Au cœur de la création de la nation mutante de Krakoa,
il y a un secret, un redoutable et contrariant petit secret, fixé
juste sous le nez de tous. Moira MacTaggert est une mutante, elle que
l'on prenait depuis toutes ces années pour une humaine
sympathisante. Et son pouvoir consiste à lui permettre de se
réincarner et de vivre sans cesse la même vie, encore et encore, en
pouvant compter sur sa mémoire des événements vécus à chaque
fois pour tenter de changer les choses et d'améliorer le sort des
mutants. De combattre les inévitables complots humains pour détruire
la mutanité, de combattre même les puissantes machines
d'extermination.
En fondant Krakoa avec Charles Xavier et Erik Lensherr,
Moira a donné une consigne bien claire : pas de précognitifs
sur l'île. Jamais. Et tout particulièrement la mutante appelée
Destinée. Or, c'est en promettant la résurrection de Destinée que
Xavier et Magneto se sont adjoints les services de Mystique, sa
femme, qui meurt encore et encore au service de Krakoa et de l'idéal
mutant en tentant vainement de découvrir les faiblesses de l'un de
leurs plus féroces ennemis, le collectif ORCHIS.
Mais aujourd'hui, tout prend fin. Le secret autour de la
vraie nature de Moira ? Révélé au grand jour, à tous les
membres du Conseil Secret, par une alliée trahie qui exige
réparation. L'interdiction formelle de ressusciter Destinée ?
Dépassée, déconstruite, contournée par une autre alliée non
moins retorse et intelligente que la première, qui ne veut plus
attendre la réalisation d'une promesse impossible.
Krakoa brûle sur ses fondations, et personne n'est en
mesure d'endiguer la crise majeure qui se présente à l'horizon.
Nemrod, le puissant exterminateur de mutants, est éveillé et actif,
et aucune des seize tentatives mutantes pour le détruire ainsi que
la base d'ORCHIS en orbite autour du Soleil n'a porté ses fruits. Au
contraire, le collectif dispose maintenant de plusieurs corps à
étudier en profondeur pour sonder les failles et faiblesses du gène
mutant et ainsi mieux apprendre à le détruire.
La grande cause que défendait Moira, ou plutôt qu'elle
affirmait vouloir défendre à ses deux premiers et seuls alliés,
n'était que fumisterie. La vérité est bien plus terrible, bien
plus douloureuse. L'espoir mutant est, sinon vain, en tout cas très
faible, plus que jamais à vrai dire. Destinée le sait mieux que
personne, elle pour qui les avenirs possibles sont offerts à ses
yeux aveugles. Déjà, ORCHIS s'acharne à déjouer les protocoles
mutants partout dans le monde et au-delà. Déjà, les machines
s'activent dans le plus grand secret et dans le dos de toutes les
parties en présence, prêtes à déclarer la guerre totale à tout
ce qui vit. Personne n'est à l'abri. Plus maintenant.
Et au beau milieu de tout cela, une femme bafouée et
courroucée qui cherche vengeance... et va l'obtenir coûte que
coûte. Mystique et Destinée vont arracher les racines du mensonge
et faire enfin éclater la vérité au grand jour, des tréfonds de
Krakoa jusqu'au cœur du Conseil Secret. Mais, comme bien souvent, il
y aura un prix à payer pour encaisser de telles révélations. Et
les mutants, y compris les plus puissants d'entre eux, ceux qui
pataugent dans leurs secrets depuis toujours... ceux-là ne sont
peut-être plus en mesure de verser ce tribut.
---
Je ne peux décemment pas aller plus loin dans mon
résumé sans vous gâcher tout le déroulé du récit et ses
nombreuses ramifications, mais sachez simplement que TOUT a été
pensé jusqu'au moindre détail par son auteur, Jonathan Hickman,
depuis ses premières pages de House of X / Powers of X et
jusque dans les nombreuses séries dérivées issues de cet arc
majeur pour bâtir cette nouvelle ère mutante chez Marvel. Et tout
prend fin maintenant.
Enfin, pas vraiment. Vous vous en doutez bien,
impossible de faire disparaître les mutants chez Marvel, tout comme
pour Straczynski en son temps il fut impossible de mettre Spider-Man
sur pause. Hickman doit jongler avec des impératifs éditoriaux,
donc il faut laisser les scénaristes suivants faire leur propre
sauce de ce qui vient d'advenir dans les pages d'Inferno. Si
ce n'est pas véritablement la Fin, c'est cependant le début d'un
déclin inévitable tout autant que prévisible, qui nous mènera
lentement mais sûrement vers la conclusion d'une ère qui se voulait
peut-être trop révolutionnaire.
J'ai beaucoup aimé cette lecture (je ne me remets
d'ailleurs toujours pas du combat entre Xavier et Magneto face à
Nemrod et Oméga, c'était juste dantesque), et je ne peux que vous
conseiller de la découvrir, quel que soit le format que vous vous
procurerez aujourd'hui, en en sachant le plus possible sur ce qui
précède, c'est à dire le début du run de Hickman sur les séries
mutantes en tant que superviseur général. Reprenez bien toute la
chronologie des articles parus sur ce blog, par exemple, chaque
mercredi depuis un moment déjà, et remettez-vous dans le bain dans
les meilleures dispositions possibles parce que vous n'êtes pas
prêts pour ce qui va suivre. Je ne l'étais clairement pas, en tout
cas pas suffisamment.
Bien entendu, cette histoire n'a pas que des qualités.
On peut relever, même si elles sont assez rares, quelques
incohérences par-ci par-là, qui s'expliquent d'ailleurs sans doute
pour certaines par la nature conflictuelle des pouvoirs de Moira et
de Destinée. Gardez aussi bien en tête que je n'ai pas tout révélé,
loin de là, et que les plus innocents sont souvent ceux qui cachent
le plus de sales petits secrets... Et rendez-vous prochainement pour
le début de la fin !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
L'État
de Terreur décrété par l'Épouvantail est en train de ramener
Gotham et ses citoyens à un stade de non-civilisation, en créant
justement des conditions de sécurité extrêmes entre les mains du
Magistrat de Simon Saint. Saint a par ailleurs l'oreille du maire,
Christopher Nakano, mais plus pour longtemps. En effet, les
nombreuses bourdes et erreurs répétées des officiers du Magistrat
et de Saint lui-même, comme le fait d'avoir confié une partie de
son grand plan d'ensemble à quelqu'un comme Jonathan Crane,
commencent doucement mais sûrement à saper l'autorité absolue de
ce nouveau système.
Dans
les ombres de la nuit, Batman et toute son équipe poursuivent leurs
actions pour protéger les citoyens de tous les dangers qui se
présentent. Récemment, c'est un parasite d'un genre inédit qui a
sévi et commis des meurtres affreux dont ont été brièvement
accusés Batman puis Bruce Wayne... mais l'hôte d'origine de ce
parasite est mort désormais, non sans avoir relâché dans la nature
une tonne d’œufs miniatures qui ont trouvé refuge dans les égouts
pour la plupart.
Égouts
dans lesquels, après avoir échappé de peu à une tentative
d'enlèvement, le maire Nakano va finir par se perdre tandis que
Batman se lance à ses trousses dans le dédale souterrain. Persuadé
que les embryons parasitaires n'ont pas été totalement exterminés
lors de son dernier affrontement avec l'hôte, Batman tente tout son
possible pour sortir Nakano de là malgré le manque évident de
confiance du maire à son égard.
Seulement,
quand un nouvel éboulement les met aussitôt en contact avec un
parasite arrivé à maturation et qui tente de sortir des égouts
pour envahir toute la ville, c'est une véritable scène de chaos qui
explose en plein Gotham. Tous les alliés de Batman sont sur le coup
pour l'aider à sortir Nakano de là et à endiguer le fléau qui
progresse dans les rues, semblant apparemment sensible à
l'électricité à haut voltage, une faiblesse que la Chauve-souris
compte bien utiliser sous toutes ses formes.
Sauvé
de justesse mais ayant vu de très près la véritable horreur qui se
cache sous Gotham, Nakano veut désormais agir vite et bien pour
protéger les citoyens, et même si cela implique de renouer avec
Batman et son réseau au passage. Des informations sont échangées
et communiquées, et on peut espérer, avec la chute du Magistrat et
l'arrestation de l'Épouvantail, que les choses vont aller en
s'améliorant nettement. Mais avant cela, Batman doit s'exiler
quelques temps pour reprendre le contrôle de son corps et de son
esprit, gravement atteints pas les dernières crises.
Pendant
ce temps, un tout nouveau projet voit le jour en plein centre de
Gotham : la Tour d'Arkham, baptisée ainsi du nom de l'ancien
asile détruit lors du Jour A. Une tour ultra-moderne bâtie sur les
restes du dernier QG de Hugo Strange, et qui devra à terme
accueillir non seulement les fous dangereux qui terrorisent la ville
jour et nuit mais également les malades plus normaux qui y recevront
des traitements adaptés et en toute bienveillance. Le Dr. Chase
Meridian sera responsable de cette bienveillance justement, et elle
compte bien trancher net avec la sinistre réputation de l'ancien
asile.
C'est
l'occasion pour Bruce de se remémorer un épisode de son enfance,
quand en compagnie de son père il a assisté au déchaînement de
violence d'un tueur en série dérangé. Aujourd'hui, il semble que
le fils de ce tueur pratique les mêmes activités que son défunt
père, et charge donc à Batman et Nightwing de le traquer et de
l'arrêter avant qu'il ne fasse plus de victimes dans son sillage.
Les
divergences de point de vue entre les deux partenaires sont peu à
peu aplanies par la coopération et l'espoir que chacun place, pour
différentes raisons, dans cette nouvelle tour Arkham et les soins
qu'y recevront les patients. Mais à Gotham, chacun sait que l'espoir
est une chose terriblement fragile et il convient donc de la
surveiller constamment sans jamais la quitter des yeux...
---
La
scénariste Mariko Tamaki poursuit son œuvre de déconstruction du
mythe de Batman et de Gotham, en s'attaquant ici aux racines de la
méfiance du maire Nakano envers les justiciers masqués. L'affaire
de l'horrible parasite insectoïde semble terminée cette fois-ci,
mais allez savoir ce que l'on peut retrouver dans les tréfonds des
égouts d'une ville comme celle-là...
Ensuite,
d'autres auteurs prennent en main le récit de la construction de la
Tour d'Arkham, pour nous présenter ce nouvel espoir en lequel bien
peu arrivent à croire mais qui semble avoir totalement convaincu les
autorités officielles comme officieuses de Gotham. J'imagine que
nous découvrirons prochainement dans les tomes suivants si cette
confiance et cet espoir sont judicieusement placés, mais j'avoue que
le retour d'un personnage comme le Dr. Chase Meridian me rend assez
curieux de découvrir la réponse.
Incarnée
sur grand écran par Nicole Kidman en 1995 dans le film Batman
Forever, Chase Meridian est une
psychiatre obsédée par Batman -encore une ! Mais son
originalité tient surtout dans le fait qu'elle ne souhaite pas
forcément démasquer le Chevalier Noir mais plutôt comprendre le
fondement de sa propre névrose et tenter de l'aider à en sortir,
même si elle le fait avec des arguments plutôt sexuellement
orientés.
J'ignore
totalement si le personnage existait dans les comics avant le film,
ni si elle est apparue par la suite dans les comics des années fin
'90s, mais en tout cas elle a laissé un souvenir impérissable à
l'enfant que j'étais alors, en recherche de figures féminines
fortes mais également compréhensives, chose rare à l'époque de
l'émergence des bad-girls dans les comics comme dans les autres
médias culturels.
Espérons
donc que le Dr. Meridian soit une fois de plus la réponse tant
attendue à cette épidémie de folies qui frappe Gotham depuis si
longtemps, et que son office au sein de la nouvelle Tour d'Arkham se
fera sous les meilleurs auspices !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Le
Poing n'est plus. Sa si courte existence aura toutefois permis à ses
fidèles et apprentis de considérer la vie autrement et, peut-être,
à faire de meilleurs choix par la suite quand ils en auront
l'occasion. Pour Matt Murdock en revanche, il ne pouvait y avoir pire
fin. Sauvé d'une mort certaine sur son île en ruines par Cole
North, il gît depuis dans l'appartement de ce dernier, incapable de
se reprendre en main après la terrible perte qui est la sienne.
North
lui donne donc un bon coup de poing dans le ventre et l'enjoint à se
remettre debout très rapidement car des gens comptent toujours sur
Daredevil, où qu'il puisse être et quelle que puisse être sa
douleur personnelle. Matt comprend la leçon et repart avec un ultime
plan en tête...
En
premier lieu : rendre aux jumeaux Stromwyn la monnaie de leur
pièce pour tout le mal qu'ils ont pu causer, avant et pendant leur
association avec la Main. Après une entrevue des plus menaçantes
pour eux, qui devrait logiquement leur laisser un souvenir
impérissable du Diable de Hell's Kitchen, Matt se rend au Japon pour
pénétrer dans la grotte mystique menant tout droit dans l'Enfer de
la Bête, la terrible entité que sert la Main depuis toujours. Matt
l'a déjà affronté, jadis, et l'a même renvoyé en Enfer où elle
se terre désormais, mais on ne peut pas exclure qu'un jour prochain
elle finisse par remonter à la surface se gorger des âmes de ce
monde...
En
plein combat, auréolé par la lumière de Dieu à ses côtés, Matt
parvient à libérer les âmes prisonnières de la Bête, mais se
rend alors compte que servir le Poing n'a été qu'un plan
supplémentaire entre les griffes d'une autre entité infernale, et
que tout cela doit prendre fin. La Main, le Poing... des
organisations qui s'affrontent et se succèdent les unes les autres,
tout cela c'est terminé dès à présent. Terrassant la Bête de sa
propre main, Matt détruit ainsi l'univers de poche qui retenait les
âmes captives, et celles-ci remontent alors à la surface, reprenant
leurs vies là où elles s'étaient arrêtées.
Mais
Matt Murdock, lui, est bel et bien mort. Resté en arrière pour
s'assurer que personne d'autre que lui et les Bêtes ne périsse dans
l'effondrement de cet Enfer, l'ancien avocat embrasse l'au-delà et
la lumière éternelle, juste récompense pour ses très nombreux
services rendus. Mais Daredevil, lui, est toujours vivant quelque
part, dans les cœurs des habitants de Hell's Kitchen qui osent enfin
se défendre contre les malfrats qui les oppriment, ainsi que dans
les armes et l'esprit d'Elektra Natchios, nouvelle et seule
protectrice de ce quartier désormais. L'idéal de Daredevil survit
en elle, même si le manque de Matt sera lui aussi toujours présent,
d'autant plus avec le coût que cela représente pour elle de l'avoir
perdu.
Foggy,
lui aussi ramené d'entre les morts par le dernier acte d'amour de
son meilleur ami, décide de prendre légalement la défense de
toutes les victimes des Stromwyn et autres magnats immobiliers et
industriels en fondant un nouveau cabinet de conseils juridiques,
avec l'aide de Cole North en tant qu'inspecteur dans les milieux
parfois peu fréquentables. Même Reed Richards accepte de venir
commémorer les combats de Matt Murdock, en dissertant sur la vie et
la véritable nature de la Foi avec un vieil ami par exemple.
Tous
cependant ont une conviction profondément ancrée en eux : Matt
est vivant, quelque part, d'une façon ou d'une autre, et veille sur
chacun d'entre eux. Elektra tout particulièrement en est persuadée
depuis qu'elle a fait la rencontre d'un prêtre aveugle ressemblant
énormément à Matt de son vivant, à son meilleur, maintenant
entièrement au service de sa Foi. Et si Daredevil n'était pas voué
à disparaître ?
---
C'est
la grande conclusion d'un run découpé en trois grandes parties,
signé Chip Zdarsky et mis en images par Marco Checchetto d'un bout à
l'autre, avec un peu d'aide ici et là quand il y en avait besoin.
Un
run très particulier, écrit par un archi-fan du personnage de
Daredevil et de ses aventures en comics depuis les années '80, soit
la meilleure époque possible à mon sens. Zdarsky reconnaît dans sa
postface s'être énormément inspiré des grands artistes du passé
de Matt Murdock pour lui bâtir une histoire à sa mesure, explorant
tout à la fois les côtés sombres du personnages comme ses plus
grands actes de bravoure.
Le
final est évidemment destiné à démarrer une suite par un autre
auteur, Saladin Ahmed, que je ne suis personnellement pas certain de
suivre pour le moment, mais qui sait ? Tout vient à point à
qui sait attendre... et avec un peu de temps supplémentaire,
pourquoi pas après tout ?
On
peut difficilement trouver un récit plus ancré dans le réel et
dans le mystique à la fois que celui de ce long run de quatre ans
sur la série, et selon moi certaines de ses plus belles réussites
auront été de déboulonner Wilson Fisk et d'offrir à Elektra
Natchios une vie digne d'elle.
Est-ce
pour autant vraiment la fin de la Main, cette organisation
malfaisante qui se nourrit du pire de l'humanité depuis des milliers
d'années dans les univers Marvel ? Ça, je ne saurai le dire
pour le moment, mais la chute de la Bête et de sa sœur aura très
certainement de vives conséquences dans les prochains runs ou chez
les prochains artistes, à vous d'être au rendez-vous pour en savoir
plus !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Tornade
n'est plus que l'ombre d'elle-même, privée de ses fantastiques
pouvoirs sur le climat depuis sa dernière aventure avec Forge, le
mutant capable de tout construire ou concevoir. Ororo décide de le
traquer jusque dans les locaux de son entreprise de Dallas,
malheureusement entièrement vides, où elle ne retrouve que vieux
souvenirs et chagrins. Mais sur place l'attend également un certain
Nazé, chaman de son état, qui cherchait lui aussi Forge pour lui
demander un coup de main contre la venue dans notre dimension d'êtres
terrifiants issus des croyances Cheyennes.
Ororo
accepte d'aider Nazé à retrouver Forge, d'autant plus qu'elle a
elle aussi tout intérêt à mettre la main sur l'inventeur au plus
tôt. Mais Nazé joue en réalité double-jeu, œuvrant lui-même
pour les puissances destructrices qu'il dit vouloir combattre.
Manipulant Ororo sans vergogne, le chaman l'entraîne à ses côtés
dans un parcours initiatique qui devrait, à terme, la mener jusqu'au
lieu de pouvoir de Forge dans sa culture. L'ex meneuse des X-Men sait
qu'elle devra peut-être se résoudre à l'impensable et tuer Forge
de ses mains afin d'empêcher l'invasion de notre monde par un autre,
peuplé d'horreurs sans noms.
Pendant
ce temps, les X-Men justement sont désormais menés à la dure par
Wolverine, qui ne néglige aucun entraînement ni aucune situation
potentielle de crise à affronter. Et justement, les Maraudeurs, ces
assassins de mutants à la solde du mystérieux Monsieur Sinistre,
refont soudain parler d'eux quand ils tentent de s'en prendre à
Madelyne Pryor, qui reprend de son côté connaissance dans un
hôpital de San Francisco. Traversant tout le pays pour lui venir en
aide, les X-Men affrontent donc à nouveau les Maraudeurs, qui les
ont déjà tenu en échec à plusieurs reprises !
Toutefois,
ce coup-ci les choses changent et l'équilibre des pouvoirs s'inverse
légèrement en faveur de nos héros, tous déterminés à protéger
et à sauver Madelyne même s'ils doivent y perdre la vie. Devant une
telle force de conviction, les Maraudeurs reculent quelques instants,
suffisamment pour permettre aux X-Men de placer Madelyne en sécurité
avant de reprendre les combats. Malice, possédant l'esprit et le
corps de Polaris, use alors de ses propres talents pour déstabiliser
les héros et surtout Havok, compagnon de Lorna qui se retrouve
désorienté, à douter d'elle et de ses propres sentiments.
Heureusement,
le management de Wolverine a fait du bien à toute l'équipe, malgré
les failles mentales chez Alex, et tout le monde finit par s'en
sortir plus ou moins bien, aidant même la population de San
Francisco à réparer les dégâts. Aucun blessé grave n'est cette
fois à déplorer, malgré la hargne des Maraudeurs, et ceux-ci sont
en fuite, ce qui ne devrait fort logiquement pas du tout plaire à
leur maître qui venait de les avertir de ce qui les attendait en cas
d'échec.
De
son côté, Ororo poursuit sa quête de Forge en plein territoire
Cheyenne, mais elle endure de tels tourments qu'elle ne sait plus
vraiment qui croire ni si elle peut encore avoir confiance en
elle-même. Les paroles et les soins de Nazé à son égard la
dirigent dans une seule et même direction, celle où elle devra
assassiner Forge avant que celui-ci ne livre notre monde aux entités
mortifères d'une autre dimension. Au moment où Ororo retrouve enfin
celui qu'elle cherchait avec tant d'ardeur, c'est pour lui planter un
couteau dans le cœur afin de refermer le portail. Cependant, c'est
tout l'inverse qui se produit...
Car
en effet, Forge était présent sur son lieu de pouvoir pour un
rituel qui devait non pas céder la voie à ces sordides créatures,
mais au contraire les bannir dans leur propre monde en ruine. Nazé a
volontairement brouillé les cartes et n'a présenté à Ororo qu'une
seule version du récit, celle qui l'arrangeait le plus, et désormais
le chaman est libre de laisser sa redoutable armée démoniaque se
repaître du monde des mortels. Les visions de Destinée, la mutante
extralucide, confirment toutes que les X-Men vont bientôt trouver la
mort au bout de leur chemin. Serait-ce suffisant pour les arrêter ?
Changement
radical de lieu et d'atmosphère, alors que toute l'équipe prend
quelques instants de repos au bord d'un lac sous la supervision de
Magneto et de Logan, un flash spécial à la radio annonce que
d'énormes météores s'apprêtent à frapper la Terre à différents
endroits du globe, et que les Avengers sont déjà à pied d’œuvre
pour éviter le plus de dégâts possible. N'en laissant rien
paraître, Magneto est cependant troublé par cette annonce, car il y
décèle une vérité qui le concerne tout particulièrement.
Les
météores sont en réalité des débris de son propre astéroïde
artificiel, détruit il y a des années de cela et bien avant son
revirement moral. Mais si quelqu'un de mal avisé venait à s'emparer
des circuits et autres artefacts retenus dans les débris, il
pourrait en faire un usage dramatique. Magneto fausse donc compagnie
aux X-Men pour aller récupérer lui-même les éléments les plus
dangereux de son ancien arsenal, ce qui est aussitôt interprété
par les Avengers tout comme par les Super-Soldats Soviétiques comme
un acte manifeste de trahison et de complot du Maître du
Magnétisme !
Les
deux groupes se lancent alors à la poursuite de Magneto, également
traqué par les X-Men qui le suivent à la trace pour le protéger
tant des autres justiciers que de ses propres mauvais instincts. Dans
la mêlée qui éclate alors autour de lui, personne ne voit Magneto
récupérer des circuits bien particuliers dans les ruines de son
astéroïde avant de déclencher la destruction de ce qui reste.
Puis, après que les trois équipes de héros se soient suffisamment
battues pour ce jour, les mutants gagnent Singapour afin d'y
embarquer à bord d'un navire qui les ramènera à la maison.
Magneto, lui, ne cesse de songer à l'usage qu'il pourrait faire des
circuits qu'il a récupéré... et qui lui permettraient alors de
faire cesser toute forme de racisme anti-mutants sur Terre !
Convaincu
de la justesse de son action par celles, terribles, des forces de
l'ordre de Singapour sur une communauté de mutants marginaux,
Magneto active le mécanisme qu'il a associé à ses pouvoirs
magnétiques et convoque Captain America afin de tester l'appareil
sur lui. Mais il se rend soudain compte que Cap n'a pas la moindre
once de racisme en lui, ce qui lui permet d'affirmer que tous les
humains ne sont pas forcément ennemis des mutants, loin s'en faut.
Abattu,
Magneto accepte d'être conduit à la Cour Pénale Internationale
pour répondre des crimes de guerre dont l'accuse la Russie et pour
lesquels les Super-Soldats Soviétiques se sont battus si
farouchement. Mais le procès, second du genre pour le mutant le plus
puissant de la planète, semble truqué dès le départ en faveur
d'une exécution pure et simple. Au-dehors, les mutants acclament
celui qui deviendra bientôt un martyr de leur cause, tandis que les
manifestants humains conspuent un terroriste qui les effraie autant
qu'il les fascine.
Désirant
que le procès redevienne équitable, Magneto manipule Captain Marvel
pour qu'elle lui permette de localiser l'appareil de contrôle mental
qu'il a conçu, et le faisant finalement venir à lui par sa seule
volonté depuis l'autre bout du monde, il s'en sert sur l'esprit du
juge principal qui semblait si férocement voué à sa perte durant
toute l'audience. Magnus pense alors que ce juge est un mutant qui se
dissimule parmi les humains et qui veut la mort du Maître du
Magnétisme afin de faire de lui un martyr et de galvaniser les accès
de violence des mutants en général pour servir sa propre cause.
Mais
en réalité c'est l'inverse qui se produit : le juge est bien
humain et souffre d'un profond racisme anti-mutants assez basique
maintenant parmi les nombreux détracteurs des X-Men et de leurs
confrères. L'appareil de Magneto éradique donc ces mauvaises
inclinaisons, et le procès tourne en sa faveur, Magnus étant
relâché libre car la Cour se reconnaît inapte à le juger pour ses
crimes passés, laissant à chaque pays courroucé le soin de tenir
ses propres procès sur son propre territoire. Tout est bien qui
finit bien, et Magneto détruit son appareil juste après son usage,
mais il se rend compte trop tard qu'en étant innocenté ainsi il
déchaîne la fureur de tous les anti-mutants qui le craignent et le
haïssent comme tous les autres mutants. La partie est donc encore
loin d'être gagnée...
---
Le
principal argument de vente de ce second tome des intégrales X-Men
consacrées à l'année 1987, c'était de nous permettre d'assister à
l'affrontement entre les Avengers et les X-Men justement, un
événement majeur pour l'époque et qui préfigure déjà ce que
l'on connaîtra plus de vingt ans plus tard. Sauf que, pardonnez-moi
l'expression, on s'en fiche pas mal à ce moment-là !
En
réalité, ce qui occupe le plus de place dans cet album et qui
paraît de loin être l'intrigue la plus cruciale et importante de
toutes, c'est celle qui met en scène Tornade s'attaquant à Forge et
livrant le monde à une horde infernale tandis que les X-Men sont
trop loin pour agir et que les Maraudeurs, enfin mis en échec
certes, ne resteront pas les bras ballants bien longtemps...
Le
coup est un peu fort je trouve, de faire s'interrompre comme ça
soudainement cette histoire alors que l'on en arrive au dénouement
ou peu s'en faut, et de nous transporter à des lieues de là dans
une toute autre histoire qui change radicalement le statu-quo que
l'on vient de quitter sans rien comprendre.
J'ignore
si c'est la faute à Panini et à une volonté éditoriale de tout
caser en un minimum de volumes, ou bien si la parution originale déjà
à l'époque était aussi chaotique, mais c'est franchement frustrant
de ne pas avoir la conclusion et même de sauter à une toute autre
intrigue sans aucun lien véritable entre les deux. D'autant que,
pardonnez-moi là encore, mais le fameux affrontement entre les X-Men
et les Avengers, bah c'est vraiment pas terrible... heureusement que
les Super-Soldats Soviétiques étaient aussi de la partie sinon on
se serait bien embêté !
Les
deux personnages qui sont donc le cœur de ce tome-ci sont évidemment
Ororo, en pleine quête de ses pouvoirs perdus afin de redevenir la
mutante et déesse que l'on connaît, et Magneto qui lui combat les
affreux souvenirs de son passé criminel qui reviennent le hanter au
pire moment. Mais ces deux histoires n'ont absolument rien à voir
l'une avec l'autre, c'est presque comme si on avait fusionné deux
albums qui n'auraient jamais du se rencontrer sous la même
couverture. Je n'y comprends pas grand chose, mais j'espère vivement
avoir le fin mot de tout ceci dans les pages des intégrales de 1988
sinon ça sent l'arnaque !
Passons
aux qualités maintenant, car il y en a et elles sont même assez
nombreuses vous en conviendrez. Première entre toutes :
l'arrivée d'un certain Marc Silvestri aux dessins de la série
régulière, y compris l'event face aux Avengers, qui apporte un
véritable vent de fraîcheur dans la représentation graphique des
personnages dont on suit les aventures depuis déjà douze ans à ce
moment. Je ne peux que retenir la version magnifique et magnifiée
d'Ororo Munroe que nous livre Silvestri, avec un savoir-faire et un
talent déjà bien ancrés et qui feront de lui la légende vivante
des comics que l'on adule encore de nos jours. Franchement, à ce
niveau, rien à jeter et on en redemande très volontiers !
Claremont
quant à lui poursuit l'histoire qu'il avait en tête concernant la
Meneuse de Nuées et sa quête de ses anciens pouvoirs, mais cela est
interrompu au plus mauvais moment par Roger Stern et son second
procès de Magneto en l'espace d'à peine trois années éditoriales.
J'ai déjà expliqué tout le mal que j'ai eu à me remettre sur les
rails en constatant cette situation désastreuse, mais il vous faut
bien comprendre que le vrai gâchis est pour Claremont dont le
scénario se retrouve ainsi brisé net, du moins dans l'ordre de
lecture tel qu'il nous est ici proposé par Panini.
Du
reste, on nous avait prévenus dès le premier tome, l'année 1987
n'est qu'une transition pour le grand public dans l'attente de
l'événement majeur qui se prépare pour 1988 et qui devrait
complètement rebattre les cartes pour les mutants et leurs alliés...
ou ennemis. Silvestri sera encore de la partie et je trouve que
l'association de son talent encore à peine éveillé de dessinateur
avec celui confirmé de narrateur de Chris Claremont est probablement
la meilleure idée que l'éditeur ait eu jusque-là dans ces années
'80s où tout bascule d'un chapitre à un autre sans plus
d'explications.
Nota
Bene : Je viens de revenir au sommaire de l'album... et je viens
de comprendre pour quelle raison tout me semblait soudain si décousu
entre ces deux histoires principales. Tout bêtement parce qu'elles
ont été inversées dans l'ordre de parution et de lecture, le
procès de Magneto est paru AVANT la quête d'Ororo, dates à l'appui
en plus. Merci Panini... comme si ça n'était déjà pas assez
compliqué comme ça !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Dani
est une jeune femme répondant à un certain stéréotype :
Asiatique mais également Américaine, elle incarne une certaine
liberté d'esprit et de mœurs que sa culture d'origine ne saurait
lui offrir ou lui destiner. Codeuse de génie, elle avait tout un
avenir devant elle, une véritable autoroute virtuelle prête à
l'entraîner vers les sommets.
Jusqu'au
jour où elle fît une crise. Paranoïa aiguë, délire de
persécution, angoisses profondes pour son entourage... nervous
breakdown à la clé. Le seul moyen qu'elle a trouvé, au bout de
trop longs mois de souffrances, pour s'en sortir, c'est de se forger
une identité virtuelle répondant à tous les codes et fantasmes du
genre. Devenir une Camgirl. Sous le nom de Kyoko, elle génère des
centaines de dollars chaque semaine en posant à demi-nue, voire
totalement nue, avec accessoires si besoin, de quoi émoustiller ses
viewers et leur offrir du spectacle sexy sans retenue autre que celle
qu'ils voudront bien acheter avec leurs tips, de plus en plus
généreux et fréquents à mesure que la notoriété de Kyoko
grandit.
Cette
résurrection virtuelle dans sa nouvelle peau, Dani la vit pleinement
et brûle la chandelle par les deux bouts, se droguant à foison et
sortant dans des soirées très hot, très tardives, en compagnie de
son petit-ami officiel et de sa meilleure amie qu'elle laisse
toutefois volontairement hors du coup concernant son ''métier''. Une
vie rêvée de starlette du net cochon, comme on l'imagine. Pourquoi
s'embêter à penser au lendemain quand on peut tout avoir tout de
suite sans faire beaucoup d'efforts ? Aux autres de se montrer
imaginatifs, créatifs et surtout généreux.
Mais
tout bascule le jour où Dani se retrouve harcelée en ligne et sur
son propre numéro de portable par un fan obsessionnel qui semble la
connaître sur le bout des doigts, l'enjoignant à risquer toujours
plus gros, lui versant toujours plus d'argent pour acheter sa place
auprès d'elle dans son chat, se faisant symboliquement passer pour
son Chevalier_en_armure_brillante pour mieux la terroriser avec des
détails personnels et des menaces à peine voilées.
Dani
tente tout d'abord de relativiser, ce n'est sans doute qu'un illustre
inconnu de plus qui veut se faire mousser sur Internet, toutes les
Camgirls en ont des tonnes comme ça, encore plus si on élargit le
champ d'activités. Mais les menaces se font de plus en plus
insistantes, dangereusement proches du réel, au point que Dani finit
par aller voir la police pour déposer une plainte... qui ne sera
absolument pas prise au sérieux, en raison de son métier et en
raison surtout de son passif psychiatrique.
Et
pendant tout ce temps, sa descente aux Enfers se poursuit entre les
mains virtuelles mais omniprésentes du
Chevalier_en_armure_brillante, qui veut maintenant la pousser
jusqu'au suicide pour son propre plaisir ! Les messages se font
de plus en plus pressants, de plus en plus violents, le harcèlement
est constant, tant et si bien que Dani décide de prendre une période
de pause loin de ses écrans et de sa vie en ligne. Mais rien n'y
fait, elle se retrouve toujours dans la peau de Kyoko et personne ne
semble en mesure de la protéger à la fois de son harceleur, mais
surtout d'elle-même quand elle est en détresse manifeste.
Alors,
au comble du désespoir, un plan commence à germer dans son esprit,
un plan osé mais payant puisqu'il lui permet de se sortir de cette
situation intenable en exploitant les faiblesses évidentes de son
agresseur, en révélant sa face cachée au monde entier, en se
révélant elle-même aussi au passage. C'est risqué, mortellement
risqué, mais ça en vaut la peine pour sortir enfin du cauchemar. A
condition toutefois de savoir en qui elle peut avoir une confiance
absolue dans son entourage, car elle en est persuadée maintenant, le
Chevalier_en_armure_brillante fait partie intégrante de ses
proches...
---
J'aimerai
que l'on passe outre les habituelles descriptions du graphisme ou du
scénario maîtrisé ou non pour s'intéresser tout particulièrement
au thème et au vécu derrière ce one-shot de Sarah H. Cho chez
AWA-Studios.
A
mon sens, ce qui a le plus d'intérêt dans ce fascicule d'une
quarantaine de pages, c'est la conclusion apportée par l'autrice
elle-même dans une lettre ouverte, un manifeste de deux pages qui
nous explique par quels dangers elle est elle-même passée durant sa
carrière en ligne et quelles étaient alors ses difficultés
psychiques à surmonter. Son héroïne est forte, assez pour berner
son monde sur Internet, mais pas assez pour se berner elle-même sur
le long terme quand sa vie virtuelle prend le dessus sur tout le
reste.
Particulièrement
sensibilisé aux questions de paranoïa, de clichés des genres et de
déterminisme social, je ne pouvais que me sentir mal à l'aise
durant cette lecture, qui pour autant s'est avérée cathartique chez
moi et foutrement nécessaire au final. J'espère avoir compris
correctement ce qu'il y avait à comprendre et ne pas avoir
interprété les choses de travers, moi qui honnêtement je le
reconnais ne suis pas la cible-première de cette histoire, de ce
récit, de ce témoignage de vie brisée que l'on tâche de se
reconstruire comme on peut malgré les embûches.
Camgirl
relevait d'un simple ''choix selon la couverture'' quand je l'ai
sélectionné pour en faire une de mes lectures rapides en
single-issue et vous la présenter ensuite, mais s'est très vite
montrée beaucoup plus riche que ce que j'imaginais, beaucoup plus
douloureuse aussi mais nécessaire comme je le disais. En un sens,
j'étais tout de même proche de la cible.
Pour
sa prise de conscience des stéréotypes qui minent notre société
moderne ultra-connectée et misogyne à en crever. Pour sa prise de
parole en faveur des plus démunies, de ces femmes jeunes ou non qui
ne vivent qu'au crochet des pervers et qui dérivent dans la drogue,
l'abandon et la mort au bout du chemin. Pour Dani, pour Kyoko, pour
Sarah. Pour toute la force de vie que l'on ressent en sortant de
cette lecture difficile mais résolument optimiste malgré sa
noirceur.
Pour
toutes ces raisons et plus encore, Camgirl
est un titre qui doit vous amener à réfléchir sur bien des choses,
à commencer par votre façon de consommer Internet, d'interagir avec
les femmes, sur la bien-pensance dont on pense faire preuve alors que
l'on ne fait que blesser autrui par de vaines attentions, sur la
façon dont on se comporte quand on pense qu'un pseudo nous dissimule
efficacement et pour toujours.
Lecture
difficile, lecture nécessaire, lecture salutaire. Je n'ai qu'une
profonde admiration pour Sarah H. Cho qui a su se relever de toutes
les épreuves qu'elle nous raconte ici par l'intermédiaire de son
personnage de Dani/Kyoko, et j'espère avoir contribué à mon maigre
niveau à faire connaître un peu plus ce titre sortant largement du
lot de la production comics habituelle.
Kiani
a découvert son sinistre héritage, elle qui est en réalité la
fille de Killian, le premier des Dissidents du peuple Bleu. Elle a
également découvert qu'en elle coulent les pouvoirs d'une Élite,
ainsi que les fantastiques capacités de régénération des Sombres
grâce à aux manipulations de son mentor, Casque, faisant partie de
ce peuple légendaire. Cela devait faire d'elle une guerrière
d'exception, capable de vaincre sans mal les menaces à venir pour
les Bleus, une championne de son espèce... mais cela ne l'a rendue
que plus furieuse encore.
Apparemment
détruite corps et âme par son affrontement contre Aspen Matthews,
Kiani est en réalité en train de se régénérer quelque part dans
le vaste océan, attendant son heure, le moment idéal pour frapper
et prendre sa revanche sur les Élites et le Conseil qui selon elle
l'ont trahi et ont abandonné la cause sacrée de leur peuple pour de
basses raisons politiciennes. Casque est tragiquement conscient que
sa créature va refaire surface d'un moment à l'autre et exiger le
prix du sang. Et c'est la raison pour laquelle les Bleus, sur son
conseil, vont devoir se résoudre à l'impensable.
Bel
et bien de retour en chair et en os, ainsi que divers autres éléments
qui constituent désormais son organisme supérieur, Kiani prend la
tête des différents mouvements de Dissidents et les réunit tous
sous sa bannière dans la cité martyre de Marielle, nouvelle base
d'opération des rebelles Bleus qui la suivent aveuglément. Après
s'en être directement prise à un convoi transportant un ambassadeur
des humains de la surface et n'avoir laissé aucun survivant derrière
elle, Kiani espère bien attirer l'attention du Conseil et les forcer
à réagir, à jouer selon ses règles.
Mais
Siphon, maître du Conseil et ancien partenaire et ami de Kiani,
connaît bien la jeune femme et sait ce dont elle est capable, plus
que quiconque peut-être. Il se refuse à l'escalade fratricide entre
les forces armées des Bleus et des Dissidents, et privilégie la
voie de la patience et de la négociation. Une vision que ne partage
pas du tout le seigneur de Saba, Thalassar, qui décide de prendre
l'initiative et d'envoyer sa flotte assiéger Marielle en
représailles.
Kiani
ne fera, là aussi, qu'une bouchée des agresseurs, et Thalassar
connaîtra le même sort funeste que nombre de ses ennemis par le
passé. Mais cette fois c'est véritablement un point de non retour
qui a été franchi par la meneuse des Dissidents, et Siphon ne peut
rester de marbre. Pressé de prendre une décision ferme concernant
les rebelles, le grand conseiller préfère se rendre de lui-même à
Marielle, seul et sans armes, afin de parlementer et de montrer
l'exemple. Mais dans son dos, le Conseil vote la mobilisation de la
flotte toute entière de la capitale, ce qui sera inévitablement
interprété au plus mauvais moment comme une trahison de la parole
donnée.
Ne
reste alors aux Bleus loyaux au Conseil qu'une dernière carte à
jouer : espérer, contre toute attente, que l'influence
paternelle nouvellement reconnue de Killian ne fasse son effet et que
Kiani, en l'écoutant lui aussi prêcher désormais la bonne parole
contre laquelle il s'était pourtant, lui le premier, rebellé
autrefois, accepte de faire demi-tour et de désamorcer le conflit
avant qu'il ne soit véritablement trop tard pour les deux camps.
Killian, qui vient d'avoir une seconde fille avec sa compagne de
toujours, prend ses responsabilités très au sérieux mais poursuit
également ses propres objectifs, encore mystérieux à ce jour.
Durant
l'affrontement inévitable entre le père et la fille, beaucoup de
choses se clarifieront et d'autres seront laissées de côté alors
que la menace d'un cataclysme pèse sur Marielle quand Kiani libère
toute la puissance de son être. La démonstration de force a porté
ses fruits, et désormais Kiani est considérée comme extrêmement
dangereuse par les Bleus et le Conseil la fait enfermer dans une
cellule spécialement conçue pour contenir son énergie
dévastatrice, la laissant en état de stase. Les Dissidents
s'éparpillent à nouveau, dans l'attente d'une nouvelle opportunité,
tandis que pour récompenser sa loyauté Killian est nommé
Commandant de l'Élite avec la bénédiction de Siphon, blessé
durant la bataille.
Tout
semble rentré dans l'ordre... mais les eaux calmes dissimulent bien
souvent des remous invisibles qui frappent quand on s'y attend le
moins. Killian vient de regagner son prestige et sa position parmi
les Bleus, sa fille aînée est sous sa coupe, maintenue en sommeil,
tandis que sa compagne et sa dernière-née sont portées disparues,
parties vivre leur vie loin de tous ces conflits incessants. Beaucoup
de questions demeurent en suspens : comment les humains de la
surface réagiront-ils en découvrant que leur plus redoutable
adversaire à ce jour parmi les Bleus est devenu le nouvel homme fort
du régime auquel ils doivent faire face ? Et quelles seront les
conséquences de l'assassinat de leur ambassadeur par Kiani ainsi que
la destruction de leur base sous-marine avancée ?
---
Ces
réponses seront probablement fournies dans les pages des prochaines
séries dans l'ordre de lecture idéal tel que conseillé un peu
partout sur le net pour l'univers de Fathom,
et que je vais m'efforcer de suivre avec précision.
Kiani
est donc de retour dans la partie, après avoir piqué une crise
mémorable et avoir sans doute provoqué une situation vraiment
intenable pour la toute nouvelle coopération souhaitée entre les
humains et les Bleus. Aspen avait su maintenir en respect la fureur
des Sombres, mais Killian pourrait bien réussir là où il avait
échoué autrefois en profitant des formidables pouvoirs désormais
éveillés chez sa fille, maintenant conservée telle une arme des
plus dangereuses.
Vince
Hernandez nous livre ici un scénario qui respecte vraiment le
caractère des personnages mis en scène, de Kiani évidemment
puisqu'elle est la protagoniste de sa propre histoire, mais aussi
Siphon et le Conseil, comme les plus petites mains aisément
sacrifiables dans l'affrontement entre les grands idéaux rivaux. La
fille de Killian apparaît comme terrible, redoutable et puissante,
mais ne sachant peut-être pas encore mobiliser toutes ses nouvelles
capacités justement... chose que son sommeil artificiel devrait lui
permettre de faire avec un peu de concentration.
Au
dessin c'est Oliver Nome qui opère, dans un style assez efficace je
dois dire mais qui tranche assez nettement par rapport aux séries
précédentes. Le physique de Kiani notamment évolue pas mal, pas
forcément en mal me direz-vous, je regrette néanmoins qu'une
certaine cohérence graphique n'ait pas été maintenue jusqu'au bout
d'une série à l'autre. Et je ne dis pas ça pour son changement de
coiffure en milieu d'histoire, qui lui va par ailleurs très bien !
Plus
massive, faite de formes pleines mais toujours fondamentalement aussi
toniques, cette nouvelle version de Kiani nous laisse à penser que
l'école Aspen Comics sait faire évoluer son style et ses
personnages pour les besoins des nouvelles intrigues, mais j'espère
de tout cœur qu'ils ne se perdront pas en route et surtout ne
perdront pas de vue le graphisme si unique et si précieux cher à
Michael Turner. A trop vouloir expérimenter, on peut parfois trahir
le matériau d'origine...
Mais
bon, dans l'ensemble ça m'a beaucoup plu comme toujours avec cet
éditeur et cet univers particulier, et j'attends de pouvoir savourer
la suite, dans un autre format, sous peu si tout va bien !
Peter
est brisé, complètement à terre moralement parlant. L'épreuve de
Cyra l'a totalement anéanti, ainsi que tout esprit d'héroïsme en
lui. Il a remporté le défi, certes, mais quelque part en chemin il
a perdu tout goût pour ce qu'il faisait, pour ce qu'il défendait
jusque-là. Ne reste qu'une intense, une sourde dépression qui le
dévore de l'intérieur et le pousse à négliger absolument tous ses
engagements, car au final rien ne compte vraiment dans le grand jeu
de la Vie et de la Mort.
En
effet, si toutes les personnes qu'il connaît, et toutes les autres
dont il ignore tout, sont vouées dès le départ à mourir quelles
que soient ses interventions, quels que soient ses actes de
bravoure... alors à quoi bon ? Le nihilisme profond de Peter ne
semble plus connaître aucune limite, et il ne semble plus rester non
plus la moindre once de ce qui fut Spider-Man en lui. Cyra elle-même
en est heurtée au plus profond d'elle-même, elle qui jusqu'à
présent ne connaissait de l'humanité que le détachement clinique
et froid du Docteur Strange durant leurs affrontements. Peter lui
apparaît comme un puits sans fond de désespoir et de tristesse, et
elle sait qu'elle en est la cause. Et cela la bouleverse, tout en la
poussant à s'interroger et à demander à Strange davantage de
renseignements sur son espèce et les sentiments qu'elle peut
connaître.
Pendant
ce temps, le jumeau de Cyra, Callix, défie ouvertement l'autorité
de leur père le divin Cyttorak et se rend jusqu'à la frontière du
pouvoir des dieux, là où nul n'ose aller sans la permission de
l'Écarlate. Callix veut prouver à toute sa fratrie et à leur père
qu'il est plus que digne de relever le niveau et de prendre sa
revanche sur l'humanité, qui selon lui ne mérite pas les faveurs
que lui accorde Cyttorak dans le cadre de l'accord passé avec
Strange autrefois. Il est loin de se douter qu'en rentrant de sa
petite excursion, il va ramener avec lui quelque chose qui n'aurait
jamais du pénétrer notre réalité...
Au
comble du malheur, Peter cherche des réponses à des questions qu'il
ne veut même plus se poser, et il se rend auprès de la seule
personne qui puisse éventuellement le comprendre et le guider dans
sa nouvelle vie faite de lamentations et de peines. La Chatte Noire
accepte le défi et entreprend alors de lui faire prendre conscience
de la valeur de la Vie sous toutes ses formes, en commençant par
s'accepter soi-même avec ses propres failles. La thérapie sera
peut-être lente, mais elle pourrait bien redonner à notre héros ce
qui faisait de lui... un héros, justement.
Et
tandis que le nouveau défi approche et que le prochain descendant de
Cyttorak arrive sur Terre pour affronter le champion, ne trouvant
personne en face de lui, les X-Men menés par le Fléau acceptent de
relever le gant et de défendre la Terre à la place de Spider-Man !
---
Le
voilà enfin. C'est ce numéro, en raison de sa magnifique couverture
par Mark Bagley (qui d'autre pour magnifier à ce point ces deux
personnages entrelacés ?) qui m'a convaincu de lire cet arc en V.O.
plutôt que d'attendre sa parution en album en version française
d'ici quelques mois... voire années.
Je
ne pouvais, tout simplement, pas résister à l'appel de la curiosité
en voyant que Peter allait trouver refuge et réconfort dans les bras
de la Chatte Noire, Felicia Hardy, peut-être son crush le plus
sous-estimé par les fans et les auteurs depuis son apparition il y a
de cela bien des années maintenant. Elle a beaucoup évolué elle
aussi, elle est passée par pas mal de situations merdiques, mais
elle est toujours là et elle a toujours su relever la tête, dans
les bonnes comme dans les mauvaises conditions. Peut-être qu'elle
est, après tout, la meilleure personne qui soit pour rendre à
Spider-Man cette énergie combative qu'on lui connaissait si bien...
Mais
est-ce pour autant le début d'une nouvelle romance, d'une nouvelle
chance entre les deux amants d'antan ? Je ne peux que noter la
récurrence avec laquelle le personnage de la Chatte Noire apparaît
sur les couvertures des single-issues depuis quelques temps, sans
pour autant être partie prenante de l'histoire contenue à
l'intérieur de ces quelques pages. Un retour de flammes, un retour
en grâce aussi peut-être... mais quid de l'absence de Mary Jane ??
Je
suis bien conscient qu'il y a beaucoup d'autres enjeux et thématiques
à traiter et à analyser dans cet épisode, qui n'est pas signé Joe
Kelly d'ailleurs, faisant la part belle à l'introspection et nous
offrant la vision d'un Peter pour qui la Vie ne signifie plus rien.
C'est juste que, la simple idée que la clé de ce problème soit
entre les mains de la Chatte Noire, ça me fascine. J'espère avoir
vu juste et que Felicia saura ramener notre héros au grand cœur sur
le droit chemin, lui permettant de surmonter cette déprime certes
intense mais qui, soyons honnêtes, ne peut qu'être passagère. Ce
qui m'inquiète, pour elle, c'est surtout qu'elle a tendance à être
rapidement délaissée par les auteurs comme par son partenaire une
fois qu'elle a eu son utilité... mais nous verrons bien.
Éternellement
au second rang des amours contrariés de Spider-Man, la Chatte Noire
pourrait bien prendre là sa revanche tant attendue sur ses rivales,
en incarnant la leçon la plus cruciale que Peter aura jamais à
retenir pour redevenir lui-même. Je souhaite qu'il ne la traite pas
trop mal après ça, disons au moins sans la distance qu'il met
habituellement entre eux. Que voulez-vous que je vous dise, je suis
fan !
Jonathan
Harker est un jeune garçon prometteur, issu d'une prestigieuse
lignée par adoption alors qu'il était orphelin. Mais son brillant
avenir se trouve soudain compromis par un accident dans lequel il
perdra l'usage de ses jambes.
Contraint
désormais de vivre et de se déplacer au gré de sa chaise roulante,
Jonathan ne perd pour autant pas espoir et continue de travailler dur
pour devenir un grand avocat, et pour cela il lui faut entrer dans la
Whitby School, une académie de renom. Impossible toutefois dans sa
condition physique... mais une chance inespérée va frapper à sa
porte.
Le
directeur de la Whitby School lui propose la chose suivante : se
rendre, à travers l'Europe, jusqu'en Transylvanie et rencontrer un
certain Comte Dracula, à qui il faudra faire signer certains
documents importants en vue de son emménagement prochain à Londres.
Jonathan accepte aussitôt, pressé de prouver au monde entier que
son infirmité ne l'empêchera pas de bâtir sa vie comme il
l'entend.
Mais
le voyage est rude, les croyances locales assez obscures, et le jeune
garçon a tôt fait de se perdre en route parmi les rêveries qui
s'imposent à lui à mesure qu'il franchit les obstacles naturels et
surnaturels sur son chemin. Parvenu contre toute attente jusqu'à la
porte du château de Dracula, Jonathan y pénètre de son plein gré
et se retrouve alors emporté dans une terrible pantomime.
Le
Comte fournit nourriture et logement à son invité, en échange de
précieux renseignements sur l'Angleterre de cette époque et ses us
et coutumes. Jonathan assiste bien à quelques événements
saugrenus, mais son esprit ne parvient toutefois pas à percer le
voile de mystère qui entoure son hôte. Les ténèbres s'abattent
chaque nuit sur le château, et ses habitants insoupçonnés visitent
tour à tour le garçon avec d'atroces visions et cauchemars, dont
seul le Comte parvient à le tirer, au prix du sang.
Mais
un soir, alors que le terme du séjour de Jonathan approche et que le
Comte prépare son grand départ pour la belle Angleterre en lui
révélant notamment l'existence de ces étranges caisses pleines de
terre ancestrale, tout bascule dans la folie la plus pure et la plus
terrible. Pris au piège, le jeune Harker ne peut qu'assister à la
transformation de son hôte en ce qu'il redoute le plus... et dont il
est à la merci.
---
Pour
ce quatrième tome de son adaptation du roman Dracula de
Bram Stoker, Shin'ichi Sakamoto s'attaque ici au récit initial dont
part toute l'intrigue par la suite, celui de Jonathan Harker et de
son voyage périlleux jusqu'entre les griffes du Comte Dracula, au
cœur de son domaine et de son château infernal.
Les
personnages sont comme d'habitude depuis le début de cette série
éminemment rajeunis, ce qui renforce encore plus cette lancinante
impression de malaise que l'on ressent tout du long. Particulièrement
lors de la fameuse scène des trois épouses du Comte, dont je tairai
les descriptions et vous laisserai chercher par vous-mêmes. C'est à
se glacer les sangs !
Bien
différent de ce à quoi nous étions habitués jusque-là, le Comte
apparaît ici sous des traits juvéniles lui aussi et son passé est
légèrement exploré à travers des souvenirs épars et des récits
épiques qu'il fait à son invité lors de leurs dîners. Bien loin
d'un monstre sanguinaire, cette version-ci nous présente un Dracula
aux prises avec ses propres démons, son propre pacte diabolique afin
de maintenir sa vie éternelle, et nous prépare quelques surprises
ainsi que quelques solides craintes quant au sort de Jonathan dans
les prochains chapitres...
Cette
pause dans le récit était fort agréable au demeurant, remettant au
centre des enjeux l'un des personnages principaux du roman d'origine
qui était jusque-là bien étrangement absent. Il me tarde
maintenant de découvrir le reste de cette histoire revue et corrigée
par Shin'ichi Sakamoto dans cette belle édition de Ki-Oon par chez
nous, j'espère que le mangaka de génie nous réservera encore bien
d'autres surprises de ce genre ! Les scènes cultes que nous
tenons toutes et tous en haute estime depuis nos propres expériences
cinématographiques du mythe prennent ici une toute autre dimension,
dont l'horreur toutefois n'est pas absente croyez-le bien. Une
horreur teintée de féerie, quelque chose de dérangeant mais aussi
de terriblement envoûtant. Prenez garde !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
X-Men
Unlimited – Latitude #1 :
Il y a quelques instants à peine, des membres armés de l'A.I.M. ont
pénétré à bord de la station spatiale du S.W.O.R.D. pour y
enlever trois mutants, et sont repartis aussitôt à bord de leur
navette. Ils avaient tout prévu dans les moindres détails pour leur
percée décisive dans le domaine de la science génétique, à un
élément près : celui que les rescapés enverraient à leurs
trousses. Wolverine ne fait pas dans la dentelle, il charcute et
trucide à tour de bras depuis qu'il est entré en force dans la
navette ennemie, à la recherche de ses compagnons et éventuellement
de la raison pour laquelle ils ont été enlevés. Le premier qu'il
finit par libérer est Diablo, qui lui permet aussitôt d'atteindre
les autres bases de l'A.I.M. sur Terre pour continuer la mission. En
chemin, Logan sème bon nombre de cadavres et de corps mutilés qui
ont tous fini par lui apprendre que l'organisation scientifique tente
un coup de force en s'emparant de matériel génétique de pointe,
des mutants, pour une opération d'un tout nouveau genre qui devrait
rendre leurs services indispensables dans les années à venir. Après
avoir libéré Chamber, Logan et Kurt doivent se rendre à
l'évidence : le dernier mutant enlevé est hors de leur
portée... pour le moment.
Wolverine
#19 :
Au large de Krakoa, des baigneurs sont emportés dans les fonds
marins et leurs corps ne remontent que bien plus tard, démembrés,
dévorés. Quelque chose rôde alentours, et la crainte commence à
faire son chemin parmi les mutants. Wolverine est déterminé à
traquer la Bête, le Léviathan comme il l'appelle, pour en faire son
prochain adversaire et découvrir s'il peut survivre à cela aussi ou
s'il a enfin trouvé sa fin ultime. En plein océan, à des miles de
toute terre connue ou inconnue, Logan a enfin touché sa proie... qui
devient chasseur. Le navire est détruit, le mutant griffu entraîné
dans la gueule béante de la créature, le bras en charpie, du sang
s'échappant en quantité dans l'eau salée... mais seul Wolverine
remontera à la surface après cet affrontement titanesque. Le
Léviathan semble avoir coulé pour de bon. Mais avec l'écosystème
mutant modifié en profondeur par la présence de Krakoa, qui sait ce
qui pourrait surgir à nouveau des abysses ?
New
Mutants #22 et #23 :
Les jeunes mutants ont retrouvé le courage de parler à Scout, qui a
été assassinée il y a peu par le Roi d'Ombre pour l'empêcher de
contrarier ses projets. Scout a été ramenée à la vie depuis,
révélant la vérité, mais c'est aux Nouveaux Mutants de se charger
du Roi d'Ombre en pénétrant dans sa tanière pour le confronter. Ne
voyant pas leurs mentors revenir, les jeunes décident de les suivre
dans l'espace mental du Roi d'Ombre, où tout n'est que souffrance et
chaos, destructions en boucle de Krakoa et de tout idéal mutant sur
Terre et au-delà. Les craintes du Roi d'Ombre sont si puissantes
qu'elles ont modelé un petit univers de poche où il agit comme un
marionnettiste, distribuant les rôles dans ses scénarios de
cauchemar pour briser ses victimes une à une jusqu'à leur faire
comprendre que rien ne permettra jamais aux mutants d'être libres et
en paix, tant que le genre humain perdurera et que les homo superior
feront preuve à son égard de pitié et d'empathie.
Pour
défaire les visions du Roi d'Ombre, les jeunes mutants parviennent à
retrouver leurs mentors dans cet espace liminal et ensemble ils vont
pénétrer au plus profond de la conscience de l'hôte du Roi
d'Ombre, Farouk, ce jeune mendiant Égyptien qui a jadis été
possédé par cette monstrueuse entité. Un redoutable combat
s'engage alors, Rahne, possédée à son tour par les visions
malfaisantes, s'oppose à ses camarades pour protéger celui qu'elle
croit être Farouk, jusqu'au moment où la synergie de tous les
autres mutants présents lui dévoile la vérité. Le Roi d'Ombre est
finalement banni par l'union des jeunes et des Nouveaux Mutants, pour
libérer Farouk de son emprise. Tout est fini. Mais les visions de
l'avenir cauchemardesque destiné aux mutants restent en mémoire...
Excalibur
#26 :
L'armée du roi Arthur marche sur Avalon, avec comme point de mire le
château de Camelot, autrefois fief du souverain humain et désormais
dernier rempart en Outremonde pour protéger les mutants bannis de
partout ailleurs. Excalibur se bat avec acharnement, Captain Britain
en première ligne, mais Arthur et Merlin n'entendent pas céder un
pouce de terrain reconquis et intensifient leurs attaques, poussant
les mutants qui le peuvent encore à s'enfuir par le portail menant à
la Terre. Sur Terre, justement, le Royaume-Uni encercle de ses forces
armées la petite Île Braddock, attendant de voir ce qui va se
produire à l'issue de l'affrontement entre les druides Anglais, les
mutants de nouveau opprimés et les légions de l'Outremonde.
Saturnyne a pu échapper au pire en compagnie de Betsy, mais c'est
maintenant à Betsy seule de prendre les décisions qui s'imposent
pour protéger ce qui demeure comme étant le tout dernier bastion
mutant de cette dimension des merveilles. Restée seule derrière la
ligne de front, refermant le dernier portail derrière elle, Captain
Britain s'élance une fois de plus contre les troupes ennemies qui la
haïssent et la craignent, pour défendre les mutants et l'idéal
pacifique de Krakoa y compris au cœur de l'Outremonde !
X-Men
#7 :
Scott Summers, alias Cyclope, est bel et bien décédé, avant de
réapparaître au reste du monde sous les traits de Captain Krakoa.
Mais comment Cyclope est-il mort ? Nous remontons de quelques
instants dans le passé, afin d'assister à l'attaque d'animaux
hybrides sur les citoyens de New York, orchestrée par le Dr. Stasis,
un ennemi acharné des mutants surtout depuis qu'il fait partie du
collectif ORCHIS. Mais ce coup-ci, il semblerait que Stasis ait
choisi de faire cavalier seul pour tenter une petite expérience de
son cru : présent au dernier instant de vie de Cyclope, il lui
murmure une information capitale... afin de voir si le mutant va s'en
rappeler après sa résurrection. Une façon comme une autre de
tester les protocoles des Cinq, au fonctionnement et aux limites
encore nébuleux pour lui. Synch a lui aussi fait d'énormes progrès
analysés au cours de cette bataille, et ses pouvoirs semblent avoir
beaucoup évolué, ce qui nécessitera de nouvelles analyses dès
qu'il sera prêt à s'y livrer.
Enfin,
un tout nouveau système de communication interplanétaire entre la
Terre et Arakko a été mis au point par Forge avec l'aval du
Professeur Xavier, volontaire pour que des satellites embarquent des
copies de l'hémisphère gauche de son cerveau afin de créer un
réseau de communication mutant basé sur la télépathie de haut
niveau associée à la technologie krakoane. Pour l'heure, la nature
mutante de ce système est tenue secrète par le Conseil, mais si
jamais cela venait à être découvert il y a fort à parier que
certains ennemis des mutants seraient prêts à payer des fortunes
pour s'emparer d'un échantillon...
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Eh
bien mes amis, quelle dense activité pour tous nos personnages
favoris ! En première place bien sûr, Wolverine qui ne cesse
de repousser les limites de l'acceptable et du tolérable en ce qui
le concerne, se lançant vaille que vaille à l'assaut des pires
menaces dans les pires conditions possibles.
Ensuite,
et bien qu'étrangement aucune organisation anti-mutants ne soit
vraiment mise en scène dans ce numéro de la revue Reign
of X
(l'avant-dernier, à propos), les agissements du Dr. Stasis amènent
le lecteur à se poser de douloureuses questions quant à la façon
dont les renseignements concernant Krakoa sont collectés et utilisés
par ses ennemis.
Dans
le prochain article, nous allons assister à la toute fin du run de
Jonathan Hickman en tant que superviseur général des séries
mutantes de chez Marvel, avec Inferno,
en quelque sorte son testament léguant à ses équipes le destin des
homo superior et leur avenir. Ce ne sera pas encore la fin de l'ère
Krakoa à proprement parler, mais considérez tout de même que c'est
le début de la fin de quelque chose...
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Les sombres machinations de l'Épouvantail prennent
soudain une toute nouvelle dimension quand toute la ville de Gotham
est plongée dans un climat toxique de terreur et d'intox, les
citoyens ne sachant plus à qui se fier et les médias s'en donnant à
cœur joie entre les mains expertes de la redoutable Augure, présence
mystérieuse en ligne qui se fait passer pour Oracle afin de profiter
de son réseau et de répandre sa fausse propagande.
De son côté, Batman doit encore affronter le
Peacekeeper-01 de Simon Saint qui est devenu totalement hors de
contrôle avec les récentes manipulations dont il a fait l'objet
entre les griffes de l'Épouvantail. Crane a poussé tous les
curseurs au-delà du maximum supportable et fait endurer à son
cobaye des tourments atroces, qui ne l'ont rendu que plus extrême et
dangereux encore ! Le dernier espoir de Gotham d'échapper à
l'explosion d'une véritable bombe phobique repose sur les épaules
de Miracle Molly, une jeune membre du collectif Unsanity qui a déjà
eu affaire à la technologie de contrôle mental du Chapelier Fou
autrefois et qui sait donc comment la désarmer.
Mais les propres idéaux de Molly entrent aussi en ligne
de compte et elle préfère reprogrammer la machine infernale de
Crane pour en faire sa propre version, une bombe non pas conçue pour
répandre la peur dans le cœur des citoyens mais plutôt pour
l'extirper à coup de manipulation mentale prohibée. Batman fera
alors tout son possible pour la raisonner avant qu'elle ne cède à
ses impulsions nihilistes, tandis que Crane se vide de son sang et
que le Peacekeeper-01 est en fuite.
Pendant tout ce temps, Oracle travaille d'arrache-pied
pour contrer les manigances de sa nouvelle ennemie et faire tomber
Saint de son perchoir, en s'attaquant tout d'abord à son QG aérien
trônant au-dessus de la ville paralysée de terreur. Avec l'aide de
Nightwing et des deux Batgirls en titre, ainsi que Robin, et
globalement la bonne volonté de toutes les petites mains présentes
dans la Bat-family, Barbara parvient à faire chuter la forteresse
volante qui s'écrase dans la baie de Gotham après l'évacuation de
tout son personnel. Saint est arrêté et déféré devant la justice
au plus tôt, le maire Nakano lui tournant le dos dès qu'il réalise
jusqu'à quelles extrémités était prêt à aller son allié
providentiel pour maintenir l'ordre absolu dans une Gotham ravagée.
Et en parallèle, Harley mène son propre combat pour
tenter de rendre la raison à celle qui se fait désormais appeler
Queen Ivy et qui menace, depuis son sanctuaire souterrain aux
ramifications étendues jusque dans la pierre-mère de Gotham, de
tout faire s'effondrer à la moindre contrariété. Les troupes de
Saint envoyées sur place ne font que la mettre plus en colère
encore, et la ville passe vraiment à deux doigts d'être détruite
pour de bon, pire encore qu'à l'époque du No Man's Land... mais une
version plus pure, plus posée et plus équilibrée d'Ivy émerge
alors grâce aux efforts de celles qui l'aiment le plus et qui
avaient préservé sa meilleure moitié. Toute menace est désormais
écartée, et le pouvoir formidable dont Ivy disposait est utilisé
afin de soigner les blessés, ce qui l'en dépossède apparemment.
Au final, cet État de Terreur instillé par Simon
Saint, lui-même manipulé par l'Épouvantail, aura plongé Gotham
dans un chaos sans nom dont la cité émerge une fois de plus
revigorée et avec une confiance renouvelée de ses citoyens envers
ses protecteurs, qu'ils soient légitimes ou en marge de la loi.
Beaucoup de cicatrices demeurent cependant, et Augure a pu prendre la
fuite avec tous les renseignements volés au réseau Oracle... mais
chaque chose en son temps. Pour l'heure, Batman se charge de
reconduire en personne Crane dans sa cellule de la nouvelle tour
d'Arkham, avec l'espoir que cette fois-ci les douloureuses et
nombreuses leçons du passé auront été retenues.
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Et
voilà comment s'achève la grande saga initiée déjà à la base
dans les pages de Joker
War
par James Tynion IV, épaulé par Jorge Jimenez aux dessins ainsi que
plusieurs autres talents émergents chez DC et dans le monde des
comics de super-héros. Le grand méchant du jour aura eu son compte
et retourne se faire soigner, tandis que des menaces restent en
suspend jusqu'à leur prochaine réapparition.
Pour ce qui concerne Poison Ivy je ne peux que vous
orienter vers sa propre série qui fait directement suite aux
événements de cet arc, série chroniquée ici au sein des articles
V.O. du vendredi. Pour ma part je comprends nettement mieux
maintenant la nature de ses reproches vis à vis de Harley et de
Gardener, même si je pense qu'il doit rester un ou deux détails qui
m'échappent pour en arriver aux mesures prises dans son propre
titre.
Choisir quelqu'un comme l'Épouvantail en tant que
méchant principal tirant les ficelles n'a rien d'anodin dans notre
monde actuel, peu ou prou le même qu'en 2022 lors de la parution de
cet album tant en V.O. qu'en Version Française. Il s'agit d'un
manipulateur expert de la psyché humaine, et on lui adjoint ici la
technologie de contrôle mental du Chapelier Fou revue et corrigée
ainsi que toute une milice privée prête à fondre sur le moindre
contrevenant au nouvel ordre souhaité par les élites. On comprend
donc beaucoup mieux pourquoi Crane était étrangement resté en
retrait durant le chaos généré par la Guerre du Joker... il
avançait en réalité ses propres pions avec patience et attention,
prêt à porter le coup fatal juste au pire moment.
Comme toujours avec James Tynion IV les intrigues
entremêlées touchent très frontalement le Batman et sa clique, et
c'est souvent tout Gotham qui souffre en première ligne. Combien de
temps encore les citoyens feront-ils confiance à leurs héros
auto-proclamés ? Et combien de temps avant que la politique
intransigeante du maire Nakano ne reprenne le dessus sur la petite
vague d'espoir que l'on vient de ressentir ?
Il
faut, pour bien faire, suivre également en parallèle la série
Batman Detective Infinite
qui parle plus précisément des conséquences au niveau de la rue,
du peuple de gens normaux pris entre les feux et les tirs croisés
des vilains et des héros. C'est ce que nous ferons la prochaine fois
d'ailleurs, donc soyez au rendez-vous !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !