vendredi 31 janvier 2025

La V.O. du vendredi n°278 : Witchblade tome 3 (Image/Top Cow - Avril 2020)


Transportés quelques années dans le futur par un sort ayant mal fonctionné, Alex et ses alliés font maintenant face à un monde où les démons sont légions et où les pratiquants des arts noirs sont tout aussi nombreux et dangereux. Pour stopper l'avancée de cet Enfer sur Terre qu'est devenue New York, d'anciennes figures d'autorité ont accepté malgré elles un rôle bien cruel pour tenter de rétablir l'ordre en bannissant toute forme de magie, ou en l'utilisant pour contrer celle des démons.


Mais tout cela ne concerne pas vraiment Alex, pour deux raisons. Primo, le Witchblade ne semble plus fonctionner dans ce monde du futur, la privant ainsi des pouvoirs qui pourraient lui permettre de combattre ou au moins de se défendre efficacement en cas d'attaque démoniaque. Secundo, le pire peut-être, c'est que ce futur est advenu sans qu'elle en fasse partie, ce qui signifie donc qu'elle a du mourir quelque part en chemin avant l'avènement de l'Enfer.


L'objectif principal est donc d'en apprendre le plus possible sur ce monde apocalyptique pour ensuite revenir dans le passé au moment de l'accident magique et tout faire pour empêcher ce futur de se réaliser. Plus facile à dire qu'à faire, quand il leur faut traverser un territoire devenu hostile et se frayer un chemin à travers les landes infestées de démons et de sorciers en herbe pour retrouver la seule personne capable de les faire voyager à rebours dans le Temps.


Cette personne, c'est Ash qui se charge de la trouver, en 2019, pour la prévenir qu'Alex et ses amis tenteront de la rejoindre et qu'elle devra alors leur laisser un message. La sorcière utilisera alors ses talents pour faire voyager deux autres personnes en plus d'elle-même dans le passé, mais cela signifie pour Alex d'abandonner l'un de ses deux alliés dans ce futur atroce... le choix sera douloureux, mais au final fort logique, et une fois les adieux réalisés il est temps de rentrer dans sa propre époque.


A partir de cet instant, ce sera une course contre la montre pour empêcher les tragiques événements déclencheurs de l'Apocalypse d'advenir, et pour cela il faudra à Alex toute la force de caractère qui est la sienne pour s'endurcir un maximum et tenter de recréer le lien qui l'unissait jusque-là au Witchblade, qui ne semble toujours pas vouloir fonctionner à son meilleur niveau. En fait, c'est presque comme si l'Artefact était coupé d'une partie de sa puissance, comme si celle-ci était drainée ailleurs par quelqu'un d'autre... et Alex sait parfaitement de qui il s'agit.


Le combat contre Haley s'annonce des plus rudes, car cette dernière possède toute une partie de l'énergie du Witchblade pour alimenter ses pouvoirs. C'est elle qui doit réaliser l'infâme rituel qui permettra à une antique divinité infernale, Moloch, de pénétrer dans notre monde et d'en faire un véritable Enfer. Pour cela Haley doit sacrifier certaines personnes dans un ordre précis, en terminant par Alex, celle qui incarne la Lumière. Sachant cela, Alex va tenter de voyager aux confins de son esprit et du lien qui la relie au Witchblade pour s'entretenir avec sa première hôte, d'un temps immémorial, afin d'apprendre d'elle la meilleure façon de vaincre Moloch.


Mais Alex repartira de cet échange mystique assez déçue, car sans l'aide et le soutien des douze autres Artefacts légendaires elle n'est que peu de choses face au démon majeur, d'autant moins avec le Witchblade ne fonctionnant qu'à moitié. La confrontation avec Haley est donc inévitable, et Alex va passer ses derniers jours, ses dernières heures, à faire ses adieux à toutes les personnes qu'elle a pu connaître et fréquenter ou entraîner dans ses aventures depuis l'apparition de l'Artefact dans sa vie déjà si mouvementée.


Quand vient enfin le moment du grand face à face, Haley pousse Alex à renier le Witchblade et à le lui céder entièrement, afin d'invoquer Moloch et de devenir la nouvelle détentrice de l'arme magique. Mais le démon a un tout autre plan en tête, il veut réunir les Artefacts pour lui-même et s'assurer qu'aucun d'entre eux ne sera plus jamais utilisé contre lui. Alex va le lui permettre, contre la promesse qu'il utilise ses pouvoirs sur le flux du Temps pour la renvoyer au moment où elle n'était pas encore l'hôte du Witchblade, avant que sa vie ne change du tout au tout et qu'elle ne fasse par erreur partie de ses plans infernaux.


Moloch accepte, provoquant la colère impuissante de Haley, mais Alex s'est jouée de lui car cette boucle temporelle annulera de fait la présence de Moloch dans ce monde et tous les événements qui se seront succédés pour en arriver là. Le démon n'a cependant plus le choix et doit accomplir la volonté d'Alex s'il veut obtenir le Witchblade... ce qui n'arrivera donc jamais. Alex se réveille au moment où Ash s'apprête à lui remettre l'Artefact, mais elle a conservé de ce paradoxe toute sa mémoire des événements futurs et sait exactement ce qu'elle doit faire pour les empêcher de se réaliser. Serait-ce suffisant pour vaincre un dieu infernal à son propre jeu ?


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Troisième et dernier tome pour la seconde série portant le titre de Witchblade chez Image/Top Cow, une série qui n'aura pas su séduire au-delà de ces dix-huit épisodes assez inégaux et je vais tâcher de comprendre exactement pourquoi en analysant mon propre ressenti si vous le permettez.


Je ne pense pas que ce soit un problème de caractérisation concernant les principaux personnages. Toutes et tous sont assez attachants, chacun à sa façon, et leur utilité dans le déroulé de l'histoire et auprès d'Alex n'est pas démentie. Mais ce qui pèche le plus, au fond et à mon sens, c'est le manque d'action par rapport à la toute première série historique.


Alex Underwood n'est clairement pas taillée du même bois que Sara Pezzini, elle n'est ni une combattante chevronnée, ni une femme d'action pure et dure qui se jetterait au beau milieu de la mêlée pour tenter de remporter une victoire physique. Alex est plus... intellectuelle, disons-le comme ça, et donc la représentation de ses combats et de ses victoires se fait davantage au sein des dialogues que des quelques trop rares scènes d'action de la série.


Or, et c'est tout de même important de le souligner, le charme physique de l'action est pour beaucoup dans le succès premier du titre Witchblade en son temps. Une héroïne héritée de la vague des bad-girls des années '90 en droite ligne, des combats impactants et un corps fait par et pour l'action, voilà ce qu'était la recette de départ. Dans la seconde série en revanche, Alex est dans la moyenne à peu près à tous les niveaux, sauf en ce qui concerne sa faculté de se représenter les choses. Elle a eu beaucoup moins de mal que Sara, par exemple, à comprendre comment fonctionnait le Witchblade et à s'en faire comprendre pour utiliser ses pouvoirs. Mais si on ne voit presque jamais les combats qui en résultent, à quoi bon ?


J'ajouterai, et là c'est entièrement personnel et d'avance j'en suis profondément navré... que toute cette histoire autour d'une boucle temporelle et d'un paradoxe final comme grande résolution de l'intrigue, c'était un peu trop alambiqué même pour une série classée ''fantastique'' (oui parce que ''horreur'' n'était clairement pas disponible pour ce titre malheureusement). L'héroïne a compris quelles étaient ses fautes et quels étaient ses défauts donc elle peut revenir dans le passé au tout début de sa série avec toute sa mémoire afin de reprendre tout de zéro et de mieux faire pour vaincre le grand méchant, celui-là même qui lui a permis ce retour en arrière... j'ai abandonné toute tentative de comprendre l'intérêt de tout ceci en refermant la dernière page de ce troisième et dernier tome.


L'univers de Witchblade, première ou seconde du nom, est déjà suffisamment vaste et complexe comme ça sans en plus y rajouter des trames temporelles en veux-tu en voilà, parfois sans queue ni tête, et j'ai la nette impression que les artistes se sont perdues en chemin et ne savaient plus trop comment mener leur barque à mesure qu'elle prenait l'eau de toute part. Car en définitive, et c'est bien ça le plus triste au fond, c'est le manque flagrant de succès qui aura eu raison de cette seconde série, alors qu'il aurait suffit de se laisser porter par la vague et la réputation de la première pour créer quelque chose d'à peu près ressemblant...


Vous ne me croyez pas ? Que dire alors de la nouvelle série, troisième du nom, qui revient justement à zéro avec une Sara Pezzini de retour aux affaires et une bonne vieille ambiance nineties ? Annoncée durant les campagnes Kickstarter des Witchblade Complete Collection, cette nouvelle série reviendra aux sources de ce qui faisait le succès de la première, en reprenant le personnage emblématique et iconique de Sara et en la transposant cette fois dans un monde bien différent de celui des années '90, à savoir le nôtre, sans pour autant lui faire perdre son mordant et tout ce qui faisait que le public l'aimait à la folie en son temps. Mais nous y reviendrons très prochainement soyez-en certaines et certains, car je ne compte bien évidemment pas rester sur un échec !


Witchblade seconde du nom c'était moyen, graphiquement pas super intéressant et scénaristiquement pas à la hauteur des promesses de renouveau, alors au final à quoi bon chercher ailleurs alors que la recette miracle est déjà connue et qu'elle peut tout à fait être remise au goût du jour pour s'actualiser et devenir une nouvelle version d'elle-même ? Rendez-vous prochainement pour savoir si cette troisième formule sera la bonne ! Je lui souhaite à tout le moins le même succès que sa grande sœur, mais ce sera à vous de juger sur pièce.

La V.O. du vendredi n°277 : Amazing Spider-Man #62 - The 8 Deaths of Spider-Man part 2, Out of Space (Marvel - Novembre 2024)


En plein cass avec la Chatte Noire et le corps astral de Stephen Strange dans le Sanctum Sanctorum de l'ancien Sorcier Suprême, Spider-Man apprend petit à petit à se servir de sa nouvelle armure carburant à la magie, fournie par le Docteur Fatalis devenu le nouveau Sorcier Suprême et ayant nommé l'Homme-Araignée pour être le héraut de la Terre combattant les huit enfants de Cyttorak, le terrible dieu qui avait accepté un pacte avec Strange autrefois pour protéger cette dimension des menaces les plus costaudes.


Cette fois, le but est de s'emparer d'un grimoire parmi l'ensemble de la collection de Strange, grimoire qui devrait permettre à Peter, s'il l'étudie correctement, de se préparer au prochain affrontement et surtout de potasser quelques sortilèges qui pourraient bien lui être utiles. Car ce n'est certainement pas en parlant magie ouvertement avec un sceptique comme Norman Osborn que les choses vont s'arranger !


Alors qu'il se rend en urgence au F.E.A.S.T. Pour donner un coup de main à Tante May, Peter se retrouve soudain de nouveau revêtu de son armure magique et doit sur le champ affronter le second de ses adversaires, l'insectoïde Cyperion, dont le pouvoir se base sur l'espace infini. Le deal est simple : si Spider-Man parvient à attraper Cyperion rien qu'une fois, le match sera gagné. Mais s'il échoue, la Terre tombera sous la coupe du rejeton de Cyttorak comme convenu.


A peine la course-poursuite démarre-t-elle que Peter comprend ce qu'elle a de franchement déséquilibré : il affronte un être capable de manipuler à volonté l'espace qui l'entoure et l'englobe, déplaçant les atomes eux-mêmes, ouvrant des failles dans toutes les directions... bref, impossible de l'approcher suffisamment pour le toucher. Mais notre héros a de la ressource, et il a bossé quelques sorts utiles justement, comme celui qui lui permet de se relier à son adversaire en toutes circonstances pour un temps limité. Grâce à cela, Peter va pouvoir suivre les déplacements de Cyperion jusqu'au moment où il sera en mesure de l'attraper pour de bon en franchissant la barrière de l'espace elle-même et des dimensions ordinaires. Au prix, une nouvelle fois, de sa vie et d'une souffrance intolérable lors de sa seconde résurrection, permise par un nouveau Roseau.


Savourant néanmoins un moment de calme et de paix entre amis, Peter pensait pouvoir souffler jusqu'au prochain duel... mais celui-ci vient à lui directement, en plein cœur du restaurant, sous la forme d'une petite fille écarlate apparemment vindicative et très heureuse que ce soit enfin son tour !


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Déjà deux enfants de Cyttorak battus par Peter, pour deux morts et donc deux résurrections, comme le petit décompte en haut de la couverture sur les tombes nous permet de le visualiser rapidement. Fatalis a confié huit Roseaux à Spider-Man, dans l'idéal un par enfant de Cyttorak à affronter, mais si jamais l'un d'entre eux s'avère plus malin que les autres...


Peter aura très vite tout intérêt à maximiser ses chances et à économiser le plus possible les Roseaux qu'il lui reste, sans quoi il pourrait bien faire le grand saut pour la toute dernière fois. Heureusement il y a tout de même du positif dans cette histoire intense : il peut bénéficier des conseils de Strange via son corps astral, et il semblerait même que Felicia tente de renouer avec lui... verra bien qui pourra !


Encore une fois je ne suis pas vraiment fan du style graphique d'Ed McGuinness mais je dois reconnaître que pour ce second chapitre c'était moins difforme que dans le précédent, il y a des efforts de faits, peut-être en raison du caractère très filiforme de certains personnages ou de l'impression de vitesse et de distorsion que l'on veut donner dans un récit comme celui du combat face à Cyperion. Toujours est-il que le scénario de Joe Kelly reste efficace et va droit au but sans perdre la moindre minute superflue, à se demander comment Peter parvient à respirer entre deux duels !


Les enfants de Cyttorak quant à eux semblent se préparer au sein de la demeure stellaire de leur illustre géniteur, et échanger peut-être eux aussi quelques conseils au sujet de leur nouvel et si étrange adversaire. Après tout, c'est le sort de tout le royaume mortel qui est en jeu ! Est-ce que Fatalis en personne interviendra à un moment pour prêter main forte à son héraut malchanceux et débutant ? Rien n'est moins sûr, mais je reste connecté pour en savoir davantage !

La V.O. du vendredi n°276 : Justice League Unlimited #1 (DC Comics - Novembre 2024)

Variant cover by Jim Lee

Les plus grands héros de la Terre et au-delà ont finalement réussi à mettre un terme aux agissements néfastes d'Amanda Waller, qui avait tenté de tous les abattre. Désormais unis sous une même bannière faite de lumière et de justice pour toutes et tous, ces personnages hauts en couleurs agissent au sein d'une seule et même Ligue de Justice, dans des proportions illimitées et jamais vues jusque-là !


Au cœur de la Tour de Garde, le gigantesque satellite en orbite terrestre qui accueille tous les héros et leurs différents quartiers, un petit nouveau fait son apparition et est aussitôt pris par la main par Flash en personne afin de lui présenter toute l'installation dans les moindres détails. Mais ceux qui défendent la Justice pour tous ne sont pas souvent inactifs, et une nouvelle alerte en provenance d'Afrique du Sud mobilise aussitôt des gros calibres comme Superman, Wonder Woman ou Star Sapphire.


Le petit nouveau, c'est Air Wave, dont les pouvoirs semblent consister à lui donner accès à toutes formes d'ondes, même si pour le moment il n'a pu en faire la démonstration effective. Fortement impressionné par tous les héros et justiciers qu'il croise au cours de sa visite, il tente de se faire tout petit et de déranger personne durant cette situation de crise. Jusqu'au moment où il réalise qu'il pourrait leur être utile pour sauver au moins une vie !


Téléporté sur le terrain, en pleine zone de guerre face à des machines ultra-sophistiquées et sur-armées, Air Wave va décrocher l'estime de tous ses nouveaux collègues en permettant d'établir une liaison téléphonique durant la crise pour retrouver une femme bien précise ayant perdu de vue son mari, mari en passe de mourir entre les mains de Star Sapphire dont le pouvoir pourrait fonctionner si elle parvient à réunir les deux amants ensemble. Mission de recherche réussie, et une victime de moins à l'agenda macabre !


Si de nouvelles menaces ne cessent d'apparaître, comme les commanditaires de cet assaut de force sur des mines d'iridium qui se font appeler Inferno et défient ouvertement les justiciers, d'autres semblent prendre leur temps et se terrer dans les ombres loin des regards curieux, comme ces étranges œufs retrouvés ouverts dans la forêt par Batman et Blue Beetle. Et encore, ça n'est valable que pour les menaces que l'on est effectivement parvenu à identifier ou au moins à retrouver, il en existe énormément de sortes différentes et bien d'autres qui restent encore inconnues à ce jour...


C'est dans cette optique que la Ligue de Justice Illimitée a vu le jour, afin de pouvoir centraliser les décisions et de mettre en commun les pouvoirs et les ressources de chacun au service d'un idéal bien plus grand, unis face à des dangers qu'un seul ne saurait affronter. Mais s'il apprécie sa première journée sur le terrain, Air Wave semble avoir un lourd secret qu'il ne peut se résoudre à partager pour le moment. Un secret qui pourrait faire trembler la Ligue toute entière sur ses nouvelles fondations ?


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Avec ce nouveau titre consacré à la Ligue de Justice toute nouvelle version, confié à Mark Waid et Dan Mora, DC Comics veut redonner à ses héros, les plus grands comme les moins connus, leurs lettres de noblesse après le terrible coup porté par l'event récent Absolute Power. Et effectivement on constate d'emblée que l'éditeur a mis les gros moyens en action pour s'offrir un lancement de premier numéro digne d'un casting étoilé, autant dans les personnages mis en scène que par les auteurs et artistes sollicités sur le projet !


Le problème avec les titres successifs Justice League, c'est qu'avec des super-héros aussi emblématiques et surtout aussi ''parfaits'', iconiques, que ceux de DC on a bien du mal à imaginer quel genre de menace ultime pourrait les dépasser au point de toutes et tous les rassembler. On a vu ces dernières années se succéder plusieurs grands méchants de pointe comme Apex Lex ou le Batman Qui Rit, pour ne citer qu'eux, et là on découvre un univers apparemment définitivement débarrassé de Darkseid... que reste-t-il à affronter dans ce cas qui en vaille la peine ?


Pour l'heure, des menaces très terrestres, mais on nous présente aussi via l'enquête de Batman ce qui pourrait bien être le premier signe d'une invasion d'ampleur venue d'ailleurs. A suivre donc pour en savoir davantage, pour ma part je ne voulais me procurer que ce premier chapitre car il contient, en toute fin de fascicule, quatre pages de preview du dernier projet top-secret en date de Jim Lee : son retour sur la série Batman régulière avec une histoire que beaucoup attendaient sans trop oser y croire, Hush 2 !


Oui, vous avez bien lu, Batman – Silence aura droit à une suite officielle de la main de Jim Lee en personne et avec Jeph Loeb au scénario, autant dire que DC a mis les petits plats dans les grands pour s'offrir le retour inespéré du duo légendaire qui nous aura tant gâté au début des années 2000 avec la première saga du nom. Si les quatre pages présentées ici ne dévoilent pas grand chose de l'intrigue, on constate néanmoins que Jim Lee n'a absolument rien perdu de sa superbe et de son style à tomber, tout comme nous le prouvait il y a quelques temps Marc Silvestri avec son Batman & Joker souvenez-vous.


L'ancienne école est de retour, alliée aux meilleures techniques actuelles d'édition comme de narration et de travail, on devrait donc pouvoir savourer tout au long de l'année 2025 ces nouvelles séries qui promettent énormément ! Espérons simplement qu'aucune des attentes ne sera déçue justement...

Chobits tome 1 (Pika Édition - Janvier 2020)


Étudiant fauché avec un petit boulot en prime, Hideki rêve de se procurer un jour un PC, un ordinateur personnel à forme humaine, genre qui fait fureur à cette époque. Comme ça, il pourrait accéder à Internet et découvrir tout un monde passionnant en ligne, de quoi étancher sa soif d'expériences parfois interdites... mais surtout lui faciliter le quotidien on ne va pas se mentir. Avoir un PC c'est la garantie de ne plus être totalement seul chez soi et de pouvoir se reposer sur lui pour effectuer des tâches simples et répétitives. Mais sans argent, pas de PC.


C'est en rentrant du boulot un soir que Hideki va tomber parfaitement par hasard sur une jeune fille emmaillotée dans de simples rubans, dans les poubelles à même la rue. Craignant qu'il ne s'agisse d'une scène de crime sordide, Hideki s'approche tout de même pour voir s'il peut apporter une aide quelconque... et découvre alors que la jeune fille en question est en réalité un PC ! Quelle chance : si elle était avec les poubelles, c'est sûrement que personne n'en veut, donc il peut la récupérer et la garder gratis !


L'emmenant chez lui et trouvant finalement le bouton de démarrage, Hideki se retrouve face à une inconnue et demeure assez perplexe. Le PC, qu'il finit par nommer Chii en référence au seul bruit qu'elle semble capable d'émettre, n'a apparemment pas le moindre système d'exploitation en elle, et même après un examen approfondi par un camarade de la fac puis par un expert en montage d'ordinateurs, rien ne permet d'affirmer qu'un OS soit bien présent en elle. En revanche, le dernier examen montre bien que Chii possède la faculté d'apprendre et de retenir pour se développer, donc Hideki va devoir lui enseigner le plus de choses possible dans l'espoir qu'elle finisse elle-même pas lui dire de quel système elle aura besoin pour fonctionner.


Commence alors un étrange quotidien rythmé par les cours la journée, le boulot le soir et enfin l'apprentissage de Chii la nuit venue, avec quelques courses urgentes à réaliser pour elle comme par exemple lui trouver des vêtements corrects ! Hideki réalise rapidement qu'il se prend vraiment d'affection pour son PC, qui il faut bien le dire adopte des attitudes toutes plus adorables les unes que les autres dans ses tentatives de mimer la vie autour d'elle.


Mais d'importantes questions se posent néanmoins, comme qui était l'ancien propriétaire de Chii et pourquoi l'a-t-il jeté dans les ordures ? Et surtout, depuis que l'expert -un élève de 5ème- lui a donné ce qui semble être une preuve que Chii serait un de ces légendaires ''Chobits'', des PC ultra-perfectionnés et extrêmement rares, Hideki ne peut s'empêcher de craindre que quelqu'un ne vienne la lui retirer du jour au lendemain, surtout maintenant que le sujet circule sur les forums d'Internet.


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Entre joies du quotidien et attachement plus que progressif avec la jolie créature artificielle, les CLAMP nous offrent ici un manga de type seinen tout en douceur avec de très nombreux traits d'humour, parfois graveleux et des jeux-de-mots qui vont avec, avant tout une bonne excuse pour jouer sur les désirs profonds de ces ''geeks'' des premiers âges de l'informatique domestique pour toutes et tous.


Et c'est très réussi, comme toujours avec ce studio renommé pour son talent et sa vision très poétique des sujets parfois les plus difficiles à traiter, comme l'abandon ou les sentiments à sens unique et autres situations impossibles à résoudre. On voit bien que le cœur de cette série, au-delà de l'image un rien coquine qui en ressort très souvent mais qui est surtout là pour titiller les sensibilités de chacun, c'est avant tout un récit à tiroirs dont on ne fait ici que gratter la surface. Heureusement il y a huit tomes en tout, si chacun contient comme ici douze chapitres il y aura largement de quoi faire !


J'ai longtemps hésité à entamer cette série, même si je me suis aussitôt pris de passion pour la nouvelle édition de Pika en Version Française, faisant tout comme avec Magic Knight Rayearth précédemment la part belle à la mise en avant du talent graphique du studio CLAMP. Peut-être à cause de ce côté un rien coquin et voyeur, pervers même dans le sens le plus doux du terme, qui semble ressortir de la série. Il faut garder à l'esprit que ce n'est jamais que de l'humour très maîtrisé et bien dosé sur la société du début des années 2000 dans un monde alternatif !


C'est un très bel hommage à rendre aux artistes selon moi, et je pense que ces prochains mois je vais m'appliquer à dévorer les autres tomes pour vous en parler avec grand plaisir ! Ce sera notre première thématique de l'année si je puis dire.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 29 janvier 2025

Reign of X tome 16 (Panini Comics - Juillet 2022)


X-Men – The trial of Magneto #1 : Le tout premier Gala des Damnés organisé par et pour les mutants de Krakoa devait être une source de joie et d'apaisement, de célébrations. Mais il s'est terminé dans le sang et la colère, après la découverte du corps sans vie de Wanda Maximoff, la Sorcière Rouge. Qui a bien pu la tuer, et de quelle façon ? C'est pour répondre à cette question qu'une équipe d'intervention et d'enquête est formée sur le vif, entre les membres de Facteur-X chargés de l'enquête officielle et des superviseurs de X-Force et des X-Men pour assurer la sécurité et la transparence. Très vite, il apparaît évident qu'une force magnétique d'ampleur a été utilisée pour tuer Wanda, une méthode déjà vue auparavant chez un mutant bien connu et qui la connaissait bien : Magneto, son propre père. Suspect numéro 1 dans cette affaire de meurtre sur sol krakoan, Magnus est interpellé par les membres du Conseil Secret puis par les différentes équipes de l'île unies pour l'arrêter et l'interroger. Ne se laissant pas faire, Magneto n'est pas loin de provoquer un nouveau carnage pour se défendre, ivre de rage, mais il sera heureusement stoppé à temps par Pietro, le frère jumeau de Wanda, lui aussi au bord de l'explosion. Désormais plongé dans le coma, l'esprit de Magneto doit livrer tous ses secrets aux télépathes qui tenteront de s'y plonger, mais la colère et la rage brutes qui s'y livrent bataille sont loin de faciliter la démarche. Quant à l'esprit de Wanda elle-même, alors que son corps semble avoir soudain disparu, il erre dans une sorte d'entre-deux en attendant qu'on lui rende justice...


X-Men #2 : Dans le fin fond de l'espace, aux abords d'un trou noir, la fête macabre au casino bat son plein. Les participants sont encouragés à trouver de nouvelles façons de s'en prendre à la Terre, surtout depuis la transformation de Mars et l'avènement du Système Sol. Après l'échec de la première tentative, un nouveau joueur prend le relais et parvient à amener sur Terre, au Kansas, des restes de la Vague d'Annihilation, qui s'y développent alors à toute vitesse en dévorant toute forme de vie sur leur passage. Les captant depuis New York, Jean alerte les X-Men nouvellement formés et toute l'équipe se rend sur place en urgence. Combinant leurs pouvoirs pour endiguer le fléau et permettre sa destruction complète, les mutants semblent avoir l'avantage. Jean capte cependant les pensées d'un cerveau au bord du trépas, dans la masse grouillante, et elle demande à Polaris de l'aider à y accéder pour en obtenir davantage de renseignements. Ce qu'elle va y découvrir, si elle parvient à en faire le tri, risque de la glacer jusqu'au sang. L'étape suivante est de laisser Sunfire faire le ménage en carbonisant l'ensemble des créatures avec la force d'une petite étoile. Tout semble réglé et les mutants sont même cordialement invités à partager un barbecue par les habitants locaux ayant assisté à leurs exploits pour les protéger. Pendant ce temps, le Dr. Stasis, haut dirigeant du réseau Orchis, analyse le rapport d'autopsie de Scott Summers, du moins le corps qui a pu être récupéré après l'assaut suicide des mutants sur la base solaire. S'il ne parvient pas encore à comprendre le comment, il sait cependant que les mutants de Krakoa sont parvenus à défier les lois de la Mort, et il compte bien percer ce mystère au plus vite pour que l'affrontement à venir se fasse au moins à armes égales.


Wolverine #15 : Logan poursuit son enquête dans les eaux de Madripoor concernant le vol des diamants logiques destinés à Krakoa dans la cale du Maraudeur. Ayant rencontré un pirate arakkii ayant des informations à négocier, le mutant griffu s'embarque dans une soirée de beuverie dans l'attente de réunir toutes les fameuses informations. Le récit qui lui est fait dépeint le coupable du vol et de très nombreuses autres transgressions de par le monde, à la fois sur Terre et sur Arakko avant la réunification récente sur Mars. Il s'agit de Solem, le mutant à peau d'adamantium qui était le partenaire puis l'adversaire désigné pour Wolverine lors du Tournoi de l'Outremonde. Solem aurait dérobé les diamants pour une seule raison, s'amuser, comme il le fait toujours avec tout et tout le monde. Mais il a aussi dérobé un objet cher à Logan, son propre sabre de Muramasa obtenu dans le sang, les flammes et la douleur. Donc désormais, pour Wolverine, c'est une affaire personnelle plus qu'une enquête pour vol. La confrontation avec Solem aura bien lieu, cette fois afin mettre les choses au clair entre eux pour de bon !


Marauders #24 & #25 : Convoqués sur la nouvelle Arakko à cause d'un pirate de l'espace qui y ferait un esclandre en demandant partout à être confronté à la Reine Blanche, les membres des Maraudeurs empruntent le vaisseau Mercury d'Emma pour s'y rendre et voir de quoi il retourne exactement. Il se trouve que ledit pirate veut absolument récupérer son vaisseau... le Mercury, qu'Emma lui a volé jadis, tombée amoureuse de l'option de contrôle par télépathie. Après une rapide bagarre de bar qui montre surtout que les mutants de la Terre peuvent être tout aussi redoutables que ceux d'Arakko, Sebastian Shaw propose de dédommager le pirate en mysterium, cette précieuse et très très rare ressource de l'univers que seuls les mutants semblent capables d'obtenir. Le forban choisit plutôt de tout garder, mysterium et vaisseau, et d'envoyer les mutants mourir dans le froid de l'espace. Grâce à un formidable travail d'équipe et de combinaisons de pouvoirs, les Maraudeurs parviennent à survivre et même à rejoindre le vaisseau qui s'éloigne peu à peu, afin que Kate puisse enfin exprimer sa façon de penser face à cet individu d'un autre monde décidément peu accommodant. La sentence sera magnanime : il peut garder le mysterium et sera largué sur Arakko pour en faire ce que bon lui semblera, mais le vaisseau reste entre les mains d'Emma. Aucune négociation possible. Sauf que le pirate a bien envie d'une revanche, lui !


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Avant toutes choses je suis sincèrement désolé de faire trainer plus que de raison la lecture et les reviews de ces revues mensuelles de Panini... j'ai apparemment du mal à m'y concentrer de façon hebdomadaire et stable, peut-être en raison de la forte concentration de récits justement et d'éléments à analyser et à retenir. Si on ajoute le reste de la production du blog... bref, j'espère que vous comprendrez si jamais un grand laps de temps entre deux articles de ce genre se reproduit à l'avenir. Je n'abandonne pas, mais je prends mon temps.


Nous sommes enfin aux premières loges pour assister à ce qui sera sans nul doute un grand événement local pour les mutants de Krakoa : le procès de l'un de leurs fondateurs, Magneto en personne, pour le meurtre d'une non-mutante. Et pas n'importe laquelle, la Sorcière Rouge, sans doute la non-mutante la plus détestée de toute la création par les mutants eux-mêmes. Si ledit procès est à la mesure de ce que l'on a pu voir ici pour une simple interpellation, alors il va falloir jouer serré et ne surtout pas prendre de gants ! De quoi nous offrir un récit mouvementé et qui nous tiendra en haleine un certain temps je l'espère.


Ensuite je l'avoue volontiers j'ai pris davantage de plaisir à suivre le début d'enquête de Logan pour retrouver Solem que les nouvelles péripéties des X-Men ou des Maraudeurs, mais toutes ces séries sont de bonne qualité cependant et il me tarde de lire les prochains numéros. En parlant de numéros justement, j'ai cru bon d'ajouter (enfin !) la numérotation des différents chapitres présentés dans chacune des revues à partir de maintenant, ce afin de vous aider à les retrouver en V.O. si jamais cela vous intéresse, ou simplement de savoir où l'on en est avec plus de précision dans le développement d'une série. J'espère que cela vous sera utile !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 24 janvier 2025

La V.O. du vendredi n°275 : Devil's Reign omnibus (Marvel - Janvier 2024)


Alors qu'il venait de trouver un semblant de paix intérieure après son mariage avec Mary, Wilson Fisk, maire de New York, est pris d'un doute et consulte ses fichiers confidentiels dans son coffre privé. Des renseignements sensibles acquis en toute illégalité sur les plus grands héros et vilains du monde, des informations secrètes que l'ancien Caïd du Crime est le seul à détenir et qu'il pourrait éventuellement utiliser pour monnayer certains services en temps utiles. Son adversaire le plus intime y figure également en bonne place : Daredevil, le diable de Hell's Kitchen, éternel et infatigable tourmenteur. Wilson sait qu'il possède une info extrêmement sensible et précieuse pour lui sur son ennemi de toujours, et il désire simplement obtenir une confirmation. Mais soudain, il est abasourdi par ce qu'il découvre dans ses fiches : rien. Absolument rien, aucune trace de l'identité secrète de Daredevil, alors qu'elle était pourtant bel et bien consignée dans le fichier, Fisk en est persuadé. Et qu'il en avait jadis connaissance, sans pouvoir aujourd'hui s'en rappeler le moins du monde.


Ce n'est peut-être pas grand chose pour le commun des mortels, mais c'est là le point de départ d'un conflit sanglant qui couvait depuis de trop longues années et qui éclate enfin au grand jour. Convaincu qu'on a altéré ses souvenirs et son esprit, Fisk utilise tous les pouvoirs légaux en sa possession pour faire adopter une loi d'urgence sur le territoire de New York, le Powers Act. En quelques mots : les super-héros sont désormais bannis des rues, et toute infraction, toute utilisation de pouvoirs surhumains sera un aller simple pour la prison sous-marine d'élite Myrmidon. Une façon comme une autre de déclarer la guerre ouverte contre les justiciers qui lui ont trop longtemps mis des bâtons dans les roues.


Et pour faire respecter cette loi, évidemment, il faut des êtres hors du commun là aussi. Les nouveaux Thunderbolts officiellement nommés par la mairie de New York ont toute autorité pour utiliser tous les moyens nécessaires à l'interpellation des justiciers. Et tant pis si cette nouvelle équipe est composée d'anciens criminels notoires désireux d'exercer un pouvoir sans limite, du moment qu'elle a de bons résultats sur le terrain.


Tout le monde est concerné, y compris les plus grands noms du milieu. Ainsi, Reed et Sue Richards sont arrêtés par le Docteur Octopus et son escouade d'élite dans leurs propres locaux du Baxter Building, malgré les nombreux brevets et accords entre Reed et le Gouvernement Américain pour ses travaux. Le simple fait de détenir des super-pouvoirs et une technologie unique au monde suffit pour envoyer le couple derrière les barreaux après avoir été neutralisés par des colliers inhibiteurs. Johnny Storm et Ben Grimm parviennent à s'échapper avec les enfants, mais sont désormais des fugitifs recherchés activement.


Captain America, Iron Man, Spider-Man, les Avengers, les Champions... tout le monde va y passer, tel est le message de Wilson Fisk à la communauté super-héroïque. Déjà les arrestations se multiplient, de Moon Knight à l'Homme-Araignée, des Fantastiques aux vengeurs des bas quartiers. Les Thunderbolts ne font pas de cadeaux à leurs anciens adversaires, et dans l'ombre de Fisk on trouve la main d'Octavius, désireux de faire usage de toute la technologie soustraite aux Richards pour mener à bien son propre plan démentiel.


Sous l'impulsion de Tony Stark, les héros restants se retrouvent dans l'ancien manoir des Avengers pour mettre au point un plan d'action, mais échouent à trouver un véritable accord sur la façon de procéder. L'idée générale est de battre Fisk avec ses propres armes, à savoir la légalité et le vote populaire. En se proposant dans la course à la mairie qui se dispute actuellement, Stark espère pouvoir remporter l'élection et mettre fin à la terreur qui règne dans les rues, mais ses coéquipiers et partenaires ne sont pas du même avis. C'est finalement Luke Cage qui est choisi pour être le nom officiel de ce nouveau mouvement, et cela ne sera pas sans conséquences...


De son côté, Octopus développe pour Fisk une nouvelle arme terrifiante et en même temps extrêmement simple à comprendre : à partir des pouvoirs de l'Homme-Pourpre, le savant fou va créer un procédé de contrôle mental de la population pour pousser les citoyens à voter massivement pour Fisk et le réélire à la mairie, lui donnant ainsi les pleins pouvoirs pour poursuivre sa politique vengeresse. Fisk qui quant à lui reste persuadé que Daredevil lui échappe grâce à ce même genre de procédé... et il a entièrement raison.


En réalité, Matt Murdock a bénéficié des pouvoirs combinés des enfants de l'Homme-Pourpre pour effacer des esprits la vérité concernant sa double-identité quand elle était rendue publique. Toute trace de cette information a été effacée ou rendue incompréhensible, raison pour laquelle Fisk ne parvient pas à s'en rappeler ni à la débusquer dans ses fichiers secrets. Et quand il découvrira enfin la vérité, quand il aura enfin la confirmation que son pire ennemi a osé toucher à son propre esprit... alors la guerre deviendra véritablement sans pitié.


Partagé entre son devoir envers la ville et ses habitants et la promesse qu'il a faite à Elektra de l'aider à détruire la Main pour de bon, Matt ne sait plus vraiment quoi faire pour arranger les choses. Sa confrontation avec Fisk sous le masque de Daredevil n'a fait qu'aggraver la situation, et toute la culpabilité de cette guerre retombe sur le Diable de Hell's Kitchen sans que rien ne puisse l'en soulager.


Sur fond de campagne électorale truquée, de marché de dupes et de plans secrets se tissant dans les ombres, se joue en réalité l'affrontement trop longtemps couvé entre Daredevil et le Caïd. Un seul des deux pourra en ressortir grandi, un seul d'entre eux pourra y survivre, car cette fois-ci c'est véritablement le tout pour le tout, le point de non-retour. Alors que les émeutes se multiplient dans les prisons saturées de héros et de vilains, alors que la course à la mairie est lancée mais paraît des plus inégales, alors que les grandes fortunes manipulent le destin de la ville dans les coulisses et qu'un criminel patenté s'apprête à instaurer une ère de profonde terreur pour tous les citoyens de New York et bientôt au-delà, tout se résume à ce duel de volontés entre deux hommes que tout oppose, deux personnalités irréconciliables entre lesquelles viendront se fracasser les innocents et que rien n'arrêtera plus désormais.


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Chip Zdarsky nous livre ici le point d'orgue de son double-run sur la série Daredevil à travers l'event majeur de 2022 chez Marvel, ici recueilli dans son intégralité en format omnibus de grande qualité il faut le dire, pour notre plus grand plaisir !


Au départ j'avais un peu d'appréhension en me lançant dans cette lecture, me disant sans doute que le style d'écriture de Zdarsky et de ses compères serait trop dense en V.O. et que je risquais de ne pas suivre la cadence... et au final, tout est passé comme une lettre à la Poste. J'ai dévoré cet omnibus, pas très épais au demeurant, en une seule journée de lecture intense et fiévreuse, passionné que j'étais par le déroulé des événements et les nombreuses retombées et implications de toute cette histoire dans les autres séries Marvel.


Parce qu'évidemment je ne vous ai pas tout résumé dans ma présentation plus haut, ç'aurait été pour le moins inconvenant. J'ai volontairement passé sous silence beaucoup de détails secondaires, beaucoup de relations entre les personnages pas toujours aussi évidentes ou flagrantes, pour ne me concentrer volontairement que sur le duel entre Wilson Fisk et Daredevil, résumant l'ensemble à ce seul fait immuable mais bientôt enfin achevé après tout ce temps et tout ce passif entre eux. De très nombreux autres personnages seront pris dans la tourmente, bons ou mauvais, et devront faire des choix parfois très difficiles pour tenter de s'en sortir au milieu de cette guerre ouverte.


Dans les séries secondaires, par exemple, j'ai énormément apprécié celle concernant Elektra sous le masque de Daredevil, tentant tout son possible pour que son partenaire et amant ne découvre pas l'horrible vérité qu'elle lui dissimule depuis longtemps et qu'elle n'était pas encore prête à lui révéler pleinement. Une vérité mise dans la balance par un Wilson Fisk proprement démoniaque, prêt à sacrifier des années de statu-quo pour un instant de pure supériorité.


Car j'ai oublié de mentionner une chose dans mon résumé : Fisk n'a pas de pouvoirs, vous le savez sans doute aussi bien que moi, mais il détient quelque chose de beaucoup plus puissant, de bien pire ! Des informations. Secrètes, sensibles, uniques... une vie entière dans le monde des ombres et du sordide, à accumuler patiemment des données sur tous les personnages ayant un jour ou l'autre croisé sa vie, parfois pour les échanger contre des services, parfois comme simple gage de sécurité au cas où. Mais dans Devil's Reign, poussé par l'intense blessure de son ego surdimensionné et de sa haine sourde envers Daredevil, l'ex-Caïd est enfin prêt à tout envoyer valser et à partager gratuitement ses précieuses informations avec les pires racailles que l'on puisse trouver, dans le seul et unique but de faire le plus de mal possible à la communauté super-héroïque dans son ensemble.


Il avait déjà tenté pareille manœuvre mais à échelle bien plus réduite par le passé, par exemple avec l'affaire Karen Page en livrant à un Mysterio mourant la même information cruciale sur le Diable de Hell's Kitchen qui lui échappe désormais cruellement. Mais cette fois-ci, Fisk a pour lui l'appui de la loi et du peuple, largement de son côté et aisément manipulé même sans les pouvoirs de l'Homme-Pourpre à son service.


Et ce alors même que cette guerre arrive au pire moment pour lui, qui vient tout juste de convoler en justes noces avec la femme qu'il aime et qui partage l’entièreté de sa vie. Le simple fait de savoir que sa mémoire a été manipulée, par son ennemi juré qui plus est, suffit à détruire la moindre once de bonheur chez cet homme de stature plus qu'imposante mais à l'ego aussi friable que facilement courroucé.


Il y aura de nombreux retournements de situation, de nombreux drames aussi, et surtout une conclusion finale implacable et amère qui ne laissera personne indifférent. Les dessinateurs, dont Marco Checchetto et Rafael de Latorre en bonne place, livreront tout leur talent et feront des merveilles pour illustrer ce récit magistral qui fera certainement date dans les années à venir, et dont je l'espère on se souviendra longtemps pour les bonnes raisons comme pour les cruelles désillusions.


Actuellement Panini nous fait paraître le troisième Marvel Deluxe sur le run de Chip Zdarsky sur Daredevil, un troisième tome massif entièrement consacré à cet event, donc vous n'avez absolument aucune excuse si vous cherchiez une façon de le découvrir à moindres frais. Je reste pour ma part totalement fan de cet omnibus en Version Originale, dont j'ai choisi la couverture alternative par Inhyuk Lee représentant les deux Daredevil en titre. Un chef-d’œuvre que je ne me lasse pas d'admirer et qui fera une pièce magnifique dans ma collection !

mardi 21 janvier 2025

Red Sonja - L'Autre monde tome 3 : L'Enfer ou l'Hyrkanie (Graph Zeppelin - Novembre 2024)


Franchissant un portail magique généré par le professeur Wallace, Sonja l'entraîne à sa suite dans ce qui semble bien être son époque d'origine, l'Âge Hyborien, mais peut-être bien des années après son départ de cette ère méconnue de l'humanité. Les choses n'ont pas tant changé que cela, du reste, mais le paysage dans lequel Sonja et son acolyte évoluent ne leur est pas vraiment familier, et pour cause : ils sont en Enfer !


Tandis que nos héros aventuriers vont tout tenter pour trouver un moyen de sortir de la dimension infernale et de retrouver le monde mortel, de son côté l'infâme sorcier Kulan Gath a fait main basse sur la nation des cités-libres de Meru, dont il absorbe le pouvoir grâce aux efforts contraints du jeune Max à ses côtés pour tenter d'atténuer les dégâts causés par le terrible nécromancien.


Lorsque Sonja et Wallace sortent enfin de leur périple en Enfer, grâce à l'aide de Charon, c'est pour découvrir l'ampleur du désastre sur les citoyens de Meru. Des centaines sont sacrifiés régulièrement au bon vouloir de Kulan Gath, des sacrifices qu'il utilise comme argument massue dans son chantage pour maintenir Max et ses pouvoirs près de lui. Mais maintenant que la guerrière rousse est de retour, les choses pourraient bien changer à nouveau...


Sauf qu'il va lui falloir s'affronter elle-même, ou plutôt l'un de ses clones créés par Wallace et qui a survécu à l'anéantissement grâce aux pouvoirs conférés par Kulan Gath pour défaire Sonja. Dotée du même esprit combatif et de la même rage de vivre, le clone ne fera néanmoins pas le poids face à l'originale, ce qui déclenchera la fureur du nécromancien et manquera de condamner tout Meru et sa population dans son éclat de colère !


Heureusement, Sonja a déjà l'habitude de combattre cette sorte de magie noire et ses alliés sont à ses côtés pour l'ultime bataille, dont certains totalement imprévus mais réellement bienvenus. Alors que les cendres de Kulan Gath se dispersent et que Meru retrouve sa liberté, Wallace et Max doivent repartir dans leur époque moderne en faisant leurs adieux à Sonja, avec qui ils ont partagé tant de bons moments en trop peu de temps. Mais alors que l'on pensait la paix revenue, quelqu'un s'avise de cambrioler la chambre forte où se trouve l'amulette maudite du sorcier...


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Cela faisait bien longtemps que j'attendais la suite des aventures de Red Sonja dans cette série entre deux mondes, ou plutôt entre deux époques, éditée chez nous par Graph Zeppelin de façon assez erratique. Après des années de patience et, il faut bien le dire, de désillusion, voilà que les tomes 3 et 4 sont sortis coup sur coup il y a quelques mois à peine, et que le cinquième est annoncé dans les prochaines parutions !


De quoi me faire un grand plaisir... ou pas en fait. Car cette série n'est plus, ou pas, aussi bonne que dans mes maigres souvenirs, et j'ai lutté un certain moment pour retrouver lesdits souvenirs des deux tomes précédents dans ma mémoire. Pas facile de tout remettre en place quand cela fait un si grand écart de temps entre les parutions du début et de la presque-fin de la série, alors même que je commençais franchement à hésiter à la finir en V.O. pour en avoir le fin mot.


Graph Zeppelin nous livre un travail acceptable en terme de traduction et de qualité d'édition, ce qui on ne va pas se mentir n'était pas leur fort ces derniers temps (oui je parle encore de Bêlit & Valeria... on n'oubliera pas de sitôt). Est-ce que ça fait pour autant de cette série un incontournable dans la longue et prolifique carrière de la Diablesse à l'Épée ? Clairement pas. Mais c'était sympa pour un temps, c'est ma foi tout ce que l'on peut en attendre et demander.


On signalera enfin une belle galerie de couvertures fournie en bonus à la fin de l'album, ainsi qu'un petit récapitulatif des parutions Red Sonja de l'éditeur Français. De quoi, peut-être, satisfaire votre curiosité si jamais vous veniez tout juste de vous mettre à suivre ce personnage... mais je conseille vraiment de vous tourner vers la V.O. pour davantage de récits de qualité qui n'arrivent presque jamais jusqu'à nous.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 20 janvier 2025

L'Agent des Ombres tome 6 - Guerrier des Lunes (Pocket - Octobre 2013)


Trahi, abandonné une fois de plus avec ses seuls espoirs brisés à tout jamais, Cellendhyll tourne en rond dans la forteresse du Chaos, au sein de laquelle il se sent comme une bête prise au piège. Depuis la fuite d'Estrée et l'aveu de sa duplicité à son égard, l'Adhan ne sait plus comment vivre cette nouvelle réalité qui n'est plus celle qu'il souhaitait de tout cœur. Remettant tout en question, y compris son propre serment envers le Chaos et la maison d'Eodh, Cellendhyll se retrouve embarqué dans une sombre histoire de vengeance de la part d'une maison rivale, et malgré ses tentatives d'explications son propre maître ne lui laisse pas l'occasion de se défendre, et se défoule sur lui pour lui donner une leçon.


C'en est trop cette fois-ci, ivre de rage et de frustration trop longtemps contenue Cellendhyll brise son allégeance et fuit la forteresse ainsi que le Plan-Maître du Chaos, pour se réfugier sur le Plan Primaire dans la Cité des Nuages, capitale de l'empire de Lumière. Là, il sera contacté par la délicieuse Constance de Winter, qui lui transmet à nouveau les amitiés de l'empereur Priam et son invitation renouvelée à se rendre dans son palais, sur le Plan de la Lumière, Tygarde. Jusqu'ici Cellendhyll avait toujours repoussé cette échéance, mais à présent qu'il se sent libre comme l'air, plus rien ne l'empêche de répondre à cette invitation et d'accompagner Constance jusque dans la demeure de son seigneur et maître. A une seule condition toutefois : que personne n'exige de lui le moindre serment.


Mais très vite, alors que l'hospitalité de Priam ne fait aucun doute tant ses largesses sont généreuses, le reste de la cour impériale entrevoit l'arrivée de ce nouveau venu au passé trouble comme une occasion de se livrer à quelques petits jeux à ses dépends. Malheureusement pour eux, Cellendhyll est déjà rompu aux arts néfastes des courtisans de tout poils, grâce à ses nombreuses années de service au sein du Chaos et de ses festivités insolentes. L'Adhan se sortira de chacune des situations problématiques dans lesquelles on cherchera à le plonger, la tête haute qui plus est, et gagnera derechef l'estime de Priam comme de Constance, ainsi que celle des membres commandos du Nodus.


Cependant, même sur le Plan-Maître de la Lumière, le Mal est tapi dans les ombres lointaines du Nord et attend son heure, frappant les innocents avec une ferveur et une sauvagerie sans pareilles. Alors que les militaires présents dans la garnison locale accusent sans sourciller les populations Pictes de crimes odieux contre des familles entières de colons, Priam reçoit une lettre anonyme lui dévoilant toute l'horreur de la situation et demandant son aide au plus vite. L'empereur enverra Constance de Winter pour mener l'enquête, mais refuse d'intervenir lui-même dans les démarches entreprises par les militaires sur place pour châtier les Pictes. En revanche, il invite Cellendhyll à accompagner Constance et à tenir son entourage à l’œil, suspectant peut-être une trahison depuis l'intérieur.


Dans les terres lointaines et enneigées du Nord, les forêts de sapins et les lacs de montagne sont hantés par une rumeur persistante, une créature impie qui ferait sa proie des colons comme des Pictes et monterait les deux camps l'un contre l'autre dans un but encore inconnu. Les terribles tortures perpétrées sur les corps des suppliciés font frémir même les professionnels aguerris, et les sombres runes de sang retrouvées sur les lieux des crimes ne rappellent aucune sorte de magie connue, même Ténébreuse ou démoniaque. Quelque chose rôde dans la forêt étrangement silencieuse, quelque chose dont émane une très sombre énergie malsaine que Cellendhyll ressent jusque dans ses os. Un Mal bien plus pernicieux que tout ce qu'il a pu affronter jusqu'à présent est à l’œuvre, et il va falloir en débusquer les adorateurs au plus vite avant qu'un véritable carnage ne soit lancé sur les Pictes innocents, ou avant que ceux-ci ne se fassent vengeance en lançant un raid meurtrier sur la garnison militaire.


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Ce sixième tome de la saga de fantasy à la française L'Agent des Ombres, de Michel Robert toujours, est en fait le premier du second cycle majeur de la série. Adieu le Chaos, Morion, Estrée et leur père, et bonjour à la liberté enfin retrouvée pour Cellendhyll de Cortavar, malgré évidemment la traque impitoyable dont il est l'objet pour tenter de le remettre dans le droit chemin.


On retrouvera avec grand plaisir des personnages secondaires présents depuis le début de la série, comme les voleurs de la Cité des Nuages nouvellement reconvertis grâce à la générosité de Cellendhyll, et d'autres plus récemment introduits tels Constance de Winter, l'affolante Phoenix de la Lumière dont les vues sur Cellendhyll ne sont un secret pour personne. Quant à l'autre personnage majeur, l'empereur Priam en personne, c'est un sacré numéro dont Cellendhyll ne parvient pas à décider s'il l'apprécie franchement ou s'il doit s'en méfier doublement.


Les ingrédients à succès de cette série sont bien présents eux aussi : la bonne gastronomie, les combats techniques et les scènes de sexe généreusement décrites. Michel Robert y ajoute cette fois-ci une intrigue digne d'un film d'horreur, ou d'un thriller de la trempe de Se7en par exemple, donnant ainsi un résultat très prometteur pour la suite !


Car gardez bien à l'esprit qu'il ne s'agit ici que d'une longue introduction à ce qui va advenir dans les tomes suivants, même si l'enquête principale est bel et bien résolue à la fin du volume présent. De nouveaux ennemis font leur apparition, tandis que de plus anciens continuent de comploter la perte de Cellendhyll et que ses alliés de circonstances ne sont peut-être pas tous dignes de sa confiance...


Le final est assez magistral, le dernier chapitre se terminant sur un rebondissement cinglant qui ne manquera pas de générer de nombreux problèmes par la suite, et qui invite évidemment à se procurer ladite suite au plus vite pour combler la curiosité maladive qui s'installe ! En résumé donc, une excellente suite au premier cycle et un excellent début pour le second, une transition qui nous prend par la main pour nous lâcher ensuite au beau milieu d'une bataille sans merci, dont bien peu ressortiront indemnes.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 17 janvier 2025

La V.O. du vendredi n°274 : Amazing Spider-Man #61 - The 8 Deaths of Spider-Man part 1, Inevitable Attraction (Marvel - Novembre 2024)


La journée n'avait pas si mal commencé pour Peter Parker... quelques tâches à accomplir pour Tante May, un rencart à honorer chez un disquaire, une promesse de rémunération vraiment bienvenue par les temps actuels... bref, une chouette journée. Jusqu'à ce qu'un nouveau super-vilain ne fasse son apparition et ne décide de s'en prendre à un innocent, ce qui provoque invariablement l'apparition du sympathique Spider-Man et la fin de la récré pour Peter.


Mais ce coup-ci, ce n'est pas Spider-Man qui triomphe du vilain du jour. Le bien-nommé Burnout se fait rosser de belle manière par nul autre que le Docteur Fatalis, apparaissant dans les airs en personne pour contacter Spider-Man et lui confier une mission. Point important à noter, Fatalis est désormais le nouveau Sorcier Suprême de la Terre et de sa dimension, suite à un marché truqué avec le Docteur Strange.


Évidemment, Spidey n'a pas que ça à faire de répondre présent quand un super-vilain notoirement connu pour sa cruauté et son ego surdimensionné le convoque, mais cette fois il aurait mieux fait de réfléchir avant d'envoyer paître Fatalis. En effet, et en secret, le Docteur Strange en son temps a passé un marché avec le dieu écarlate Cyttorak pour que celui-ci accepte de l'aider à protéger notre dimension des plus grosses menaces qui puissent exister. Mais en échange, Strange devait accepter de relever les défis des héritiers de Cyttorak, désireux de prouver leur valeur à leur illustre père.


Grâce à un sortilège appelé les Roseaux de la Résurrection, Strange pouvait revenir à la vie chaque fois qu'une de ces épreuves la lui coûtait, ce qui assurait donc sa victoire sur son adversaire. Une information que Spider-Man aurait apprécié posséder quand surgit soudain le premier des descendants, Cyntros, incarnation littérale de la force de gravité universelle. Autant dire que la sympathique petite araignée du quartier ne fait pas vraiment le poids et s'apprête à souffrir comme jamais.


Mais Fatalis est magnanime, à ce qu'il dit lui-même. Il accorde à Spider-Man une armure magique lui donnant accès à divers sorts de combat et de défense instinctivement, ainsi que la bénédiction des Roseaux de la Résurrection pour huit vies. Voici donc le nouveau héraut de la Terre, l'Homme-Araignée augmenté magiquement et capable de revenir huit fois d'entre les morts si cela est nécessaire. Pourquoi Fatalis n'honore-t-il pas lui-même le marché passé par Strange autrefois ? Parce que son temps est bien mieux employé ailleurs, toujours selon lui.


Spider-Man est donc envoyé au front seul, doté de toutes nouvelles capacités mystiques et devant vaincre à tout prix ou alors ce sera la condamnation de la Terre et de toute la réalité afférente. Et face à Cyntros, Spidey fera preuve d'un magnifique raisonnement scientifique pour l'emporter... en périssant au passage de fort horrible manière. Ramené une première fois à la vie par les Roseaux, au prix d'une souffrance inimaginable, Peter comprend qu'il va devoir endurer cela encore sept autres fois avant d'être libéré de son serment. Seul et désemparé, il va toutefois pouvoir compter sur quelques explications venues de l'esprit du Docteur Strange... mais est-ce que ce sera suffisant pour tenir le coup jusqu'au bout du défi ?


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Joe Kelly au scénario, Ed McGuinness au dessin : voici la transition parfaite entre la fin de run de Zeb Wells et le début de celui de Kelly annoncé tout prochainement avec un nouveau #1 pour l'occasion.


Les artistes de chez Marvel nous présentent une des conséquences inattendues de l'event Bloodhunt de l'Été dernier en V.O. (parution actuellement chez Panini en revues mensuelles), à savoir l'obtention par le Docteur Fatalis du titre et des pouvoirs du Sorcier Suprême en lieu et place du Docteur Strange. Et ce changement ne va pas entraîner que des merveilles, car voici que Spider-Man se retrouve embarqué dans une histoire qui le dépasse très clairement autant au niveau du savoir que du pouvoir. Mais qu'importe, Fatalis a parlé et c'est Tête-de-toiles qui doit exécuter.


L'occasion de découvrir une toute nouvelle sorte d'armure, conçue par Fatalis apparemment en un instant, et surtout d'en apprendre davantage sur les coulisses du règne du Docteur Strange à la tête de la sorcellerie de notre dimension. Au départ, pour être tout à fait honnête avec vous, c'est surtout le nouveau statu du personnage de Fatalis qui m'a motivé à acheter ce titre en V.O., mais maintenant que je l'ai lu j'ai une admiration sans bornes pour Strange et pour Spidey, qui se sont et vont devoir se sacrifier en boucle pour arracher une maigre victoire bien illusoire face à des déités belliqueuses et revanchardes.


Les plus anciens se souviendront peut-être des quelques combats de Spider-Man face au très oublié Graviton à son époque, assez similaire à ce que l'on voit ici avec les pouvoirs de Cyntros, mais il y a tout de même quelques différences subtiles qui font que ce combat reste un bon moment à passer pour le lecteur... et un très très mauvais pour notre malheureux héros. Toujours est-il que cela cadre plutôt bien avec l'idée que l'on se fait d'ordinaire de Spider-Man : même dépassé, même éreinté, il se relèvera toujours pour protéger les innocents face à ceux qui tentent d'en abuser. Même au prix de sa propre vie... et au-delà désormais.


Si le scénario me plaît bien je dois reconnaître que le dessin de McGuinness en revanche n'est pas réellement ma tasse de thé, tout paraît peut-être un peu trop cartoon par moments alors que j'aurais préféré une tension palpable traduite en images pour ce qui est l'un des récits les plus cruels qui soient. Ça reste agréable à lire attention, mais d'autres dessinateurs auraient sans doute fait un meilleur travail d'illustration et d'accompagnement du récit et de ses enjeux. A voir ce que ça donnera dans les prochains numéros !

samedi 11 janvier 2025

This Dark Descent tome 1 (Bayard - Septembre 2024)


Mikira Rusel est une jeune femme douée pour un tas de choses, mais particulièrement redoutable dans les courses de chevaux clandestines. Surtout celles qui se jouent la nuit, dans les nombreux souterrains de Veradell, la capitale du royaume. Héritière en droite ligne d'une famille d'éleveurs de chevaux enchantés autrefois très prisés par la noblesse, Mikira est désormais la seule à même de redorer le blason terni de sa famille, tombée en disgrâce depuis que les sombres machinations de Lord Rezek Kelbra se sont abattues sur eux.


Dans ce royaume où la noblesse semble avoir tous les droits et où rien ni personne ne saurait faire respecter la loi de façon équitable pour toutes et tous, au sein d'un système largement corrompu et avide de toujours plus de pouvoirs et de privilèges, tous les coups sont permis. Les courses de chevaux ne sont que l'un des passe-temps à la mode, mais elles cristallisent parfaitement les rivalités des grandes maisons entre elles et la mainmise du pouvoir royal sur les enchantements nécessaires pour produire des montures de grande qualité.


Le père de Mikira en fera les frais quand, enchanteur non-licencié de son état, il sera arrêté par les hommes de Rezek puis contraint de signer un pacte malhonnête pour continuer à travailler au service du noble, qui détient maintenant tout pouvoir sur son exploitation et ses ressources. Mais heureusement, même dans un royaume corrompu jusqu'à l'os et où règnent surtout l'impunité et l'inégalité, certains veulent que les choses changent. Quelques personnes sont prêtes à se soulever pour rééquilibrer le système... et cela passera par un engagement de Mikira auprès d'un autre seigneur, le jeune Damien Adair, dont le plan consiste principalement à priver son rival Rezek Kelbra de tous ses avantages, en paiement d'une sombre dette de sang.


Mikira devient dès lors championne de Lord Adair, presque malgré elle, et elle va devoir concourir dans la plus prestigieuse des courses de chevaux qui soit : l'Illinir, organisée tous les dix ans par les grandes noblesses en hommage à la maison royale. C'est une course unique en son genre, où les montures enchantées sont monnaie courante et où les différentes épreuves étalées sur quatre semaines consistent à mettre en difficulté aussi bien les chevaux que les cavaliers les plus émérites. On compte de nombreux blessés à chaque course, parfois même des morts. Et pour respecter l'accord passé avec Rezek en échange de la libération de son père, Mikira devra utiliser un cheval non-enchanté ! Autant dire que les chances sont contre elle dans leur immense majorité, et que personne ne daignerait parier sur sa survie.


Mais Damien Adair a un plan, d'une grande élégance et parfaitement élaboré : Mikira ne montera pas un cheval enchanté selon les critères classiques, mais elle ne sera pas sans avantages malgré tout puisqu'on lui fournira un cheval créé tout spécialement pour elle, selon les rites d'une ancienne magie condamnée et combattue depuis longtemps par les forces armées du royaume. Ce cheval, cette jument exceptionnelle et dotée de plusieurs capacités la rendant parfaitement unique, est en réalité un golem, une créature d'argile faite chair par pure magie, obéissante et protectrice avec sa maîtresse comme impitoyable sur le champ de course. Si Damien a choisi cette magie précise, c'est qu'elle coule dans les veines de sa famille en secret, et surtout qu'elle est totalement indétectable contrairement aux enchantements classiques.


Cela n'empêchera pas Mikira de perdre de justesse sa place dans la première course de l'Illinir, mais Lord Kelbra viendra passer un nouveau marché avec elle pour lui permettre de reprendre la compétition. Cette fois, c'est toute la propriété de la famille Rusel qui sera en jeu, et évidemment toujours avec une surveillance accrue pour éviter toute tricherie. Mikira accepte, et la revoilà au cœur du jeu pervers des nobles et des marchandages, ainsi que des complots visant à l'éliminer une bonne fois pour toutes.


Il reste encore trois courses à disputer, et beaucoup d'entraînements à pratiquer pour éviter le fiasco de la première étape. Au fur et à mesure que Mikira apprend à connaître Damien Adair, elle se familiarise aussi avec ses servants, la belle enchanteresse étrangère Arielle à l'origine de la création de sa jument et le ténébreux Reid, homme de l'ombre à l'efficacité aussi redoutable que ses commentaires acerbes. La cavalière désespérée reprend petit à petit confiance en elle et en ses chances, même si elle est consciente de se retrouver en plein cœur d'un nid de vipères et que tout pourrait se refermer sur elle très rapidement au moindre soupçon de tricherie.


C'est un jeu terriblement dangereux auquel jouent les personnes rassemblées autour de Damien, et il ne faudra pas longtemps avant que des victimes collatérales ne soient à déplorer. Tous les coups sont permis... et la victoire doit être obtenue clairement et sans la moindre contestation par Mikira, ou elle perdra tout ce qu'elle possède encore, terres et famille. Mais comment faire confiance à quelqu'un qui ne vous dévoile pas tout son jeu et qui vous utilise comme un outil dans ses propres manigances à la recherche du pouvoir ?


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Je vous passe sous silence un certain nombre de sous-intrigues de ce roman signé Kalyn Josephson, que l'on m'a offert récemment et que j'ai dévoré en moins d'une semaine ! Le style est très facile à comprendre et on s'approprie totalement l'univers de l'autrice, même s'il faut savoir rester prudent face à la traduction pas toujours des plus efficaces... on notera par exemple un grand nombre de mots privés de leur accent circonflexe pourtant de rigueur, alors que d'autres l'arborent sans problème. Petit souci de grammaire de la part du traducteur ou tout simplement manque de temps pour la relecture avant publication finale ? Vous connaissez déjà mon avis sur la question.


Passons à l'analyse de l’œuvre elle-même. Si toute l'histoire semble se dérouler dans un monde fictif assez semblable à l'époque de notre entre-deux-guerres, avec un mélange de technologies rétro et de magie plutôt limitée, très vite on comprend que tout cela n'est que métaphores à peine voilées concernant les conflits de croyances entre les religions Chrétienne et Judaïque, portées par les mêmes mythes fondateurs mais avec différentes interprétations.


Ici la figure du golem et de sa créatrice incarne vraiment ce décalage entre une civilisation impérialiste et douloureusement expansive et une population aux abois qui n'a même plus de quoi manger sereinement, tandis que la guerre fait rage sur les territoires lointains. Tout le livre sera parsemé de références à ces différentes interprétations des miracles antiques et de la magie elle-même, apparemment offerte à l'humanité par quatre Messagers (des anges) au service d'une grande divinité créatrice. Il sera aussi question à plusieurs reprises de ségrégation et d'esclavage, une religion prenant rapidement l'ascendant sur l'autre et réduisant presque tous ses pratiquants à néant ou du moins à une certaine clandestinité pour continuer à pratiquer ses rites.


Nécessité de se cacher, de dissimuler ses origines parfois pour se faire bien voir et obtenir du pouvoir, encore et toujours, jusqu'à être capable de changer les choses... ou bien de faire partie intégrante du système. C'est sans peine le personnage d'Arielle qui concentrera en elle et autour d'elle toutes ces questions philosophiques et religieuses, et sa relation de plus en plus proche avec son employeur Damien Adair, lui-même issu de cette minorité réprimée par le sang, sera le point d'ancrage principal si vous cherchez à en apprendre davantage sur la constitution de ce monde.


Et Mikira dans tout ça ? L'héroïne de ce premier tome passe plutôt au second plan la plupart du temps, du moins selon moi, car en permanence victime des bassesses et tractations douteuses des nobles qui dictent son destin. Entre Rezek Kelbra et Damien Adair il n'y a au final que peu de différences, y compris dans les méthodes employées pour parvenir à leurs fins. Aucun camp n'est vraiment celui du Bien ou du Mal, tout est nuances et il faudra à notre pauvre cavalière savoir naviguer à travers les crises pour tenter de s'en sortir la tête haute... et en vie, si possible.


Très bonne histoire donc, qui dissimule en son sein beaucoup plus de symboles et de pistes que ce que l'on pourrait en attendre, avec une suite d'ores et déjà programmée apparemment. Je regrette vraiment simplement les petites fautes d'inattention par-ci par-là au fil de la lecture, imputables en totalité à l'éditeur, et qui sortent un peu le lecteur de son immersion. J'espère que ce maigre défaut sera vite corrigé afin que les prochains tomes puissent relever le niveau qualitativement parlant. Une très bonne découverte quoi qu'il en soit, et j'attends la suite avec un certain intérêt !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !