Jim Gordon est lancé aux trousses du Joker depuis bien longtemps, au point d'entendre son rire sinistre dans son sommeil ou quand il laisse ses pensées vagabonder et qu'il se remémore les horreurs dont le Clown Prince du Crime s'est rendu coupable au fil de toutes ces années. Des horreurs qui reviennent hanter les justiciers de Gotham ainsi que l'ancien commissaire de police. Des horreurs qui vont bientôt prendre fin.
En effet, le Joker est maintenant aux mains de la famille Sampson, de richissimes pétroliers mais surtout cannibales protégés par le Réseau depuis des décennies et qui ont assez mal pris que le Clown ait tué un de leurs membres, puis en ait cruellement défiguré un autre durant la traque dont il faisait l'objet. Désormais, le Joker va finir sa vie en tant que repas de luxe pour une famille tordue réunie au grand complet pour cette occasion unique.
Mais d'autres joueurs sont encore dans la partie, à commencer par Vengeance, la fille clonée de Bane, dont l'obsession programmée dès sa naissance pour lui faire tuer le Joker la hante à chaque instant. Vengeance, qui dispose de ses propres relations et informations et qui poursuit maintenant le Joker avec de nobles intérêts, à commencer par venger la famille Gordon ainsi que toutes les victimes du criminel le plus célèbre de Gotham City.
Et puis il y a Gordon lui-même, disposant toujours du financement presque illimité de la Cour des Hiboux et de ses propres motivations pour tenter d'arrêter définitivement la carrière du Clown. Même en opérant à présent avec sa fille Barbara, dont il connaît la double identité en tant que Oracle, et sous la surveillance d'au moins une Batgirl, Jim sait qu'il peut s'arranger pour que cette proximité et cette surveillance finissent par jouer en sa faveur.
Tous rassemblés au Texas dans la ferme familiale des Sampson, les acteurs de cette pièce vont un à un se dévoiler et se démasquer, à commencer par le véritable coupable derrière les événements du Jour A, celui qui tirait les ficelles depuis le début afin de simuler sa mort et de faire en sorte que le Réseau commence sa lente désintégration, croulant sous les enquêtes de part et d'autre du globe. Le grand planificateur de cette chute et de cette ruine vient même sur place à la demande de Gordon, qui l'a identifié voilà peu, et accepte de se retirer de la partie avec sa propre main encore dissimulée, laissant ainsi à Gordon et Cressida le soin de décider quoi faire du Joker.
Les Sampson sont pratiquement tous tués, seuls restent en vie le patriarche du clan et une de ses descendantes, et ils ont terriblement envie de parler de tout ce qu'ils savent sur le Réseau depuis toutes ces années. La presse et les agences fédérales font leurs choux gras de cette affaire, et Gordon rentre à Gotham avec le sentiment du devoir accompli et surtout d'avoir enfin trouvé sa place. Il devra s'en justifier devant Batman en personne, mais il ne fait cela que par politesse.
Quant au Joker ? Après avoir délibérément laissé la vie sauve à Gordon mais tué Cressida pour compenser, pouf, volatilisé dans la nature. Qui sait quand il refera surface, et où ? Pour l'heure, Jim Gordon a une mission plus pressante à remplir : déraciner totalement le Réseau, avec l'aide de ses nouveaux contacts, d'anciens alliés de confiance, et de la fortune de Cressida arrachée à la Cour des Hiboux. Que les justiciers masqués se chargent d'appréhender les super-vilains, le monde regorge déjà de bien assez de criminels de l'ombre pour occuper les vieux jours d'un ex-commissaire de police revanchard.
---
Voilà ce que l'on pouvait dire sur ce troisième tome de la série Joker Infinite de James Tynion IV. Lecture agréable dans son ensemble et qui dévoile toute une partie sombre de l'univers DC qui à mon humble avis restera tout aussi sombre par la suite, mais au moins ça permettra de donner une occupation crédible à des personnages mis de côté par l'éditeur et les artistes comme Gordon lui-même justement.
Enfin, notez bien que le Joker aussi s'intéresse de près à ce que le Réseau a pu faire avec ses informations personnelles et son ADN. Constitué de nombreuses organisations criminelles œuvrant de concert dans les recoins les plus sombres de notre société moderne, le Réseau est aussi mystérieux que tentaculaire, mais connaît enfin ses premiers déboires par excès de confiance face à des personnes redoutables que rien n'arrête quand il est question de se faire justice. On verra bien ce que cela donnera à l'avenir, mais n'ayez pas trop d'attentes.
Vous avez remarqué que la couverture de ce troisième tome ressemble beaucoup à l'une des plus connues de la saga Batman – Silence en son temps ? Même les couleurs utilisées, les teintes et nuances, tout est fait à mon sens pour rappeler cette mythique couverture. Mais n'allez pas pour autant penser que vous connaissez déjà l'identité de celui ou celle qui tirait les ficelles depuis des ombres encore plus profondes... parfois les couvertures mentent aussi aux lecteurs pour brouiller les pistes. Par exemple, Punchline n'a aucun lien avec cette histoire malgré sa présence au premier plan sur cette fameuse couverture principale, donc il ne faut jurer de rien.
Sachez enfin que la série n'est pas tout à fait terminée et qu'il reste un quatrième tome si j'ai bien suivi, que je vous chroniquerai évidemment dès que son tour sera venu. J'ignore totalement ce dont ce dernier tome pourra parler en revanche, car l'affaire principale qui servait de trame à cette série est maintenant terminée à défaut d'être définitivement classée, mais connaissant maintenant assez bien les ramifications des récits de James Tynion IV on peut s'attendre à ce qu'il ne laisse pas ses personnages sans occupation bien longtemps. Et puis il y a encore bien d'autres genres horrifiques du folklore américain dont il faut aborder l'existence !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire