A Mapleton, tout change tout en restant parfaitement identique. Exemple : la nouvelle direction du Lycée impose un suivi assez strict du règlement, pour le bien de tous afin de faire oublier le totalitarisme du précédent proviseur, tandis que les autorités fédérales commencent à enquêter sérieusement sur les apparitions du Renaissant local, E-Ratic, d'un peu trop près au goût d'Oliver et de ses rares amis.
Quand au beau milieu d'une sortie de groupe au Musée des Sciences Naturelles de la ville plusieurs squelettes préhistoriques prennent soudain vie et agressent les visiteurs, il est grand temps pour E-Ratic de faire son entrée ! Mais, surprise, il n'est pas seul cette fois-ci à combattre cette menace : en effet, une guerrière en armure dorée et à la peau pâle débarque elle aussi et flanque une raclée aux monstres, ainsi qu'à Oliver au passage qu'elle prend pour un ennemi.
Une fois l'agitation retombée, Oliver apprendra que la guerrière est en fait la princesse Ianna, venue d'un lointain royaume dans un autre monde apparemment consumé par l'énergie qui anime E-Ratic et les autres Renaissants sur Terre. La géante accepte de croire qu'Oliver n'est en rien malfaisant, mais elle restera à ses côtés tout le temps nécessaire pour l'entraîner et l'aider à mieux maîtriser ses pouvoirs fluctuants. Ce qui veut donc dire, nouvelle identité secrète à trouver : une correspondante scolaire en provenance d'un pays nordique quelconque ! Plus c'est gros et plus ça passe, surtout à Mapleton.
Seulement, ce sera loin d'être une partie de plaisir. L'agent fédéral Hopkins se met à déployer des unités de recherche à tous les coins du Lycée pour débusquer E-Ratic ainsi que tous les Renaissants potentiels, avec l'aval enthousiaste du corps professoral. Tout le monde est donc prié de porter un collier spécial qui identifiera tout de suite les non-humains, qui seront alors embarqués séance tenante dans un lieu plus adapté à leur détention. Pendant ce temps, Ianna essaie de se faire aux coutumes étranges de ce monde dont elle ignore tout mais qui demeure fasciné par elle, et il y a de quoi !
Mais le plus incroyable est encore à venir : le père d'Oliver est de retour en ville ! Lui qui avait totalement abandonné femme et enfants sans laisser aucune nouvelle ni donner aucun signe de vie par la suite, le revoilà comme si de rien n'était et avec l'envie féroce de passer le plus de temps possible avec son rejeton préféré. Évidemment c'est trop beau pour être vrai, et le papa amical est en réalité bien plus intéressé par la perspective de se faire un maximum d'argent en dénonçant son fils Renaissant que par son absence si longue qu'il devrait avoir à cœur de rattraper.
Quant à Kristen, elle a plaqué Oliver aussitôt qu'elle a pu assister à l'arrivée de Ianna dans sa vie, et elle se fait un plaisir désormais de livrer des infos en direct-live sur son réseau social préféré pour devenir une célébrité d'Internet que rien n'arrête ! Il s'en faudrait de peu pour que le public ne se mette à croire ce qu'elle raconte... et justement, c'est ce qui va finir par arriver. L'agent Hopkins fait arrêter et déporter des dizaines d'adolescents, dont Kristen, pour étudier leurs pouvoirs supposés, au moment précis où le père d'Oliver finit par livrer son fils aux autorités fédérales. Si Oliver ne parvient pas à faire la démonstration de ses pouvoirs et qu'il est bien E-Ratic, plusieurs innocents vont en payer le prix fort ! Ajoutez à cela le fait que Ianna a été enfermée par des médecins peu scrupuleux la déclarant folle à lier, et vous obtenez une situation vraiment désespérée. Alors que penser en plus de l'arrivée d'une créature d'énergie pure qui veut tout dévorer sur son chemin ?
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Étonnement, ce second tome m'a moins plu que le premier, moins intéressé aussi et surtout. La raison en est assez simple : principalement parce qu'il est truffé de fautes et d'erreurs dans les phylactères, de petites confusions ou des lettres qui n'ont rien à faire à certains endroits, bref ça gâche considérablement le plaisir de la lecture.
Ensuite, je n'ai pas ressenti la même intensité, la même ferveur, pour les personnages principaux ou secondaires que dans le premier tome de la série. J'ignore pour quelle raison là en revanche, c'est juste ce dont j'ai l'impression après avoir refermé cet album. Peut-être que je ne me sentais pas aussi impliqué dans l'évolution de l'histoire, ou peut-être que les nombreux sous-entendus sexuels disséminés un peu partout m'ont lassé à la longue.
Toujours est-il que si une qualité ressort clairement de Rechargé, c'est bien son dessin. Signé évidemment Kaare Andrews avec des couleurs de Brian Reber, on ne peut pas dire que ce soit désagréable à l’œil même si parfois un peu trop simplifié notamment dans les cases où il y a plusieurs petites scènes se jouant avec la perspective. Le photo-réalisme des décors est toujours bien présent aussi, ce qui était déjà une qualité que je faisais remarquer pour le premier tome, et les personnages sont toujours aussi adorables ou au contraire immédiatement détestables suivant leur rôle dans l'intrigue.
Cependant, l'abus de clichés du genre super-héroïque jeunesse et un traitement passable sans plus de la part de Black River ce coup-ci me poussent à me désintéresser de cette série, sans même chercher à savoir si une suite est en cours de parution en V.O. ou si l'histoire telle qu'imaginée par Andrews est terminée. Si ça vous intéresse, la fin est ouverte et peut déboucher sur des histoires de voyages dans le temps ou de dimensions parallèles, bref du déjà-vu en somme.
J'ai l'impression d'un immense gâchis ou plutôt d'avoir aimé quelque chose qui au final n'est pas du tout aboutie, comme s'il y avait eu une certaine précipitation tant dans l'écriture de ce second tome que dans son adaptation chez nous par Black River. Un sérieux travail de relecture n'aurait pas été du luxe, même en gardant en tête le statu d'indépendant de cet éditeur.
Si vous avez aimé comme moi le premier tome de E-Ratic, gardez-en le meilleur souvenir possible et restez loin de cette suite qui n'est clairement pas à la hauteur malgré les belles promesses, que ce soit au niveau du récit comme de la transcription de l'album en lui-même. Trop de défauts techniques qui étaient facilement évitables si vous voulez mon humble avis.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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