veut, donc il peut la récupérer et la garder gratis !
L'emmenant chez lui et trouvant finalement le bouton de démarrage, Hideki se retrouve face à une inconnue et demeure assez perplexe. Le PC, qu'il finit par nommer Chii en référence au seul bruit qu'elle semble capable d'émettre, n'a apparemment pas le moindre système d'exploitation en elle, et même après un examen approfondi par un camarade de la fac puis par un expert en montage d'ordinateurs, rien ne permet d'affirmer qu'un OS soit bien présent en elle. En revanche, le dernier examen montre bien que Chii possède la faculté d'apprendre et de retenir pour se développer, donc Hideki va devoir lui enseigner le plus de choses possible dans l'espoir qu'elle finisse elle-même pas lui dire de quel système elle aura besoin pour fonctionner.
Commence alors un étrange quotidien rythmé par les cours la journée, le boulot le soir et enfin l'apprentissage de Chii la nuit venue, avec quelques courses urgentes à réaliser pour elle comme par exemple lui trouver des vêtements corrects ! Hideki réalise rapidement qu'il se prend vraiment d'affection pour son PC, qui il faut bien le dire adopte des attitudes toutes plus adorables les unes que les autres dans ses tentatives de mimer la vie autour d'elle.
Mais d'importantes questions se posent néanmoins, comme qui était l'ancien propriétaire de Chii et pourquoi l'a-t-il jeté dans les ordures ? Et surtout, depuis que l'expert -un élève de 5ème- lui a donné ce qui semble être une preuve que Chii serait un de ces légendaires ''Chobits'', des PC ultra-perfectionnés et extrêmement rares, Hideki ne peut s'empêcher de craindre que quelqu'un ne vienne la lui retirer du jour au lendemain, surtout maintenant que le sujet circule sur les forums d'Internet.
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Entre joies du quotidien et attachement plus que progressif avec la jolie créature artificielle, les CLAMP nous offrent ici un manga de type seinen tout en douceur avec de très nombreux traits d'humour, parfois graveleux et des jeux-de-mots qui vont avec, avant tout une bonne excuse pour jouer sur les désirs profonds de ces ''geeks'' des premiers âges de l'informatique domestique pour toutes et tous.
Et c'est très réussi, comme toujours avec ce studio renommé pour son talent et sa vision très poétique des sujets parfois les plus difficiles à traiter, comme l'abandon ou les sentiments à sens unique et autres situations impossibles à résoudre. On voit bien que le cœur de cette série, au-delà de l'image un rien coquine qui en ressort très souvent mais qui est surtout là pour titiller les sensibilités de chacun, c'est avant tout un récit à tiroirs dont on ne fait ici que gratter la surface. Heureusement il y a huit tomes en tout, si chacun contient comme ici douze chapitres il y aura largement de quoi faire !
J'ai longtemps hésité à entamer cette série, même si je me suis aussitôt pris de passion pour la nouvelle édition de Pika en Version Française, faisant tout comme avec Magic Knight Rayearth précédemment la part belle à la mise en avant du talent graphique du studio CLAMP. Peut-être à cause de ce côté un rien coquin et voyeur, pervers même dans le sens le plus doux du terme, qui semble ressortir de la série. Il faut garder à l'esprit que ce n'est jamais que de l'humour très maîtrisé et bien dosé sur la société du début des années 2000 dans un monde alternatif !
C'est un très bel hommage à rendre aux artistes selon moi, et je pense que ces prochains mois je vais m'appliquer à dévorer les autres tomes pour vous en parler avec grand plaisir ! Ce sera notre première thématique de l'année si je puis dire.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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