samedi 29 juin 2024

La Reine des Enfers (Nathan - Mai 2024)


Pour ses huit ans et la cérémonie qui devra faire d'elle une déesse à part entière, une jeune fille reçoit un nom : Coré. Signifiant aussi bien la pureté que la naïveté, ce nom décerné par Zeus en personne, père de la fillette, vise à la diminuer et à doucher ses aspirations de grandeur. Déméter, sa mère, déesse de la Nature, va alors la cloîtrer sur son île, la Sicile, durant les années suivantes, afin de lui permettre de faire éclore son modeste talent de déesse des Fleurs, et surtout d'être protégée des visées et velléités des autres divinités.


Les années passent, et ce que Coré apprend auprès de sa mère ne suffit plus à apaiser sa soif de pouvoir et de connaissances. Les nymphes se chargent de son éducation plus grivoise, de la dévergonder un peu, mais dans l'ensemble elle reste une fille sur-protégée et ignorante de ce que le vaste monde lui réserve. Pourtant, sous peu, elle devra prendre un époux. Ses parents s'apprêtent d'ailleurs à le lui choisir, parmi tout un ensemble de prétendants avides de faire main basse sur la petite merveille si longtemps cachée de tous.


Alors, en désespoir de cause et pour échapper à un sort qui lui apparaît pire que la mort, dans un monde dicté par la culture du viol et le patriarcat, Coré se rend dans une prairie où elle invoque le nom du seul dieu en qui elle place toutes ses chances : Hadès, seigneur du monde souterrain, souverain des Enfers. Le dieu sombre accepte de lui accorder une audience... et se retrouve alors pris au piège d'un stratagème dont personne n'aurait cru la jeune femme capable.


Contraint de lui offrir l'hospitalité et de veiller sur elle durant son séjour aux Enfers, Hadès ne s'avoue pas vaincu pour autant et distillera aussi bien les remarques acides et les insultes à demi voilées pour dégoûter son invitée et la pousser à partir, mais rien n'y fait, Coré a les Enfers dans le sang et commence à sincèrement s'éprendre de ce qui ne devait être qu'une solution de repli pour elle, afin de se soustraire à ses prétendants et surtout à ses parents.


Commence alors une lente histoire d'amour, débutant par une amitié sincère et un respect mutuel, quelques confidences honnêtes et secrets révélés, pour finalement devenir une union de façade aux yeux de toutes et tous afin de protéger celle qui désormais se nomme Perséphone, celle qui sème le chaos. Apprenant chacun l'un de l'autre, à s'apprécier et à s'entendre malgré leurs différences qui ne les rapprochent que davantage, Perséphone et Hadès vont lier leurs destins à jamais, contre les volontés de l'Olympe et du Roi des Dieux.


Et petit à petit, de grands changement s'opèrent dans le royaume souterrain. Les âmes des défunts gagnent en lucidité, le territoire lui-même évolue et devient moins lugubre, se transformant rapidement en un au-delà viable où les justes sont récompensés et les mauvais punis. Perséphone s'éveille à sa véritable nature, à son véritable pouvoir, celui qui a toujours couru dans ses veines et que Zeus tentait d'étouffer dès son plus jeune âge. De fille brimée, la déesse devient femme épanouie et libre, maîtrisant sa destinée et traçant sa propre route, en compagnie d'un dieu qu'elle en est venue à aimer le plus sincèrement et le plus passionnément du monde. Chacun s'ouvre à l'autre, et le couple ainsi formé est maintenant prêt à entrer dans la légende...


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Il ne faut jamais juger un livre d'après sa couverture. Je vais vous faire une confidence : je le fais bien trop souvent. Mes actes d'achat sont régulièrement dictés, quand il s'agit de nouveautés totales dont j'ignore tout de prime abord, par un visuel attirant qui éveille quelque chose en moi. Ce coup-ci, la teinte violette et la promesse de revisiter en profondeur un mythe qui me passionne depuis longtemps m'ont suffit et m'ont poussé à acheter ce livre.


Et j'ai eu fichtrement raison !


Alors, on ne va pas se mentir, ce roman ne révolutionne pas le genre de la fantasy. Ni de la romance. Mais si on combine ces deux domaines avec une solide érudition des mythes et légendes de l'Antiquité Grecque, et qu'on y ajoute une pincée de provocation et un langage contemporain qui pourrait dépareiller par rapport à nos attentes initiales, on obtient un vibrant hommage à la soif de liberté et d'émancipation de toute une partie de notre humanité bien trop longtemps réprimée.


L'autrice, Bea Fitzgerald, lâche la bride en ce qui concerne le vocabulaire et se fait plaisir tout en simplicité, en utilisant des codes relationnels très actuels pour décrire et retracer l'histoire d'un couple mythique que beaucoup d'autres artistes s'échinent à représenter depuis quelques années, comme si tout un pan de la culture d'aujourd'hui s'emparait corps et âme de cette histoire, de cette héroïne d'un temps oublié, pour exprimer un flagrant désir de liberté et de sincérité amoureuse.


Il n'y a qu'à citer d'autres titres de la culture-pop, comme par exemple Lore Olympus ou Punderworld pour rester dans la bande-dessinée, et la myriade de romans et récits de jeunes auteurs et autrices que je vois fleurir depuis deux ou trois ans déjà dans les rayons, tous passionnés de cette vie fantasmée aux Enfers et impatients de réécrire, de se réapproprier la Mythologie avec un grand M. Et en toute franchise, c'était une expérience très rafraîchissante et rassurante pour un premier roman en plus !


On sent que ce manuscrit a bénéficié de plusieurs regards attentifs et attentionnés, qu'il y a eu, pour changer, un vrai travail de relecture et de correction ne serait-ce que pour éviter la plupart des écueils que rencontrent trop souvent les premiers récits, et le résultat final est plutôt encourageant dans le bon sens du terme et donne envie d'en découvrir davantage sur ce qui pourrait, peut-être, devenir une nouvelle franchise si les augures sont bons.


Je reviens un instant sur le côté simple mais érudit de ce roman afin de mieux vous expliquer cette subtile nuance. Les personnages ne mâchent pas leurs mots, les dialogues sont vivants et vibrants de cette sincérité qui fait souvent cruellement défaut dans ce domaine les premières fois, et pourtant l'autrice parvient aussi à nous enseigner des us et coutumes pointus de la Grèce Antique, les rituels précis autour du mariage, des comportements à la cour, etc. Ici et là vous trouverez un terme bien précis et rapidement identifiable pour nommer correctement les choses, les notions, les usages de cette époque révolue mais qui continue de nous fasciner toutes et tous autant que nous sommes.


Seul petit défaut, parce qu'il faut vraiment chercher en profondeur pour en trouver un de valable : je trouve, personnellement, que malgré tous leurs bons sentiments et leur affection réelle, les dieux souverains traitent un peu les humains comme de la chair à canon, ou pire encore, comme une monnaie d'échange ayant court durant les négociations tendues entre les royaumes divins. L'ego l'emporte encore trop souvent et énormément de vies si fragiles sont fauchées parce que les personnages principaux attendent trop longtemps avant de prendre LA bonne décision... mais dans un monde où il y a de façon sûre et certaine une vie après la Mort, pourquoi s'en faire au fond ?


Je chipote, et vraiment dans l'ensemble c'était une très bonne expérience et une très belle découverte, que je conseille à toutes celles et tous ceux qui voudraient un bon exemple de franchise en littérature récente, de spontanéité aussi. Dans votre démarche d'écriture, acceptez vos défauts pour ce qu'ils sont et sachez en faire vos principales forces, c'est un trait de caractère qui peut transformer un récit jugé passable en une œuvre qui restera un moment dans les mémoires et qui touchera réellement son public. Espérons que La Reine des Enfers reviendra dans les années à venir aux commandes de nouvelles péripéties !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

jeudi 27 juin 2024

Trap Hole tome 4 (Kana - Mars 2024)


Dernier tome de la série.


Les derniers préparatifs pour le lancement de la nouvelle pièce de théâtre qui raconte sa propre histoire approchent à grands pas, et Haruko ne sait toujours pas sur quel pied danser au sujet de sa relation ambiguë avec Maki. Sont-ils vraiment ensemble, comme un couple ? Ou ne font-ils que s'amuser et passer le temps ?


Maki de son côté pense sincèrement être en couple avec Haruko... et il va rapidement déchanter quand elle devra le détromper, elle qui n'est vraiment plus sûre de rien en ce moment. En plus, à mesure que le temps passe et que cette situation bâtarde perdure, Haruko se met à calquer sa vision de son ex-fiancé sur Maki, se prenant ainsi à rêver qu'ils sont la même personne et que sa vie d'autrefois peut redémarrer là où elle s'était arrêtée...


Mais évidemment les choses sont loin d'être aussi simples, et un tel fonctionnement dans une relation de couple s'avère vite toxique pour les deux parties concernées. Haruko finit par y voir plus clair, et décide de s'éloigner de Maki tant qu'elle le peut encore. Ils restent toutefois liés par les préparatifs pour la pièce de théâtre du groupe, et donc seront amenés à se revoir et à devoir se supporter malgré les rancœurs et les non-dits. Mais mieux vaut cela que de s'engager dans une histoire qui ne tient pas debout, pas vrai ?


Catastrophe ! Quand vient le jour de la grande représentation, l'actrice qui joue le premier rôle fait une réaction allergique à un chien qui passait par-là, et la troupe n'a plus d'autre choix que de demander à Haruko de la remplacer au pied levé, sans lui laisser l'occasion de se reprendre et d'y réfléchir. De plus, elle n'aura pas grand chose à faire lors de cette scène finale... donc elle tente le coup, se disant peut-être que ce sera vite terminé et que son calvaire prendra fin rapidement lui aussi.


Mais, comble de surprise, Haruko se prend à observer les spectateurs et à distinguer les étoiles dans leurs yeux... ce qui lui ouvre l'esprit et lui accorde une soudaine révélation, qu'elle ne peut cependant pas digérer tout de suite. Il lui faut encore un peu de temps pour cela, du temps pour elle, loin de l'agitation de la grande ville. Oui, elle doit retourner dans sa campagne natale et reprendre sa vie en mains, si elle veut pouvoir sérieusement construire quelque chose par la suite. C'est décidé.


Seulement, le cœur veut ce que le cœur veut... et au moment du départ de son train, Haruko se retrouve avec Maki dans une situation inconfortable ! Tous les deux sont maintenant engagés sur cette voie et ne peuvent plus faire demi-tour. Mais c'est l'ultime occasion pour eux de mettre enfin les choses au clair entre eux et de faire proprement leurs adieux à leur vie frivole et à leurs défauts passés... car maintenant, c'est décidé là aussi, ils s'aimeront pour ce qu'ils sont réellement, l'un comme l'autre, et s'autoriseront à vivre correctement ensemble même à distance.


Ainsi, Haruko s'ouvre pour la première fois au risque véritable de changer de style de vie, de changer d'habitudes, et surtout de changer de mentalité en ce qui concerne sa dépendance aux hommes. Elle se ressaisit, elle monte sa propre affaire et finit par connaître un petit succès dans son milieu, au point de pouvoir entreprendre la construction de cet avenir qu'elle espérait tant... en compagnie de Maki, qui lui travaille à la ville en tant que salaryman et vient lui rendre visite quand il peut à la campagne.


Certains diront que c'est une triste vie, de n'avoir au quotidien que son travail pour s'épanouir et de ne profiter que rarement de moments à deux avec l'être aimé. D'autres, comme Haruko, y trouveront exactement ce dont elles ont besoin : un espace, un temps pour soi et surtout l'occasion unique et inespérée de faire le point et d'arranger les détails de sa vie comme on l'entend, en prenant le temps.


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La leçon de cette histoire, vantée dès la couverture, c'est qu'il n'y a pas de mal à se tromper, le tout c'est de rebondir. Mais contre le mur, c'est mieux, nous dit le macaron ajouté sur ce dernier tome. Et je ne peux qu'être d'accord avec ça, après avoir lu les quatre tomes de cette petite série sentimentale qui ne joue pas dans la cour des grands et ne prétend pas avoir de solution miracle pour permettre de vivre le grand amour le vrai l'unique, non, ici c'est plutôt réaliste mais sans être totalement déprimant vous verrez.


Haruko obtient ce dont elle avait le plus besoin, à savoir du temps pour elle et la possibilité de faire le point sur sa vie et d'entreprendre, d'oser aller de l'avant, sans chercher à retomber sans arrêt sur le même passage éphémère de son existence amoureuse. Est-ce que c'est ce qu'elle voulait ? Au début clairement pas, mais au final c'est ce qui lui fait le plus de bien et c'est très bien comme ça je pense.


Les bonnes leçons sont faciles à donner, moins à vivre. Plus facile à dire qu'à faire comme le veut l'adage populaire, et ça fait du bien parfois de se confronter à la réalité et de connaître ses limites comme ses ambitions véritables, même s'il faut parfois creuser longtemps avant de déboucher sur quelque chose de vraiment intéressant pour soi.


L'un dans l'autre, c'était une bonne petite série, pas franchement prise de tête et sans aucune vraie prétention morale ni obligation envers le lectorat, juste une tranche de vie offerte à la volée pour qui voudra s'en contenter. Ce n'est pas la plus belle histoire d'amour de tous les temps, mais elle fait l'affaire dans un quotidien où l'on se retrouve très vite cerné par l'insécurité et le doute. Merci à Nemu Yoko pour cette héroïne pas vraiment forte mais au moins capable à la fin d'éviter les pièges sur son chemin !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 26 juin 2024

Reign of X tome 7 (Panini Comics - Février 2022)


X-Force : Quentin Quire, alias Kid Oméga, est confronté au pire ennemi qu'il puisse imaginer : lui-même. Ou plutôt une version de lui pervertie, déformée par l'organisation appelée XENO qui adore apparemment réutiliser de l'ADN mutant pour concevoir de véritable horreurs génétiques et retourner les pouvoirs des homo superiors contre eux. Les attaques récentes sur Krakoa se sont multipliées sur le plan psychiques, et portent toutes la signature de Quentin. Mais grâce à Phoebe et à Jean, on sait maintenant que ce n'est pas Quentin le fautif, mais une sorte de clone fabriqué par XENO pour atteindre les mutants dans leurs sanctuaires les plus intimes, comme les rêves par exemple, ou les moments de fortes émotions. Avec l'aide de Sage et de Domino, la base active de XENO est localisée quelque part au Groenland, et Jean s'y rend avec la mercenaire pour détruire toute trace de ce que l'organisation a préparé avec l'ADN de Kid Oméga. De son côté, Quentin décide d'affronter son double maléfique sur le plan psychique, et il aura besoin de mobiliser toutes ses forces pour cela.


Children of the Atom : Les aventures semi-héroïques des nouveaux jeunes mutants de New York font la une des journaux locaux... mais malheureusement, pas dans le bon sens. En effet, ils sont accusés de mettre la population en danger, et surtout de ne pas savoir du tout ce qu'ils font. Une loi est d'ailleurs passée récemment qui permettrait à toute autorité les arrêtant de les envoyer en camp de redressement, ce que chaque mutant de par le monde a appris à craindre toute sa vie pour bien des raisons. Pour éviter tout incident entre Krakoa et les États-Unis, Tornade se charge du dossier de ces jeunes en attendant leur prochaine apparition pour mettre les choses au clair avec eux. Et justement, une émeute dans une prison de la ville va permettre ce rapprochement inespéré, quand les Enfants de l'Atome entre en jeu pour stopper le même gang que la première fois. Désormais, ils savent qu'ils ont l'appui de Krakoa et qu'ils sont bien vus de la part de leurs idoles... mais peuvent-ils pour autant prétendre à une vie sur l'île-nation mutante ?


New Mutants : Le Roi d'Ombre poursuit son projet encore inconnu mais qui implique de gagner la confiance des plus jeunes mutants de Krakoa, en leur offrant compréhension, écoute, et en satisfaisant leur soif de pouvoir. Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses très prochainement, car certains se sont vraiment pris au jeu et envisagent maintenant de prendre possession des corps défunts de l'Ossuaire pour y incarner leurs esprits, dans l'espoir de changer d'apparences et de gommer ce qu'ils considèrent comme des imperfections les concernant. De leur côté, Dani et Karma s'aventurent dans l'Outremonde pour y suivre la trace d'un jeune mutant s'y promenant librement au mépris du danger qu'il peut courir ou qu'il fait courir à Krakoa par procuration. Leurs pérégrinations les amèneront à prendre part au conflit qui oppose le terrible Merlin à sa fille Roma, mais surtout à en apprendre davantage sur elles-mêmes et le sens caché de leurs rêves récents. Ainsi, Karma va prendre une lourde décision pour laquelle elle a absolument besoin d'être accompagnée par Dani, son amie de toujours. Mais c'est une lourde responsabilité que de participer à l'Épreuve, un rite désormais bien connu des mutants krakoans. Dani acceptera-t-elle ?


Cable : Nathan est persuadé que Stryfe, le clone de son lui plus âgé, est toujours en vie quelque part et se trouve derrière cette sombre affaire d'enlèvements de bébés mutants. Cinq sont encore portés disparus, et le temps presse pour les retrouver, eux ou leur ravisseur présumé. Devant l'évidence, Cable décide de demander la résurrection de son lui du futur, qu'il avait pourtant lui-même tué pour prendre sa place, afin de lui demander ensuite de traquer Stryfe avec les forces dont dispose Krakoa.


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Bon, je vais être franc là encore... c'est loin d'être le meilleur numéro de cette revue ce coup-ci. J'ai été assez ennuyé par ce que j'y ai lu, sauf peut-être pour la série des Enfants de l'Atome et pourtant c'est loin d'être la meilleure proposition du lot.


En fait je crois que je n'accroche tout simplement pas aux graphismes de cette nouvelle vibe expérimentale qui traîne en longueur ces temps-ci, et surtout je dois bien avouer que je ne comprends pas grand chose aux scénarios de Vita Ayala, à mon grand désarroi car elle semble très talentueuse mais également plutôt brouillonne.


Quant à Cable... je n'en peux plus de toutes ces histoires de voyages temporels et de versions de telle ou telle époque qui interagissent entre elles sans que l'on sache si ça se passe vraiment dans le présent, ou ailleurs dans le Temps, ou si ce sont des clones ou les originaux, ni même si tout ceci a le moindre sens au final dans le cadre de ce que planifie Jonathan Hickman pour les séries mutantes de Marvel.


Mais je suis peut-être tout simplement un peu fatigué de cette formule, pour le moment assez répétitive je trouve. Ou alors, autre possibilité tout à fait logique, je suis peut-être un peu trop bête pour tout bien suivre correctement. J'attends avec impatience le moment où il y aura un peu moins de parlotte et un peu plus d'action... et d'après la couverture du prochain numéro, ça risque d'arriver tout bientôt !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 25 juin 2024

Symbiote Spider-Man - King in Black (Panini Comics - Août 2021)


Le terrible Dieu des Abysses, Knull, une entité primordiale de l'univers, fait main basse sur la Terre à notre époque. Mais cette invasion massive a aussi des répercussions dans le passé, notamment à l'époque où Spider-Man portait son nouveau costume noir issu des Guerres Secrètes du Battleworld. Encore loin de se douter qu'il s'agit en réalité d'un symbiote extraterrestre, et encore moins que ce symbiote deviendra l'un de ses ennemis les plus farouches, Peter Parker croque la vie à pleines dents et, pour une fois, il ne semble pas y avoir une seule ombre au tableau.


Enfin, jusqu'au moment où une éclipse imprévue voile le soleil, et que des patients de l'Institut Ravencroft ne soient brusquement possédés par une entité ténébreuse qui semble être à la recherche de quelqu'un ou quelque chose de bien précis sur Terre. Alors que Peter enquête comme il peut, le Chevalier Noir vient lui prêter assistance mais se retrouve pris dans un piège le visant pour que la créature puisse s'emparer de son épée, la Lame d'Ébène, son véritable objectif.


A partir de cet instant, l'histoire prend un tournant bien plus cosmique, quand le Gardien est enlevé par Kang le Conquérant pour tenter de lui arracher ses nombreux souvenirs. Uatu parvient cependant à s'échapper suite à une vision de l'avenir, et Kang n'a plus d'autre choix que de se rabattre sur le premier vaisseau alentours pour poursuivre sa propre mission de sauvetage de l'univers. Ce sera celui de Rocket, le raton-laveur de l'espace, qui passait par-là au bon moment.


Ensemble, Kang et Rocket iront tenter de sauver le Chevalier Noir mais ne parviendront à retrouver son corps agonisant dans le Manoir des Avengers. Mais la piste du ravisseur de l'épée demeure néanmoins, et après avoir recruté dans leur périple Spider-Man et Captain Marvel, tout le monde se rend à Nulle-Part, un lieu de perdition spatiale où l'on peut tout acheter, ou tout perdre.


Là-bas, l'entité de ténèbres veut trouver un forgeron qui serait capable de détruire l'épée, seule vraie menace identifiable à cette époque contre son maître, Knull en personne. Mais manque de chance, les héros arrivent juste sur ces entrefaites et le combat reprend de plus belle. Au final, l'épée sera sauvée et l'ennemi vaincu puis détruit après avoir été jeté dans le soleil terrestre, et personne ne conservera le moindre souvenir de cette histoire, en tout cas pas Peter Parker qui se réveille sur un toit sans rien comprendre.


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Un peu comme nous au fond je crois. Je suis vraiment navré, j'ai fait tout mon possible durant ce résumé pour rendre l'histoire compréhensible et attractive, surtout pour deux raisons : j'aime l'event King in Black, et j'aime beaucoup Peter David comme auteur et scénariste de comics. Mais là je dois dire NON.


Comme depuis le début de la série Symbiote Spider-Man, Peter David nous propose de découvrir des aventures inédites et inconnues du Tisseur durant la période où il portait le costume noir symbiotique, avant de parvenir à s'en séparer juste à temps en découvrant sa véritable nature. Les deux premiers tomes étaient assez sympathiques, j'espérais donc beaucoup de cette nouvelle virée dans le passé dans le cadre de l'event Marvel de Donny Cates... et je suis très déçu en fait.


Tout simplement parce que cette histoire, ce scénario-précis, est à mon sens surtout conçu pour mettre en avant des personnages qui devaient bientôt se retrouver sur grand écran au moment de la rédaction. Monica Rambeau par exemple, ou plus sûrement Kang le Conquérant en qui Marvel Studios plaçait alors de grands espoirs pour incarner son prochain grand méchant.


Pas besoin de vous rejouer le fil des actualités, vous devez certainement savoir aujourd'hui que ce personnage a été abandonné par les studios suite à la désastreuse attitude de son interprète. Et donc, toute cette histoire servant à le mettre en valeur, à le rendre un peu sympathique disons-le en édulcorant certains de ses traits... ne devient qu'un simple coup d'épée dans l'eau, si je puis oser la formule.


Ça m'attriste beaucoup parce que j'estime énormément le travail de Peter David, que je ne cesse de découvrir tant le bonhomme a été prolifique quand sa santé le lui permettait. Et comme j'ai aussi beaucoup apprécié King in Black, je voulais vraiment croire que ce spin-off signé de sa main serait de qualité et saurait m'emporter vers des conceptions dont je n'avais pas la moindre idée. A la place, je découvre un récit sans saveur, mis en scène pour des raisons purement mercantiles, et où même les dessins de Greg Land ne parviennent pas à rendre un peu de superbe aux personnages et à cette aventure dénuée d'intérêt.


Je me gardais spécialement cette histoire de côté en plus, après ma lecture fastidieuse de l'omnibus en V.O. de cet event, pour vous la chroniquer en Version Française et la découvrir dans ma langue natale plus efficacement... eh ben, j'en suis revenu je peux vous le dire. Franchement, croyez-moi quand je vous affirme que certains spin-offs sont parfois capables de desservir l'intrigue principale qu'ils sont censés supporter. Déjà dans l'omnibus je trouvais que beaucoup de titres à-côtés étaient dispensables, quand pas carrément à jeter. Là, c'est encore une fois le cas, et j'en suis d'autant plus déçu que c'est un travail de commande d'un auteur que j'apprécie et que je soutiens malgré tout vivement.


Sur une note plus insistante et plus personnelle d'ailleurs, j'aimerai attirer votre attention sur le fait que Peter David traverse, depuis un peu plus de deux ans maintenant, un véritable enfer pour obtenir des soins réguliers et compétents. Gravement malade, lui et sa famille se heurtent chaque jour aux soucis administratifs et financiers provoqués par le désastreux système de santé Américain dont ils dépendent pourtant. Et aucune assurance ne semble capable de les en prémunir durablement, ce qui est vraiment un comble. Donc, une cagnotte en ligne a été lancée pour réunir assez de fonds de la part de collègues artistes, professionnels compatissants ou simples gens comme vous et moi de par le vaste monde. Si ça vous intéresse de faire un don, même minime, c'est par-ici ! Espérons que Peter David se remettra un jour prochain et qu'il pourra enfin reprendre l'écriture d'histoires de qualité comme il en aura envie et comme il les aime lui avant tout.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 24 juin 2024

King in Black - Le Roi en Noir (Panini Comics - Novembre 2022)


Après des mois de préparations, d'entraînements et de répétitions alarmistes, les plus grands héros de la Terre sont maintenant prêts à être confrontés à la plus grande menace qui ait jamais existé. Knull, le créateur des symbiotes, dieu de l'Abysse primordial, arrive sur Terre avec son armée de dragons... et rien ni personne ne pourra l'arrêter.


S'établissant sans le moindre problème en plein cœur de New York après avoir détruit les défenses planétaires d'un simple revers de main, Knull s'empare de la ville et de ses habitants, et éclipse même le soleil en dissimulant la Terre sous un dôme fait de milliards de symbiotes à ses ordres. Les autres milliards se mettent à assimiler tous les héros ou vilains qu'ils croisent pour grossir encore les rangs de l'armée insondable de leur créateur, tandis que celui-ci fait son entrée triomphale en réclamant que lui soit livré un certain... Brock.


Eddie Brock, alias Venom, est la dernière planche de salut pour l'humanité. Il est prêt à se livrer lui-même à Knull si cela peut arrêter les souffrances de son monde, même si cela doit le condamner lui irrémédiablement. Mais Knull n'est pas là pour CE Brock. Il veut l'autre, Dylan, le fils d'Eddie, qui partage un pouvoir similaire au sien sur la Ruche et les esprits connectés de tous les symbiotes. Avant de porter le coup fatal, Knull veut s'emparer du pouvoir de celui qu'il considère un peu comme son descendant légitime. Alors seulement, tout prendra fin.


Spider-Man conduit un Eddie brisé en relative sécurité pour qu'il soit soigné, mais plus aucun espoir ne persiste désormais et on ne le lui cachera pas. Le bilan est sévère, la situation des plus catastrophiques : Sentry est mort, ses propres ténèbres absorbées par Knull pour le renforcer davantage. Le Docteur Strange est porté disparu dans la masse ennemie, et des Célestes sont même présents sur le champ de bataille qu'est devenue la ville, totalement soumis aux ordres de leur pourfendeur. La Terre vit ses dernières heures, à ne pas s'y tromper.


Pourtant, malgré toute logique, les derniers héros encore debout veulent y croire, sont persuadés de pouvoir faire la différence avec les bons outils... et les bons alliés. Recrutant les légions vampiriques de Dracula comme les assassins abyssaux des océans, ainsi que plusieurs criminels patentés contre rétribution si succès, les derniers défenseurs de la Terre font front commun pour tenter d'arracher Dylan à l'emprise de Knull et de découvrir en même temps la faiblesse capitale qui pourrait le perdre pour de bon.


Mais rien n'y fait, Knull est toujours bien trop puissant. Thor en personne, alors qu'il avait apparemment le dessus, finit mortellement blessé par la lame de son adversaire divin. Rien ne peut empêcher les Ténèbres absolues de tout recouvrir et de tout étreindre à tout jamais... sauf une dernière, une ultime lueur d'espoir. Ténue, fragile, mais bien présente et toute disposée à se lier avec un Terrien suffisamment méritant pour recevoir un pouvoir cosmique incommensurable.


Portée par le Surfeur d'Argent jusque sur Terre pour franchir le barrage symbiotique de Knull, la Force Énigmatique se révèle être en réalité une divinité primale de la Lumière, la source parfaitement opposée des pouvoirs du Roi de l'Abysse. Et elle a déjà trouvé son nouveau champion... en la personne d'Eddie Brock !


Le duel final opposera donc un Eddie ramené d'entre les morts et doté de toute la puissance de la Lumière, à un Knull désarçonné et fiévreux, plus si sûr soudainement de sa suprématie. Quand les armes retomberont à terre, quand la poussière se dissipera, un seul sera encore debout pour réclamer le trône du Roi en Noir. L'avenir du monde, de tous les mondes, en dépend, mais aussi et surtout celui d'un petit garçon qui croit plus que tout en son père pour le protéger du Mal. Que cette foi ne soit pas vaine ! Lorsque l'aube nouvelle renaîtra enfin, la Terre sera changée à tout jamais, mais rien ne compte davantage que l'espoir renaissant lui aussi dans les yeux d'un enfant.


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J'ai déjà chroniqué pour vous l'épais omnibus en V.O. sur cet event Marvel, King in Black, par Donny Cates et Ryan Stegman, aidés de très nombreux auteurs et artistes sur ce projet fantastique qui fait appel à des pans reculés et restés trop longtemps mystérieux de l'univers de la Maison des Idées, prouvant ainsi le degré de maîtrise et d'érudition de ses concepteurs mais aussi de confiance de l'éditeur envers eux.


Je ne vais donc pas revenir sur l'ensemble de l'event, les séries à-côté je vous en parlerai au fur et à mesure dès demain et dans les prochains jours pour peu qu'elles soient sorties en Version Française et qu'elles en vaillent la peine surtout, ce qui était loin d'être le cas pour tout le contenu de l'omnibus.


Donc, pour cette fois et pour aujourd'hui, restons concentrés sur le récit principal. Il donne la part belle à Eddie Brock, alias Venom, un super-vilain emblématique des années fin-80' début 90', dont Donny Cates avoue lui-même être archi-fan depuis toujours. Son souhait de totalement refondre le personnage et de lui donner enfin de véritables lettres de noblesse est maintenant accompli grâce aux efforts de l'ensemble des co-auteurs du projet, et il me tarde vraiment de pouvoir commencer la lecture de la nouvelle série Venom qui débute juste après la fin de l'event ici-présent.


C'était une histoire vraiment énorme, tissée sur plusieurs années avant d'en arriver au déchaînement final et aux prestations des artistes les plus renommés de chez Marvel, le tout avec une cohérence folle et des enjeux vraiment énormes... sauf que, au final, avouons toutes et tous que c'est un peu du déjà-vu. Ça me fait mal de dire ça, de devoir le reconnaître, mais c'est un fait indéniable malheureusement.


Comme Thor le dit lui-même à Knull au début de leur affrontement, des gros vilains cosmiques venus des étoiles et annonçant la fin de toute chose, il y en a eu des dizaines par le passé. Et chaque fois, ils sont vaincus, terrassés par de grands héros, toujours les mêmes, ou sabordés par leur propre orgueil.


Le souci n'est pas dans la répétition de ces événements... mais plutôt dans la vitesse de ces répétitions ces dernières années voir décennies. Marvel a enchaîné les cross-overs, les events majeurs, à une cadence proprement infernale et qui finit par lasser au bout du compte, tant on lit et relit les mêmes choses et les mêmes enjeux encore et encore. Alors certes, il y a un peu de fraîcheur, de nouveauté et d'originalité dans chacun de ces récits, mais le but final reste le même, aucun changement vraiment drastique ou majeur ne sera jamais opéré car tout doit rester parfaitement immuable et en bon ordre. Et ça c'est vraiment lassant.


Ceci dit... j'ai quand même pris mon pied en dévorant les pages de King in Black, chose qui n'était pas arrivée depuis des events tels que House of M dans les années 2000 ou encore Secret Wars en 2015, il y a presque dix ans ! Donc c'est avec grand plaisir que je vous recommande cette lecture, si vous daignez accorder une énième chance à l'univers Marvel et si comme moi vous avez bon espoir malgré tout que, pour quelques personnages-clés vraiment bien choisis, les choses changeront peut-être pour de bon. Qui vivra verra !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 22 juin 2024

Unboxing - Purgatori (Chaos! Comics) by Michael Turner & Jason Smith in Women of Dynamite


Bonjour à toutes et à tous, je vous accueille en ces heures sombres et je vous présente une fierté de ma collection personnelle : rien moins que la statuette de Purgatori, personnage emblématique des belles années de Chaos! Comics aujourd'hui passée dans l'écurie Dynamite.


La redoutable déesse de sang est ici représentée d'après un design du regretté Michael Turner, et vous savez je pense à quel point je suis épris de son travail depuis toujours. La sculpture est l’œuvre de Jason Smith pour la collection Women of Dynamite de l'éditeur indépendant aux héroïnes fortes et impitoyables, comme Vampirella ou Red Sonja par exemple.


Cette statuette fait plus de 35cm du socle à la pointe des ailes, rendez-vous compte ! Bon, on peut aussi lui trouver des défauts assez embêtants d'un point de vue purement esthétique, mais dans l'ensemble c'est vraiment un objet d'art et de belle facture.


Défaut principal : les ailes. Je sais c'est dommage vu que c'est une partie importante de son anatomie surnaturelle, mais ces ailes rouges plus claires que le reste du corps sont en plastique, tout bêtement, jurant ainsi avec la qualité de la résine employée pour le reste du corps du personnage. En plus pour ne vraiment rien vous cacher, la fixation des ailes dans le dos est une vraie corvée car pas du tout simple à réaliser à cause de la chevelure qui dissimule en partie les trous prévus pour accueillir les bras ailés. La manœuvre est donc délicate, et pour un résultat final qui nous fait dire que sans elle est toute aussi belle au fond.


Pour le reste, soyez indulgents avec le sculpteur qui a je le pense fait de son mieux pour représenter en trois dimensions la vision presque parfaite qu'en avait Michael Turner, je ne trouve rien de concret à lui reprocher à ce niveau, hormis son prix peut-être un peu excessif lors de la mise en vente originelle en 2016, mais il faut ce qu'il faut me direz-vous.


Dynamite n'est pas forcément le meilleur des éditeurs indépendants sur le marché des comics en V.O., leurs albums ne sont d'ailleurs pas vraiment de très bonne qualité matériellement parlant, mais en revanche ils sont connus pour au moins une (très) bonne chose : leur galerie d'héroïnes badass qui n'ont rien à envier aux super-héros plus classiques des deux principaux éditeurs historiques.


Pour plus d'informations sur l'histoire du personnage de Purgatori, je vous laisse regarder la vidéo de cet unboxing/présentation où je vous en raconte quelques bribes. Le reste, à vous de le découvrir au fur et à mesure si elle vous intéresse, quand je publierai prochainement des articles ''V.O. du vendredi'' la concernant.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite un bon visionnage, en espérant vous retrouver bientôt pour d'autres unboxing !

 

L'Agent des Ombres tome 1 - L'Ange du Chaos (Pocket - Juin 2008)


Il voulait devenir l'un des plus puissants guerriers au service de la Lumière. Il a suivi une longue formation de paladin, mené une vie sobre et glorieuse, avant d'obtenir enfin la consécration suprême pour tous ses efforts... puis d'être assassiné dans la foulée.


Aujourd'hui, dix ans après cette triste désillusion, Cellendhyll de Cortavar n'a pratiquement plus rien en commun avec le jeune idéaliste qu'il était. Désabusé, mais surtout habité d'un intense et ravageur désir de vengeance, il a voué ses services, son âme et son honneur à une autre grande puissance primale, celle du Chaos, qui a su le sauver au moment le plus ténu. Et voilà enfin, après dix années de quêtes et de missions ardemment exécutées, que sa récompense pointe à l'horizon...


La mission de cet agent très spécial : identifier puis éliminer une personne bien particulière au sein de la capitale de la Lumière, sur le Plan Primaire d'existence. Une mission qui le ravit au plus haut point, car elle lui permettra aussi et surtout de faire face à ses anciens camarades de formation, ses bourreaux, ceux qui trahirent et sa confiance et leur serment en le laissant pour mort avant de détruire toute sa famille.


Oui, cette mission-ci enchante tout particulièrement Cellendhyll, qui a préparé sa vengeance et cette série de confrontations depuis bien longtemps. Et même si tout ne se passera pas forcément comme prévu, qu'importe, tant que sa soif de sang sera étanchée. Cellendhyll de Cortavar, Ange de Lumière devenu Agent des Ombres, serviteur du seigneur Morion d'Eodh et de la puissance du Chaos, sait que cette mission sera loin d'être une promenade de santé, et qu'il risquera sa vie à de nombreuses reprises. Mais pour avoir ne serait-ce qu'un regard sur les souffrances de ses anciens compères, il n'échangerait sa place contre rien ni personne.


Mais le Chaos n'est pas la seule puissance à frayer avec les ombres... les Ténèbres, qui ont expressément demander cette faveur au duc d'Eodh lui-même afin que rien ne puisse remonter jusqu'à eux, ont Cellendhyll dans leur ligne de mire depuis un moment aussi. Certains murmurent que le Père de la Douleur, le seigneur suprême des Ténèbres, lui en voudrait tout particulièrement, au point de prendre certains risques inconsidérés à la veille d'une guerre couvée face à la Lumière.


Si le Roi-Sorcier savait que Cellendhyll et l'agent demandé au Chaos pour effectuer cette mission d'assassinat étaient une seule et même personne, reculerait-il pour autant ? Ou serait-il prêt à mettre en péril tous ses projets de conquêtes pour le trépas d'un seul homme ? Les dés sont jetés !


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Avant toute chose, il faut que l'on parle du style de Michel Robert dans ce roman. C'est... c'est typique d'un premier jet en fait. Beaucoup de choses auraient pu être relues, corrigées, améliorées avec un peu de temps supplémentaire accordé à l’œuvre, mais peut-être y avait-il alors un besoin pressant de la faire exister sur papier, de lancer la partie pour donner naissance ensuite à une saga de fantasy qui semble avoir un attrait certain.


En tout cas, j'ai buté à de trop nombreuses reprises sur des répétitions maladroites et inutiles, soit de mots, soit de termes précis inventés par l'auteur, qui devraient normalement être évitées le plus possible quand on rédige la version finale de son manuscrit. Au pire, ça peut être le travail de l'éditeur justement... mais comme je le vois bien souvent dans mes lectures, le travail de relecteur/relectrice se fait de plus en plus rare et galvaudé, quel que soit le média.


Il y a aussi des maladresses de style, mais ça on n'y peut rien c'est intrinsèquement lié à l'écrivain lui-même et à sa personnalité, sa conception de son univers, etc. Ce sont des choses qu'il faut supporter et accepter autant que faire se peut, car bien souvent elles révèlent beaucoup de détails intéressants sur la façon d'écrire ou de créer un monde de fiction, et permettent alors de mieux l'appréhender et le digérer.


Ce fut le cas ici, pour ce premier tome de la saga de L'Agent des Ombres mettant en scène un anti-héros que j'ai vu qualifié ici et là d'un des personnages les plus sombres de la fantasy contemporaine... si l'on excepte Geralt de Riv ou Erik de la Lande Noire, pour ne citer que ceux dont j'ai intime connaissance dans la bibliothèque.


Ne vous y trompez pas, j'ai apprécié cette lecture à sa juste valeur, et j'en conserve donc un bon souvenir général. Mieux, je suis tout à fait disposé à emboîter le pas et à lire la suite, en espérant de bon cœur que le style et les fautes relevées ici seront corrigés au fur et à mesure comme ce doit être le cas pour toute saga prenant son envol.


Quoi qu'il en soit, et quoi que j'en pense au final, Michel Robert n'a rien à prouver à personne et est un auteur Français de fantasy suffisamment reconnu de nos jours pour qu'on ne remette pas en question son œuvre, ses œuvres plutôt car il est prolifique en plus. Ce roman m'a été recommandé par Babelio directement, et ce fut donc, dans l'ensemble, une bonne surprise à laquelle j'ai bien envie de donner suite. Ce qui est, au fond, le but de toute histoire : donner envie aux lectrices et lecteurs de tous bords de progresser et d'en découvrir toujours plus. Mission réussie !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 21 juin 2024

La V.O. du vendredi n°256 : Hellwitch #2 - The Forsaken (Coffin Comics - Décembre 2020)

Couverture régulière de Sun Khamunaki

Celle qui a pris le nom de Hellwitch, celle qui s'est élevée contre l'ordre injuste qui règne aux Enfers, faisant sienne la cause des Natifs de cette dimension aride... celle-ci mesure à présent ses gestes et se remémore, devant une pile d'ossements issus de son armée, le prix qu'elle a du payer pour obtenir son statut et ses pouvoirs.


Il n'y a pas si longtemps, elle échouait encore aux tests mentaux orchestrés par le grand sorcier Séance, et avait été rejetée par lui pour sa faiblesse et sa facilité à céder aux émotions encore dictées par son cœur. Durant son long périple solitaire, Hellwitch croisa la route d'un groupe de Natives tentant de fuir l'esclavage et les maltraitances d'un clan rival, et elle se mit à espérer à nouveau en prenant fait et cause pour elles.


Malheureusement, Lord Slass, le terrible leader du clan des persécuteurs, envoya un contingent pour tenter de récupérer ses esclaves, et sa haine ne fit que décupler quand il apprit que le groupe était défendu par Hellwitch en personne. Hellwitch, qui sonna le glas de sa propre sœur, Gaatha, par son amour...


Désormais la vengeance personnelle se mêle aux intérêts supérieurs et aux grandes causes, tandis que Slass fait tendre un piège aux échappées et ramène une véritable abomination à la vie pour affronter Hellwitch. Ce corps rapiécé et ce regard cruel, ce sont ceux de Gaatha justement, la première amante de la sorcière, condamnée pour avoir osé rêver à une vie meilleure en sa compagnie. Gaatha est maintenant une dévoreuse de pouvoirs et d'énergie vitale, et elle ne se prive pas de ces retrouvailles pour faire étalage de ses nouveaux talents. Le massacre est complet, et le message clairement passé.


Hellwitch reprend toutefois sa propre quête de vengeance en pourchassant Slass à travers les territoires désolés, jusqu'à l'antre d'Aranak la bête immonde qui hante ses cauchemars. S'en servant alors comme d'une arme dans ce conflit, Hellwitch parvient à détruire l'oppresseur qui fuyait lâchement pour sa vie et fait ses adieux au corps détruit de son ancien amour.


A présent qu'elle a frôlé l'Oubli de peu, Hellwitch veut en apprendre davantage sur les noirs pouvoirs qu'elle doit absolument maîtriser si elle veut obtenir vengeance contre Lady Death, et libérer les Enfers du joug des Déchus. Retournant chez le sinistre Séance, la sorcière affirme qu'elle est maintenant prête à laisser derrière elle tout sentimentalisme et à ne faire qu'une avec sa soif de pouvoir et de savoirs interdits.


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C'est le second chapitre de l'histoire de Hellwitch, la sorcière des Enfers qui tenta de rivaliser avec Lady Death et en paya le prix fort. Dans le précédent nous avions eu un aperçu de son passé glorieux, montée depuis les puits de douleur jusqu'à défier les tyrans infernaux, devenant ainsi une légende sur son propre territoire mais perdant au passage celle qui faisait vibrer son cœur.


Cette fois-ci il est question de repentance et de souvenirs douloureux, que la démone va tenter de laisser derrière elle pour obtenir davantage de puissance dans son propre intérêt. On la découvre ainsi perdue, isolée et rejetée par celui chez qui elle était venue chercher conseils et leçons, mais toujours avide de faire ses preuves et de posséder tout ce qui lui échappe encore.


Je ne peux m'empêcher, en lisant ce chapitre et surtout le passage du sauvetage du convoi transportant les Natives esclaves, de voir une inspiration flagrante du Mad Max – Fury Road de George Miller sorti en 2015 et dont le préquel sur le personnage de Furiosa vient de sortir actuellement. Il y a de fait beaucoup de références visuelles et graphiques, et un enfer futuriste en vaut bien un réel après tout. Beaucoup de similitudes au final, ce qui n'est pas forcément pour me déplaire.


Pour celles et ceux qui dormaient au fond ou qui ont oublié depuis la dernière fois, petit récapitulatif avant de conclure. Brian Pulido, créateur de Lady Death et de l'ancien éditeur Chaos! Comics a finalement pu, après des années d'errance, récupérer les droits de son personnage principal... mais seulement elle. Adieu donc Purgatori, Lady Demon, Evil Ernie, qui sont passés chez Dynamite en majorité. Mais Pulido a de la ressource, et il a su rebondir : quitte à écrire de nouveau les aventures de la sorcière blanche, autant lui offrir des alliés et des adversaires à sa mesure ! Ainsi naît Hellwitch, en remplacement de Purgatori notamment je crois. Le leitmotiv du personnage est assez similaire, proche de l'originale, et leurs propres apparences respectives les rapprochent énormément. Mais il y a tout de même de subtiles nuances par-ci par-là, qu'il vous appartiendra de saisir au vol.


Brian Pulido offre donc à présent sa propre série à Hellwitch, dont on pourra aussi suivre les aventures en parallèle de celles de Lady Death. Ce second chapitre, qui en appelle évidemment un troisième et bien d'autres encore, est dessiné par Diego Bernard et colorisé par Ceci de la Cruz, un binôme qui faisait déjà des merveilles pour la série principale de l'éditeur Coffin Comics et que je vous ai déjà présentée. Restez branchés pour en apprendre davantage sur le destin anarchique et chaotique des créations de Brian Pulido et sa clique, parce que moi je suis à fond dedans !

vendredi 14 juin 2024

La V.O. du vendredi n°255 : King in Black omnibus (Marvel - Décembre 2022)


Les heures sombres commencent maintenant. Après avoir été réveillé de sa transe millénaire, Knull, le cruel dieu primordial du Vide et créateur des symbiotes, traverse l'univers à la tête d'une véritable armée de dragons-symbiotes direction la Terre, ravageant tous les mondes se trouvant sur son passage. Pas une seule fois il n'aura été ralenti, pas une seule fois les héros de ces autres mondes n'auront su faire le poids contre lui. A présent, le Roi en Noir est tout proche de la Terre, où Cletus Kassady l'a attiré par son rituel impie. Et il entend bien faire le ménage en grand en arrivant à destination !


Alertés depuis un bon moment par Eddie Brock en personne, les Avengers et toutes les autres équipes de super-héros terrestres et au-delà se sont entraînés et équipés en conséquence, sachant bien que rien n'empêcherait la confrontation. Tony Stark a utilisé ses énormes ressources et tout ce que l'on sait sur les faiblesses des symbiotes pour concevoir un système planétaire de défense, en orbite, des sortes de mines géantes explosant au moindre contact. Quand l'avant-garde de l'armée ennemie arrive à portée, l'explosion est en effet gigantesque, digne du génie de son inventeur... à ceci près qu'elle n'aura servi à rien.


A peine diminués, les dragons-symbiotes fondent sur la surface de la Terre et deviennent alors des légions inarrêtables de créatures sombres prenant possession d'absolument tout ce qu'elles trouvent devant elles, êtres vivants ou non. Une sorte de gelée noire recouvre absolument toute chose, des rues aux immeubles, et l'épicentre de l'invasion se situe en plein New York. Partout le spectacle est l même, désolation et débâcle s'enchaînent à une vitesse impressionnante, d'autant plus quand Knull en personne fait son apparition à bord de son propre transport, ordonnant à ses symbiotes restant en orbite de former une couche protectrice tout autour de la Terre pour condamner la lumière solaire à l'extérieur. Les ténèbres règnent à présent en maîtresses absolues sur la planète, et rien ne semble pouvoir contenir l'élan des symbiotes qui prennent aussi possession de tous les défenseurs qu'ils combattent. La partie vient à peine de démarrer... et tout est déjà perdu.


Évidemment il y aura de nombreux résistants, de nombreux actes de bravoures et tentatives plus ou moins réussies de donner un coup d'arrêt à l'ennemi, qui projette rien moins que l'extermination totale de toute forme de vie sur cette pitoyable planète bleue qui a osé le défier et détruire son enfant préféré. Wilson Fisk, par exemple, forme une toute nouvelle équipe de Thunderbolts à visages découverts pour tenter une mission de la dernière chance en plein centre de New York, à leurs risques et périls bien entendu.


Les héros s'organisent de leur mieux, mais il leur faut bien vite se rendre à l'évidence : ils ne gagneront pas ce combat. Pas sans des renforts urgents et immédiats de la part des puissances les plus sombres et parfois infernales que l'on trouve sur Terre. Ainsi, Blade va quérir l'aide des vampires de Dracula, tandis que Namor se rend au plus profond des océans pour libérer des tueurs impitoyables qui ne reculeront devant rien ni personne. Mephisto lui-même est entraîné dans la bataille, traçant son chemin aux côtés du Ghost Rider des origines, poursuivant son propre plan dans le plus grand secret.


Les rejetons de Venom, le plus célèbre des symbiotes, ne comptent pas non plus suivre la voie de Carnage ! Nombreux sont celles et ceux qui tentent de résister à leur façon ou carrément de fuir la bataille avant d'être absorbés dans la Ruche, l'esprit-même de Knull. Plusieurs autres dimensions se joignent aussi aux héros de la Terre-616, car chacun sait que le dieu des abysses ne s'arrêtera pas à un seul monde : toutes les versions de celui-ci sont menacées d'extinction pure et simple.


Face à Knull, personne ne peut rester en retrait, personne se sera jamais à l'abri, personne ne peut reculer. Tout le monde, héros comme vilains, mutants comme humains, est au pied du mur et doit combattre jusqu'au tout dernier souffle de vie pour défendre cette vie coûte que coûte, tandis que l'ennemi s'amuse de la souffrance et du chaos qu'il répand partout autour de lui. Pourtant, malgré les signes désastreux qui s'amoncellent, il reste bel et bien un espoir. Maigre, fin, fragile, mais un espoir tout de même... que le Roi en Noir véritable s'avance enfin et réclame son trône légitime, forgé par la peur et les morts de milliards d'êtres à travers l'univers ! Quoi qu'il puisse arriver, un seul dieu émergera pour de bon des cendres. Reste à savoir lequel...


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J'ai eu un peu de mal à lire cet imposant omnibus en V.O. jusqu'au bout, tout simplement parce qu'il est énorme justement et surtout parce que tous les récits présentés ici ne se valent pas, loin de là même. Certains sont vraiment excellents, mais dans une petite majorité ils servent surtout de remplissage aux auteurs des autres séries pour patienter le temps que l'event Marvel de cette année-là passe et que leurs intrigues puissent reprendre dans son sillage.


Alors, King in Black, ça vaut quoi finalement ? Un pétard mouillé ? Bien sûr que non.


Déjà, pour des personnages majeurs exploités par Donny Cates depuis un moment comme Venom, cette histoire va absolument tout changer de façon drastique et ouvrir en grand les portes de tous nouveaux horizons pour le personnage et ceux qui le côtoient, récemment ou depuis plus longtemps. Ryan Stegman fait un travail proprement formidable pour illustrer la série principale tandis que Iban Coello prend la relève sur Venom, toujours sur un scénario de Cates bien entendu.


Dans tout ce que j'ai pu lire à l'intérieur de ce massif album, je retiendrai surtout les récits des séries Venom, Thunderbolts, Black Cat, Spider-Gwen, Black Panther et Namor, et étonnamment pas Spider-Man ou Captain America qui forment la couche moyenne on va dire. Ensuite viennent les autres, le vrai ventre mou et pas terrible de l'omnibus, MAIS mais mais certaines valent quand même le coup et pour être tout à fait honnête j'en ai sauté deux ou trois pour pouvoir les lire en V.F. chez Panini tout prochainement et vous en faire un compte-rendu plus détaillé.


On notera aussi des efforts créatifs certains, comme pour le surprenant Iron Man/Doctor Doom qui envoie les deux chevaliers en armures high-tech combattre le Père Noël knullisé... vraiment un délire particulier mais qui en un seul chapitre vaut le coup d'être lu.


Comment relever encore davantage le niveau après un tel souffle épique ? Je n'en ai aucune idée, mais je compte bien le découvrir en commençant aussi la lecture des nouvelles séries Venom et Carnage déjà en cours de parution chez nous chez Panini, et en enchaînant bientôt avec le prochain cross-over qui mettra ce coup-ci Daredevil sous les projecteurs, faisant l'objet de toutes les attentions.


Enfin, pour conclure, un petit mot sur le choix de la couverture. Il y en avait deux de disponibles mais pas suivant le modèle habituel régulière versus collector ou marché de niche versus marché courant. Là, on avait de façon très égalitaire le choix entre une couverture The Fall (La Chute) ou Dawn of the King (L'Avènement du Roi). Pour éviter tout risque de spoilers, et aussi par goût personnel, j'ai choisi de prendre la première, La Chute, illustrant à merveille Knull se tenant au beau milieu de tous les héros majeurs de Marvel tombés au combat face à lui, sombrant dans les abysses du désespoir.


Lecture plutôt complète donc, sérieusement copieuse et parfois indigeste mais toujours avec une qualité certaine. Jetez-vous dedans les yeux fermés, que Knull puisse vous hanter à votre tour...

jeudi 13 juin 2024

Reign of X tome 6 (Panini Comics - Janvier 2022)


S.W.O.R.D. : La Terre toute entière est attaquée par les symbiotes de Knull, le dieu primordial du Néant, et il s'en prend maintenant fort logiquement à Krakoa en commençant par posséder l'esprit d'un mutant et entame aussitôt après avoir vaincu les forces de défense de l'île le tri des éléments de la population qu'il souhaite conserver ou non. Seul Manifold semble encore capable d'échapper à l'emprise de Knull, mais il ne pourra pas se téléporter bien loin ni bien longtemps car toute l'île est désormais verrouillée. Et pendant qu'il lui fait face de son mieux, de leur côté les Cinq n'acceptent pas d'être évacués selon le plan secret d'Abigail Brand, et décident eux aussi de rester sur place pour combattre. Avec l'aide de la technologie envoyée par le Peak, ça devrait faire l'affaire !


X-Men : Le trio de mutants envoyés il y a plusieurs mois au cœur de la Chambre Forte est enfin de retour, et les nouvelles ne sont pas bonnes. Dans cet environnement hostile où le temps s'écoule beaucoup plus rapidement qu'à l'extérieur, ceux que l'on nomme les Enfants, des surhumains en évolution constante dans le seul but de pouvoir détruire l'espèce mutante et incarner le futur de la planète, ont mené de nombreux combats contre les trois envoyés de Krakoa. Des secrets ont été révélés, d'autres arrachés dans la douleur, et il y a même eu des incursions réussies dans le centre intellectuel de la cité bâtie dans la Chambre Forte. Mais au final... après de trop nombreuses décennies à lutter à la fois pour apprendre et pour survivre, l'équipe mutante est de retour. Les protocoles de sauvegarde mentaux de Charles Xavier peuvent être utilisés de justesse pour ramener tout le monde à la vie après leur exécution par les Enfants à l'extérieur de la Chambre Forte, mais il faut maintenant révéler tout ce qui a été découvert et s'armer pour la menace réelle à venir tout prochainement... car le futur de l'humanité, tel que conçu par la Chambre Forte et ses Enfants, ne semble clairement plus en faveur des mutants.


Marauders : L'île de Madripoor a toujours été plus ou moins directement liée aux activités mutantes, en tout cas celles qui ne font pas forcément la une des journaux. Mais depuis que le gouvernement local est aux mains des Homines Verendi, cette bande de jeunes banquiers ultra-riches qui s'adonnent joyeusement à la gentrification en prenant pour cibles des quartiers pauvres de l'île, les mutants y sont devenus persona non grata. Mais pas leur argent, visiblement, puisque le Comptoir des Damnés a pu racheter sans le moindre problème plusieurs terrains visés par Verendi pour les offrir à leurs habitants, ainsi que redorer l'image des mutants auprès de la population. Désormais, il y a même un véritable hôpital, entièrement gratuit, à disposition des locaux, qu'ils soient humains ou autres. C'est l'occasion de faire enfin travailler certains des Morlocks, qui coulaient jusque là des jours tranquilles dans une résidence secrète d'Arizona. Masque devient ainsi chirurgien esthétique, et il est sacrément doué pour cela, à sa grande surprise !

Évidemment, Verendi n'allait pas laisser faire bien longtemps, et la réplique sera sanglante. D'anciennes victimes collatérales des combats mutants récents sont ramenées parmi les valides, dans un nouvel escadron de Reavers, cybernétiquement augmentés pour faire davantage de ravages. Envoyés pour détruire les quartiers pauvres et rejeter la faute sur les mutants, les Reavers font alors face aux Morlocks qui défendent farouchement leur acquisition toute récente. Bishop pendant ce temps profite de ce que les caméras du monde entier soient braquées ailleurs pour s'infiltrer dans la fabrique des Reavers et la détruire totalement. Verendi mettra sans doute un bon moment à se relever de ce coup-là, mais encore une fois la réplique risque d'être douloureuse quand elle finira par venir... La guerre pour Madripoor est loin d'être terminée !


X-Force : Quentin Quire, alias Kid Oméga, ne cesse de mourir depuis qu'il a intégré l'équipe X-Force, les services spéciaux de Krakoa. Pourtant, ses pouvoirs psychiques lui permettent d'affronter des ennemis assez costauds d'habitude, et surtout de se sortir d'à peu près toutes les situations risquées. Alors pourquoi cet enchaînement de morts brutales et aussi spectaculaires mission après mission ? C'est ce qu'il va tenter de déterminer, au retour d'une nouvelle enquête durant laquelle sa tête a été tranchée. Il s'agissait d'un navire de plaisance humain où presque tous les occupants ont été massacrés, de façons multiples et faisant penser aux pouvoirs de certains mutants à chaque fois. Sauf qu'évidement, ces mutants en question n'étaient pas là au moment de l'action. En pleine sortie avec Phoebe Cuckoos à New York pour enquêter sur cette dernière mort en date et en profiter aussi pour un petit relooking complet, Quentin va se retrouver à nouveau confronté au phénomène qui l'a tué précédemment, et qui semble bel et bien lié au groupuscule XENO qui signerait donc ici son passage à l'acte après des mois d'expérimentations... qu'ont-ils créé qui soit capable de tenir tête à Kid Oméga ??


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C'était vraiment un bon numéro une fois encore, et même si l'intrigue de Jonathan Hickman développée dans la série principale X-Men, à base de paradoxes temporels, me laisse un peu de marbre, j'attends avec impatience le moment annoncé prochainement où les Enfants de l'Atome vont rencontrer ceux de la Chambre Forte pour une confrontation musclée !


Ce n'est que l'un des groupes ennemis de la nation mutante de Krakoa, il y a aussi Orchis, XENO que nous venons de voir à la dernière page de X-Force, Verendi qui en prend pour son grade dans Marauders, et d'autres encore qui n'ont fait qu'effleurer la surface de leur présence et de leur exploitation. Autant d'intrigues secondaires à suivre les unes en parallèle des autres, en espérant que toutes finiront bien par se conclure à un moment pas trop lointain dans l'avenir sous peine de générer d'avantage de lassitude chez le public que d'attentes.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !