Spider-Man a enfin trouvé une astuce pour parvenir à avoir un peu de temps pour soi : il devance les événements qui doivent se produire, grâce à la capacité du module Extralucide mis au point par un collègue étudiant de Peter qui lui d'ailleurs demandé d'y jeter un œil pour y apporter quelques améliorations. Avec cet outil, Peter peut maintenant être plus efficace que jamais en devenant carrément proactif, se présentant au domicile des gens avant qu'un incendie ne s'y déclare, faisant même preuve dans ses autres responsabilités civiles d'une ponctualité à toute épreuve. Dommage... dommage que cela ne lui permette pas de rester éveillé plus longtemps quand il doit faire des soirées visio avec Mary Jane à l'autre bout du pays... et quel dommage que le propriétaire et créateur de l'Extralucide n'ait pas que de meilleures intentions pour son invention...
Pas le temps de s'attarder là-dessus, déjà que des vilains s'en prennent maintenant gratuitement à lui juste pour remplir des paris stupides entre gens non moins stupides dans un casino clandestin... maintenant il faut aussi faire équipe avec Boomerang, un vilain de troisième zone, pour retrouver avec l'aide d'une carte mystique la terrible Tablette de la Vie qui est réapparue dans notre dimension et que Wilson Fisk, passé de Caïd du Crime à Maire de New York entre-temps, convoite plus que tout au monde ! La chasse aux artefacts est lancée, d'autant que la Tablette est protégée par un monstre assez familier pour notre Tisseur, qui en sera quitte pour adopter un nouvel animal de compagnie dans sa colocation...
Mais les choses sérieuses sont encore à venir. L'Âme-Sœur, cet ennemi mystérieux restant toujours dans les ombres et qui hante le sommeil déjà bien agité de Peter, use de ses pouvoirs infernaux pour ramener sur Terre le tueur en série connu sous le nom du Rédempteur. Une vieille histoire, qui a notamment poussé Eddie Brock a haïr de tout son être Spider-Man à l'époque, et qui aura coûté la vie aussi à une agent de police déterminée à faire éclater la vérité au grand jour. Le Rédempteur est donc revenu à la vie, lui aussi nanti d'un pacte avec l'entité infernale : il doit poursuivre son œuvre et permettre le repentir et la rédemption de tous les pécheurs !
De son temps, le Rédempteur faisait ça un peu à la façon du Punisher : une arme bien chargée, un tir bien ajusté, et on n'en parle plus et au suivant. Mais aujourd'hui, la méthode a un peu évolué : maintenant le fusil ne tue pas sa victime, mais lui arrache ses pouvoirs et sa méchanceté, les pouvoirs allant dans le corps du Rédempteur lui-même tandis que le Mal disparaît apparemment pour toujours. La victime est ensuite terrifiée à l'idée de recommencer à mal agir, et se comporte comme le plus doux des agneaux pour éviter cela.
Vous trouvez ça étrange ? Le pire c'est que ça fonctionne ! Le Comte Néfaria, un adversaire digne de Thor normalement, ainsi que sa Légion Fatale... tous vont tomber tous les coups du Rédempteur nouvelle version, qui s'accapare leurs pouvoirs et les laisse dans un état proche de la catatonie. Les apparitions du Rédempteurs sont publiques, qui plus est, et tout le monde en est témoin grâce aux vidéos et aux réseaux sociaux qui diffusent ces informations en boucle. Et globalement, le public est plutôt friand de ce genre de contenu et en redemande, au point qu'une nouvelle petite armée de copycats se forme autour de la figure du Rédempteur, qui promet à ses fidèles le pouvoir et l'absolution.
Spider-Man et les autres héros de la ville passent leur temps à combattre les hordes du Rédempteur, ça n'en finit pas... et chaque jour de nouveaux candidats apparaissent ! Il faut réussir à prendre le mal à la racine, mais impossible d'approcher le Rédempteur pour le vaincre, d'autant qu'avec les pouvoirs dont il s'est emparé il est devenu une menace bien plus sérieuse encore, difficile à mettre au tapis. Sa prochaine cible, toutefois, devrait pousser certains à réfléchir : le Rédempteur veut abattre Norman Osborn, alias le Bouffon Vert !
Osborn n'est plus le Bouffon depuis un moment, et guéri de la folie provoquée par le symbiote Carnarge il a été nommé directeur de l'Institut Ravencroft pour criminels psychologiquement atteints, par nul autre que Wilson Fisk d'ailleurs. Autant dire que Norman, en fou lucide, règne comme un roi au milieu des pathologies diverses de ses patients. Terré dans Ravencroft, refusant d'en sortir même pour aller se mettre en sécurité ailleurs, Norman attend les troupes du Rédempteur avec grand plaisir !
Quant à Spidey, Madame Web en personne vient lui demander de ne pas intervenir et de laisser le Rédempteur s'en prendre à Osborn, car ainsi il ne risquera jamais plus de redevenir le Bouffon Vert et beaucoup d'innocents seront sauvés. Mais Peter, malgré toute la haine qu'il voue à son terrible ennemi, ne peut se résoudre à le laisser affronter seul le Rédempteur et il se jette alors dans la mêlée tandis que Ravencroft est pris d'assaut par la foule en furie.
Sur place, Peter découvre que Norman a ses propres petits secrets dans les murs de l'Institut, et qu'il avait tout un projet top-secret sur lequel il travaillait durant son temps libre, un projet intimement lié à Peter d'ailleurs. Les autres Tisseurs se rassemblent autour de Madame Web, chacun ayant une vision à partager autour de l'avenir immédiat entre Peter et Norman, et chacun craignant pour la vie du héros. Convaincus qu'il faut laisser le Rédempteur utiliser ses pouvoirs sur Osborn, les Araignées se lancent aussi dans la bataille pour retenir le bras de leur mentor à toutes et tous. Mais rien à faire, Peter refuse catégoriquement de laisser quelqu'un, fusse Norman Osborn, souffrir des mains d'un autre criminel notoire. Pas tant qu'il peut s'interposer !
Impuissant et n'ayant pas d'autre solution sous la main pour s'en sortir, Peter est contraint d'accepter que Norman redevienne le Bouffon Vert sous ses yeux en ingurgitant le sérum du Bouffon, reprenant ainsi possession de ses capacités et de ses armes destructrices dans son laboratoire secret. Juste à temps pour qu'ils affrontent à deux le Rédempteur possédant désormais la puissance du Fléau, nouvelle victime à son tableau de chasse.
Alors que Ravencroft s'écroule de toutes parts sous les coups déchaînés qui pleuvent, trois camps se forment : d'un côté Peter et Norman luttant contre tout le monde, de l'autre le Rédempteur impossible à arrêter, et enfin les Araignées entre les deux qui cherchent une solution à leur dilemme moral tout aussi impossible à résoudre. Parvenant finalement à s'enfuir juste à temps en profitant d'un bref retour au calme arraché de justesse, les Spider-Men et le Bouffon Vert savent que le temps leur est compté. L'ennemi le plus acharné du Tisseur est de retour sous son masque préféré, et l'Âme-Sœur semble avoir encore bien d'autres projets pour torturer notre héros...
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Bon on ne va pas y aller par quatre chemins, clairement le récit le plus important et le plus intéressant à retenir dans cet album de la collection ''100% Marvel'' faisant tout de même trois fois l'épaisseur habituelle (retard accumulé par Panini à l'époque dans la parution en V.F. des aventures de Spider-Man par Nick Spencer), c'est sans aucun doute celui tournant autour du Rédempteur.
Comment un simple humain, même tueur en série de son état, peut-il redevenir une menace des plus sérieuses dans la vie d'un super-héros dont les deuils incessants le poursuivent sans cesse ? Il suffit de le ramener à la vie en lui conférant des super-pouvoirs infernaux, lui donnant ainsi une capacité de nuisance accrue et boostant son fanatisme à l'extrême. Tout cela dans l'unique but, apparemment, de faire en sorte que Norman Osborn redevienne le Bouffon Vert grâce aux actions désespérées de Spider-Man pour le sauver.
Un plan assez tordu vous en conviendrez, et même s'ils ont réussi à stopper le vilain malgré les pouvoirs du Fléau en lui, ce n'est que temporaire on s'en doute bien et il faudra rapidement trouver une solution définitive à cet épineux problème. La petite confrontation morale entre les différents porteurs du totem de l'Araignée à New York était assez sympathique au demeurant, et mon petit doigt me dit qu'il faudra surtout en retenir la très courte interaction entre Norman et Spider-Gwen... l'air de rien, quelques pistes très sérieuses sont lancées ci et là pour aboutir au grand final voulu par Spencer, pas avant encore trois tomes cependant.
Concernant les dessinateurs, Iban Coello et Mark Bagley s'en sortent avec tous les honneurs une fois encore, vraiment rien à redire sur leurs prestations qui sont pratiquement sans faute aucune. Mais en revanche, Ryan Ottley n'arrive décidément toujours pas, après une cinquantaine de chapitres, à se défaire du style Invincible si reconnaissable et qui, dans une série indépendante, a tout son charme je l'admets volontiers, mais ici ne nous laisse à penser que l'artiste n'est vraiment pas fait pour le monde de Spider-Man et son dynamisme omniprésent. Où sont les courbes, où sont les postures... j'ai juste l'impression de relire Invincible effectivement mais en moins bien. Dommage.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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