Il y a trois ans, nul n'aurait imaginé que la plus grande guerrière de tout le continent ait pu être prisonnière et esclave d'un souverain cruel. Devant cette fois sa liberté non pas à ses propres talents mais à la pitié d'un sauveur inespéré, Sonja reprend la route et poursuit ses aventures. Mais, trois ans plus tard, son sauveur d'antan fait appel à elle en lui rappelant la dette qu'elle a envers lui.
Chevauchant jusqu'au château du seul roi devant lequel elle s'est agenouillée, Sonja découvre que tout le royaume souffre d'une terrible peste qui décime sa population. Mais ce n'est pas pour cela qu'elle est convoquée : le roi Dimath lui demande d'entrer temporairement à son service et d'entraîner ce qui reste de ses troupes pour défendre la cité contre une armée massée à la frontière et qui doit arriver dans les jours prochains d'après les renseignements.
La menace est bien réelle, aussi Sonja ne perd pas un instant et s'empresse d'honorer sa parole en prenant en mains la formation des soldats, composés de toutes les personnes de bonne volonté, hommes femmes et enfants. Bien sûr, lorsque la grande armée arrive à leurs portes, personne n'est vraiment prêt à combattre, mais ils n'ont pas le choix et s'efforcent alors de faire de leur mieux pour protéger leur cité et ce qu'il reste de sa population.
Sonja elle-même se lance dans la bataille, impitoyable, inspirant ses troupes et même son roi au combat. Mais son avancée est soudain stoppée par l'apparition dans les rangs ennemis d'une vieille connaissance : Annisia, la seule autre femme ayant survécu aux fosses aux esclaves de Zamora, et aussi l'amie la plus proche que Sonja ait jamais eu depuis lors. L'affrontement est déchirant, aucune des deux guerrières ne cédant le pas à l'autre, se faisant face toutes les deux pour des raisons opposées malgré leur proximité et le fait qu'elles se considèrent chacune comme la sœur de l'autre.
Annisia, dont l'armée est venue mettre fin à la peste qui ravage le pays en purifiant par le feu chaque ville infestée sur son chemin, finit toutefois par triompher de Sonja, aussi incroyable que cela paraisse. Et pour cause : Sonja est elle-même contaminée par la maladie, et cette révélation la met face à sa mort prochaine et inévitable. Renonçant au combat et acceptant l'exil, Sonja disparaît quand tout espoir est perdu, en échange de la promesse de l'envahisseur de préserver la ville et ses habitants sous quarantaine plutôt que de l'incendier.
Désormais totalement seule, isolée au beau milieu de la forêt enneigée et terrassée peu à peu par le mal qui couve en elle, celle que l'on appelait Diablesse à l'Épée tente de survivre jusqu'au bout, par la force de son esprit, assaillie de toutes parts par les visions de ses proches défunts depuis bien longtemps et l'attendant dans un ailleurs incertain. Mais alors que ses toutes dernières forces lui échappent tandis qu'elle creuse sa propre tombe, Sonja est secourue in-extremis par les deux apprenties que le roi Dimath lui a confié avant la guerre, qui l'ont suivie et retrouvée juste à temps. Le fils du roi, le prince Tiath, est parvenu à confectionner un élixir, un remède miracle contre la peste, en usant de toutes ses connaissances scientifiques !
Revenant lentement à la vie et à la raison, Sonja comprend qu'elle a abandonné le combat trop vite, abattue par la maladie, et qu'aujourd'hui une nouvelle chance lui est offerte de sauver des innocents d'un sort funeste. Toute la cité pleure un roi disparu, et le peuple espère encore malgré tout que la flamboyante guerrière des légendes reviendra les libérer du joug ennemi. A présent, c'est une lutte sans merci qui s'annonce entre les deux sœurs ennemies, Annisia et Sonja, les deux rescapées de l'Enfer sur Terre. Laquelle triomphera finalement ?
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Je le voulais, maintenant j'y suis ! Je commence enfin la lecture du run de Gail Simone sur le personnage de Red Sonja chez Dynamite, au milieu des années 2010, et d'emblée je ne suis pas surpris de découvrir que le scénario est vraiment très puissant, puisant à la fois dans la tradition des récits de cette héroïne iconique et y ajoutant une dimension et une profondeur sincères que seule une femme, à mon avis, pouvait lui conférer. Et ça fait du bien, par Mitra !
Les dessins de Walter Geovani sont très bons, même si je pourrais souligner certains passages où l'action n'est pas très claire d'une case à la suivante, mais passons dessus sans nous arrêter car ce premier tome comporte nettement plus de bonnes idées que de défauts véritables. Unanimement salué par les critiques, le run de Gail Simone fait entrer un certain sentimentalisme dans les aventures de Red Sonja, une humanité criante de vérité, et pas qu'au travers des personnages féminins ! Le roi Dimath, par exemple, est un homme d'honneur et un souverain juste, quand tant d'autres sont montrés comme de simples dirigeants jouissant de leur pouvoir sur les autres.
A tout cela s'ajoutent des révélations surprenantes sur la vraie nature de la peste qui cause tant de mal, et sur l'armée menée par Annisia, ainsi que sur la folie traumatique de cette dernière qui ne lui laisse pas un moment de répit. J'ai déjà lu pas mal d'histoires de Red Sonja, mais d'aussi travaillées au niveau des personnages et de leurs interactions, je ne pense pas. C'est donc une très belle découverte et je me demande maintenant ce que peuvent bien raconter les deux tomes suivants, mais nous le découvrirons ensemble bien assez vite !
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