Les jours se suivent et se ressemblent pour Peter Parker, alias l'incroyable Spider-Man, sympathique araignée du quartier qui a une forte tendance à se balader bien au-delà de New York ces derniers temps. Mais cette fois rien de bien méchant, juste une petite expérience sur le campus universitaire, tout devrait bien se passer. A part si Ultron et le Caïd s'en mêlent pour s'emparer d'un nouveau genre de vibranium artificiel, l'un pour se renforcer et devenir invincible et l'autre pour le profit évidemment. Heureusement, on peut aussi compter sur Iron Man qui passait par-là pour prêter main forte dans la mêlée qui s'en suit, entre les sbires robotiques d'Ultron et les voyous engagés par le Caïd. Les choses se compliquent toutefois d'un cran quand les deux vilains décident de s'associer pour atteindre leur objectif...
Le maître-mot de cette période n'est pas ''vacances'' malheureusement, mais ''alliances'', au pluriel car Spider-Man va devoir faire équipe à de nombreuses reprises dans les semaines suivantes pour lutter contre des dangers toujours plus grands, notamment le retour de la Tri-Sentinelle et de sa programmation de départ, malgré les améliorations apportées par la Fondation Life pour en faire un matériel de sécurité des plus performants dans ses refuges pour ultra-riches. Nova ne sera pas de trop pour aider à ralentir le monstre, mais il ferait bien de rester dans les parages car les New Warriors vont rapidement eux aussi demander une assistance à l'Araignée, face à l'Empire Secret qui a ramené Midnight à la vie sous forme de cyborg enragé que rien n'arrête !
Le Punisher, Night Fighter et Moon Knight ne seront pas de trop non plus dans cette affaire, tout le monde ayant un compte à régler avec l'Empire Secret qui ne cesse de progresser dans sa doctrine infâme. Mignight n'était qu'un début, bientôt une toute nouvelle génération de justiciers passera par la case cyborg pour aller renforcer l'armée des fanatiques à cagoules. Mais Midnight lui-même nourrit ses propres ambitions et se fera vite commandant en chef de l'organisation, du moins ce qu'il en reste après le passage des héros, et les affrontements qui s'en suivront seront retentissants !
Par la suite, le calme semble revenir sur New York... mais ce n'est qu'une apparence. Les nuits sont hantées par un mystérieux tueur sanguinaire qui laisse des cadavres dans des états effroyables derrière lui, apparemment sans aucun lien les uns avec les autres si ce n'est d'avoir croisé le chemin de la mauvaise personne. Spider-Man décide d'enquêter lui aussi car les meurtres semblent avoir quelque chose de particulier qui résonne dans son esprit, lui rappelant un peu trop les agissements d'un sinistre personnage de sa connaissance... Venom !
Mais c'est impossible qu'il soit de retour, car il est resté seul sur une île déserte à vivre une vie pleinement satisfaisante après avoir, selon lui, finalement réussi à tuer Spider-Man. Une illusion bienheureuse qui devra cependant être brisée nette quand il s'avère que le tueur possède lui aussi un symbiote, écarlate celui-là, et qu'il semble bien lié à Eddie Brock d'une façon ou d'une autre. Il faudra alors tout son courage à Peter pour retourner sur l'île où il avait laissé son ennemi juré et lui révéler le subterfuge, ce qui ne manquera pas de déclencher la fureur de l'intéressé. Mais en apprenant que le nouveau symbiote tue de parfaits innocents, Venom accepte de faire une trêve avec Spidey et retourne avec lui à New York pour traquer celui qui s'avère bien vite être son descendant, ou plutôt celui du symbiote, ayant totalement fusionné avec l'ancien codétenu de Brock, Cletus Kassady, pour former le terrifiant Carnage !
Plus fort à lui seul que Spider-Man et Venom réunis, Carnage sème l'horreur partout où il passe, n'obéissant qu'à un seul credo, faire le plus de mal possible et prouver au monde entier que les lois n'ont aucun sens et que c'est en se laissant vraiment aller à ses plus profondes pulsions que l'on se sent vivre. Quand la société aura compris son message, le monde sera alors peuplé de Carnages potentiels et les forces de l'ordre seront totalement dépassées, pour le plus grand bonheur du sociopathe.
Heureusement là encore c'est grâce à une alliance de circonstances que l'ennemi sera finalement vaincu, quand les Quatre Fantastiques viendront prêter main forte au duo arachnéen face au tueur sans scrupules. Mais, revenant alors sur sa promesse, Peter livre également Venom après l'avoir piégé, ce-dernier retournant donc à la case prison sur mesure. Jurant de se venger et de tuer l'Homme-Araignée, Venom n'est pas prêt d'oublier cet affront à son honneur... mais pour l'heure, Spidey a surtout besoin de repos pour récupérer de toutes ces épreuves.
Pas de chance, c'est pile à ce moment que des tueurs de héros font leur apparition et commencent à enlever des justiciers dans le but avoué de les étudier en profondeur jusqu'à la mort pour s'emparer de leurs pouvoirs. Les tueurs sont d'ailleurs très bien équipés pour faire face à toute sorte de héros et les vaincre malgré leurs capacités extraordinaires, ce qui nécessitera là encore une alliance entre plusieurs justiciers solitaires pour détruire l'union malfaisante de plusieurs compagnies de sinistres réputations déjà rencontrées par le passé, comme la Fondation Life ou le réseau de Justin Hammer. Ces individus cherchent la vengeance mais servent aussi une personne encore plus haut placée, qui pour sa part ne désire rien moins que posséder tous les pouvoirs possible pour dominer le monde.
Peter affrontera par la suite plusieurs de ses vilains emblématiques et attitrés, comme le Shocker, Electro ou encore le Scorpion. Mais la vie lui réserve encore une sacrée surprise ! Voici que reviennent soudain dans son existence deux personnages qu'il croyait bien ne jamais revoir : ses propres parents, Richard et Mary Parker ! Comment est-ce possible, eux qui sont morts il y a bien longtemps dans le crash d'un avion ?
En réalité et selon leur propre récit des événements, ils étaient considérés comme des traîtres à la nation pour avoir pactisé avec Crâne Rouge, ou plutôt un imposteur se faisant passer pour lui durant leur séjour diplomatique en Algérie. Acceptant de jouer les agents doubles pour mieux le coincer, les Parker se sont retrouvés pris à leur propre piège et ont fini détenus durant plus de vingt ans dans une prison soviétique sans le moindre contact avec le monde extérieur, ne devant leur soudaine libération qu'à l'effondrement de l'URSS. Enfin en mesure de connaître leur fils devenu adulte et désormais marié et prêt lui aussi à fonder une famille, les Parker ont peut-être mal évalué le traumatisme de leur rejeton les concernant.
Refusant tout net de croire que ces deux personnes sont bien ses parents, Peter mène une enquête approfondie sur leur récit, faisant même appel aux Avengers et à Captain America pour tenter de retrouver Crâne Rouge, mais chaque fois ses recherches se heurtent au mur de la réalité telle qu'elle lui est présentée. Richard et Mary Parker semblent bien être ses véritables parents, bien vivants, et très désireux de renouer avec lui et de reformer une famille. Hébergés quelques temps chez Tante May, qui elle aussi nourrit quelques doutes les concernant mais pas forcément pour les mêmes raisons que son neveu, le couple Parker est bien décidé à attendre tout le temps qu'il faudra pour que leur fils revienne vers eux de lui-même, et durant ce temps ils vont pouvoir savourer leur liberté dans leur propre pays en redécouvrant totalement la ville, ayant beaucoup changé depuis leur disparition.
Et tandis que Peter songe enfin très sérieusement à abaisser ses craintes et à profiter de la présence de ses parents, le voilà harcelé par des araignées robotiques qui semblent traquer les moindres faits et gestes de Spider-Man dans tout New York ! Avec l'aide de la Chatte Noire, de retour elle aussi dans ses anciennes activités et ayant pris le goût de l'héroïsme, Spidey va remonter la piste de ces infernales machines jusqu'à leur concepteur, nul autre qu'Alistair Smythe doté maintenant d'un tout nouveau corps surpuissant lui permettant de remarcher et de rivaliser avec l'Homme-Araignée en combat face à face. Parvenant une fois de plus à s'en tirer de justesse et à libérer les otages plus ou moins volontaires de Smythe, Spider-Man va maintenant devoir faire face aux conséquences de ses actes récents : Venom vient de s'évader, et il enlève les parents de Peter dès qu'il a connaissance de leur existence !
Pour le grand face à face final, Venom a fait les choses en grand et il a investi tout un parc d'attractions à l'abandon pour l'Hiver, se préparant d'arrache-pied à son ultime confrontation avec le Tisseur pour lui faire payer tout le mal qui lui a été fait et sa récente trahison. Peter n'en mène pas large, craignant désormais pour la vie de ses parents, mais il a pensé à amener un atout dans sa toile : l'ex-femme d'Eddie Brock, prête à tout pour lui rendre la raison et lui faire renoncer à sa violence intérieure. Hanté par les souvenirs de son passé et atteint par les propos de sa femme comme de Peter, en plus de réaliser le mal qu'il a pu faire aux parents de celui-ci, Venom décide de mettre un terme à cette quête insensée de mort et propose une trêve complète à Spider-Man : chacun s'efforcera d'ignorer l'autre, chacun se mêlera de ses propres affaires, et le conflit en restera là. Parole donnée, paroles échangées, Venom disparaît aussitôt pour de bon, prêt à faire sa vie ailleurs et à suivre sa propre vision de la justice, loin des tourments de New York.
Quant à Peter, débarrassé d'une lourde menace pesant sur lui et sa famille, le voilà prêt à profiter enfin de la présence de ses parents et à savourer la réunion de sa famille presque au complet. Mais en secret, un personnage bien connu fomente une vengeance sur mesure à l'encontre de Spider-Man, déployant des trésors d'imagination pour s'en prendre à ses proches avant de le détruire lui-même pour de bon !
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Mais la suite de ces événements ne viendra que dans le second omnibus pas encore paru chez nous consacré au run de David Michelinie et Mark Bagley sur la série principale des aventures de Spider-Man. Armez-vous de patience !
En attendant, que peut-on retenir de cette lecture ? Tout d'abord, la communication de Panini s'est beaucoup centrée autour de la première apparition du terrible Carnage, événement historique il est vrai mais qui dans cet épais volume ne représente que trois ou quatre chapitres grand maximum... difficile de considérer que Carnage est au cœur du récit dans ces conditions, disons plutôt qu'après sa première tentative il va prendre un peu de temps avant de revenir plus fort que jamais, mais plus tard.
En revanche, on peut sans problème s'attarder sur le retour de Venom, qui fera par deux fois trembler le Tisseur dans cet omnibus, et sur cette trêve enfin arrachée à la dernière seconde et qui semble, cette fois-ci, basée sur de bien plus solides fondations. Espérons que cela tienne au moins quelques temps...
Mais en parlant de fondations, nous ne pouvons que constater que les unions et alliances entre héros comme entre vilains sont de plus en plus courantes par les temps actuels ! Des organisations entières se forment dans le seul but de détruire les héros, de les subvertir ou encore de s'emparer de leurs pouvoirs comme s'ils n'étaient que des cobayes de laboratoire. Face à ces menaces qui ne se privent pas de mettre à jour leurs renseignements sur les justiciers, les super-héros urbains doivent redoubler de prudence et s'associer eux aussi pour espérer tirer de leurs griffes ceux d'entre eux qui auraient déjà succombé.
Pour ma part j'ai trouvé que la grande force jusque-là de David Michelinie, à savoir ses personnages féminins, était passée plutôt en retrait dans cet omnibus, si l'on excepte la Chatte Noire qui est bien mise en avant vers la fin. Felicia est toujours en couple avec Flash Thompson, qu'elle apprécie sincèrement à sa grande surprise, mais l'action lui manque et elle fait des pieds et des mains pour revenir dans le giron de Spider-Man comme équipière, quitte à demander quelques améliorations au Bricoleur et à changer de costume pour l'occasion ! Un costume de femme forte pour une femme déjà très forte, costume que personnellement j'avais déjà vu dessiné par Clayton Crain quelques années plus tard et qui rend vraiment très bien sous les crayons de Mark Bagley.
Parlons-en tiens, de Mark Bagley. Lui aussi vendu comme la grande valeur ajoutée de cet album, on constatera après lecture qu'il n'est présent qu'aux deux tiers de celui-ci environ, les autres chapitres étant souvent dessinés voire scénarisés par des artistes invités ou œuvrant sur des séries parallèles et ayant aussi leur mot à dire sur le déroulé d'Amazing Spider-Man. Est-ce que c'est une preuve que l'on arrive bientôt sur la fin du run de Michelinie ? Peut-être, peut-être que l'auteur a en effet décidé de lâcher un peu prise pour se consacrer à d'autres projets, tandis que Mark Bagley tâche de son mieux de concrétiser toutes les visions et nouvelles informations qui lui tombent dessus à chaque intrigue.
Vous l'aurez compris il y a donc beaucoup plus à l'intérieur de ce premier omnibus que ce que Panini a bien voulu communiquer, à commencer par plusieurs autres artistes et surtout une place assez mineure au final accordée à Carnage, vendu dans tous les résumés comme étant LE grand bouleversement de cette période pourtant très riche en rebondissements.
On sent que Michelinie s'est fait une raison concernant le mariage de Peter et Mary Jane, et... attendez, MJ est étrangement absente dans tout ça elle aussi ! Ce n'est pas que je l'ai oublié dans mon résumé, c'est juste que son personnage a beaucoup moins d'apparitions et d'importance dans ces histoires-ci, se cantonnant à un rôle de soutien moral pour son mari. D'ailleurs on peut noter que son personnage de série-télé à succès sera elle aussi mise en retrait par ses auteurs, un parallèle assez cruel au fond entre le réel, la fiction et la fiction dans la fiction. Se remettant même à fumer pour palier ses accès de stress et de tristesse, MJ ne fera son retour sur le plan principal qu'à l'arrivée des parents de Peter dans leur vie, mais toujours en tant que soutien moral et affectif. C'est dommage je trouve, quand on connaît l'attachement de Michelinie pour ses personnages féminins, mais Mary Jane n'est pas de la même trempe que Felicia Hardy alias la Chatte Noire, et donc ne peut suivre son mari dans tous les aspects de sa vie tumultueuse. J'espère malgré tout que dans le prochain omnibus à paraître elle reprendra la place de choix qui était la sienne jusque-là, et que ces quelques chapitres ne resteront que comme une sorte d'erreur de parcours de l'auteur la concernant.
Et il y a autre chose dont Panini a soigneusement oublié de parler : le chapitre spécial des trente ans de Spider-Man !! Plusieurs histoires poignantes, comme celle sur le Lézard cherchant à reprendre le dessus sur la bête en lui afin de retrouver sa famille, ou encore le récit lunaire de Jonah Jameson sur la façon dont il considère avoir été à l'origine de la folie Spider-Man à New York. Mais on ne va pas se mentir ni se voiler la face, les symbiotes sont bien plus vendeurs et la vraie surprise reste le retour de Richard et Mary Parker, que tout le monde croyait morts depuis bien longtemps.
Cependant ne vous attachez pas trop à eux ni à la belle union familiale qui les accompagne, car vous savez comme moi à présent que les auteurs n'aiment rien moins que d'arracher avec brutalité et douleur les meilleures parties de la vie de Peter Parker. Prenez aussi le temps de lire les éditos qui ont été intégrés à plusieurs chapitres, certains de la main de Stan Lee, nous racontant les origines du concept de l'Homme-Araignée et laissant planer quelques nouveaux mystères pour la suite de ses aventures...
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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